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 Fraternité et Rédemption [PV Kamui et Alice]

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Alvaro
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Alvaro

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MessageSujet: Fraternité et Rédemption [PV Kamui et Alice]   Fraternité et Rédemption [PV Kamui et Alice] EmptyDim 12 Juin - 22:01

Il y a des fois où, peu importe l’effort que vous puissiez faire pour accomplir une tâche, les choses finissent forcément par s’engouffrer dans un tunnel sombre ou tout espoir semble perdu. Cette fois-là, plus que jamais, j’eus cette horrible sensation. Une horrible sensation que la situation m’avait totalement échappée. Moi qui était pourtant si attentif aux moindres détails, et si prévoyant, le contrôle s’était tout simplement envolé de mes propres mains. Aveuglé par mon arrogance, les dents acérées de mon propre piège avaient finies par s’abattre sur ma propre personne et… La conséquence de toute cette inattention était…Tout bonnement insupportable.

Rares avaient été les fois où j’avais eu l’honneur de partager une mission avec le plafond hiérarchique de ce monde. Ma place plutôt importante au sein des Laycaistes m’obligeait plutôt à devoir gérer la plupart des missions par moi-même, parfois aidé par une équipe de pions moins importants. Pour ainsi dire, je n’avais jamais réellement été confronté à une mission dans laquelle l’élu primordial, Kamui, se dévouait à m’accompagner. Préférant me déléguer certaines missions plus ou moins importante, nous accomplissions ainsi chacun de notre côté nos tâches quotidiennes. Mais cette fois-là, l’élu primordial, prenant connaissance d’une situation des plus compliquées, avait demandé la réunion de ses élus au plus vite. Seulement, s’attendant à les voir tous regroupés au lieu de rendez-vous, je fus le seul à s’y être présenté. Tous les autres avaient déjà été quémandés pour d’autres tâches, les rendant indisponibles. Croisant mes bras et contemplant Kamui, la mission dont il allait nous parler semblait, à en croire son regard tendu, d’une importance des plus capitales. Je remarquai alors sa sœur ainée, actuellement mon bras droit, prenant place à ses côtés. Elle aussi semblait comme particulièrement inquiétée. Nuls doutes désormais quant à la gravité de la situation. L’élu primordial, se rendant compte que cet assourdissant silence n’allait cesser et que j’allais être le seul élu, se décidai alors à m’expliquer la situation. La mission, m’expliquait-il, était simple mais on ne peut plus compliquée. Une armée d’Oppsédés bas de gamme avaient encerclé un groupe de Laycaïste sensé retrouver une relique belzeneffienne dans le désert de Jaysho. Une relique qui semblait importante à en croire le ton de Kamui, et qui désormais était entre les mains des larbins d’Oppse car une missive venait de l’informer que le groupe tout entier était menacé d’extinction. Ce combat inégal dans les bras suffoquant du Désert risquait de tourner au véritable drame pour les membres de Layca si nous n’intervenions pas au plus vite. Acquiesçant au plus vite, je ne me perdis pas en paroles futiles, donnant rendez-vous à mes futurs coéquipiers.

''Je vous retrouverai devant la grande porte de la cité. ''

Me retournant, prenant le pas directement vers la sortie, j’entendis derrière moi un flot de paroles. L’Innocence de Layca et sa sœur se disputaient probablement dans mon dos au sujet de la mission. Kamui m’avait déjà démontré plusieurs fois que son amour fraternel le poussait à prendre de nombreuses fois des mesures pour éviter tout danger à sa grande sœur et cette fois-ci il lui avait probablement demandé de rester à la cité, au vues de la dangerosité de la mission. Mais Alice avait du caractère. Nous avions désormais collaborés à de nombreuses reprises et j’étais en mesure d’estimer que je la connaissais bien désormais. Je savais dès lors que malgré son respect et son amour pour Kamui, elle souhaitait plus que tout de se rendre utile dans le monde extérieur et de jouer elle aussi un rôle. Ainsi il ne m’étonnait guère que ces deux-là soient quelque peu en désaccords à propos d’une mission d’une telle importance. Mais en ce qui concerne les détails exacts de leurs propos, ceux-ci m’échappaient totalement et dans l’absolu, ne me regardaient absolument pas.

Kamui et Alice ne mirent toutefois pas bien longtemps avant de me rejoindre à l’entrée. Ainsi, notre équipe allait compter mon Bras Droit parmi nos rangs. Non mécontent de sa présence, j’adressai un regard confiant à mes deux coéquipiers. Un élu primordial, son élu et un bras droit allaient donc faire face à une équipe d’Oppsédés. Rajustant mon masque noir qui m’accompagnait toujours en mission, je fis un signe de la tête et posai ma main sur ma rapière, prêt à débuter notre longue marche. La route n’était pas bien longue jusqu’au désert, mais il nous fallait nous dépêcher. Concernés par notre mission, nous fûmes peu bavards, chacun de nous étant cloitrés dans ses propres pensées. De mon côté, j’optais toujours pour le même état d’esprit lorsque je devais partir en mission : un esprit vidé de toute pensée et une concentration pointant uniquement vers l’objectif. Je laissais de côté tout état d’âme, toute notion d’humeur ou d’esprit. Lorsque je prenais connaissance de la cible à abattre, je devenais moi-même une véritable machine de guerre aussi sourde que muette. Dirigeant toute mon attention sur l’environnement qui nous entourait, je ne laissais s’échapper, en principe, aucun détail. Je ne faisais désormais qu’un avec la nature, me dissimulant en son sein, communiant avec chaque mouvement qui viendrait la perturber. L’ennemi pouvait être proche, prêt à surgir. Peut-être un monstre, peut-être un simple misérable servant d’Astaroth. Il nous fallait toutefois être attentif au moindre bruit et geste lorsque le monde devenait un champ de bataille féroce ou les lois des cités n’existaient plus. D’autant plus dans un univers ou la mort n’était crainte de personne, alors l’être humain s’autorisait tout désir de sang et de chair, prêt à broyer pour l’éternité les corps meurtris qu’il considérait alors comme étant ‘’ennemi’’. Une guerre éternelle où régnait la loi du plus fort, du sang coulant à flots et ou tuer devenait le mot d’ordre de tous et chacun. Un monde où les pulsions terriennes les plus refoulées étaient dès lors devenues nos plus belles armes. Telle était la volonté des dés jonchant déjà le sol de cet échiquier.

Nous arrivions dès lors non loin des fameuses dunes cycloniques, lieu indiqué sur le S.O.S des derniers survivants. L’ambiance était glauque et particulièrement lourde. Le ciel lui-même semblait transporter les derniers râles et autres gémissements des corps immobiles et froids qui s’alignaient le long des dunes. Un véritable cimetière se présentait devant nos yeux, le vent frappant nos visages, compliquant notre avancée. Nous étions donc bien arrivés sur le lieu du massacre, et les nombreuses pertes visibles amoindrissaient fortement nos espoirs de retrouver un quelconque survivant. La relique perdue devait se trouver en principe au cœur de la tempête mais les Oppsédés l’avaient probablement déjà récupérée. S’étaient-ils déjà enfuis ?

''Nous devons être prudent, l’ennemi n’est peut-être pas loin. Il serait même étonnant qu’ils aient déjà déserté les lieux aussi rapidement.''

Aussitôt dit, d’innombrables rires s’élevèrent soudainement au loin, traversant le bruit perçant du vent encore calme pour le moment. Nous ayant sans doute repérés, une horde de minables guerriers se jetaient désormais sur nous. Criant à gorge déployée, soulevant leurs épées, lances et autres haches tranchantes, ces barbares assoiffés de sangs chargeaient à pleine allure, submergés par une confiance exagérée motivée par leur extermination laycaïste. Une véritable horde de monstres n’entendant que leur propre folie furieuse et rejetant toute stratégie militaire. Faisant apparaître ma lyre, je faisais connaître mes intentions au combat à mes coéquipiers ayant eux-mêmes déjà dégainés leurs armes respectives.

''Vous connaissez tous présentement mon don, ses qualités comme ses défauts. J’alternerais efficacement entre la défense et l’attaque pour vous porter assistance, mais en ce qui me concerne, je me vois dans l’obligation de rester en retrait si je souhaite utiliser mes pantins. Ce ne sont, à en croire leur aura, que de vulgaires larbins sans défense. Ainsi, une offensive rapide et efficace devrait en venir à bout.''

Laissant partir mes coéquipiers devant, je me reculais vivement, jouant d’ores et déjà de mon instrument. Le doux son qui en ressortait des cordes fit apparaître sans attendre le sceau doré libérant ma créature la plus puissante et la plus apte à abattre rapidement une horde de guerriers dont la bave surclassait à n’en point douter leur capacité neuronale. Une vive poupée surgit d’un bond du sol pour venir arpenter le sable chauds des dunes. Le rideau venait de se lever sur les Milles Epines d’Alvaro Crescent.

''Va ! Kraag ! Montre donc à ces vils chiens ce que tuer signifie !''

Bondissant de dune en dune, Kraag se jetait sur le groupe à une allure détonante. Agile et dangereux, il vint se mettre en première ligne afin de déverser une véritable pluie d’aiguilles empoisonnées sur le moindre morceau de peau de tous ces maudits pions. Rechargeant infiniment son stock d’aiguilles, Kraag était aussi infatigable que rapide. Voyant tomber un à un les Oppsédés, je ne pus m’empêcher d’exulter ma joies dans un ricanement sordide et ampli d’arrogance. Pris dans cette toile de violence, mes yeux et mes oreilles se confondaient désormais avec cette mort subite qui s’abattait sur chaque âme peuplant ce désert. Tel l’arsenic se déversant lentement au fond d’une gorge, raccourcissant seconde après seconde notre existence, mon esprit se perdait désormais dans cette folie de la guerre. Même les âmes le plus innocentes finissaient, tôt ou tard, par comprendre le plaisir que pouvait apporter la Mort. Tel était l’inévitable finalité de cet échiquier insensé.

Pris dans le jeu de la guerre, faisant bouger mes pions sur le champ de bataille, je ne faisais désormais plus qu’un avec cette nature sanglante…

…En dépit de ma propre sécurité.

Un petit groupe ayant remarqué mon petit spectacle en arrière-plan avait échappé à mon attention, se faufilant ainsi contre toute attente dans mon dos. M’étant suffisamment éloigné du groupe offensif, il était difficile pour mes coéquipiers de remarquer mes faits et gestes, me rendant ainsi vulnérable à toute potentielle attaque surprise. C’est ainsi que deux bras puissants vinrent me prendre en joug, m’obligeant à faire tomber ma lyre. J’étais pris au piège, ne pouvant ni bouger, ni me munir de ma rapière afin de contre-attaquer. Je remarquai dès lors qu’un guerrier me faisait désormais face, faisant de moi sa future victime. Immobilisé, rendu muet par une main serrant mon masque de toutes ses forces, je n’avais aucun moyen de prévenir qui que ce soit de ma situation actuelle. J’étais pris au piège.

''Alors petit ninja ? On fait mumuse avec un instrument de musique pendant que tout le monde tranche des gorges? Bwahaha, pathétique. Seul un véritable lâche laisse ses camarades combattre et se terre dans son coin ! Tu ne mérites qu’une mort aussi pathétique que toi.''

Gémissant de colère au travers de cette bouche ne pouvant se mouvoir, j’encaissais dès lors un puissant coup de poing dans mon estomac. La douleur était vive, mais résistant efficacement à cette dernière, je continuais de me dresser fièrement face à ces barbares, me retenant tant bien que mal.

''Oh, c’est qu’on est résistant en plus ? Peut-être que tu essaie de nous intimider ? Ce n’est pas parce que tu schlingues comme un élu que je vais avoir peur. Mais puisque tu joues les durs, alors autant arrêter les apéritifs et passer immédiatement au plat de résistance.''

Se munissant de ma propre rapière, celui-ci pointa le bout de la lame sur ma gorge d’un air menaçant. Il s’apprêtait donc à m’achever avec ma propre arme. Quelle humiliation… Pointant son regard sur son camarade me tenant prisonnier, il se lécha les babines, avide de voir mon visage succomber aux bras de la faucheuse. Un destin funèbre se dessinait au-dessus de moi, et bien qu’essayant de me débattre, l’emprise trop forte me forçai à devoir accepter mon sort. J’avais failli à ma mission… Levant leurs épées et ma rapière, je me concentrais. Il fallait que je survive…

''Adieu !''

Attendant de voir mon ventre se déchirer lentement et voir rouge sous le poids de ma lame, je fermais les yeux. Avais-je réellement fait preuve de lâcheté ? Peut-être qu’au fond, je méritais cette mort pour avoir failli à ma mission, et parce que finalement… je l’avais abandonné.
Le mouvement vif de l’épée vint se mêler à un cri assourdissant. Perdu dans mes pensées, je ne pus comprendre avec exactitude la nature des mots qui vinrent frapper mes oreilles, mais en ouvrant les yeux à nouveau, je découvris avec effroi que quelqu’un se tenait désormais devant moi. Des cheveux d’or vinrent éblouir ma vue. Ces cheveux que je ne pouvais confondre… Ils n’appartenaient à personne d’autre qu’à l’élu primordial de Layca. Chutant au sol avec force, quelque chose l’obligeait à se tordre de douleur au sol. Ne cherchant pas à comprendre au-delà, je ne pus que m’accrocher à mes sens et sentit que subitement mon étreinte s’était affaiblie. Profitant de ce court instant de liberté, un puissant mouvement vint me libérer de mon emprise, et je n’hésitais pas à défigurer mon agresseur d’un violent coup de pied en plein dans sa cage thoracique. Me retournant vers Kamui, je remarquai dès lors l’ampleur du massacre. Ma propre rapière traversait désormais son propre torse. Je vis le sang s’écouler vivement de la lame et imbiber avec rapidité sa chemise blanche. Posant mon regard sur l’agresseur, celui-ci ne bougeait plus. Deux chakrams étaient plantés dans sa gorge et ses yeux avaient déjà perdus toute once de vie. Il n’était plus qu’un cadavre arpentant le sol désormais. Ne comprenant pas tout, je n’hésitai néanmoins pas à me tourner vers Kamui. Le retournant légèrement, poser mes yeux sur son torse blessé m’apportai un véritable frisson d’horreur. Sa chemise avait entièrement viré au rouge, dévoilant une immense plaie ne se limitant pas à l’endroit où était plantée ma rapière. L’agresseur s’était donc littéralement défoulé sur Kamui avant d’essayer de l’achever d’un coup ayant heureusement évité le cœur… Reprenant ma respiration, je retirai d’un coup vif ma lame avec délicatesse et la jetais au sol, inquiet pour l’état de santé de Kamui. Celui-ci avait poussé un cri de douleur atroce et se tenait désormais en boule sur le sol. Ne perdant pas de temps, je déchirais sa chemise tachée, dévoilant un mystérieux bandage. Sans plus, j’entourais sa plaie faisant un garrot dans l’unique but de stopper cette abondante hémorragie. Et sans attendre, je m’étais décidé à prendre la fuite afin de lui porter secours. Me dépêchant de remettre ma rapière dans son fourreau, je remarquai que le guerrier mort avait laissé tomber dans sa chute une étrange pierre brillant de mille feux d’un éclat rouge des plus sanguinolents. Hypnotisé par la beauté de cette pierre, je la glissai au fond de ma poche sans attendre et je retournai d’un pas vif vers Kamui qui continuait de se tordre peu à peu de douleur.

''Ne t’en fais pas Kamui…Tout va bien se passer je te le promets.''

Le portant désormais à bout de bras, j’avançais légèrement en direction du champ de bataille en quête d’Alice. Elle devait prendre connaissance que nous devions battre retraite…Désespéré, je poussai dès lors un cri perçant :

ALICE ! TON FRERE EST BLESSÉ ! JE L’EMMÈNE EN LIEU SÛR DANS LES CAVERNES ! REJOINS-NOUS DES QUE POSSIBLE ET ASSURE TOI QUE PERSONNE NE NOUS SUIVE!''


Ne sachant si mon message avait été entendu par les bonnes oreilles, je me retournais toutefois en direction contraire et détalait au plus vite vers la dite caverne. Ces dernières n’étaient pas trop loin et courant à en perdre toute mon oxygène, je m’engouffrais à l’intérieur sans attendre. L’obscurité de la caverne m’aveuglait et rendait mon avancée difficile, mais je savais qu’il fallait que je m’engouffre au mieux à l’intérieur sans attendre. Pensant avoir atteint le fond, j’allongeais désormais l’élu primordial, plongeant mes mains dans l’une de mes poches en quête de mon léger matériel médical que j’emportai en combat.

’’Et merde… ! J’avais oublié que désormais je demandais à Alice d’emporter avec elle de quoi soigner nos plaies en combat… Quel imbécile ! Pourvu qu’elle arrive ici à temps.’’

Posant mes yeux sur Kamui, je ne pus m’empêcher dés lors de comprendre en voyant son visage brisé par la douleur. Tout ceci…

''Tout ceci est entièremment de ma faute…Si seulement j’avais été plus attentif… Si seulement je n’étais pas si borné et arrogant…Bon sang ! Te voilà à nouveau au bord de la mort face à mon regard et cette fois…Cette fois j’en suis le seul responsable. ''

Des pas vinrent alors capter mon attention. Des pas vifs qui emportaient avec eux une certaine tension. L’air était désormais bien plus lourd. Une personne s’approchait de nous, et mon cœur pouvait comme percevoir une humeur…Des plus orageuses.
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MessageSujet: Re: Fraternité et Rédemption [PV Kamui et Alice]   Fraternité et Rédemption [PV Kamui et Alice] EmptyLun 13 Juin - 1:07

Ça aurait dû être une bonne journée.

En apprenant qu'une mission ardue se présentait et en s'apercevant qu'aucun élu excepté Alvaro n'avait répondu à l'appel, Alice s'était empressée de proposer son aide à son frère. Si la mission était aussi dangereuse qu'il le prétendait, il était hors de question qu'elle le laisse partir seul. Et de toute façon, elle avait très envie de partir en mission avec lui, et était impatiente de s'aventurer aussi loin, de prendre réellement part aux événements de la forteresse.

Malheureusement, et comme elle l'avait redouté, son frère était loin d'être du même avis. Il fût très difficile à convaincre, et bien qu'elle détestait se disputer avec lui, elle se vit obligée d'hausser la voix pour qu'il accepte. C'était plus fort qu'elle, son refus l'agaçait. Même si elle savait pertinemment qu'il faisait ça par amour, elle était en colère. Il avait juré que si elle faisait équipe avec Alvaro, les choses changeraient réellement. De plus, son élu dominant avait lui même confirmé qu'elle avait les capacités de se confronter à de vrais missions. Elle était bras droit, tout de même. Comment s'imposer et se faire respecter en tant que tel si elle ne faisait pas ses preuves ?

Enfin, finalement, son frère s'était laissé convaincre, bien que restant très inquiet et réticent. Il essayait de ne pas le montrer, voulant probablement éviter à sœur une éventuelle pression de sa part, mais elle le sentait. Il était crispé, et c'était en grande partie dû à la présence d'Alice. Mais celle-ci était déterminée, il n'aurait pas à la protéger, elle se débrouillera parfaitement toute seule et lui prouvera une bonne fois pour toute qu'elle sait ce qu'elle fait.

Tout se passera bien. Ça sera une bonne journée, active, enrichissante, qui se terminera avec la réussite exemplaire de la mission.
Malheureusement, les choses prennent parfois une tournure inattendue. Tout ne se passe pas toujours comme prévu.

Alors qu'elle s'activait au combat contre les ennemis qui venaient d'apparaître, tourbillonnant au milieu des feuilles de papier et faisant voler son gigantesque ciseau en or, un cris parvint à ses oreilles. Son sang se glaça. C'était la voix de Kamui. Il n'y avait pas de doutes, c'était lui.

Que s'était t-il passé ? Le combat contre ses adversaires avait éloigné la jeune fille de ses deux coéquipiers. Harcelée par les attaques des opposants, elle tenta vainement d'apercevoir ce qui se passait plus loin. A quelques mètres d'elle, elle aperçut Nago, étrangement faible. Pour qu'il soit dans cet état, Kamui devait forcément être blessé, et pas juste une égratignure. Son cœur battait à tout rompre, elle sentait ses entrailles se tordre d'inquiétude, tout son corps bouillait. Il fallait qu'elle se débarrasse de ses ennemis au plus vite pour rejoindre Kamui.

- ALICE ! TON FRERE EST BLESSÉ ! JE L’EMMÈNE EN LIEU SÛR DANS LES CAVERNES ! REJOINS-NOUS DES QUE POSSIBLE ET ASSURE TOI QUE PERSONNE NE NOUS SUIVE !

Kamui... blessé. Elle ne s'était pas trompée. Comment diable Alvaro avait-il pu laissé faire ça, n'était-il pas avec lui ? Et sa marionnette n'était-elle pas censée couvrir ses arrières ? Alice serra les poings, partagé entre la peur, l'inquiétude pour son frère et la colère vis à vis de son élu dominant. Lui qui était d'habitude si attentif en combat et faisait tout pour protéger Kamui, comment avait-il pu relâcher son attention, c'était impossible. Si il y avait bien une chose sur laquelle elle lui accordait sa confiance, c'était sa capacité à protéger son frère au péril de sa propre vie.

Il fallait rester calme, garder son sang froid. Le plus important était d'anéantir jusqu'au dernier adversaire pour être sûre de ne pas être suivie. Et il fallait faire vite, elle devait rejoindre son frère au plus vite...

Alice disparût dans un tourbillon de feuilles de papier, et réapparue en un rien de temps derrière les deux derniers ennemis. Elle leva le bras droit, et une multitude de feuilles vinrent former une gigantesque lance dans sa main. Avant même que les deux hommes aient eu le temps de se retourner, elle lança la nouvelle arme tout droit sur eux, les transperçant en même temps sans qu'ils aient le temps de réagir.

Les feuilles de papiers de la lance de dispersèrent, et celle-ci disparût, laissant retomber les deux corps au sol, morts, éventrés. Il ne restait plus personne. Alice rappela les feuilles autour d'elle, et celle-ci formèrent bientôt un grand oiseau de papier. Elle irait beaucoup plus vite en volant. Il n'y avait pas de temps à perdre, c'est elle qui détenait le matériel de soin. Elle pris Nago, encore faible, sur sa tête, et se mit en route.

A peine quelques instants plus tard, elle atterrit devant une caverne. L'oiseau disparut à son tour. D'un pas vif, elle pénétra dans la grotte et se figea subitement devant le spectacle qui s'offrait à elle. Kamui gisait, allongé, ensanglanté et à peine conscient. C'était une vision d'horreur. Son cauchemar le plus atroce, celui qu'elle redoutait sans cesse.

- Mon dieu... murmura t-elle avant d'accourir auprès de son frère, s'agenouillant auprès de lui sans accorder un seul regard à Alvaro. Kamui, je suis là. Tu m'entends ? Je suis là , répéta-elle en serrant la main de l'élu primordial.

Elle posa délicatement une main sur la joue de son frère et la caressa du bout des doigts. Il avait l'air si fragile.

- Tout va bien se passer. Je vais te soigner.

Elle se força à garder un ton calme. Il fallait rester forte pour lui, ce n'était pas le moment de flancher, il n'avait pas besoin de ça. Elle se hâta de sortir le matériel médical. Défaisant le garrot, elle désinfecta la plaie, encore légèrement tremblante, et la rebanda aussitôt. Lorsqu'elle eu finit, elle posa un baiser sur son front, caressant sa joue et écartant quelques mèches de cheveux blondes du visage de l'élu.
Puis, très lentement, elle se leva, et s'éloigna de quelques mètres, tournant le dos à Alvaro.

- Comment... Comment as-tu pu laissé faire ça ? Dit-elle d'une fois affreusement glacée, lui tournant toujours le dos.
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Kamui
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MessageSujet: Re: Fraternité et Rédemption [PV Kamui et Alice]   Fraternité et Rédemption [PV Kamui et Alice] EmptySam 18 Juin - 1:27

Il existe des moments au cours de l'existence où tout semble basculer. Alors qu'à un moment, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, tout semblait subitement vouloir devenir ténèbres et effroi. Candide créature qu'est l'être humain. Lorsqu'il touche enfin au but de sa quête ultime qu'est la recherche du bonheur, il s'y complet, s'en rassasie jusqu'à plus soif et ne vit que d'amour et d'eau fraîche. Abandonné aux bras d'un destin devenu une amante aux douceurs charnelles insoupçonnées, la vie devient alors le plus beau des trésors. Miracle naturel pour lequel des milliers s'entêteraient à tuer, ôter la vie. La félicité et la complétion sont des choses que nous désirons tous obtenir tout au long de notre existence. Élément si indispensable au cours d'une histoire que vient un moment où nous la désirons si fort que lorsqu'on la possède enfin, plus rien n'a de sens autour de nous. Le bonheur est un luxe que personne ne peut se payer. Le bonheur est une chose éternelle dans l'âme. Mais si fugace en réalité. Le bonheur, est un oiseau au printemps qui vient se poser sur le rebord de votre fenêtre pour finalement s'envoler au moindre bruit. Il est l'eau pure après laquelle tous courent. Mais ne dit-on pas qu'il ne faut pas se fier à l'eau des ruisseaux ? Qui nous assure que personne n'y a versé un quelconque poison ? Le moment venu, le bonheur s'efface et laisse place à l'horreur. Effroi certain qui vient nous saisir aux tripes. Mais si ce moment est si éphémère... Quand nous l'arrachera-t-on ? Viennent alors la peur et l'appréhension. Crainte mordante qui vient ronger jusqu'à la plus infime partie de votre conscience. Si le bonheur n'est pas éternel alors... Quand est-ce que je n'y aurait plus le droit...?

Pourquoi ?

J'ai si peur...

Il existe des moments au cours de l'existence où tout semble basculer. Alors qu'à un moment, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, tout semblait subitement vouloir devenir ténèbres et effroi. Candide créature qu'est l'être humain.

Candide créature que j'étais...

Avais-je seulement pu effleurer le bonheur ? L'avais-je ne serai-ce qu'entraperçu ? Rien ne semblait aller en ce sens. Là où les êtres humains normaux ne pensent qu'à atteindre un Nirvana aux auréoles de beauté, avais-je seulement le droit de rêver à un millième de tout ceci ? J'étais l'un des pions principaux d'une guerre acharnée dont des milliers de vies avaient été l'enjeu. Combien en avais-je sauvé ? Probablement aucune... Tous avaient fini par rendre l'âme lorsque j'avais le dos tourné...

Pourtant, en ce monde, il y avait bien une chose qui pouvait me faire croire au bonheur. Cette chose... Ou plutôt cette personne... Elle était la raison même de mon acharnement à vouloir mettre un terme à ce combat sempiternel. Elle était celle qui donnait une raison à cette lutte que je menais tel un forcené. J'aurai pu être enchaîné que j'aurai éternellement continué à me débattre pour elle...

Alice... Ma chère et tendre sœur...

Je l'avais précieusement couvée, gardée loin de l'horreur du champ de bataille. Nous nous étions entraînés pendant des heures ensemble. Je l'avais protégée de tous... Personne dans la Forteresse ne connaissait ne serai-ce que son identité... Mais... Après tant de temps à être restée captive, loin de toute civilisation, elle avait cédé. Elle avait écouté mes mises en gardes.. Un temps. Lorsqu'elle finit enfin par craquer, réclamant enfin à pouvoir quitter les barreaux invisibles que je lui avais imposé, j'avais abandonné. Qui étais-je pour retenir indéfiniment celle qui était mon aînée ? J'aimais Alice plus que tout. C'est pourquoi voir la tristesse au fond de son regard azur m'arrachait le cœur. C'était donc à contre cœur que je lui avais proposé une solution. Elle avait l'autorisation de quitter l'enceinte de la Cité, à la seule et unique raison d'être toujours accompagnée d'un Élu. Elle avait accepté. Et c'était avec beaucoup de gêne que j'avais demandé à Alvaro de devenir le mentor de cet être qui m'était si cher. Le temps avait su me prouver qu'il était un homme fiable... Et même plus. Il avait été présent pour moi un nombre incalculable de fois, me tirant des situations les plus périlleuses, allant même jusqu'à me soigner.. Avec du recul, je réalisais qu'il ne pouvait y avoir meilleur choix que de confier ma tendre sœur au brun. S'il tenait réellement un tant soit peu à ma personne, et que sa loyauté était sincère, il ne pouvait que faire du bon travail auprès de ma parente.

Et tout ceci s'était confirmé. Ils avaient écopé de quelques missions de différents niveaux. Et c'était toujours haut la main et sans graves blessures qu'ils avaient rejoint les murs de notre antre. Bien sûr, Alice était une combattante incroyable. Son don était d'une efficacité sans pareille. De plus, à l'aide de l'arme que je lui avais confié, et sous la protection de Nago -sur lequel j'exerçais une influence pour la protéger- tout ne pouvait qu'aller au mieux...

Je passais une main crispée dans ma chevelure blonde. Les missions aisées étaient nombreuses. Mais lorsque toutes les équipes n'étaient pas aussi efficaces que l'étaient Alvaro et Alice, il arrivait régulièrement que je me retrouve face à une impasse... Aujourd'hui en était l'exemple parfait.

Suite à la nouvelle qu'un artéfact avait été abandonné au beau milieu de la dune cyclonique, j'avais envoyé un groupe de pions de tous niveaux s'enquérir de l'objet, et le récupérer avant qu'un quelconque Oppsédé ne mette la main dessus. Il semblait que l'invention détienne un pouvoir bien étrange qui ne saurait être négligeable si l'un des camps le détenait. C'était donc confiant de notre réussite que j'avais envoyé une troupe s'en occuper.. Quelle ne fut pas mon désarroi lorsqu'un volatile que j'avais de nombreuses fois vu en compagnie de l'un de mes pions vint se poser sur mon épaule. Sa mine fatiguée et son corps ensanglanté ne présageait rien de bon. Il était pourtant monnaie courante d'entendre ledit pion vociférer sur quiconque lui enlèverait son familier. Alors le voir ainsi seul et dans un si piteux état. Les choses avaient du mal tourner pour eux.

Une convocation fut assignée d'urgence à tous les Élus présents dans la Forteresse. Un rire placide s'échappa de mes lèvres lorsque je ne vis arriver qu'Alvaro. Bien évidemment... Tous étaient partis s'occuper d'affaires que je leur avais confié, ou encore d'affaires qu'eux-même avaient trouvé bon de gérer. J'avais attendu quelques instants, espérant en voir arriver d'autres. Mais à mesure que les secondes passaient, la vie de mes hommes était en jeu... Et de ce fait, la sécurité de l'objet perdu. J'expliquais donc rapidement la situation au seul qui avait daigné se présenter. Alvaro nous fit savoir qu'il acceptait son devoir, et me fit savoir qu'il m'attendrait à la grande porte. Mais avant ça, je devais régler un souci...

Les pas d'Alvaro se firent diffus dans le grand hall, alors que je me tournais vers Alice. Elle ne m'avait pas quitté d'une semelle depuis qu'elle avait vu l'oiseau tâché de sang se poser sur moi. Et lorsque la requête que je redoutais tant fut formulée par les douces lèvres de ma sœur, je refusais immédiatement. Il était inconcevable selon moi qu'elle vienne participer à ce carnage. Je ne voulais en aucun cas qu'elle soit blessée. Mais Alice restant égale à elle-même, elle n'hésita pas à jouer de son caractère. Il était rare que nous levions le ton en présence l'un de l'autre. Mais lorsque sa voix vint augmenter en décibels, ses arguments plus percutants les uns que les autres, je me vis dans l'obligation d'accepter. Elle avait clairement su faire ses preuves, je n'avais aucunement le droit de l'empêcher de venir participer à l'effort de combat...

Alors que nos pas nous menaient là où Alvaro nous attendait, je me fis une promesse silencieuse. Aucun de mes deux alliés ne serait blessé... Puisque je les forçais ainsi à se jeter tête baissée dans la bataille, je me devais d'endosser les responsabilités... Coups et blessures compris.

Nous avions rapidement effectué la route qui nous menait jusqu'au désert. Le vent et le sable s'étaient levés à mesure que nous approchions de l'endroit convoité. La tornade de sable se fit plus imposante, voilant notre vue par moments. Rideau de poussière qui ne cacha pourtant pas longtemps l'étendue du carnage. Mes yeux se posèrent sur les dépouilles de nos confrères, abandonnées là, leur sang absorbé par l'étendue de sable desséchée. Scrutant l'horizon, ouvrant mes sens pour ressentir l'aura de l'un des nôtres, ou probablement d'un adversaire, je ne perçus pourtant rien. Tout ceci sentait clairement l'embuscade... La voix d'Alvaro se leva pour nous mettre en garde. Je jetais un regard inquiet sur Alice. Il fallait que je fasse tout pour la protéger. Ses cheveux soulevés par le vent, elle semblait à l'affut, prête à bondir.

Et c'est ce qu'elle fit lorsque l'adversaire fit son apparition. Alvaro nous fit savoir qu'il allait prendre du recul pour pouvoir nous assister. Pris dans le rideau de sable, j'usais de mon don pour nous défaire, Alice et moi, des pions aux dons les plus tenaces. Mes chakrams ensanglantés virevoltaient dans un chaos où les cris des Hommes pliés à terre hurlaient de douleur sous la pression qu'exerçait mon pouvoir sur leur tête. Je n'éprouvais aucun plaisir à faire tout ceci. Tuer des êtres humains n'était aucunement une chose que j'appréciais... Pourtant l'horreur de la guerre le nécessitait. Quelle était donc cette folie sanguinaire qui ravageait l'âme de ces êtres lorsqu'ils apercevaient les premières gouttes de sang ? Je n'aurai su l'expliquer...

Ayant un instant de répit, je jetais un coup d'œil inquiet vers Alice... Qui a mon plus grand soulagement s'en sortait très bien. Les feuilles volaient dans un ballet gracieux autour d'elle alors qu'elle usait de ses ciseaux comme d'une arme de destruction massive. Je ne pus m'empêcher de ressentir une pointe de fierté pour celle avec qui je m'étais durement entraîné. Des hurlements s'élevèrent et je vis un homme près de moi s'effondrer, couvert de milliers d'aiguilles. Mon regard se posa sur la marionnette de mon Élu, alors que d'un mouvement de main, je contraignais violemment un homme à s'effondrer à terre. Celui-ci cherchait à s'en prendre discrètement à Alice. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque dans une explosion répugnante son crâne vint imploser, laissant l'hémoglobine couler par tous les orifices de sa tête. Oups... J'y étais peut-être allé un peu fort...

D'autres cris s'élevèrent, à proximité de la poupée d'Alvaro. Observant d'autres hommes tomber, je continuais de malmener ceux qui m'approchaient. Jusqu'à ce qu'un bruit mat ne se fasse entendre. Jetant un regard inquiet en direction de Kraag, mon sang ne fit qu'un tour. Elle avait cessé de fonctionner. Dans un souffle mordu par l'inquiétude, j'articulais.

- Alvaro...

Jetant un dernier coup d'œil derrière moi, m'assurant que mon aînée n'était pas elle-même en danger, je courais en direction de là où s'était isolé le brun. Que lui était-il arrivé ? La réponse s'offrit à moi dans une phrase emplie de haine qu'un Oppsédé proféra à mon Élu. Un coup puissant fut porté au brun alors que le tintement tranchant de sa lame se fit entendre à mon oreille. Glas sournois d'une fin proche.

Courant à en perdre haleine, je lançais d''un geste habile mes chakrams qui vinrent trancher la gorge de quelques uns des assaillants du brun. Le pas précipité, je vins m'interposer entre mon Élu et l'homme, qui aux vues de son aura n'était pas un simple sous fifre. Je tendais une main rapidement, usant de mon don pour le faire se tordre de douleur. Mais quelle ne fut pas ma surprise lorsque je vis un sourire démentiel peindre ses lèvres. Une seule idée vint effleurer mon esprit alors que je réalisais bien trop tard que mon don n'avait pas d'effet sur l'homme. J'étais fichu. De plusieurs coups de lame rapides il vint déchirer ma chair. Agissant le plus rapidement que je pouvais, mon corps servant de rempart à Alvaro, je focalisais ma pensée sur mes lames qui reprirent place immédiatement au creux de ma main. D'un lancer précis je les plantais dans la gorge de l'homme qui me faisait face... Dans un écho sordide et sanguinolent, il me promit la mort.

Le sourire que je pus lire au fond des yeux maintenant vitreux m'arracha un frisson. Baissant mon regard sur mon propre corps, je vis la lame d'Alvaro profondément ancrée dans mon torse. Alors même que je constatais le coup, la douleur vint me ronger, violente et assourdissante. Un cri sinistre m'échappa. Je tombais lentement à genoux, sentant le flot carmin brûler mon épiderme.

J'étais foutu...

Je sentais déjà mon esprit s'embrumer alors que dans un craquement sinistre, j'entendis un homme hurler derrière moi... Mais tout ceci me semblait si vague. J'étais épuisé. Je vins lentement tomber sur mon flanc.

C'était la fin... Et mes yeux vinrent se clore sur cette étendue de sable éternel.

Pourtant mes sens ne cessaient pas de me répondre. M'envoyant par vagues infâmes la douleur perfide qui ravageait mon torse. Je sentis à peine les mains qui vinrent me retourner... Cependant lorsque celles-ci œuvrèrent à retirer la lame de mon torse, un hurlement de douleur vint déchirer le silence entrecoupé des chocs métalliques au loin. Me tordant sous l'affreuse souffrance, tout n'était plus pour moi qu'un vaste massacre où le sang coulait à flot. J'avais si mal.

Tout n'était plus qu'un vaste brouillard rougeâtre. Le mal était si vif que je ne percevais plus ce qui m'entourait. Recroquevillé sur moi-même, je n'avais plus aucune notion de ce qui m'entourait. Ce fut le froid glacial qui vint caresser mon dos qui me fit reprendre pied avec la réalité. Entrouvrant les yeux avec difficulté, j'apercevais le visage baissé d'Alvaro qui murmurait des paroles au sens diffus pour mon esprit. Je fermais à nouveau les yeux, l'obscurité apaisante... Allais-je sombrer ?

Ce fut la voix si connue d'Alice qui me tira de ma demie conscience. Je devais rester éveillé... Savoir si elle allait bien. J'entendais nettement le son de sa voix... Pourtant ses mots à elle aussi me semblaient incompréhensibles. Mais sa voix était si douce. J'étais apaisé...

Jusqu'à ce que la brûlure indésirable de l'alcool ne vienne m'arracher une forte plainte. Les doigts glacés d'Alice vinrent resserrer ma plaie. Je luttais de toutes mes forces pour ne pas me laisser dévorer par la vague ambiant. Un baiser sur mon front et des doigts légers sur ma peau me firent froncer les sourcils. Je devais ouvrir les yeux...

Le bourdonnement qui régnait autour de moi m'assourdissait. J'entendais clairement la voix d'Alice vociférer... Celle d'Alvaro aussi... Mais tout ceci n'avait pas de sens... Pourquoi Alice avait-elle ce ton pincé...? Était-elle blessée..? J'ouvris doucement les yeux, tournant doucement la tête en direction de la voix si douce de ma chère et tendre sœur. D'un mouvement tremblant, je tendais une main lourde en direction de celle que je voulais tant protéger. Ma voix s'éleva dans un souffle discret.

- A... Alice... T-tu n'as rien...?

Je posais ma main levée au sol et tentais de me redresser. Appuyant fortement sur mon coude, sentant mon torse m'octroyer une douleur foudroyante, je devais cependant savoir. Je devais savoir si elle était saine et sauve... Serrant les dents avec force, gémissant de douleur, je posais mon regard sur mes deux alliés. Percevant difficilement la tenue immaculée de ma parente, un léger sourire apaisé vint se dessiner sur mes lèvres. Toute douleur oubliée pour l'instant.

Alice comptait bien plus que tout ceci à mes yeux... Bien plus...


Dernière édition par Kamui le Sam 3 Sep - 12:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Fraternité et Rédemption [PV Kamui et Alice]   Fraternité et Rédemption [PV Kamui et Alice] EmptyLun 20 Juin - 17:36

''Comment... Comment as-tu pu laissé faire ça ?''

Alice avait pénétré dans la grotte d’un pas décidé, s’empressant d’employer son kit médical pour soigner les plaies de son frère. Morte d’inquiétude, elle s’écarta alors me tournant encore et toujours le dos. Ce furent-là les mots tranchants et froids auxquels j’eus droit. Une explication, voilà ce qu’Alice recherchait. Mais que pouvais-je bien répondre ? Et que me valait donc un ton aussi glacial ? N’ayant aucun compte à lui rendre, je m’empressais de le lui préciser.

‘’Je n’ai rien à te dire.’’

Qui était-elle pour me demander des explications ? Depuis le départ lui avais-je bien préciser que son statut n’influerait en rien sur mon attitude envers-elle, et bien qu’un fort sentiment de culpabilité me rongeait le cœur et l’esprit à ce moment-là, je n’avais aucun compte à rendre à mon bras-droit.

"Voilà qui est bien facile. Toujours le premier à ouvrir sa grande gueule à tort et à travers, mais tout de suite beaucoup plus silencieux lorsque c'est toi qui a complètement merdé."

La conversation avait d’ores et déjà glissé sur le terrain glissant de la provocation et de la colère. S’emportant progressivement seconde après seconde, Alice laissait s’évanouir son sang-froid pour ne laisser place qu’à une rancœur des plus mordantes. Comme je pus le remarquer tout au long de nos différents périples, Alice n’avait pas sa langue dans la poche quand les choses n’allaient pas comme elle le souhaitait. C’est donc, sans surprises, qu’elle m’attaqua verbalement sans la moindre once d’hésitation dans ses yeux. Le reproche, quelle merveilleuse aiguille empoisonnée ! Plus douloureux que le fer chaud qui dévore votre chair à vif, les mots avaient ce don de pouvoir vous broyer de l’intérieur et faire surgir la colère la plus noire. Fortement agacé par ses provocations, je tentai de remettre les pendules à l’heure avant que mon esprit ébouillanté ne finisse par perdre tout contrôle.

‘’Baisse d’un ton Alice. N’oublie pas ton rang.’’

Invoquer la hiérarchie pour éviter des effluves de sang inutiles. Telle était mon idée à cet instant pour tempérer cette conversation dégénérant seconde après seconde. D’un ton sec, je décidai d’imposer à Alice la dure réalité de ce monde. Quoi qu’elle puisse en dire, elle n’en restait pas moins mon bras-droit et par conséquent, elle se devait de respecter mes opinions, et mes choix. Sachant pertinemment que j’avais affaire à la sœur bien aimée de l’élu primordial, je tentais tant bien que mal de modérer mes propos et ma colère. Il me fallait à tout prix éviter de céder à la provocation, car Kamui ne me le pardonnerait jamais dans le cas contraire. Mais mon sang circulait hélas bien plus vite. Il fallait qu’elle comprenne quelle était sa place. Il fallait qu’elle comprenne que le moment n’était ni aux explications, ni aux disputes. Pour le bien de Kamui et sa survie.

"Je suis tétanisée de peur. Tu devrais savoir que je n'accorde aucune importance au rang, et que si tu veux jouer là-dessus, j'ai beaucoup plus de privilèges que toi, alors ne t'aventures pas sur ce terrain. Surtout si ce n'est que pour esquiver le sujet, quelle lâcheté pathétique."

La peur. Sentiment bien étrange et pourtant si commun. Ce froid qui vient vous ronger de l’intérieur, vous laissant tel un cadavre sans vie qui n’a d’autre choix que de succomber aux émotions pour tenter de survivre tant bien que mal. Combien de fois l’être humain avait-il réagit de façon irrationnelle sous l’emprise de la peur ? Trahie par l’amour qu’elle porte dès lors pour son frère, Alice n’eut d’autre moyen que de se jeter corps et âme au premier loup pour justifier cette angoisse. Ne sachant que faire, elle avait donc recours à la violence, unique rempart, unique porte de secours. Tenter de me dévorer, par ces palabres incessantes et futiles. Tel était l’unique moyen pour la Princesse de Papier de comprendre pourquoi et comment. Raviver la flamme de la colère et de la provocation… Pour finir par me traiter de lâche. Le sablier continuait inlassablement de s’écouler, et bien trop d’énergie avait été gaspillée en babillages inutiles. Lassé d’essayer de calmer le jeu, je passais dorénavant au chantage pur et simple.

‘’Rappelles-toi donc pourquoi et comment as-tu réussi à te retrouver sur ces lieux. Prend le temps d’y réfléchir et ne gâche pas ton Joker de liberté aussi futilement.’’


La liberté. N’était-ce pas là notre plus flagrant point commun ? Ce désir de voler libre comme l’air était un doux rêve que nous partagions tous les deux. Une vie sans chaîne, ou nos actions ne seraient pas préméditées par une quelconque âme supérieure et où nos agissements prendraient enfin tout leur sens. Ne disions-nous pas sur Terre ‘’Apprends à connaître ton ennemi pour mieux l’abattre’’ ? J’avais les cartes en mains pour appuyer là où la douleur était la plus vive. Qu’elle l’accepte ou non, sa liberté dépendait entièrement de mon bon vouloir. Qu’allait-elle bien pouvoir faire si son insolence la menait à la rupture pure et simple de notre contrat ? Nuls doutes que Kamui reviendrait sur sa décision initiale. Mais la jeune fille n’en démordait pas.

"Tu vas sérieusement continuer à changer de sujet en essayant vainement de m'attaquer là-dessus ? Tu es ridicule. Mais qu'est-ce que tu crois, que tu es irremplaçable ? Sans toi, mon frère m'aurait tout simplement affecté à quelqu'un d'autre. Et ça n'aurait pas été plus mal, visiblement tu es loin d'apporter la sécurité à tes coéquipiers."

Aaah. Frôler la corde sensible en pointant directement un soi-disant point faible ! Comme si elle-même était capable d’influencer en quoi que ce soit sur le choix de son tuteur. Ridicule. Tout simplement risible. Kamui ne m’avait pas choisi pour des raisons futiles. J’étais l’élu le plus à même de maîtriser un caractère aussi pointu. Purement insensible à ce genre de remarques, elle pensait donc que me considérer comme n’étant qu’un pion parmi d’autre allait m’affecter ? Un fort agacement commença à se faire sentir, et ma langue pointue eut cette fois-ci du mal à se retenir.

''Si tu attends de moi que je m'agenouille devant ton air angélique en demandant pardon, c'est bien mal me connaître. Tu n'as rien vu et ne sais rien. De plus la seule personne pouvant me blâmer d'avoir commis une quelconque faute est Kamui, or il s'avère qu'il n'a pas besoin que sa grande sœur s'excite de la sorte. Alors fais-moi le plaisir de calmer tes grands airs si tu ne veux pas que je m'en occupe moi-même.’’


Il n’était pas conseillé d’agiter le scorpion, car il finissait toujours tôt ou tard par lever son dard. J’eus appris depuis que j’avais atterri ici, à faire preuve de patience lorsque quelque chose ou quelqu’un de particulièrement agaçant était toutefois relié à Kamui. Mais j’avais moi aussi des limites. Et ces limites très rapidement franchies avec de banals insectes n’en devenaient pas infranchissables sous prétexte qu’il était question indirectement ou non du seul homme respectable en ces lieux.

"Je suis tout aussi en droit de te blâmer. Kamui est mon frère, et je suis directement concernée si il lui arrive malheur par ta faute. Je t'ai fait confiance pour prendre soin de lui, persuadée que tu lui serais bénéfique. Mais je me suis trompée, tu es tout ce qu'il y a de plus néfaste. Il aurait pu mourir, et la seule chose qui préoccupe ton petit ego mal placé à deux balles, c'est de savoir si oui ou non tu es à blâmer.’’

La symphonie sans fin de critiques et reproches atteignait son climax. ‘’Blâme’’, ‘’Néfaste’’. Que de termes bien choisis pour égratigner mon égo… Si seulement j’eus ne serait-ce qu’une petite once de respect envers ses opinions. Elle avait raison, elle était la sœur de Kamui. Et de ce fait je me devais d’au moins écouter ce qu’elle avait à me dire. Mais de là à considérer ses arguments comme étant valides…Il n’y avait qu’un pas que je n’allais bien évidemment pas franchir. Alors quoi ? J’étais le premier à avoir commis une erreur sur le champ de bataille ? Et même, qui était-elle pour me le faire remarquer sur ce ton déplacé ? Je n’en revenais pas non plus qu’elle ose mettre en avant une soi-disant préoccupation de mon égo plus importante que celle envers Kamui. Son bien aimé frère ne lui avait donc pas raconté les nombreux souvenirs qui nous unissaient ? Lui mieux que personne savait le respect que j’avais pour lui, et nul doute qu’il avait aussi conscience des sentiments que j’éprouvais à son égard. J’étais à blâmé oui, mais certainement pas par une impertinente qui s’abandonnait à sa peur et ne trouvait rien de mieux que de m’agresser verbalement.

''Qui de nous deux à demandé des explications ? Rappelle-moi qui s'amuse à pousser une petite colère d'adolescente pendant que son frère court un danger de mort ? Tu dis que je suis néfaste ? Regarde toi, à chercher le coupable au lieu d'être près de ton propre frère. Tu ne vaux pas mieux que moi, sois en bien consciente.''


Nous avions atteint le point de non-retour. Tout désormais n’allait être qu’un échange haineux motivé par la colère et la rancune. Et j’avais bien conscience qu’à ce stade, je n’avais pas d’autre solution que de tenir tête. Car Alice était déterminée et têtue. Elle n’abandonnerait pas tant que je me plierai à ses exigences, exigences que je me refuse d’accomplir. Car la seule personne qui entendra mes excuses ne sera autre que Kamui. Lui et personne d’autre ne mérite d’avoir des comptes à mon sujet. Lui et personne d’autre ne peut se permettre de me juger.

"Une colère d'adolescente ? Tu as mis mon frère en danger, tu n'as pas tenu ton rôle, ni ta promesse. J'ai toutes les raisons du monde de m'énerver. Tu as failli, et tu le sais. La culpabilité se lit dans tes yeux, inutile de nier."

‘’La culpabilité se lit dans tes yeux’’. Allons donc, à quel genre de petit jeu essayait-elle de jouer ? Il y a bien longtemps maintenant que mes yeux n’expriment rien. Et encore moins de la culpabilité. Oui je suis coupable, et oui j’ai une dette envers Kamui. Mais qui était-elle, elle qui ne me connaissait en rien, pour oser affirmer quelque chose de la sorte ? Me connaissait-elle outre le fait que je ne sois que son accompagnant officiel ? Savait-elle ce que j’avais traversé, ce que je peux penser et ce que je peux ressentir ? La réponse est évidente. Alice se permet de me juger sous l’influence d’une rancœur vomitive. C’était certainement ça, l’entraide familiale. S’offrir corps et âme pour son bien aimé frère, en mordant tout ce qui semble menaçant sans même chercher à le comprendre. Un lien que, véritablement, je ne comprendrai probablement jamais.

''Oh, voyez-vous ça. Tu as développé des dons de voyance ? Tu peux lire à travers l'âme des gens? Tu me caches d'autres talents encore ma petite ?''

Agacé plus que jamais, et marchant gentiment dans les pas de la colère vive, je m’abandonnais désormais sur les sentiers de l’ironie. Le scorpion avait décidé de piquer désormais. Oubliant son nom, oubliant son rôle. Je n’étais plus que l’être impitoyable désormais.

"Ton ironie merdique ne marche pas sur moi, Alvaro."

Agacé. Agacé au plus haut point. Elle ne souhaitait rien entendre ? Très bien. Parfait même. Je décidai de lui laisser une chance. Une dernière chance avant de sévir. Un ultimatum à son attitude déplacée. Sans quoi…Ma colère risquerait bien de me faire commettre l’irréparable.

''Cette conversation est terminée. Je n'ai que faire de ton avis. La seule chose qui m'importe est l'état de Kamui alors trêve de bavardages incessants et futiles''

La réaction ne se fit pas attendre. Et d’une voix froide et tranchante, Alice rejetait cette dernière chance avec violence.

"Je n'ai pas besoin de ton feu vert si je veux te donner mon avis. Et si l'état de Kamui t'intéresse tant que ça, c'est pendant le combat qu'il aurait vraiment fallu se préoccuper de lui."

Perdant patience, je m’approchai vivement d’Alice. Le cœur battant, le front en sueur. Mes yeux d’un rouge limpide la fixaient avec colère. Je voulais qu’elle se taise. Elle refusait de se taire. Ainsi, j’allais la forcer au silence. Par la manière forte. La saisissant au cou par les deux mains, je la soulevais légèrement et je serai quelque peu mon emprise en prenant un ton menaçant.

‘’Silence ! Silence tu m’entends ?! Pour qui te prends-tu ?! Kamui est en train de mourir et tu ne trouves rien de mieux à faire que de me faire part de ton insolence ?! Tais-toi donc une bonne fois pour toutes !’’

Succombant à la violence et à la colère à mon tour, je la relâchai toutefois dans un élan de raison. Et une voix ne tarda pas à s’élever non loin de là. Kamui s’était réveillé et ayant probablement senti la présence de sa sœur ainée, il lui demandait si tout allait bien pour elle. Ne réagissant pas, restant dans le silence le plus profond, Alice se rapprocha alors de son frère. M’éloignant quelque peu, je restai moi aussi, tapis dans l’ombre et regardant mes mains, le regard vidé de toute expression. Chuchotant, la conversation des deux frères resta un véritable mystère pour moi. Mais je n’avais pas même envie de savoir ce qu’elle comptait bien lui dire. J’avais non seulement failli à ma mission et risqué la vie de Kamui, mais je m’étais attaqué à sa propre sœur. Pris par les remords, je continuai de contempler ma main, sentant le poids d’une sentence qui ne tarderait pas à arriver. Devais-je fuir ? Devais-je rester ? Pour l'heure je restais immobile, n'offrant qu'un silence mortuaire à cette caverne morbide. J’étais coupable, et rien au monde n’allait empêcher l’Ange de m’infliger le Jugement Dernier.
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MessageSujet: Re: Fraternité et Rédemption [PV Kamui et Alice]   Fraternité et Rédemption [PV Kamui et Alice] EmptySam 25 Juin - 12:37

Alice bouillonnait intérieurement. Comment pouvait-il parler de hiérarchie, jouer sur sa liberté, dans une pareille situation ? Et comment pouvait-il réagir avec ironie alors que Kamui gisait par terre, blessé ?

- Silence ! Silence tu m’entends ?! Pour qui te prends-tu ?! Kamui est en train de mourir et tu ne trouves rien de mieux à faire que de me faire part de ton insolence ?! Tais-toi donc une bonne fois pour toutes !

Alors que le marionnettiste l'attrapait par le cou, la soulevant légèrement d'un air menaçant, la blonde resta immobile, n'esquissant pas même un infime mouvement, et se contenta de fixer son interlocuteur d'un air glacial.
Elle savait que leur dispute aurait probablement de graves conséquences, cet échange était irrémédiable, mettant à coup sûr un terme à leur collaboration. Mais cela lui importait peu. La colère l'envahissait complétement. Peut être était-ce pour elle un moyen de ne pas se laisser entièrement submerger par l'angoisse et la souffrance. Peut être était-ce au fond plus facile de transformer ses sentiments insoutenable en haine, de s'en décharger.
Alice serra les poings. Kamui était son petit frère et elle était l'ainée. C'était à elle de veiller sur lui, à elle de le protéger, bon sang. Et pourtant, elle n'avait jamais réussit, elle n'avait jamais été à la hauteur. Elle avait faillit à son devoir de grande sœur, comme autrefois sur terre. Elle aurait tant voulu que dans cette nouvelle vie, dans ce nouveau monde, elle puisse rattraper cette erreur, mais malgré les années qui défilaient, elle ne pardonnait pas d'avoir manqué à son rôle. Et ici non plus, elle n'était pas capable de le protéger. Une fois encore, il était blessé, et elle se retrouvait impuissante.

Mais Alvaro se trompait. Bien sûr que si, elle était concernée, bien sûr que si ça la regardait. C'est ça, d'aimer : tout ce qui arrive à l'autre nous atteint de la même manière que si ça nous était arrivé à nous. Tout ce qui le touche vous touche aussi, et même plus. Et vous en voulez au responsable autant que si c'est vous qui étiez blessé. Car au final, c'est le cas, vous l'êtes. Alors oui, elle en voulait à Alvaro. Si Kamui souffre, elle souffrira tout autant, c'est comme ça. C'était son frère, et personne ne pourrait jamais comprendre le lien qu'ils partageaient. Le voir blessé la déchirait. S'en propre à Kamui, de n'importe quelle manière, c'était s'en prendre à elle. Si son frère venait à mourir, il n'y avait aucun doute sur le fait qu'elle se donnerait la mort elle même. Elle ne pouvait pas vivre dans un monde ou il n'existait pas. Sans lui, elle était incomplète.
En tant qu'élu, le marionnettiste avait le devoir de protéger son maître au péril de sa propre vie. Mais ce n'était pas seulement en tant qu'élu qu'il avait faillit. Alvaro avait toujours juré de protéger Kamui. Et Alice, d'habitude si méfiante, avait pour la première fois de sa vie cru en quelqu'un d'autre que son frère. Pour la première fois, elle avait eu confiance, et était persuadée qu'il tiendrait toujours sa promesse. Elle lui avait confié Kamui, réalisait t-il ce que cela signifiait ? Elle avait eu foi en lui.

- A... Alice... T-tu n'as rien...?

Alors qu'Alvaro la relâchait doucement et qu'elle n'avait toujours pas bouger, Alice se crispa. Kamui était réveillé. Au son de sa voix, son cœur battait à tout rompre. Une vague de chaleur l'envahissait, elle avait l'impression que ses entrailles se tordaient en elle. Jamais elle n'avait ressentit pareille angoisse.

Oubliant totalement Alvaro et leur dispute, elle se précipita vers son frère et s'agenouilla une nouvelle fois à ses côtés pour reprendre sa main, la serrer, sentir sa chaleur, sentir qu'il était toujours là, comme pour s'assurer qu'il n'allait pas se dématérialiser subitement sous ses yeux et partir en poussière. Plus rien n'avait d'importance, sa colère disparut soudainement. Regardant tendrement Kamui, elle se sentit apaisée à son contact. Il avait l'air épuisé, de la sueur perlait sur son front, qu'elle essuya avec sa main. Il ressemblait à un ange. Son visage était si doux...

- Kamui...

Lentement, elle allongea le haut de son corps contre le torse de son frère, enfouissant sa tête dans le cou de celui-ci et murmura à son oreille.

- Je suis si heureuse de t'entendre.

Alice s'étonna qu'Alvaro ne vienne pas lui aussi au chevet de Kamui. Elle aurait pensé que malgré leur dispute, il vienne s'enquérir de son état. Ne disait-il pas quelques secondes auparavant que c'était le plus important ? La blonde fronça les sourcils, l'absence du marionnettiste allait attrister et inquiéter son frère, il devrait le savoir. Ne pouvait-il pas mettre leur différent de côté cinq minutes pour Kamui ? Voilà que sa rancœur revenait vis à vis de son élu dominant.

Jetant un rapide coup d'œil derrière elle, elle l'aperçut en retrait, le regard vide, observant ses mains. Il semblait inquiet. Au fond, il devait probablement se sentir d'avantage coupable que ce qu'il ne montrait. Elle se radoucit quelque peu, sachant elle même ce que cela faisait de ne pas avoir réussit à protéger un être cher. Oui, Alvaro avait ses tords, mais elle avait déjà échouée elle même à son rôle par le passé. Elle avait déjà été à blâmé elle aussi.
Elle lui en voulait toujours, c'était plus fort qu'elle. Mais c'était inutile de l'accabler d'avantage sachant qu'il devait lui même se sentir mal. Au fond, elle savait très bien qu'il tenait à Kamui, c'était indéniable.

Puis, Alice réalisa qu'il devait probablement penser qu'elle allait se plaindre à son frère. Peut être était-ce même la raison de son inquiétude. Il est vrai que si Kamui apprenait qu'il avait levé la main sur elle, sa relation avec Alvaro en serait probablement gravement affecté. Il était très protecteur avec elle, et se sentirait à coup sûr trahit.
Mais non, ce n'était pas ce qu'elle voulait. Si Kamui apprenait ce qui s'était passé, il souffrirait beaucoup de savoir que les deux personnes auquel il tient le plus se sont querellés, et souffrirait d'avantage en apprenant le geste d'Alvaro. Il était hors de question de lui faire de la peine. Alice ne voulait en aucun cas les éloigner l'un de l'autre, cela n'apporterait que de la douleur des deux côtés, elle avait parfaitement conscience de la peine qu'ils auraient. Et au fond, n'importe qui aurait finit par succomber à la colère face aux provocations d'Alice, elle le savait. C'était même en un sens ce qu'elle avait cherché. Elle avait voulut qu'il réagisse, elle ne supportait pas de le voir aussi calme, semblant aussi détaché alors que Kamui était blessé et qu'il n'y était pas pour rien.
Mais Alvaro était loin d'être quelqu'un de mauvais, et la relation qu'il entretenait avec Kamui était bénéfique pour les deux.

Malgré une rancœur persistante pour son élu dominant, elle décida de ne rien dire. Elle avait horreur du mensonge, et encore plus de mentir à son cher frère. Mais c'était bien mieux comme ça. Alice ne mâchait pas ses mots, et devenait particulièrement colérique lorsqu'il s'agissait de son frère, mais elle était loin d'être cruelle. Peu importe combien elle avait pu en vouloir à Alvaro, elle ne ferait pas quelque chose qui le ferait souffrir lui, et encore moins Kamui.

- Tout va bien Kamui, tout le monde va bien. Ne t'inquiète pas, repose toi.

Lentement, elle se releva, et s'écarta de son frère. Elle se dirigea vers Alvaro, et s'adressa à lui calmement mais conservant toujours une certaine froideur dans la voix.

- Tu devrais y aller. Kamui apprécierait que tu sois un peu auprès de lui.



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MessageSujet: Re: Fraternité et Rédemption [PV Kamui et Alice]   Fraternité et Rédemption [PV Kamui et Alice] EmptySam 17 Sep - 17:56

J’étais mordu par la culpabilité. J’avais prêté serment. Je devais protéger le Prince au péril de ma vie. Jamais mes yeux n’auraient dû le voir dans un pareil état. Son torse perforé déchirait froidement les tissus de mon cœur châtié. Pourquoi cela avait dû se passer ainsi ? Pour quelle raison ce nouvel obstacle se dressait-il devant moi ? Une véritable erreur de débutant s’étant transformée en cauchemar.

Et maintenant j’étais là, isolé au coin de cette caverne, lorgnant de l’œil sur l’Elu primordial criant de douleur. Que pouvais-je bien faire ? Je sentais mes jambes se ramollir sous le doute. Ses mains que j’observais avaient été les actrices de ma colère. J’avais osé faire usage de violence sur Alice, la sœur de mon être aimé. Un tel acte ne méritait que le blâme, ainsi je ne m’attendais à rien d’autre qu’un séjour dans le donjon une fois que Kamui aura recouvert tous ces esprits. Allait-il pouvoir pardonner mes méfaits ? Je ne le méritais guère. J’avais été idiot. Cette réaction si puérile ne s’accordait qu’avec le ridicule. Couvert de honte, je n’osais même pas affronter le regard des deux blonds. Ayant plongée ma main dans ma poche, je faisais alors virevolter la fameuse pierre que j’avais récupérée tantôt puis je la sortis brièvement de sa cachette pour l’observer. Ce rouge flamboyant était des plus merveilleux. Engouffrant mon regard dans le reflet de cette petite pierre, je vis alors cette terrible image. Le visage recouvert de sang de l’Ange. Un sang vif comme le rubis. Etait-ce un signe ?

Mon exil autoproclamé fut alors subitement mis à terme par ma victime elle-même. Semblant mettre sa rancœur, pourtant légitime, de côté tout en gardant une certain sévérité, elle vint me retrouver et me conseilla vivement d’aller me recueillir auprès de Kamui. L’heure de la confession avait-elle sonnée ? Serrant cette pierre brute de toutes mes forces au creux de ma main, je me fis alors un serment. Un serment bâti dans le sang. Que la cicatrice ensanglantée que cette pierre me laissait dès lors serve de témoignage. Plus jamais je ne laisserais qu’on te blesse, Prince. Je jure de te protéger davantage. Je jure de donner ma vie pour la tienne. Je le jure…

‘’Très bien.’’

Acquiesçant d’un léger mouvement de la tête, je me rapprochais alors de l’élu, laissant derrière moi mon bras droit qui devait certainement poser un regard noir sur moi au moment même où je lui tournais le dos. Il me fut extrêmement difficile d’approcher de l’ange gisant au sol. Son sang pur qui entachait ses vêtements… Je ne le supportais pas. J’avais failli. Je m’agenouillais alors à ses côtés puis je lui adressai alors la parole d’un ton doux et inquiet.

‘’Kamui… C’est moi…Alvaro…

Je le sentis alors gémir légèrement. Probablement dévoré par la douleur, seule ma voix pouvait guider sa conscience. M’entendais-tu Kamui ? Pouvais-tu sentir à quel point je m’en voulais d’avoir été aussi stupide… ? Te voilà allongé, au bord de la mort… Jamais je n’avais pu ressentir une telle culpabilité. Je vis alors ta main trembler légèrement, puis, dans un effort qui te semblait surhumain, tu la tendis dans ma direction avec une forte volonté pouvant combattre cette lourdeur qui te traquait.

‘’Tu vas t’en sortir Kamui… Je te le promets.’’

Je pris alors sa main dans la mienne. Nos deux peaux vinrent se frotter l’une contre l’autre et le sang qui entachait nos épidermes respectifs se mélangeaient pour ne former qu’un liquide rougeâtre et uniforme nous unissant au fin fond de cette grotte humide. Dans ce sincère contact je pus ressentir alors le désespoir et la douleur qui habitaient le cœur de Kamui. Je pouvais sentir du bout des doigts les conséquences de mes agissements… Pourquoi… ? Je serais alors sa paume contre la mienne. Je souhaitais de toute mon âme qu’il comprenne que j’étais là. Que désormais j’allais réellement suivre la promesse que je lui avais fait ce soir-là. Je suis le Cavalier… Et de ce fait je dois protéger le Prince. Et si je failli à cette mission… Alors le Prince se devait de me punir. Car telles étaient les closes de notre contrat…De notre destinée. Rapprochant légèrement mon visage de Kamui, j’entrouvris mes lèvres, tentant tant bien que mal de laisser s’échapper ces mots douloureux. Ces sons à l’odeur macabre. Je me devais de m’infliger…La Confession. Car la rédemption ne pouvait s’obtenir que par la Purification. Kamui devait tout savoir. J’étais le Cavalier à l’épée fidèle et sincère. Voyant que Kamui avait posé ses yeux sur moi, et semblait à peu près conscient.

‘’Toutes excuses ne sauront jamais panser les blessures qui mordent ton corps Kamui, ainsi je ne souhaite pas obtenir un pardon aussi facilement. Laisse-moi d’abord te prêter serment à nouveau. Comme ce soir-là, à l’infirmerie, je jure de te protéger désormais. J’ai été laxiste sur mon comportement et mon attitude, et mon arrogance a failli te couter la vie par disgrâce. Ainsi…’’

Reprenant mon souffle et fermant légèrement les yeux, je reprenais ma tirade.

‘’J’offre désormais ma vie pour la tienne. Je serai ton ombre silencieuse. Plus jamais je ne commettrais ces erreurs. Mais tout ceci n’est hélas pas suffisant. Et malgré mon serment, je te dois vérité et sincérité. Car tu es le Prince. J’ai…’’

Les mots étaient dès lors comme des épées. J’avais ce sentiment d’être le Samouraï déchu empoignant fièrement son katana, prêt à s’ôter la vie pour satisfaire son Honneur. Je ne pouvais pas m’infliger pareil châtiment sur Alea Jacta Est, mais des alternatives existaient néanmoins et j’étais coupable.

‘’J’ai malencontreusement provoqué ta blessure par mégarde. Pris en embuscade, j’ai été forcé de faire face à la mort jusqu’à ton intervention. Cette infâme erreur de débutant a provoqué tes blessures, et un élu tel que moi ne peut se le permettre. Mais mes infamies ne s’arrêtent pas là.’’

Tournant alors mon regard vers Alice, écoutant derrière moi notre conversation d’un air concentré, je repris ma longue tirade.

‘’Submergé par la panique et la colère, j’ai hélas le regret de m’en être pris à ta sœur en faisant usage de la violence. Je n’ai pas su faire preuve de contrôle alors que je t’avais juré de la protéger elle aussi. Ainsi, maintenant que tu connais toute la vérité… Je me dois d’accepter ton courroux et ton châtiment. Mais permets-moi avant tout de te faire part de ma décision, aussi douloureuse soit-elle. Kamui, bien que je te promette allégeance, je ne suis pas digne d’être ton élu et encore moins le protecteur d’Alice. Ainsi, je renonce à cet honneur que tu me fis en plaçant tant d’espoir en moi. Je renonce à mon titre et je ne m’estime pas digne de guider ta sœur de par ce monde. ‘’

Je pris alors une pause. J’avais bien conscience que le moment était mal choisi et que potentiellement tout ceci allait inquiéter Kamui, mais je me devais de lui être sincère. Je ne pouvais continuer à jouir de mes privilèges et je ne pouvais pas lui cacher la vérité. J’avais beau aimé Kamui plus que tout au monde, il devait connaitre les raisons qui allaient le pousser à me haïr. J’avais failli.

‘’Ainsi, quelle qu’en soit ta décision, j’ai d’ores et déjà décidé d’entamer l’épreuve du Donjon comme part du châtiment que je mérite. Désormais…Ma vie est entre tes mains, Kamui. ‘’

Reposant lentement la main de Kamui contre son torse, je me relevais alors lentement et je jetai un regard lourd en direction d’Alice avant de lui adresser la parole à son tour.

‘’Tu n’as plus à faire usage d’un quelconque respect envers moi désormais. M’excuser est bien faible. Si tu souhaites te venger, fais le ici et maintenant sans aucune hésitation.’’

Je croisais alors les bras, attendant, le cœur battant, que l’Ange m’inflige son jugement.

Ma vie est à toi…Kamui…

Pardonne-moi.
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MessageSujet: Re: Fraternité et Rédemption [PV Kamui et Alice]   Fraternité et Rédemption [PV Kamui et Alice] EmptyDim 25 Sep - 3:53

Il y a dans la vie des choses que personne ne peut contrôler. Des événements indécis, qui s'effectuent au-delà de toute conscience, de toute volonté humaine. Ce sont des passages à vide auxquels nous sommes tous confrontés. Que peut-on faire face au hasard ? A l'inconnu ? Peut-être était-il idiot de penser ainsi. Mais les choses pouvaient parfois se dérouler bien contre notre volonté. Sentiment d'impuissance. Comme lorsque l'on voit des choses que nous se souhaitions pas apercevoir. Comme lorsqu'au cours d'une lecture palpitante, un ignare vient vous raconter le dénouement du périple qui vous tenait hors d'haleine. Ce sentiment de défaite. Abattement qui nous rend inutiles face à la grandeur d'un hasard contre lequel nous ne pouvons rien. Misérables insectes éternellement entravés par un cycle de vie qui ne s'arrêtera pas avant notre funeste heure. Mais qu'en était-il dans un monde où la mort n'existe pas ? Sommes-nous indéniablement forcés de nous voir imposer des choses pour lesquelles nous n'avons rien fait ? Forcés de supporter le fardeau d'un hasard auquel nous n'avons rien demandé ? Impuissantes face à l'adversité et à notre seule existence. Petit grain de sable perdu dans une étendue désertique et qui sans jamais savoir quand pourquoi ni comment se voit obligé d'être porté au gré d'un vent malsain qui n'a cure de le séparer de ses racines. Entrave ineffable d'un monde qui jamais ne sera sous notre contrôle. Prouesse insatisfaite des hommes de vouloir tout calculer. Mais nous savons tous que tout ceci est impossible. Même au seuil de la mort, le hasard reste encore votre pire ennemi.

Parce qu'au-delà de tout type de règles, le hasard est le maître de notre existence. Que l'on soit le Roi, ou le Pion.

L'obscurité. La souffrance et l'obscurité. Un brouhaha persiflant. L'obscurité, les cris et la douleur. Tout est noir. Rien ne peut être vu. Le son d'un bourdonnement sinistre résonne à mes oreilles en un sempiternel écho. Les battements de mon cœur se répercutent dans ma tête. L'afflux sanguin se fait douloureux. Obscurité.

Mais lorsque tout est noir, ne dit-on pas que l'on dort ? Ou que l'on est évanoui ? Ou simplement dans une pièce sombre ? Pourtant aucune de ces trois alternatives de convenaient au cas échéant. Je n'avais simplement plus la force d'ouvrir les yeux. L'océan d'azur épuisé, la brûlure poisseuse d'un liquide visqueux, linceul qui enveloppe vicieusement l'entièreté de votre corps. Je n'avais pour ainsi dire pas conscience de grand chose d'autre que de ma propre personne. La douleur pernicieuse s'insinuait dans mes veines. Chaque souffle se faisait douloureux. Chaque pensée se voulait apaisante pour mon propre esprit.

Tout du moins, c'était l'idée que j'essayais vainement de m'imposer au plus profond de moi. Plus le temps passait, et plus cette réalisation s'était faite dans mon esprit. Aussi puissant soit mon don, il était probablement l'un des plus lourds fardeaux que je devais endosser dans ce monde. Lorsque pour tout au monde vous désirez un havre de calme et de paix. Lorsque vous n'espérez que pouvoir reposer votre corps meurtri, il vous faut d'une âme apaisée tenter de trouver un sommeil réparateur.

Mais c'était sans compter la présence d'Alice et d'Alvaro.

Obscurité. Haine. Douleur. Rancœur. Déception. Colère. Défaite. Rage.

Mort.

Lorsque mon esprit perçut cette aura sanglante, les mots qui quittèrent mes lèvres furent tout de suite destinés à ma chère et tendre sœur. Car ce désespoir et cette colère, je ne les connaissais que trop bien pour les avoir déjà affrontés lors de notre entrevue à la cascade avec Rose. Cette haine ne pouvait être que celle d'Alvaro.

Mes paroles semblèrent calmer le jeu. La colère se dissipa en un éclair alors que je percevais la tendresse d'Alice surpasser toute autre émotion au fond de son esprit. Tentant d'ouvrir les yeux sur le visage inquiet de ma semblable, je sentais des doigts frais s'emparer de ma main. Quelle était donc cette sensation ? Le picotement désagréable que je ressentais alors que ses doigts se resserraient sur ma chair. Cette impression que mes doigts ne voulaient plus répondre et que le contact était subitement bien moins ressenti par mes sens qu'il ne devrait l'être. Je fermais les yeux un instant. Il ne fallait pas que je pense à ça. Je devais me concentrer sur la voix de mon aînée.

Un léger rire failli m'échapper lorsqu'elle me fit part de sa joie de me savoir encore en vie. Pourtant ce fut une toux teintée de sang qui vint ourler mes lèvres de douleur. Prenant sur moi pour calmer ma douleur, je fronçais les sourcils. Je ne devais pas inquiéter Alice. Pas plus qu'il n'en était déjà le cas. Levant ma main libre tremblante, dans un mouvement désordonné, mes doigts vinrent caresser sa longue et soyeuse chevelure d'or alors qu'elle venait d'enfouir son visage dans mon cou. Le froid qui s'était perfidement emparé de moi sembla se calmer lorsque la chaleur de ma sœur se colla à mon corps endolori.

Dans un souffle rendu rauque et blessé, je lui susurrais.

- Ne t'en fais pas pour moi Alice. Quoi qu'il arrive, nous nous retrouverons à la Forteresse.

Pourtant mes paroles ne semblèrent aucunement l'apaiser. Alors qu'elle se décolla imperceptiblement de moi, je sentais un vent de doute se lever au fond d'elle. Quelle était donc cette chose qui la perturbait ainsi ? Il ne pouvait être autre chose qu'Alvaro. Qu'avait-il donc osé faire à ma sœur... ?

Posant un regard emplit d'inquiétude sur celle qui m'était si chère, je l'interrogeais faiblement sur son état. Mais sa réponse se fit rapide alors qu'elle me signifia de me reposer. Croyait-elle qu'elle pourrait ainsi me duper ? Elle savait pourtant mieux que quiconque qu'elle n'avait pas moyen de me cacher ses réelles intentions. Dans le pli qui ourle ses lèvres, dans le froncement imperceptible de ses sourcils, et dans le ton délicat de sa voix. Tout chez elle me laissait deviner que les choses n'étaient pas aussi relativement calmes.

Mes soupçons furent confirmés lorsqu'elle se détacha de moi. Ses paroles pour Alvaro semblèrent réveiller en elle un vent contradictoire. Elle lui demandait de s'approcher, mais pourtant tout en elle semblait s'opposer à ceci. Que s'était-il donc passé ? Ce fut la voix étrangement sombre d'Alvaro qui résonna contre les parois de notre cachette de fortune. Fermant les yeux, cherchant à mieux percevoir les sentiments qui faisaient rage au fond de ces deux êtres qui m'étaient cher, je sentis la présence d'Alvaro à mes côtés. Sa main vint saisir la mienne, comme l'avait fait Alice quelques instants plus tôt.

Le contact de nos deux peaux m'arracha un gémissement.

Culpabilité. Colère. Rancœur. Mépris. Désespoir. Impuissance.

Je fronçais les sourcils. Tout ceci était bien trop illogique à cet instant. Gardant les yeux clos pour ne pas perdre inutilement ma concentration, j'écoutais les propos d'Alvaro. Le bourdonnement qui envahissait ma tête n'était aucunement un bon présage. La sensation de moins en moins perceptible des doigts d'Alvaro se resserrant sur ma main n'avait elle non plus rien de rassurante. Mais je me devais de comprendre. Il fallait que je sache.

Serrant les dents, j'écoutais la tirade inlassable de mon Élu. Jusqu'à ce que les mots châtiés ne soient prononcés. Qu'il soit la cause de ma blessure, tout cela m'importait peu. Le bien être des miens passait bien avant ce genre d'égratignures. Que cette blessure me coûte la vie ou non, il ne me semblait pas important de demander ainsi le pardon.

Mais le monde sembla s'arrêter au moment où le nom d'Alice fut prononcé. Ma respiration se bloqua bien malgré moi dans ma poitrine. Une douleur cinglante s'insinua dans mes veines alors que tout mon corps se crispa.

Douleur opaque. Froid glacial au bout des doigts. Le cœur serré. La poitrine déchirée de part en part. L'envie irrépressible de hurler.

Un souffle saccadé m'échappa en entendant les derniers propos d'Alvaro.

Ne plus être mon Élu ? Ne plus être la gardien d'Alice ?

La vibration que je pus ressentir contre mon torse lorsque ma main y fut à nouveau déposée sonna comme un glas. Il voulait fuir ainsi.

Il rêvait.

Un élan surhumain, oubliant toute douleur un court instant, outrepassant mes propres limites. Mon bras se leva dans un mouvement incohérent, saisissant difficilement la main du brun. Redressant mon buste, une grimace contrite sur le visage, prenant appui sur mon avant bras libre. D'une voix rauque ma sentence s'éleva.

- Ne crois pas t'enfuir si vite, Alvaro Matthew Crescent.

Récupérant une position assise d'un geste fébrile, ma main libre vint se crisper sur mon torse. La brûlure écœurante de l'hémoglobine qui continuait de suinter de ma plaie. Mais à cet instant, aucune brûlure du monde n'aurait su surmonter le feu ardent de mes iris azurées. Resserrant fermement ma prise sur la poignet d'Alvaro, y plantant presque mes ongles, un grondement sourd s'échappa de ma gorge serrée.

- Je suis le seul ici à pouvoir quémander vengeance. Sache une chose, Alvaro. Celui qui ose poser ses doigts sur Alice. Cet être ne sera pas expié de ses pêchés par la vengeance. Tu veux me dévouer ta vie ? Cesse donc ainsi de bafouer mes...

D'un mouvement incontrôlé, mes doigts se crispèrent violemment sur la chair et ma main jusqu'alors sur mon torse se posa rapidement sur mes lèvres, couvrant la toux sanguinolente qui déborda de mes poumons meurtris. Le sang aurait du brûler mes doigts glacés. Pourtant plus aucune sensation ne me laissait encore ressentir ma propre chair. Peut-être en avais-je trop fait ? Je serrais fermement les dents, sentant ma poitrine me lancer comme serres d'un aigle s'enfonçant au fond de mes entrailles. D'une voix éteinte, je soufflais, posant un regard livide sur Alice.

- Quoi qu'il m'arrive, il ne faudra jamais que tu doutes. Tu sais aussi bien que moi où va notre intérêt. Tu es libre d'agir à ta guise... Je ne t'en tiendrai pas rigueur... Un sourire épuisé vint se peindre sur mes lèvres alors que ma vue se brouilla, un dernier souffle m'échappa. Grande sœur.

Tout se troubla, ma prise sur la main d'Alvaro sembla se détacher bien au-delà de ma volonté.

Obscurité. Froid. Douleur. Silence. Incompréhension.

Rédemption.
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