When everything became Black
Sirius Black était un coureur de jupon invétéré. Le noiraud ne cessait de courir les femmes, souriant pour les séduire. Il n’avait pas énormément d’effort à fournir pour les faire venir jusqu’à son lit. Ce jour-là, Black était une fois de plus en train de séduire. Mais, pour une fois, ça n’avait rien à voir avec ses envies personnelles. Le professeur Dumbledore lui avait confié une mission pour l’Ordre du Phénix, il devait se rapprocher de la fille pour atteindre le père et lui soutirer quelques informations qui intéressait grandement le vieux sorcier. Sirius avait accepté, sans grande conviction. Il n’aimait pas draguer avec un but. Il préférait toujours le faire par plaisir et poser dès le départ ses conditions : pas d’attaches. Mais puisque c’était pour l’ordre… Il était d’autant plus amère que ça signifiait ne pas voir les siens pendant un moment. Il allait louper le baptême de son neveu et ça le mettrait d’une humeur massacrante. James lui avait assuré qu’ils l’attendraient pour faire la fête mais Sirius n’était pas de cet avis. Il dit à son frère de cœur de faire la fête avec sa petite famille et qu’il kidnapperait son neveu pour une virée entre mec. Et Sirius était partit.
Il ne vivait pas loin de Londres, il était même juste à côté. Mais il était sous une fausse identité et ne devait pas se faire prendre. C’est ainsi qu’il entama la dernière semaine d’octobre. Les actions de Voldemort étaient de moins en moins espacées et de plus en plus meurtrière. Moldus et Sorciers y passaient. Sirius se battait avec d’autant plus d’acharnement qu’il savait qu’il pouvait tomber sur sa folle dingue de cousine. Bellatrix. Il se demandait encore comment Andromedra et Narcissa avaient pu vivre avec elle… Soyons honnête, Narcissa n’a pas vraiment de volonté. Elle s’est laissée portée par les événements, elle ne vaut pas mieux que Bellatrix. Mais pourtant, il est persuadé qu’il reste un peu d’humanité en elle. Andromedra était comme lui, il s’était souvent retrouver avec elle pendant les réunions de famille. Après tout, qui se ressemble s’assemble. Mais Bellatrix, il ne la supportait vraiment pas.
Sa mission durait déjà depuis trois semaines, il avait ce qu’il voulait. Il savait que l’homme avait financé Lucius Malfoy pour des achats chez Barjow & Beurk. Il n’avait jamais rencontré le seigneur des ténèbres mais il avait hâte de rentrer à ses ordres pour éliminer les sang-de-bourbe. Il avait aussi promis sa fille à Severus Rogue. Ca l’avait fait tiquer, le fait que Servilus soit prétendant à ce genre de mascarade. Il était détestable mais de là à obliger une jeune femme à se marier avec lui, il n’était pas si mesquin. Lui aussi devait avoir des parents qui voulaient perpétuer le sang pur. Enfin, ce n’était qu’une déduction. Après tout, il ne s’était jamais réellement intéresser à la vie de Rogue. Si les maraudeurs s’en étaient pris à lui, c’était simplement une question d’amour. James ne supportait pas que sa belle Lily traine avec ce Serpentard alors il s’en était pris à lui et finalement, il avait entraîné les maraudeurs là-dedans. Maintenant, l’homme aux cheveux gras avait rejoint l’ordre du phénix. Personne ne savait pourquoi Dumbledore avait placé sa confiance en cet homme qui était pourtant un mangemort affirmé. Agent double, pour qui ? Il craignait qu’il ne les vende. Mais il devait faire confiance au directeur de Poudlard. C’était une attache qu’il ne pouvait se permettre de perdre. Il promettait un monde meilleur, un monde sans mage noir.
Black revint dans son petit appartement du chemin de traverse. Il n’avait pas prévenu James et Lily de son retour, il voulait leur faire la surprise de venir les retrouver chez eux pour féliciter Harry. Ce n’est pas tous les jours qu’on est baptisé. Il était vingt heure pétante lorsqu’il transplana devant la maison des Potter, à Goldric’s Hollow. Et c’est là que débuta le cauchemar : là où se situait autrefois le majestueux manoir des Potter, un tas de ruine avait pris place. Sirius écarquilla les yeux lorsqu’il aperçut la marque des ténèbres au-dessus de ce même tas de ruine. Non, c’était impossible. Ils ne pouvaient pas être morts. Pas James. Pas Lily. Pas Harry. Il entreprit de chercher leurs corps. Il pleurait, c’était une première. Jamais Sirius Black n’avait pleuré de sa vie. Il retournait les pierres en hurlant sa douleur. C’est alors qu’il entendit les cris d’un bébé. Harry. Il se dirigea alors vers les pleurs mais fut arrêter avant d’avoir pu le toucher. Hagrid venait le chercher. Sirius hocha la tête et, dans sa tête, une idée vint à naître. Ou était Peter ? C’était lui, après tout, le gardien du secret. Il confia Harry et sa moto, restée là le temps de sa mission, à Hagrid et transplana jusqu’à l’appartement du rat. Il défonça la porte pour entrer, espérant de tout son cœur qu’il ne soit pas en train d’agoniser quelque part. Il fouilla toutes les pièces de la maison cherchant son ami. Il ouvrait les placards, retournait les cousins. S’il s’était transformé il pouvait être n’ importe où. C’est alors qu’il vit ce qu’il pouvait craindre le plus, plus encore que sa mort : une toge de mangemort accompagne de son masque argenté. Il serra furieusement ses doigts autour du tissu noir et se dirigea vers le petit bureau, arrachant les tiroirs un à un, les déversant sur le sol. Il cherchait des preuves. Preuves que ce qu’il tenait avec fureur dans sa main gauche n’était qu’un leurre pour le blesser, lui et ses amis. Un maraudeur ne trahit pas, il ne peut pas le faire. Pourtant, il dû se faire à l’évidence. Peter Pettigrow, Queudver, était bien un mangemort. Il empaqueta le tout et se rendit directement à la poste sorcière du coin pour envoyer un hibou à Dumbledore. Il devait faire savoir qu’il y avait un traître dans l’Ordre.
Oh bien sûr, cela faisait un moment qu’on sentait qu’il y avait des fuites, que des informations confidentielles passaient. Et pendant un moment, il avait cru que c’était Remus. Sauf que la tragédie de ce soir-là lui avait rapidement fait comprendre que le traître n’était pas celui qu’on pensait. Il était bien décider à le retrouver. Il ne savait pas où il pourrait être, peut être au chaudron baveur, peut être chez sa mère ? Il se rendit dans tous les endroits possible et imaginable pour le retrouver. Et ce fut au comptoir d’un bar de pré-au-lard qu’il le trouva. Ce sale rat était tranquillement assit en train de boire une bierraubeure. Sirius l’attrapa violement par le col et le tira hors de l’auberge, l’entrainant dans une ruelle à l’écart.
«
Comment as-tu pu ? » cracha-t-il en pressant le bout de sa baguette contre la gorge de son ancien ami «
Comment as-tu peux vendre James et Lily à Voldemort. Ils te faisaient confiance ! » s’écria-t-il en appuyant un peu plus, la rage l’emportant sur la raison.
«
Ils étaient faibles. Sinon le Seigneur des Ténèbres ne les aurait pas tués. Tu as vu comment Potter était devenu gaga devant cette larve qu’il appelait son fils ? Ridicule. »
«
Ne joue pas avec le feu Queudver, ou tu le regrettera. »
«
Et que vas-tu faire ? »
«
Je ne sais pas, te livrer aux détraqueur peut être ! »
Une lueur de frayeur apparue alors dans les yeux du rat. Prêt à tout pour fuir Azkaban, Peter, repoussant violement Sirius et se défit de son emprise.
«
Tu ne m’auras jamais. »
Peter se tourna et fonça dans la rue, lançant des « avada kedavra » à tous ceux qui avaient le malheur de se trouver là. Et pour finir, il se tourna vers Black, un sourire mauvais aux lèvres.
«
C’est toi, qui croupira en prison. »
Sirius écarquilla les yeux alors que le rat se coupait un doigt avant de se transformer. C’est ce moment-là que choisit Remus Lupin pour apparaître. Il lui lança un regard mauvais. Il avait les yeux rougis mais il pouvait lire la colère dans les yeux du Loup-Garou.
«
Je suis peut être un monstre. Mais toi, tu es pire. »
Ces mots transpercèrent le cœur du chien. Comment pouvait-il dire ça ? Il n’avait rien fait. Il ne savait rien. Et c’était bien là son plus grand malheur. Personne ne savait rien. Ils avaient changé de gardien du secret quelques instants avant de procéder au fidelitas. Sirius se redressa et s’avança vers Remus, les larmes aux yeux, les poings serrés. Mais avant qu’il n’ait pu ouvrir la bouche, son ami lui lança un stupéfix et Sirius Black s’écroula sur le sol humide et rocailleux de la ruelle.
Une soirée. Une seule soirée avait réussi à tout lui prendre. Ses amis, sa liberté. Les seules choses qu’il pouvait se vanter d’avoir dans ce bas monde lui avait été arraché. Il n’avait plus rien. Il n’avait même plus de dignité et bientôt il n’aurait pu de raison. Non, la vie de Sirius Black n’avait pas été rose. Quiconque aurait pu lui balancer cela au visage qu’il se serrait prit une droite dans la mâchoire. Sirius Black avait été battu par sa mère, dénigré par son père, rabaissé par sa cousine. Tout ça avait réussi à créer celui qu’il était maintenant. Mais à cause de ça, tout le monde serrait persuadé qu’il était un meurtrier. Oui, ce soir d’Halloween était le jour de sa mort. Il ne verrait jamais grandir son neveu, il ne verrait plus jamais son meilleur ami, il ne pourrait plus jamais se transformer pour aider Remus durant ses nuits de pleines lune.
On lui avait tout retiré. Non, mieux : Peter lui avait tout retiré. Si jamais, un jour, il réussissait à le croiser, il ne se priverait pas de faire de sa vie un enfer.