Petite fille perdue [Alvaro - Maena - Libre][Event S]
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Kamui
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Sujet: Petite fille perdue [Alvaro - Maena - Libre][Event S] Mar 1 Nov - 19:48
Le maître du jeu. Une expression qui lorsque vous l'entendez vous hérisse le poil. Tout d'abord « le maître ». Celui face auquel vous êtes faible. La personne face à laquelle vous n'avez d'autre choix que de ployer. Celle qui peut vous faire faire ce qu'elle désire en un battement de cil. Vous ne savez pas lire dans les pensées ? Pour votre maître, vous devrez apprendre à le faire. Toujours avoir un coup d'avance pour ne pas subir votre châtiment. Mais le maître est fourbe. Le maître est vil. Esclave ou simple serviteur, vous n'êtes rien face à la force fulgurante de celui qui détient entre ses main votre vie servile. Il est votre tout sans être rien. Mais lorsque ce maître est celui d'un « jeu ». Lorsque plus que d'être une simple créature à son service, il se joue de vous et vous fait subir toutes les pires abominations que le monde ai créé. Vous êtes un objet inerte entre ses mains démoniaques. Il s'amuse et expie ses désirs les plus macabres sur votre existence. Vous n'aviez pourtant rien fait pour mériter ça. Vous viviez une vie on ne peut plus banale sur Terre. Vous étiez un enfant comme les autres. Mais le sort s'était abattu sur vous. Vous étiez morts dans d'atroce souffrance. Ou peut-être avez-vous été aspiré ici dans votre sommeil. Mais c'est lui qui tire les ficelles. Il est votre maître, quelque soit la vie ou le jeu dans lequel vous avez été immergé. Vous n'êtes rien à ses yeux. Rien d'autre qu'un pion qui servira ses funestes desseins. La marionnette qui lui arrachera un sourire pour le tirer de son ennui éternel. Encapuchonné dans cette lourde étoffe de ténèbres, il vous voit sans que jamais vous ne puissiez le voir. Et un jour, sans que vous ne sachiez réellement pourquoi, sa voix s'élèvera du ciel en un hurlement strident, son qui annonce votre fin.
Ou peut-être le début de l'horreur.
Effectivement... Ce matin là, ce n'était que le commencement d'une longue journée...
La nuit avait été sans sommeil, les rapports de mission s'étant rapidement empilés. Que pouvais-je faire contre le devoir hiérarchique ? Fuir ? Ce n'était de toute évidence pas la façon que j'avais d'envisager les choses... Après tout, n'étais-je pas enchaîné à ce devoir ? Fils d'une divinité...
Avais-je dit fils... ?
Lorsque l'aube s'était levé ce jour là, ce ne fut pas le piaillement joyeux des quelques volatiles qui avaient trouvé l'idée de faire leur nid dans les renforts de la cité qui attira mon intérêt. Un premier cri s'éleva. Suivi de près par d'autres. Un vent d'hystérie semblait s'être levé en même temps que les plus matinaux des pions de Layca. Voulant être mis au parfum de ce qui pouvait ainsi agiter les miens, je pris vivement l’initiative de m'engager dans les couloirs de la cité, cherchant à rejoindre les dortoirs où la plupart des pions se trouvaient. Mais ma démarche rapide s'arrêta en un soubresaut d'inquiétude lorsque l'un des pions les plus virils de la cité traversa le couloir affublé d'une longue chevelure ondulée, sa silhouette méconnaissable et...
Féminine ?
Une main vint se saisir de mon poignet sans que je n'ai le temps de comprendre quel malheur s'était encore abattu sur notre forteresse... Et sur moi.
Le nom de mon fléau ? Castiel. L'azur inquiet se posa sur l'océan céruléen de ce monstre de gentillesse... Avais-je dit gentillesse... ? Son regard empli de mille étoiles se posa sur moi, et sans avoir le temps de souffler plus que quelques lettres, la tornade Castiel vint s'abattre sur moi.
- Cast...?!
Froissement de tissu. Mains glaciales. Rire cristallin. De la couleur. Partout. Tourner tourner tourner. Tirer, serrer, lacer, nouer, attacher.
Et puis plus rien. Dans un claquement de talon, les mains de Castiel vinrent me pousser à nouveau dans les couloirs de la forteresse, un encouragement soufflé avec affection. Puis un claquement de porte et le cliquetis d'une serrure. Ma première réaction fut de faire volte face et de tambouriner la paroi de bois massif. Mais rien n'y fit. J'avais été doublement pris au piège. Belzeneff s'était joué de moi.
Et Castiel aussi.
Posant mon front contre la porte l'espace d'un instant, je priais Père. Pourquoi tout ceci devait m'arriver ? Pourquoi moi ? Je n'avais rien fait pour mériter ça... Rouvrant mes perles d'azur incrédule, j'observais l'étoffe qui me couvrait. Portant mes doigts à mes lèvres finement peintes, glissant une main tremblante dans mes cheveux noués d'un ruban en accord avec les couleurs de...
De ma robe.
J'aurai voulu crier, pleurer, qu'importe, extérioriser le mal être qui à cet instant s'était abattu sur moi. Pourquoi moi ? Pourquoi... ?
Pourquoi une fille ?
Quel était donc le mal qui avait frappé Belzeneff ?! Pourquoi Castiel avait-il eu la folie de m'affubler ainsi... J'étais un homme... Pourtant... Posant mes doigts fins sur l'étoffe claire de cette tenue de bal que Castiel avait confectionné de ses mains de fée, les mots du brun me revinrent. Dans un souffle incrédule je gémissais.
- Halloween...
Il fallait que j'échappe à mes pions. Il fallait que je quitte ces couloirs. Il fallait absolument que je fuis ces lieux. Personne ne devait me voir ainsi...
Dans un claquement sonore dû à ces chaussures qui bien qu'elles m'accordaient quelques centimètres de plus provoquaient un boucan sourd, je traversais les couloirs à vive allure. Tenant d'une main le tissu bien trop long qui s'emmêlait à ma démarche pressée.
La lueur de l'extérieur m'apparut enfin. D'un geste vif de ma main libre, j'ouvrais les grandes portes vitrées qui menaient au balcon. Le battement effrayé des ailes des quelques oiseaux qui siégeaient ici vint accueillir le rythme effréné de mon souffle.
Arrêté là, prêt à franchir le pas qui me mènerait à la corniche, j'observais le ciel aux teintes pastelles qui aujourd'hui me semblaient bien trop orangées... D'un pas hésitant de vint finalement poser mes doigts sur la rambarde de métal imposante qui retenait les fous de se jeter de cette falaise naturelle.
C'en était trop.
Mes jambes cédèrent sous mon poids, dans un plissement de tissu délicat. Tête baissée, les doigts fermement accrochés au métal forgé, quelques mèches peignées avec discipline s'étant échappée du chignon gracieusement noué que m'avait fait Castiel venant chatouiller ma clavicule dénudée. Caressant la naissance d'une poitrine jamais vue... Un geignement m'échappa, se perdant aux oreilles du vide.
- Pitié, que cette journée s'achève... Vite...!
Dernière édition par Kamui le Lun 14 Nov - 20:08, édité 2 fois
Alvaro
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Sujet: Re: Petite fille perdue [Alvaro - Maena - Libre][Event S] Mar 1 Nov - 22:30
La nuit fut bien courte ce jour-là... Fraîchement rentré d'une longue et périlleuse mission sous la protection des étoiles, je n'avais alors pu m'abandonner aux bras de Morphée que bien tard alors même que mes ''camarades'' de guerre somnolaient déjà depuis quelques temps désormais. Évidemment, le cycle jour/nuit ne partageait absolument aucun point commun avec le cycle strict terrestre. Ici la nuit pouvait être de longue durée ou terriblement courte en fonction des humeurs du Chaos réincarné dénommé Belzeneff. Or bien évidemment, lorsque mon organisme avait besoin de repos, ce véritable diable s'était décidé à faire rayonner les dortoirs à une heure non tolérable me sortant alors de force du domaine des rêves...
Me frottant délicatement les yeux et baillant avec légèreté, je laissais mes yeux s'ouvrir sur le monde qui m'entoure, émergeant tant bien que mal des ténèbres du sommeil. Je fus alors surpris de constater qu'aucun bruit n'émanait de la pièce. Tout le monde était déjà debout... ? Voila qui était pour le moins inhabituel de si bon matin. Certes le soleil était déjà bien levé, mais je n'aurais jamais pensé être le dernier à me lever. Avais-je fait preuve de sommeil lourd... ?
Me redressant alors sur mon matelas, je me grattai alors la tête d'un petit geste vif et précis avant d'entamer un énième bâillement. La sieste était terminée... Et il était temps pour moi de retourner à mes malheureuses missions malgré ma grande fatigue. Cependant, quelque chose ne tournait pas rond dans cette histoire. J'avais cette sombre intuition que la journée allait être spéciale. Ce sentiment que les gens appelles couramment ''Un mauvais pressentiment''. Rajoutez à cela une atroce douleur au niveau de mon torse. Je pouvais sentir un poids méconnu et étrange me peser... Que pouvait-il bien m'arriver ? Je m'approchai alors du bord de mon lit et, me mettant sur mes deux jambes encore légèrement assoupies, je constatai à nouveau ce poids qui exerçait une pression sur mon...T-shirt ?
Et puis je fis alors un simple geste. Un geste qui, sans que je ne puisse le savoir au moment de son exécution, allait radicalement transformer cette journée qui s'annonçait mal... En véritable Enfer. Un simple regard fut suffisant. Posant mes yeux sur le haut de mon torse je découvris alors avec effroi...
Deux sortes de...bosses,,,étranges...sous mon...t-shirt... ? Par Shakespear... Que diable étaient-ce que ces...choses ? Je gardai toutefois mon calme. Ces choses d'une taille pour le moins...Importante se devaient d'être observées avec minutie avant d'en tirer un quelconque constat. Ainsi, il n y avait strictement aucune raison apparente de succomber à la panique en premier lieu. Je décidai alors d'entreprendre un examen plus complet des dites anomalies. Peut-être était-ce là un effet secondaire de mon exposition à de la neige radioactive laissée là par hasard durant ma mission ? Soulevant alors mes doigts, ces-derniers l'étant pourtant déjà dans une certaine mesure me semblaient bien plus fins en ce matin-là, je me pris alors à toucher ces bizarreries de la nature et quelle en fut ma surprise de constater que quelque chose de bizarrement...doux se cachait actuellement sous mon t-shirt. Et la texture ressemblait à ne point en douter à de la peau. C'est alors que mes premières véritables craintes vinrent frapper mon esprit, mais refusant toute comparaison avec ce que je pus constater à travers mon existence, je décidai alors de voir tout ceci de plus près en consultant mon reflet dans le miroir qui régnait au fond du dortoir.
Cherchant à tout prix à apaiser ce début d'angoisse qui me guettait et souhaitant plus que tout de me dire que tout ceci était normal, je me hâtais alors au pas de course vers cette glace que j'avais alors utilisée maintes et maintes fois pour observer mon digne reflet tout à fait normal.Et c'est alors que, posant mes yeux inquiets au plus profond du dit mirroir, le constat fut sans appel...
Tout. Absolument tout avait changé. Alors que je m'effondrais sur le sol, ne me soutenant plus qu'à l'aide de mes genoux, je tentais de remettre de l'ordre dans mes pensées bouleversées après avoir littéralement recraché mes poumons dans ce cri qui avait bien du alerter toute la forteresse si ce n'est plus. Mortifié et ne souhaitant que la mort immédiate par décapitation, je constatais avec dépit a quel point le destin avait décidé de me défigurer. Il m'était impossible d'énumérer tous les changements tant ceux-ci étaient innombrables et ô combien insupportables... Mon visage...Mon sublime visage... s'était transformée en bouillie innocente dénuée de la moindre Histoire. Mes lèvres étaient finement marquées et pulpeuses... Mes yeux s'étaient légèrement élargis et accueillaient désormais de longs cils. Mes pupilles étaient redevenues... normales... ? Mon menton s'était adouci, mes mains étaient petites et mes doigts longs et fins et mes cheveux charbonneux atteignaient désormais le bas de mon dos. Quant à mon corps svelte et musclé , que je dévoilai désormais en soulevant le vêtement qui l'abritait, avait désormais laissé place à des bras et des jambes fragiles et d'une finesse à en vomir et mon torse carré laissait désormais place à une courbe des plus effrayantes. Pour courronner le tout, je devais supporter ces espèces de choses qui sortaient bel et bien de mon torse et faisaient partie de moi-même...
Mais ce que je ne pouvais décemment pas supporter, ce qui me hantait plus que tout et ce que je ne saurai jamais pardonner était bien autre chose... et cette chose n'était autre que mon caleçon qui, désormais devenu trop grand, n’abritait à immense désarroi plus rien.
J'étais devenu une femme.
Retournant à mon lit dans le plus pieux des silence, je tentais de ravaler mon orgueil tant bien que mal. Me disant que tout ceci n'était certainement qu'un jeu de Belzeneff et que ça ne durerait pas bien longtemps. Peut-être même que j'étais simplement entrain de rêver ? Mais une chose n'en demeurait pas moins certaine, rêve ou pas : personne, absolument PERSONNE ne devait me voir sous ce jour-ci. Mon premier réflèxe fut alors de retrouver mes vaillants vêtements afin de réflechir à un accoutrement suffisamment viril et ample pour camoufler la moindre trace de cette...Malédiction qui m'avait frappée. Mais quelle en fut ma surprise, en ouvrant le tiroir qui abritait alors mes chères tenues, de constater qu'elles avaient toutes disparues pour ne laisser place qu'à un petit paquet de couleur blanche munie d'un petit papier que je m'empressai de lire :
Citation :
''Bonjour mon petit eunuque ! Tu apprécie tes nouveaux atouts ? Je t'ai laissé un petit cadeau ! Je suis sûr qu'il t'ira à merveille nyolo !''
Ce nyolo m'était familier... Ce déchet maléfique avait encore frappé. Une goutte de sueur s'écoulait alors de mon front tandis que j'arrachais l'emballage contenant mon ''présent''. Et je découvrit alors un objet qui vint donner le coup de grâce à ma patience et à mon calme.
Une robe pourpre, des chaussures à talons et des petits rubans blancs venaient de tomber entre mes mains. Bien évidemment je refusais catégoriquement de porter un tel accoutrement jusqu'au moment ou je réalisai que je ne pouvais décemment pas sortir totalement nu ou simplement muni d'un t-shirt gris miteux et d'un caleçon blanc légèrement trop large. Un très long soupir sortit de ma bouche tandis que j'exprimais mon désarroi.
''Je veux mourir...''
Me changeant alors rapidement, je remarquai que Belzeneff avait choisi avec précautions mes vêtements : ceux-ci étaient à ma taille et semblaient même mettre en valeurs mes hideux atouts. Voilà qui ne remontait bien évidemment pas le moral. Je réfléchissais alors à la suite des événements et en conclut que le dortoir était un lieu bien trop populaire pour que je prenne le risque de dévoiler mon secret. Il me fallait trouver un endroit facile d'accès et plutôt discret. Mais avant ça, avant TOUTE CHOSE. Je devais trouver Kamui dans les plus brefs délai. Bien sûr, l'idée de me montrer de la sorte devant mon élu me gênait au plus haut point mais avais-je réellement le choix ? L'élu primordial était le seul capable de m'offrir des renseignements sur cette atrocité et d'éventuellement m'offrir le sérum qui me tirera de ces beaux-draps. Mais ou pouvait-il bien être ? Cet endroit était si vaste... Et puis je me rappelai alors qu'en rentrant hier soir la lumière du bureau ou il s'occupait généralement de l'administration était encore allumée. Peut-être était-il encore entrain de trier ses papiers à l'heure actuelle ? Me rattachant à cette unique piste je m'empressais alors de traverser monts et couloirs en quête du Prince de Layca. Il en va sans dire que courir en talons n'était guère chose aisée, sans mentionner le manque absurde d’aérodynamisme que pouvait présenter cette robe si désagréable. Terriblement gêné, j'empruntai chaque recoin sombre et passage secret pour éviter la moindre personne bien qu'un brouhaha ambiant avait capter mon attention. Mais trop préoccupé par mon soucis actuel, je n'y prêtai pas d'attention particulière.
J'arrivais alors devant le bureau en question et, poussant la porte d'un geste violent, j’osais alors les décibels, pensant trouver l'Ange de Layca derrière cette dernière.
''KAMUI ! C'EST UN SCANDALE ! C'EST INTOLERABLE ! TU DOIS ABSOLUMENT M'AID...''
Vide. Silencieux. Nada. Niet. Personne.
Kamui s'était apparemment absenté, laissant derrière lui un bureau jonché de feuilles volantes en tout genre. Joyeux bazar abandonné et ne présentant hélas aucune solution pour mon problème. Lâchant un vaste soupire, j'émis quelques plaintes tout en m'effondrant sur la chaise qui se trouvait près de moi. Que pouvais-je bien faire désormais ? Retrouver Kamui parmi les 1001 pièces qu'abritait cette forteresse me semblait perdu d'avance. M'enfermer ici ne m'était évidemment pas autorisé, et il en va sans dire que rester au cœur de la forteresse était bien risqué. Rester, partir, m'enfuir, me cacher... Je ne savais que faire. Puis, scrutant les vues offertes par la fenêtre grande ouverte donnant sur l'extérieur, je remarquai alors au loin la fameuse corniche qui donnait sur la mer. Cet endroit, généralement désert, servait avant tout de perchoir pour les éventuelles Julia dépressives qui pensaient retrouver la liberté en surmontant la rambarde et en s'écrasant sur les rochers. Nul parcelle ne s'avérait plus discrète que celle-ci à mes yeux...
Claquant la porte derrière-moi et rangeant mes chaussures à talons dans mes poches pour pouvoir courir librement je débutai ma longue et périlleuse course à travers les couloirs désertes de la Forteresse de Layca. Je ne sais comment je fis mais la chance m'avait presque entièrement sourit en ce qui concerne les potentiels enquiquineurs qui se trouveraient par hasard sur mon chemin. Presque car au détour d'une petite allée sombre je pus entendre une voix.
''ALVARO !''
Je n'eus pas le temps de reconnaître la personne, ni même à qui pouvait bien appartenir le son de cette voix. Dopé par ma honte, mon angoisse et mon adrénaline, j'assenai un violent coup de poing au milieu du crâne de l'inconnu qui me semblait néanmoins familier. L'ayant sans doute désarçonné, du moins je le croyais en théorie, je m'empressais de continuer ma course contre la montre avant d'arriver enfin vers ma destination. Refermant l'immense porte qui abritait la corniche aux multiples paysages, je reprenais alors ma respiration durant plusieurs longues secondes. Ce corps fébrile et ces poumons meurtris n'étaient en rien comparables à mes organes athlétiques originels. M'appuyant sur la barrière de sécurité qui longeait la longue allée, j'avançais lentement, tête baissée, tentant de recouvrir mes forces. Les rayons du soleil s'était alors décidé à entraver ma route, m'aveuglant à moitié et m’empêchant d'observer avec justesse ce qui se trouvait au bout du chemin.
Et c'est alors... Que cette Histoire prit un tout autre sens. Atteignant le bout de la corniche, et laissant les rayons du soleil derrière-moi, j’aperçus alors une autre femme en robe blanche agenouillée contre la barrière de fer. Ses longs cheveux virevoltaient au gré des courants marins. Ne reconnaissant pas la personne en premier lieu, tout devint plus clair lorsque celle-ci se rendit compte de ma présence. Des yeux limpides et profonds comme l'azur, un nez extrêmement fin, une bouche fine et merveilleusement bien marquée, des mèches parcourant son visage...Pas de doute.
''...Ka...Kamui... ? C'est bien toi ?... Alors...Toi aussi...Tu es devenu... Une femme...?''
Je ne sais si la magie de Belzeneff avait affecté mon cœur et mes émotions, mais mes joues ne purent alors s'empêcher d'incendier férocement mes joues. Je ne pouvais pas me tromper, pas avec lui. Je savais que l'élu primordial se tenait devant moi. Et si la logique aurait voulu que je sois fortement surpris et distant face à cette révélation, mon cœur battant la chamade ne put s'arrêter que sur une seule et même conclusion. Sous ses traits purs et angéliques protégés par cette robe blanche...
Kamui était magnifique.
Dernière édition par Alvaro le Ven 11 Nov - 12:57, édité 1 fois
Kamui
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Sujet: Re: Petite fille perdue [Alvaro - Maena - Libre][Event S] Jeu 10 Nov - 19:53
Certains lieux sont propices aux révélations. Quelque soit le genre littéraire, jamais personne n'a su échapper à cette légère touche de sentimentalisme. Parfois de romantisme, qui, coupant souvent avec le son strict et sévère de l'écrit vous accorde un instant de répit. Tantôt comique, tantôt dramatique. Les passages du genre ne manquent pas. Scène émotionnelle et poignante qui précède bien souvent l'entracte. Il semblerait qu'un dogme, une opinion générale, ou bien même une simple pensée mette certains lieux en avant pour engendrer des événements on ne peut plus surprenants. De la scène fatale où l'ennemi juré se meurt dans une longue agonie au baiser sulfureux de deux amants trop longtemps éloignés. Quel est donc le sens de tout ceci ? Se donner en spectacle peut-être ? Ou alors n'est-ce que l'expression cynique et scénique d'une fiction qui jamais ne pourra prendre de sens ailleurs que dans la douce imagination des jeunes filles en fleur qui s'abandonnent à des songes plus irréels qu'inexistants. Quelle demoiselle ne s'est pas un jour imaginée dans l'un des grands drames de Shakespeare, s'abandonnant à l'air du vent, ses larmes coulant au gré de ses sanglots, tirée de son malheur et de sa mélancolie par les bras rassurants chauds et bienveillants d'un mâle qui leur jurera fidélité jusqu'à ce que la mort les sépare ? Pourquoi donc se voiler la face et ne croire qu'aux contes de fée lorsque l'on connait la vérité de la guerre ? Le sang qui coule, les larmes de douleur, les cris de détresse et les regards emplis de désespoir. Pourquoi se vouer corps et âme à une crédulité qui au delà de cet effet délicat du romantisme qui consume jusqu'à la moindre parcelle de votre âme tant la réalité n'est autre qu'un désastre grandiloquent dont vous êtes l'acteur principal. Qui donc de ces auteurs du siècle des Lumières avait une once de réalisme dans son esprit ? Écrire pour s'évader ? Offrir le repos par le savoir et la lecture à d'autres ? Altruisme grandiose qui n'est autre que le voile indélébile que certains se plaçaient devant les yeux, œillères ensanglantées qui vous cachent un court instant le désastre du monde, la catastrophe de l'humanité. Croire au Prince Charmant ? Vendre son âme à des chimères qui jamais n'existeront ? Quel en est donc l'intérêt ? Pourquoi ?
Mais lorsque ces malins démons viennent s'en prendre à vous. Lorsque le rêve devient réalité. Quel choix avons-nous ?
Fuir ?
A quoi bon ? Je n'avais aucune issue de secours. Le ciel grand ouvert me tendait les bras. Mais pourtant j'avais indéniablement été scellé dans ce monde où devoirs et mensonges étaient l'épée de Damoclès inébranlable qui ne cesserait jamais de faire peser sur moi son engagement éternel. Il n'avait jamais été dans mes habitudes de me lamenter sur mon sort. Préférant la compagnie du silence et du ciel pour partager mes instants de tourment. Pourtant les secondes s'égrenaient, et observant le ciel avec désespoir, mon trouble ne semblait pas vouloir s'apaiser. Rien n'y faisait. Tandis que la brise marine s'amusait à défaire l'œuvre qu'avait fait Castiel de mes cheveux, les mèches d'or venait caresser inlassablement ma peau dénudée qui à mon goût en dévoilait un peu trop. Je remontais mes doigts laiteux sur ma clavicule. Pourquoi donc Castiel s'était-il borné à me vêtir de la sorte. Un gémissement désespéré m'échappa teinté de toute l'appréhension qui m'avait envahit dès lors que mon destin avait vandalisé de force par un brun aux tendances couturières douteuses.
- Pourquoi...?
Mais je dus couper cours à mon désarroi lorsqu'un bruissement étrange se fit entendre dans mon dos. Toujours agenouillé sur ce sol baigné par les rayons de l'astre solaire, je tournais doucement la tête, essayant de ne pas y croire. L'azur croisa l'améthyste. Ma réaction fut pour le moins placide. Observant sans aucune émotion la créature qui se tenait devant moi, mon encéphale sembla reprendre les rennes de mon esprit lorsque la voix suave s'éleva de la gorge gracile de cette demoiselle à la longue chevelure d'ébène.
''...Ka...Kamui... ? C'est bien toi ?... Alors...Toi aussi...Tu es devenu... Une femme...?''
L'océan de mon regard se glaça. Cette voix. Ce visage, cette expression, cette façon de rougir. Dans un hoquet de stupeur ma voix trembla.
- … A... Alvaro...?
Ce regard insistant posé sur moi. Cette manière qu'il... Non... Qu'elle avait de me dévisager. Mon cœur manqua un battement. D'un mouvement précipité je me relevais, collant la cambrure de mes reins à la bordure de ce garde-fou d'acier. Je devais fuir. Vite. Dans un bégaiement rendu aigu par la terreur, je criais à moitié.
- C-ce n'est pas ce que tu crois ! C'est de la faute de Castiel ! T-t-u sais parfois il est pris de coups de folie et là... Là il a fait ça !!
Je ne savais plus où me mettre, que faire, que dire. Je sentais les larmes me monter aux yeux. La panique s'était insidieusement emparée de moi, petite proie sans défense prise au piège d'un prédateur invincible. Il m'avait vu. Il m'avait vu dans cet accoutrement. Sous cette forme. Qu'allait-il penser ?! Précipitamment j'enchaînais, ne lui donnant pas le temps de placer une seule parole.
Je t'assure que je peux tout t'expliquer...! M-mais ne dis rien à personne ! Il ne faut pas que ça se sache ! Je...!
Un sanglot m'échappa sans que je ne puisse le retenir. Je m'appuyais fébrile contre la barrière qui empêchait aux fous de se jeter dans le vide.
Un grincement sinistre se fit entendre.
Je levais l'océan de mes pupilles sur la figure du brun, sans savoir quoi faire ou dire. J'essayais de comprendre l'air qui s'était plaqué sur son visage. Sa figure aux traits fins et graciles, ses grands yeux d'une couleur indescriptible, ses longues mèches de jais... La lucidité me frappa de plein fouet. Mais peut-être un peu trop tard. Il m'avait vu. Mais il était elle. Alors peut-être que... ?
Un autre grincement sinistre.
- Tu...?
Un craquement. Le bruit de la pierre qui s'éboule dans un roulement sinistre. Alors que j'essayais de freiner le geste de recul qui me plaquait fermement à cette rampe métallique...
L'équilibre me quitta. Un regard. Une seconde. Et alors que le visage d'Alvaro quittait mon champ de vision, ce fut le ciel qui me fit face. Emporté en arrière, la main tendue dans un mouvement inespéré, les larmes débordant de mes iris azurées...
Je venais de trouver mon issue de secours. La mort.
Alvaro
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Sujet: Re: Petite fille perdue [Alvaro - Maena - Libre][Event S] Ven 11 Nov - 15:44
La vie.
Mon cœur battant la chamade s'entourait toujours plus les braises des sentiments qui le tenait au chaud au creux de mon torse. Je contemplais avec stupéfaction les océans lumineux qui me regardaient d'un air effrayé. Ses longs cheveux blonds et son regard brillant de mille feux me fascinaient. Nous étions deux âmes prises au piège dans la boîte de Pandore de l'être infâme qui régnait sur nous tous. Le maître du jeu avait donc proclamé une sentence commune. D'Adam nous devînmes Eve. Le Prince était devenu...Princesse. Et même si mon être rejetait toute féminité, mon cœur ne pouvait faire de même avec Kamui. Car le soleil qui reflétait sur les pans de sa robe immaculée le rendaient... merveilleux et fascinant. Comme le cadeau emballé avec soin, l'Ange de Layca s'était munie d'ailes encore plus somptueuses... Était-ce un rêve ? Ou était-ce la réalité ... ?
Je ne saurais distinguer cette légère frontière qui pouvait parfois séparer l'irréel du tangible, mais toujours est-il que notre relation n'en demeurait pas moins la même, que le Prince soit devenu un merveilleux papillon et que mon propre corps ait été souillé par de la magie noire. Je n'en restait pas moins son cavalier fidèle, même si l'usage de ''cavalière'' se prêtait hélas mieux à la situation présente. Et ce rôle qui m'incombait ne se fit pas réellement attendre.
Probablement terrorisé par le mauvais sort de Belzeneff, Kamui, dont le front s'était quelque peu humidifié, s'agrippait fortement contre le garde-fou et ne cessait de me fixer sans cligner des yeux. Accusant alors Castiel, élu mystérieux de Layca que je n'avais jamais rencontré mais qui avait su attirer mon attention, Kamui se justifiait alors à travers des mots prononcés très rapidement, comme s'il ne souhaitait pas me laisser la possibilité de contester ses dires. De sa voix douce il m'affirmait pouvoir ''m'expliquer''. Oui mais... Que voulait-il donc m'expliquer ? Qu'y avait-il donc à expliquer d'autre à part que tout ceci n'est qu'une vaste moquerie de Belzeneff ? Certainement pris de cours, Kamui s'était abandonné à l’irrationalité l'espace de quelques instants... Instants qui furent brefs, car alors que mes yeux, devenus améthystes, croisèrent à nouveau les siens, une lueur sembla illuminer son regard. Avait-il enfin compris que tous deux étions dans le même cas de figure ? Toutefois...il n'eut pas vraiment le temps de se rassurer.
Mes oreilles radoucies n'en restèrent pas moins toujours aussi efficaces, et je pus entendre un craquement inquiétant subvenir. Fidèle à mes réflexes taillés, je remarquai alors que la barrière retenant l'élu primordial s'était fragilisée sous la pression de ce dernier et avait fini par céder totalement sous ce poids. La princesse à la robe blanche qui me fixait se volatilisait alors lentement, chutant, se perdant dans ce qui n'allait être que le berceau d’azur de sa propre fin. Comme un ange qui prendrait son envol en ne pouvant déployer ses ailes, je savais alors que Kamui ne survivrait pas à pareille chute. Sa mort était imminente et inévitable...
....Si je n'avais pas été là pour tenter d'empêcher la Faucheuse d'accomplir sa lugubre mission.
M’élançant en direction de ce corps fragile emmitouflé dans une robe blanche qui s'abandonnait au ciel, je fis virevolter ma robe violette au gré du vent et je tendis la main pour que mes doigts fins et pâles puissent frôler ceux de mon Prince. Un effleurement, une légère caresse mutuelle de nos phalanges crispées. En robe ou sans elle, je restais ton Cavalier. Et ce n'était pas cette poitrine opulente qui allait m'empêcher... de te sauver la vie.
Mon emprise se refermait alors sur sa paume délaissée par la peur et la tristesse. Je me penchais alors sur le bord brisé, et le bras tendu, je retenais l'élu tant bien que mal. Le regard crispé, je le suppliais alors de ne pas lâcher prise, de ne pas m'abandonner...
''Accroche toi Kamui... Je t'en supplie...''
Mais j'avais, dans mon acte héroïque, omit un important détail : l'ampleur et la force de mes muscles s'étaient hélas fortement réduites. Mes bras masculins n'auraient eu aucun mal à remonter d'un seul coup le corps frêle et svelte de l'élu primordial, mais actuellement, mes membres fins et fragiles étaient presque vains. Me sentant glisser, je crissais les dents, contractant mon biceps droit avec toute la volonté du monde.
''Je...Je... Je ne vais pas y arriver... Kamui... !''
Il le fallait pourtant. Je me refusais de voir le corps de Kamui se refroidir dans un flot de sang dans les profondeurs des pierres jonchant l'océan sous nos pieds. Je me devais de trouver la force. De retrouver mon énergie... Je pris mon inspiration et...
Dans un cri particulièrement aigu, je mis à rude épreuve mon bras droit, et d'un mouvement brusque je tirai l'élu primordial dans ma direction. Mais là encore, j'avais oublié à quel point je ne controlais plus mon corps, et d'un mouvement aléatoire, je perdis mon équilibre alors même que l'Ange de Layca venait s'écraser contre moi en conclusion de mes efforts digne des douze travaux d'Hercule.
C'est ainsi, que par le plus grand des hasards, je me retrouvais plaqué contre le sol de pierre refroidi par le vent du petit matin, les bras tendus et... Kamui, à demi inconscient, allongé contre moi, avec rien de plus ni rien de moins que le visage cale non loin de mon cœur... Légèrement sonné, je respirai un grand coup, et réalisant ces faits, je poussai un gémissement sonore et totalement involontaire :
''Hiiis !''
Ce bruit était si peu...naturel et logique venant de moi, que je ne pus m'empêcher alors de tourner au rouge pivoine. Mon front se liquidifiais et mes lèvres refusaient de communiquer correctement. Probablement alerté par le bruit, Kamui relevait alors doucement la tête de ma poitrine, cherchant à comprendre ce qui se passait.
''Je..Euh...Ka...Non...Pas...Hu...''
Cette position étaient incroyablement gênante, et je ne savais que faire. Cette timidité extrême qui m'agressait le cerveau me semblait elle-même étrange. Était-ce un effet du Mauvais Sort ? Étais-je devenu bien malgré moi ce que je m'étais toujours interdit ? Ne sachant ni quoi faire, ni quoi dire, je me dépêchai de refermer mes mains devant mon visage, tentant de cacher tant bien que mal ma honte puis, sans bouger le moindre muscle de l'ensemble de mon corps, je tentai de changer cette atmosphère oppressante d'un gloussement vocal :
''Ka...Kamui...Est-ce que... Tu vas bien... ? Ne...Ne t'inquiète pas...''
Diantre.. On ne pouvait pas dire que cette journée n'allait pas comporter son lot de rebondissements et de surprises...
Faites que tout rentre dans l'ordre.
Pitié...
Layca... ?
Kamui
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Sujet: Re: Petite fille perdue [Alvaro - Maena - Libre][Event S] Dim 13 Nov - 11:08
Les Anges sont aux Cieux ce que l'air est à l'Homme. Une composante vitale, aussi intangible et invisible soit-elle. Qu'on se le dise, l'être vivant ne pourrait exister sans cette molécule fabuleuse qui nous permet de donner un sens à nos vies insignifiantes. Une condition sine qua non à la folie humaine. Comment cette chose infinitésimale pouvait-elle rendre dépendante une planète entière ? N'avions-nous pas finalement trouvé la drogue la plus répandue de l'univers ? Qui pouvait bien nous dire que nous étions réellement dans notre état normal ? Qui donc pouvait nous assurer que l'oxygène n'agissait pas de façon corrosive dans nos humbles et visqueux petits encéphales de créature supposément évoluées ? Personne ! Évidemment ! Parce qu'aucun n'avait survécu sans oxygène. Foutaises. On se moquait probablement de nous. Ou peut-être est-ce moi qui me moque de tous. Suis-je réellement en train de chercher une raison au mal qui me ronge en remettant en cause le paramètre de la vie le plus fondamental. Qui donc étais-je pour vouloir annihiler la cause même de l'existence... Et pourtant... Retirer à l'être cette ridicule particule insignifiante ferait cesser bien des maux. Que dis-je. Les maux de tous. Mais n'était-ce pas là parler d'un génocide planétaire ? Quelle folie. Mais dans tout ceci, ce n'était pas le Monde qui devait disparaître.
Juste moi.
Car dans ce Royaume créé par les Dieux où rien ne dépend de nous. Dans cette dimension parallèle où tout n'est qu'immondice de la guerre et horreur sanguinolente. Lorsque tout ce qui a du sens est d'achever votre adversaire. Brûler jusqu'à la dernière parcelle. Asphyxier et regarder la lueur de vie qui rage au fond d'un regard s'éteindre. Voir les corps disparaître. Ami ? Ennemi ? Qui peut bien s'en formaliser. Nous n'étions que des bêtes assoiffées d'un mal inévitablement infecte. Abjectes créatures dont sa seule et unique raison de l'existence est de sauver sa propre peau au nom d'une entité que presque aucun n'avaient jamais ne serai-ce qu'aperçu.
Du dévouement ? Fichez-vous de moi.
De la folie.
Rien que de la folie.
Traitez-moi donc d'Ange. Je n'en suis rien. Les ailes ensevelies du goudron aux ténèbres les plus obscures. Donnez-vous bonne conscience en croyant en la beauté d'un être fantastique qui n'est pas et n'a jamais été. Vantez mes grâces de créature séraphique. Attribuez-moi les atours de chimères du ciel. Mentez-vous à vous-même.
Car je ne suis que le plus grand mensonge de cet univers.
Pourtant à cet instant là, drapé de blanc, une main désespérément tendue vers la voûte céleste, qui n'aurait pas daigné me consentir des apparences angéliques... ?
Probablement pas Alvaro.
Alors que le vide se faisait pesant dans mon entourage, alors que les larmes de défaite et d'humiliation noyaient mon visage, une main frêle vient s'emparer de ma paume. Sentant l'un de mes pieds buter sur la roche, m'offrant un appui fortuit dans cette situation désespérée, j'entendis la voix d'Alvaro résonner dans un écho rendu aigu. Pourtant l'effusion de désespoir qui s'était emparé de mon être m'empêcha de percevoir ne serai-ce que le bas sens des mots qu'il prononça.
Pourquoi t'obstines-tu à vouloir me sauver ? Quel intérêt peux-tu trouver à tout ceci ? Je sais que ce n'est pas pour mes bonnes grâces. Je t'alloues tous les meilleurs pensées du monde, Alvaro... Mais pourquoi insistes-tu ainsi... ? Pourquoi ?
Si tu savais.
Un cri. Un choc. Un battement chaotique.
Immergé dans un brouillard inconsistant duquel mon âme tentait désespérément de se détacher, je sentais mon esprit peiner à reprendre le dessus. Que s'était-il passé... ? Un faible geignement m'échappa alors qu'un cri s'éleva en dessous de moi.
Sonnette d'alarme éveillant mon inquiétude, je fronçais les sourcils et m'extirpais de cette demi conscience. Redressant mon buste dans un faible grognement, gardant les yeux fermés pour ne pas ressentir cette douloureuse impression de vertige, je levais l'une de mes mains à ma tempe pour tenter de calmer la pulsation assassine qui me vrillait la tête. L'autre malheureuse vint se poser sur ce qui me sembla de prime abord être le sol.
Quelle grave erreur.
Les paupières toujours closes, j'entendis Alvaro balbutier quelques syllabes plus qu'incohérentes. Et je sentis le sol bouger, aussi bien sous mes hanches que sous ma main. Pardon ?
J'ouvrais de grands yeux surpris lorsque la vue qui s'offrit à moi, après quelques secondes d'adaptation à la lumière vengeresse du matin, je constatais avec effarement l'étendue splendide du grotesque tableau dont j'étais l'un des maîtres d’œuvre.
Ce sol sur lequel je pensais m'être chu n'était autre que la gracile forme d'Alvaro, enchevêtré dans une tenue aux couleurs de violettes. Sa longue chevelure d'encre éparpillée sur le sol de granit de la corniche, ses mains cachant son visage dont je pouvais entrapercevoir la rougeur. Et ma main. Posée sur...
La situation aurait pu prêter à la risée populaire. J'aurai très bien pu me contenter de tourner tout ceci à la dérision. Mais tout ceci était bien trop grave.
Un cri de stupeur m'échappa alors que dans un mouvement désordonné que reculais de mon perchoir humain, m'effondrant lamentablement sur le sol. Ainsi allongé sur la corniche, dans une position que certains qualifieront d'aguicheuse si le contexte avait été autre, j'étais... On ne peut plus mal tombé. Reposant sur mon côté, le bas de ma robe remonté à mi-cuisse, dévoilant le début d'un jupon immaculé et une parcelle de ma peau que les bas de soie ne voilaient pas. Échevelé, les joues rouges et le souffle court, je restais un instant immobile, priant mon Père pour que tout ceci ne soit qu'un affreux cauchemar.
Un second cri, cette fois-ci effrayé m'échappa.
Je me sentais pareille à une jouvencelle prise aux griffes d'un monstre. L'image d'un grand blond au sourire narquois vint insidieusement s'imposer dans mon esprit envahit par l'effroi. Comme pris d'un sursaut d'horreur, je reculais.
Et s'il était là ? Et s'il me trouvait dans cette tenue ?
Jetant un coup d’œil circulaire à la corniche, cherchant désespérément à rassurer mon cœur meurtri par ses battements incessants, tétanisé par l'inquiétude, mon regard se posa à nouveau sur Alvaro. Constatant son regard posé sur moi, je faisais un rapide état des lieux.
Mes bas.
Un troisième cri. Dans un geste précipité, je rabaissais les pans de ma robe sur mes jambes si longuement dénudées face au regard d'un homme.
Dans un balbutiement gêné, le rouge mordant mes joues, et les réminiscences de quelques larmes perlant encore au coin des orbes d'azur, je soufflais, désespéré.
- N-ne me regarde pas comme ça ! J-je... C'est un malentendu ! Je ne voulais pas... ! Je... Ce n'est pas ce que tu crois!
A cet instant plus que jamais, je sentais mon existence même en péril. J'étais amoindri par ma condition, l’Élu Primordial de Layca rabaissé à cette petite fillette affublé d'une tenue de poupée. Que pouvait-on penser de pareil spectacle ? Qu'allait donc penser Alvaro en me voyant ainsi diminué... ?
Maintenant plus que jamais je me sentais l'Ange déchu de Layca. Tombé d'un ciel aussi noir que le charbon et dévoilant son noir dessein.
Pourquoi Belzeneff ? Pourquoi t'obstinais-tu ainsi à mettre à mal tout ce que j'avais si durement construit ?
Pourquoi en fille ?
Alvaro
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Sujet: Re: Petite fille perdue [Alvaro - Maena - Libre][Event S] Dim 20 Nov - 0:07
Il était compréhensible qu'un tel changement puisse apporter son lot de complications et surtout de craintes. Nul ne saurait réagir avec recul et tranquillité s'il se réveillait un matin en ayant subit un changement de sexe durant son sommeil. Passons outre ma misogynie à peine camouflée, j'étais persuadé de ne pas avoir été le seul à avoir subit un véritable choc en apprenant que ma poitrine s'était amplifiée ou que l'on m'avait amputé avec violence. C'est bel et bien pour cette raison que je ne fus pas réellement surpris de voir que Kamui lui-même semblait finalement très perturbé par ce changement très brutal et qu'il puisse avoir ressenti une quelconque gêne à l'idée de montrer à ses élus qu'il était devenu une princesse durant la nuit. Mais pourquoi t'en inquiéter à ce point ? Tu n'avais pas à avoir honte en ma compagnie. Finalement, que l'on aie les cheveux longs ou pas changeait-il quelque chose à la nature de notre relation ? Que mes cils soient longs et mes doigts fins comme la papier t'empêchait-il de voir l'Alvaro Crescent que tu connais, de reconnaître ton élu au fond de ton cœur ?
Cette mûre réflexion me permit de réaliser que finalement, tout ceci n'était peut-être pas si dramatique au fond. Après tout, j'étais persuadé que cela ne pouvait être qu'un vulgaire tour de magie et dans l'absolu, que nous soyons des femmes n'allait certainement pas influencer ce que je pouvais ressentir et penser au sujet de l'Ange de Layca.
Encore allongé sur mon corps, l'élu primordial respirait désormais avec intensité et son cœur battait à un rythme effréné. J’aperçu alors une légère parcelle de sa peau dévoilée au grand jour. Cette peau semblait si fine et si douce... Il était troublant pour ma personne de constater que même enfermé sous des traits féminins qui me rendraient malade en temps normal, Kamui n'en restait pas moins un être particulièrement charmant et...désirable. Tout ceci me perturbait mais me confirmait en un sens que ce que je ressentais au fond pour cette personne ne dépendait en rien de caractéristiques futiles telles que l'apparence. C'était quelque chose de beaucoup plus profond et spirituel. Quelque chose...que l'on ne pouvait finalement pas exprimer par un concept aussi concret que des mots. Au fond....Mon cœur ne brûlait pas pour ce qu'il représente, mais bel est bien pour ce qu'il est. Kamui reste Kamui et ce, en toutes circonstances.
Pour ces raisons factuelles, j'enfouissais alors toute gêne au creux de mes poumons, ravalant au passage les flammes qui dévoraient mes joues. La honte n'avait pas lieu d'être finalement. N'était-ce pas là la base même de notre lien ? La confiance en autrui ? Peut-être craignions nous au fond que celui que nous apprécions ne finisse par nous juger car n'acceptant pas ce changement brutal ? Mais tout ceci n'était-il pas idiot finalement ? Car j'étais intimement convaincu que Kamui pensait exactement la même chose. Homme ou Femme, jamais l'idée de porter un quelconque jugement à mon égard ne lui traverserait l'esprit. J'en étais convaincu. Mais...Il n'en restait pas moins terriblement perturbé. A quoi pouvait-il bien penser pour se mettre dans un pareil état ? Pourquoi être aussi effrayé Kamui ? Tout ceci n'avait pas lieu d'être...Pas en ma compagnie. N'est-ce pas... ?
Il me fallait le rassurer. C'était mon devoir d'élu après tout. Balbutiant à moitié, Kamui me suppliait de ne plus le regarder ainsi et que tout ceci était un malentendu. Sans doute que tout ce pétrin n'était autre qu'une mascarade insensée, mais j'eus subitement cette impression que l'Ange de Layca voyait en moi quelque chose ou quelqu'un d'autre. Une personne...beaucoup plus effrayante. Pourtant, il n y avait que nous, du moins j'en étais alors persuadé. Et puisque ce n'était autre que moi, Alvaro, je passais alors mes bras autour du corps frêle et apeuré de l'élu primordial, l'appuyant un peu plus contre mon torse efféminé. L'on pourrait dire que cette métamorphose m'avait à ne point en douter rendu plus affectif. Mais qu'importe... Je voulais simplement apaiser l'âme troublée du Prince. Puisse la chaleur de mon coeur appaiser le tumulte du tien... Aligner nos battements, ne faire qu'un encore une fois. Cavalier et Prince unis dans une seule et même finalité. Rien n'avait changé finalement... Pouvais-tu le ressentir toi aussi ?
''Calme toi donc Kamui... Mon regard n'est en rien accusateur ni même perturbé. Tu restera toujours le même à mes yeux...Quoi qu'il arrive. Il n'est aucunement question de croire ou de ne pas croire...''
Je laissais filer ces quelques doux instants ou nos deux chaleurs s’entremêlaient, bercés par les rayons de l'astre divin régnant dans cette toile d’azur. N'étions nous pas bien, tous les deux ? Je restai fasciné à nouveau par cette capacité qu'avait le Prince à me faire oublier tous mes maux, probablement bien malgré lui. Lorsqu'il était là... Tout le reste passait au second plan et n'avait plus d'importance. Tout semblait si futile en comparaison lorsque la moindre trace de ton ombre apparaissait dans mon horizon Kamui...
Mais toute bonne chose a toujours une fin. Les optimistes en diront que c'est pour cette raison que nous pouvions les qualifier ainsi. Pour ma part... Je maudissais toujours cette constante universelle totalement trouble-fête et n'agissant, à mon goût, que dans le but de nous aigrir davantage. Et dans ce cas précis, l'élément perturbateur allait se révéler des plus...fastidieux.
Un craquement sourd de porte massive se fit entendre au loin. Quelqu'un m'avait-il suivi jusqu'ici ? Ôtant délicatement mes bras du torse de Kamui, nous regardions alors tous deux en cette direction. Je sentis alors des doigts se crisper contre ma chair. Aidant Kamui à se relever, je me mis moi même sur pied tout en m'avançant en direction de l'ombre lointaine qui avait pénétrer ce lieu interdit. Retournant rapidement ma tête en direction de l'élu primordial, je lui fis part de mon conseil quant à cet imprévu :
''Je m'en vais voir qui a bien pu osé perturber notre réunion sans avoir reçu de carton d'invitation. Si tu souhaites ne pas être vu, tu ferais mieux de te cacher près de ce rebord et d'attendre que j'aie réussi à chasser cet intrus. Je tâcherai de parler à haute voix pour que tu puisse comprendre de quoi il en retourne et réagir convenablement à la situation. Dans tous les cas...Fais moi confiance.''
Pointant mon index en direction du petit coin discret qui allait sans doute lui servir de cachette, je laissais alors le Prince derrière-moi, espérant alors de ne pas tomber sur un pion difficile à gérer... Je savais d'ores et déjà que cette personne n'était guère discrète car elle avait réussi à m'alerter en refermant uniquement la porte massive qui séparait la corniche de la forteresse. Mais mes yeux n'arrivaient toujours pas à deviner de qui il pouvait bien s'agir. Qui donc se cachait derrière le masque de l'inconnu... ? Et c'est alors que...
''...Toi...''
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Sujet: Re: Petite fille perdue [Alvaro - Maena - Libre][Event S] Dim 20 Nov - 23:35
Envol.
Let us go back to God... Let us go back, to God...
... ... Hein? Mmph... D'quoi?... Putain... Quelle heure il est...? ... Ah ouais, y'a pas d'heure ici, c'est vrai... Oh putain mon crâne, j'l'impression qu'j'ai été drogué à mort sérieux... Trop duuuuur... J'veux pas, nan... C'trop tôt, c't'un prétexte pour nous s'couer, j'suis sûr... Fourbes... Veulent nous jarter d'lit et tout, chié... Quoi?... Ah mais nan, là j'dors t'as vu, c'foutu... Je dors. Gmruf. ... Raaah, mais c'est quoi c'merdier, z'en ont pas marre d'brailler comme d'gorets dès l'matin?... J'pige que dalle, ma couille, laisse tomber... J'tais en train d'rêver là, en plus, ils m'les brisent, quoi... Oh puis merde nan j'fais grève. Ca avait qu'à pas être une attaque sonore imprévue dès l'réveil, voilà. En plus j'suis en mode nudiste. Rien à foutre, j'reste au chaud. Fait trop bon sous ma couette, sérieux... Mmh... Gniii... Rah, mais non... Casse-couilles sans déconner... peuvent pas faire moins d'bruit? Oh j'les emmerde tous, coussin, mon chou, aide-moi. D'accord Maena, j'vais v'nir t'aider en couvrant tes oreilles! Ah, c'gentil m'sieur coussin, j't'aime, t'es mon frère. ... Non mais putain d'merde là, c'est l'matin même pas, j'suis dans l'pâté, t'as des espèces d'Hervé Gueulard roxxor d'la mort qu'ont rien d'autre à foutre d'leur journée que beugler dans la Forteresse à cinq heures du mat'... Va chier j'reste au lit t'es fou, c'pas ça qui m'f'ra bouger mon cul t'sais quoi. Rien à foutre. Non, j'dis ça, en plus hier j'ai balancé mes fringues j'sais pas où dans l'couloir en m'déshabillant, avec un peu d'chance t'auras pas une de ces andouilles qui les aura foutu à l'autre bout d'la Forteresse histoire de bien m'faire chier dès l'début d'la journée... Oh putain j'suis d'bonne humeur, là, tiens. Aller, oreiller mon poussin, étouffe ces putains de bruits, bordel... Roh ça fait rien, puis merde. Mais pitié, j'veux pas m'leveeeer... C'trop compliqué à comprendre, j'veux pas, tuez-moi, c'dix fois plus agréable... Quel jour on est aujourd'hui...? Y'avait rien d'prévu, si? ... Attends, mince, j'sais pas. J'suis pas allé à la réunion debrieffing d'hier... Non mais j'ai qu'ça à foutre, aussi, réunion mes couilles... Elle dure deux putains d'heurs à chaque fois, pour dire au final la même chose à chaque fois. T'sais la connerie du genre on va gagner, les Oppsédés sont balèzes mais nous on l'est encore plus, courage les mecs, on va les ruiner, youpi, maint'nant au lit. L'est fou t'sais quoi. Moi à la fin d'la journée j'crève la dalle que ça en peut plus, j'ai envie d'bouger, d'me foutre à poil et basta. Puis j'te dis j'sais pas c'que j'ai mais d'puis hier soir mais j'suis au taqué. R'gardes-moi ça, j'suis qu'une pauvre larve moisie. J'vais pas en plus m'taper tous les soirs leur réunion à la con. J'sais plus du coup si j'ai d'mandé au Bras Droit d'y aller à ma place, tiens. Comment il s'appelle, lui déjà... Putain mais y'a trop d'noms ici, j'suis perdu. Xellos, j'crois. Ouais j'crois qu'c'est ça, ben j'sais plus si j'l'ai vu hier pour lui dire d'y aller ou quoi. Bwarf tu parles, avec c'te feignasse d'anarchiste à la con genre j'suis un r'belle d'la société et tout s'tu m'approche j'te bute, il en branle pas une, alors aller à la réunion j'sais pas quoi à la place de son Elu... T'imagines bien qu'il en a rien à foutre, et d'un côté, moi aussi j'm'en cogne. Allons bon. Il est sympa, Musclor Lycan aussi. 'Fin il est marrant et crétin, alors t'vois l'genre. Mais c'vrai qu'il pense qu'à ses couilles. Quand bien même, dans un élan inopiné d'générosité venu d'j'sais pas où dans son cerveau, il est allé s'renseigner sur les avancées du conflit, j'l'ai pas vu et j'compte pas l'voir. Raison d'plus pour rester au lit, j'suis déconnecté total. Largué. J'patauge. Putain mais j'suis à fond aujourd'hui, j'pas c'que j'ai. Oh, puis merde, ils font chier à gueuler comme des sagouins, comment veux-tu que j'dorme. Debout, Maena, courage. Uh uh, niééééé! Voilà. Oah mon crâne, putain... J'te dis, c'pas possible, c'est un complot contre moi, là... Hung, j'adore m'étirer, c'est jouissiiiiiif. J'me suis jamais senti aussi mal de ma vie un matin. Ouais bon c'facile, je sais, y'a personne qu'aime se l'ver mais j'veux dire, là, j'sens qu'ça va être une de ces journées d'merde où t'vas rester dans l'pâté jusqu'à c'qu'une couille énorme te tombe dessus genre tiens prends ça dans ta gueule. J'aime pas c'te sensation. C'est toujours gênant, j'sais pas. Y'a un truc. Y'a un truc. J'trouve pas mon sweat. Alors ça, déjà, c'est suspect. J'te dis, y'a des abrutis qu'ont du vouloir jouer avec sans savoir à qui c'était. 'Fin c'pas grave. J'trouve mon haut, c'déjà ça. D'ailleurs attends. Attends... Ah ouais, les bandes, j'me suis endormi avec. Fait chier, j'pas envie d'les changer. C'est crade, je sais, m'en fous. Pareil, j'me suis pas démaquillé. Ca pique les yeux, c'marrant. J'vais rester avec tout ça genre jusqu'à... l'après-midi, j'irai m'changer bien après. J'peux pas non plus rester sans mon sweat. Ouais, et il fait carrément froid pour le coup. Y's'passe quoi, c'est l'hiver? Z'ont oublié d'fermer les f'nêtres du couloir? Tseuh. C'est ça l'désavantage d'dormir sur ton mat'las dans l'couloir. T'es à la merci des ouvreurs de f'nêtres et du soleil. Ce connard qui t'bouffe la moitié d'ta nuit, t'sais. Ben voilà. Non, en fait mon haut m'va trop p'tit. C'nouveau ça tiens. On voit tout l'ventre. Non mais hé, j't'ai fait quoi, là, poussée d'croissance à fond? Ca craint sérieux. Bwarf rien à foutre. J'en ai marre. Même mon caleçon a rétréci. Castiel a du avoir un problème avec la machine à laver, en fait. Ouais, sans doute. Le pauvre, j'l'imagine trop en train d'galérer sur sa lessive! Faudrait qu'j'aille lui dire bonjour quand j'aurai l'temps. J'l'ai à plus savoir quoi en faire. Ben voilà. Putain, ça m'rentre dans la raie ta saleté, là. Non, franchement c'pas malin ça. J'irai râler, aussi, tiens. Oh ouais, énorme. J'y vois trouble, putain. Et même mon froc a subi l'châtiment siniiiistre. Va chier, putain. Non sérieux, pas cool. Il est où, l'masque, en plus? Aller, merde, fais pas ta pute et ammènes-toi. Ah, ben t'es là. J'crois. Attends. Hum... Uh? Mais il en manque pas un bout? Attends... Sérieux, manque toute la partie gauche. On m'a niqué mon masque. J'te jure c'est vrai, ils m'ont niqué mon masque. J'vais les flinguer ma parole. Con de toi que j'vais les ex... Hé, y manque pas un truc, là? J'croyais qu'ça m'grattait à c't'endroit là, mais en fait non. Heu... Elles sont où, mes couilles?
Don du ciel.
Un hurlement atroce. Cri d'effroi, porté par une voix inlassablement inchangée. Stupeur et curieux présent. Certains vitraux se fendent sous ce chant macabre, d'autres cèdent avec un million d'éclats dispersés au gré de la brise morbide. S'il y avait des corps à proximité, il n'y a plus que des cadavres. Masque encore oublié oblige. Il le laisse durer, le temps de voir ses mains. Ses si belles mains. Longues et fines. Blanches. D'opale. Des ongles pointus. Noirs. Charbon. Quelques marques, rien de choquant. Et la gauche, surmontée d'un gantelet armure d'acier. Crochu. Des vêtements qui n'avaient rien à voir avec ses vêtements. Un short aussi court que son souffle. Une simple brassière. Ton sombre. Des bracelets de force, des lacets de cuisses. Des bandes sur les abdominaux saillants. Une musculature toujours aussi prononcée. Un visage, au toucher, creusé par les même balafres. Terminé par les même traits. Il n'a pas beaucoup changé.
Elles sont où mes couilles?! Putain! J'ai plus d'couilles! Merde, qui c'est qu'a fait ça?! C'est qui l'con qui m'a foutu deux espèces de nibards à la con en plein milieu du torse?! C'est qui l'enculé qui m'a enl'vé les boules?! J'vais te l'retrouver ma parole j'vais lui faire bouffer les siennes, ça va être vite vu l'histoire j'te jure. J'vais l'buter, ma parole, j'vais l'fliguer mais il va pas s'en r'mettre j'te jure j'vais l'buter. Oh putain mais j'ai plus d'couilles. Et le salopard, là, t'inquiète qu'il a bien fait son boulot! J'ai un string. Et même pas la peine de chercher des fringues de mec, c'est évident qu'il a tout enlevé. Putain de lui. Bon. Positivons. Au moins, il t'a bien tout r'filé. Attends... Ouais, j'ai un pubis. J'suis une gonzesse. La con de toi il m'a opéré pendant la nuit et il m'a refilé la totale niveau gonzesse. J'ai même des seins, putain. Des nibards. Bon ça va, c'pas non plus énorme. Du tout, d'ailleurs. J'ai l'avantage de pas avoir à me niquer les côtes avec leur truc horrible, là, l'soutien-gorge. Le truc qui m'sert de haut d'vrait suffire, j'pense. Ouaiiiiis... Ouais ça suffit. Putain, une gonzesse, quoi. Puis pourquoi moi, y'avait vraiment rien d'autre à foutre? C'est la malédiction de celui qui va pas à la réunion du soir, quoi? J'sais pas, merde, ça m'sâoule. Un short. Un short, putain. Ah ouais, et vas-y que c'est pas l'short de pute du tout, tiens. J'arrive même pas à rentrer le string à l'intérieur, j'suis obligé d'le laisser dépasser, merde... J'me suis transformé en salope. J'ai muté en pouffiasse. J'y crois pas. Niveau carrure j'me fais penser à l'autre, avec l'armure. Ouais, c'est un Bras Droit d'chez nous, j'sais plus qui c'est. La femme elle a quoi, trente ans ou un peu plus, elle est bâtie comme un mec ma couille. Ma couille, putain, ma couille. J'en ai même pas une. Zéro, nada, que dalle, not a zip. J'suis dégouté. J'fais comment pour baiser, du coup? Non puis même, j'veux pas être une salope toute ma vie. À la limite j'aurai été une gonzesse qui a la classe à fond je veux bien. Mais j'digère pas l'string, en fait. Mais t'as foutu où l'truc... Aïe! Mais bordel, c'quoi c'délire?! Aïe la loose... Ah, mais c'est la poitrine?! Non, t'es sérieux...? Mais ça fait un mal de chien leur connerie... Putain, j'me suis pas fait livrer un soutif, avec? Nan? Ah, c'est quoi ça...? Oulà. Oulààààà... J'mets pas ça moi t'es fou. Non mais cherches pas, j'mets pas ça, t'as vu la tronche du truc, t'y rajoute des piques c'est une dame de fer t'es malade. J'mets pas ça, attends, t'as pas autre chose? Putain... Rah fait chier! En plus fait froid, j'ai pas une veste, là? Mais bordel d'enfoiré de con pourquoi j'suis devenu une pute, quoi?! Rah mais c'pas possible! Faut que j'trouve quelqu'un. Ah NAN! J'vais gueuler sur qui, moi, merde? Putain si j'vais voir la marmaille à ma solde c'est foutu, vont pas m'reconnaître. J'vais aller voir Kamui, il doit bien pouvoir m'aid... Me di... j'vais l'cogner et il va m'retransformer en moi. L'est fou, lui. Puis j'retrouve le connard qu'a fait ça, j'lui fait bouffer les bracelets à piques. J'te jure j'vais l'buter. Ca fait putain d'mal, j'te jure. J'me sens à poil, c'truc de fou. Ah, c'est quoi ça? Une capuche! Ouais! Au moins j'ai une capuche. Yeah. Puis bon. J'veux dire. Maintenant j'suis plus le plus beau, mais la plus belle. Le plus beauelle. Ouais, j'suis l'plus beauelle de tout Alea Jacta Est. Non mais r'gardez-moi c'corps, j'suis magnifique. Puis j'suis sûr que le visage est toujours aussi séduisant. Attends. On porte pas atteinte à la beauté avec un simple tour de magie j'sais pas quoi. J'reste une bombe sexuelle, c'tout. Mais y'a plus personne que j'peux toucher, j'veux pas être gay. Bwark. En plus j'ai même plus d'couilles. Non mais l'traumatisme, là, sans déconner. Puis qu'est z'il a bien pu en foutre, de mes couilles? Il les a pas congelé pour les bouffer, quand même. Si ça s'trouve il les a encadré quelque part dans la Forteresse. Oh putain. J'dois trouver le merdeux, vite. Vite, putain, vite. Ca met deux heures à s'préparer, une gonzesse, putain. Puis c'tout serré dans l'entrejambes, c'est trop bizarre... Non puis j'ai un string, quoi! C'est ignoble, ces trucs! Rah... Bon, j'crois qu'c'est bon. j'tous mes ch'veux devant la gueule, c'est chiant... J'crois pas qu'ils aient poussé, au moins, c'est déjà ça. Et j'ai un d'ces culs, ma parole! J'suis trop bon. Non mais sérieux, j'suis sexy au possible, là. Ca change pas de d'habitude, m'enfin c'marrant d'voir que t'es aussi beau en mec qu'en fille. J'suis un dieu, c'tout. Ahlala. Merde, si j'oublis l'masque ça va pas l'faire. Voilà. Chaud, ça fait bizarre d'y voir avec deux yeux. Haha! J'adore! Puis j'y vois, en plus, c'est excellent. D'habitude j'vois pas grand chose de loin, mais alors là c'est impeccable. Ah j'aime. J'ai pas un poil non plus. Fantastique. J'ai horreur de ça. Et regarde. Regarde moi ce corps, putain. Ah j'm'adore, sérieux. Trop beauelle. Héhé, c'marrant un nibard. Ca r'bondit quand tu l'touches. ... Non mais j'fous quoi, là, tu m'expliques? Range-moi ce sein, Maena. Bon. Lève-toiiiiii! AH! Mais je... Hé! Attends! J'ai grandi! J'te jure! Oulà! J'vois trop de loin, là! Et attends, j'suis pieds nus, encore. Sont où mes godasses?! Ow, les garces, ramenez-vous de suite, là, j'pas qu'ça à faire. Me dis pas qu'j'ai pas d'chaussures. Nooon. Z'ont pas osé. À moins qu'ce soit caché quelque part, j'sais pas. Genre sous l'lit ou quoi. Apparemment non... Mais sérieux j'ai pas d'chaussures? Bon tu m'diras j'suis grand m'enfin j'vais pas m'trimballer sans godasses, quoi. Ca f'rait désordre. Ou alors c'est ça. Non c'pas ça, pas possible. C'est énorme. Non mais sérieux, c'est des espèces de gros trucs en ferraille j'sais pas quoi, on dirait des jambières de cyborgs. Eh... ben ça en est. Putain. Des cuissardes, presque. Non, en fait, y'a qu'une cuissarde. L'autre est plus petite. C'est dépareillé, en plus. Fait chier. Bon. Et j'mets ça comment, moi? Ca s'enfile comme ça, direct? Oulà, j'y arriverai jamais, t'as vu la tronche des chaussures? Attends, j'm'asseois. On va y aller doucement. Et un, deux, troiiiiiiiiiiiis! Ah! C'est fait, yeah! Ouais! Héhé, j'suis l'meilleur, franchement. Et la deuxième, normal à mettre. Putain, ça prend tout l'genou, ma parole. Non, toute la jambe en fait. Et c'est marrant, ça fait trop robot, cyborg, les trucs comme ça. J'ressemble à un cyber punk mais en Eve, quoi. Ca a la classe quand même. Ca a son charme à vrai dire. Tiens, c'quoi, ça? C'est marrant, comme paquet. Y'a marqué quoi? Ser...vjeta... J'rien pigé. Aucune idée de c'que c'est. J'm'en fous, j'me casse. Oh... OH LA VACHE! MERDE, C'EST GENIAL! J'suis gigantesque! Non mais sans déconner, j'dois faire au moins deux mètres dix avec les talons! C'est énorme! Hahaha! Ah non j'adore putain! C'est génial!
J'ai l'air d'une pute. J'galère pour marcher avec ces trucs de quinze centimètres que j'ai aux pieds. Sans déconner. En plus c'est lourd. C'est d'la feraille, mais pour de vrai en fait. J'sais pas, c'compliqué. Mais c'est franch'ment la classe, pour une salope. Et ouais, c'est hyper chiant un string. Comme le genre mini short ras la moule, aussi. Et comme la lanière sur la jambe qui te coupe la circulation sanguine, comme le gantelet de la main gauche, comme la toute petite brassière qui couvre vraiment le minimum syndical, comme les nibards tout court, comme les bandes qui arrêtent pas de glisser et que j'm'emmerde à arranger depuis t'à l'heure, comme la gueule d'enfariné que j'dois m'taper malgré l'noir autour des yeux, et surtout, comme les putains d'noeuds dans mes cheveux. D'ailleurs. Depuis que j'me suis levé, j'y vois vraiment super bien. Cash, ça, rien à dire. Mais c'est bizarre, parce que je vois deux scènes en même temps, presque. Quand j'regarde mes cheveux, j'ai l'côté droit qu'est normal, noir, normal quoi, et t'as l'gauche qu'est blond. Pas blond pouffiasse, mais légèrement doré. C'bizarre, dans la mesure où si j'mets les mèches de gauche à droite et inversement, ben c'est toujours celles que je vois à gauche qui sont dorées. Pareil, j'le vois légèrement rouge avec l'oeil gauche, le couloir, alors qu'il est normal avec le droit. C'trop bizarre, j'te jure. Mais à côté d'ça j'suis gigantesque. Sérieux, j'fais au moins deux mètres, sans doute plus. C'est ça qu'est bon. Oulà! Maena, fais pas ton kéké et marche. Marche. J'vais m'péter une cheville, j'te jure, j'préfère les New Rock. T'es plus en sécurité, j't'assure. Enfin. Trouver le merdeux. Où c'est qu'il peut être, lui. J'sais même pas si on est l'matin, l'après-midi, j'suis paumé là. M'en fous. J'entends des gars hurler. Les même que ceux qui m'ont réveillé, remarque. J'sais pas c'qu'ils ont. Oh... Hé! Si ça s'trouve eux aussi ils ont changé d'sexe! Ouais mais dans c'cas ça vient pas des réunions, j'suis l'seul à sécher. Ou alors y'en a deux autres, pas plus, qui font comme moi. Pas assez pour tous ces cris, quoi. J'verrai bien c'qu'il s'est passé. Pour le moment, j'veux trouver Kamui, qu'il me redonne mes couilles. Attends. J'veux courrir putain. Ca sert à rien mais bordel j'veux. Aller j'm'en fous. Ah putain ça libère... C'est galère mais ça fait du bien. Tous les escaliers à niquer et tout, là... Oulà merde, merde merde merde merde!! Baisse la...! ... Whu... Put... Aïe... Connerie de rebord à la con.... J'dois baisser la tête, maintenant, merde... D'accord, j'cours plus, j'cours plus... Aïe... Y'a personne dans la forteresse. C'est désert total. J'ai p't'être croisé un clampin, mais franchement j'm'en souviens plus. Puis avec le coup qu'j'ai pris mon vieux, y'a d'quoi avoir un trou d'mémoire. J'ai encore mal à la tête... Enfin. Après, plus personne. J'pense qu'ils ont du descendre pour partir en mission ou quoi. 'Fin moi j'monte, là. J'me dis qu'il doit y avoir plus de chances de le trouver vers la corniche, les balcons. Il va souvent là-bas. J'sais pas, il doit aimer la vue. Tout à son honneur. Moi j'trouve ça stupide de perdre autant d'temps à matter un ciel. M'enfin c'que j'en dis. Ah ouais, et faudrait que j'vois ma gueule quand même. Que j'me trouve un mirroir. Au moins pour voir c'que l'charpentier a fait comme boulot. J'sais que j'suis beau, la matière première était tellement parfaite qu'on peut pas la gâcher comme ça. M'enfin ça peut être que marrant si c'est bien taillé. Ow. Voilà la cible. Corniche. Y'a déjà deux personnes. Maintenant, j'le vois. Reste là, Maena. Bouge pas pour l'instant. C'est un couple. Attends... Attends! Non... T'es sérieux?! J'hallucine! C'est Kamui! Et c'est qui la pute avec lui?! Haha, non j'y crois pas! Enorme! Non mais j'ai carton plein aujourd'hui, dis! Haha! Va-y rigole pas toi, vont t'entendre! Pfff... Kamui s'tape des gonzesses, j'aurai jamais cru, dis. Avec c'te gueule qu'il a Sainte Nitouche, c'est elle qu'veut l'violer, c'obligé. Non puis j'veux pas dire mais c'pas négociable. T'as vu c'te position? J'te jure, Kamui. Gros cochon. N'empêche que miss pétasse a pas l'air bien horrifiée non plus, au contraire. Quelle scène. Bon ben c'est foutu, Kamui. S'faire une pétasse qu'on connait pas, parce que j'suis sûr que c'est pas une gonzesse d'chez Layca, et en plus s'apprêter à la foutre sur la corniche. Niveau réputation, t'es mort. ... Attends. Que ce soit pas un coup de l'oeil gauche, quand même. Mmh, non, c'pareil pour l'oeil droit. Oh c'est magique. J'vais l'détruire. J'arrange la capuche sur ma tête et j'déboîte la porte avec les talons d'la mort. C'pas des talons aiguilles. Enfin pas sur la petite chaussure. J'suis vraiment sappé n'importe comment, putain. M'enfin m'en fous, y'a des poches dans le short et j'mesure deux mètres. Oh putain choc thermique! C'pas cool, là, fait froid à fond... Bwarf, courage mon bel, t'es l'meilleur. Ils se relèvent. Faut dire que j'suis pas discret non plus, hein. Genre c'est pas voulu. J'referme la baie vitrée avec le pied, après avoir soigneusement baissé la tête. Non mais. Pas deux fois. Peuh. J'vois la pute s'avancer vers moi. Relativement peu, remarque. Je zieute avec les deux yeux. Y'a toujours pas d'différences entre les deux, parfait. J'm'arrête pas. J'avance. Et j'l'entends parler. J'entends toujours bien, c'est impec'. Toi. Hahaha. J'suis connu, on dirait. Et reconnu, même. Quel progrès. J'arrive à sa hauteur presque. J'souris à fond sous le masque. J'suis content, l'air de rien. J'fais un tour sur moi-même, genre super star. Attends, j'suis bien devenu une pute. Et bientôt, je s'rai une pute avec des couilles. Merveilleux.
- Oui, moi.
Et j'me marre. J'sais même pas qui c'est, c'te fille. Bwarf, c'est qu'une fille remarque. Elle m'arrive même pas au cou, putain, même pas au cou! J'me sens trop puissant. Alors alors, Kamui, Kamui, Kamui... J'rêve où il porte une robe? Attends, non j'rêve pas. Les deux yeux disent pareil. Non tu déconnes. Tu déconnes, là. Rigole pas Maena, pitié rigole pas. Tu vas rameuter tout l'monde, savoure, un peu, savoure. Non. Kamui. T'es-fou-tu. J'le siffle. Attends, non, c'est trop génial. Un tout petit rire, d'accord, tout petit. Désolé, mais c'est trop tentant.
- Kamui, j'te savais pas comme ça.
Ca veut tout dire, j'crois. Oh non, c'est magique. J'me suis arrêté. J'les regarde. Machine, et la blonde. La blonde, et Machine. La blonde, en fait, surtout. L'autre j'en ai rien à foutre. Mais Kamui, sérieux. Il est mort, là. Et en plus il s'est foutu en robe. J'ai honte d'être chez Layca, des fois. Mais bon, si c'est pour servir une grognasse. Quoique d'un certain côté, hein, y'a des grognasses partout. Là, y'en a deux, par exemple.
- Chaud, mais tu fais ça bien comme tu veux. Si t'aimes les robes, si ça t'excite les trucs comme ça, j'm'en fous. Mais te taper ta pute sur le balcon à la vue d'tout l'monde, c'est pas glamour du tout, j'sais pas... Un minimum de décence, merde.
Kamui
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Sujet: Re: Petite fille perdue [Alvaro - Maena - Libre][Event S] Dim 27 Nov - 23:34
Paroles. Les mots peuvent avoir tellement d'impact. De quelques lettres insignifiantes à un discours novateurs aux allures de débat international. D'un miasme de termes qui dans une jonction incertaines peuvent s'apprécier en un poème, ou d'une simple syllabe qui peut devenir la révélation d'un monde. Pourquoi donc sommes nous dotés de cette parole ? Pour communiquer, en premier lieu. Du babillement d'un nourrisson aux lettres emportées et engagées. D'un rien à tout. De si peu à n'importe quoi. Les dictionnaires se succèdent. Quelque soit la langue, le lieu, l'intonation ou bien même l'idée qui se cache derrière, le fait de parler est une chose immuable. Ne pas être seul, donner son avis, simplement s'exprimer pour le plaisir. Les mots ont pourtant un sens. Une logique. Ils ne se succèdent pas avec incohérence. Ils ne sont pas le fruit d'un néant cérébral qui jette une idée suivie d'une autre sans jamais avoir cherché à les connecter de façon intelligible et logique. L'expression est un vecteur de savoir et de propagation. Étendue certaine de l'être en puissance. S'affirmer ou s'aplatir. Parler ou garder le silence ? Faire entendre sa voix pour mieux être abattu. Ou simplement prendre son courage à deux mains sans s'écraser. Les muets ont les maux de ne pouvoir hurler. Ceux qui de leur voix peuvent éructer, chanter, brimer ou rire sont les bienheureux d'un monde ou aucun ne connaît l'ampleur de lettres qui d'une calligraphie franche ont un jour eu la destinée de signifier quelque chose aux yeux de l'humanité entière. Des mots qui prononcés de telle ou telle manière prendront une portée toute personnelle. De même paroles qui en fonction de la pensée de son auteur fait résider en son sein une tournure insoupçonnée pendant longtemps, mais qui une fois crachée mérite d'être entendue. Mais parfois, ne préféreriez-vous pas être sourds ?
Je suis bienheureux d'avoir la faculté d'entendre.
Car aujourd'hui, j'en ai trop entendu, et ma sanction ne sera le doux et suave enchaînement de mes paroles.
En ce jour, les paroles mèneront à l'acte.
Perdu au beau milieu de ce torrent d'inquiétude, l'incertitude rongeant mon sang d'un fléau glacial et insensé, chacun de mes membres tremblait face à l'inopinée situation qui s'étendait face à l'azur meurtri. Un hoquet m'échappa lorsque deux bras fins vinrent enlacer mes épaules d'une chaleur rassurante. La voix suave et apaisante d'Alvaro s'éleva au creux de mon oreille, douce mélopée qui de quelques palabres délicates fit succomber mon cœur abusé. Pas une seule seconde je ne cherchais à me débattre ou à quitter cette tendre étreinte dans laquelle le brun semblait mettre tout son être. Ressentant ce désir ardent de mon Élu de calmer ma peine, je sentais que toutes les pensées insidieuses qui ravageaient mon esprit furent emportées par son esprit protecteur. Grain de sable fortuitement soulevé par une tempête d'émotions qui n'étaient pas les miennes, mais qui en tout point visaient à me rassurer.
Je me laissais aller quelques instants à la douce torpeur de cette peau caressant la mienne. La chaleur de l'astre volcanique enveloppant cet âtre de douceur d'un manteau chaleureux des plus agréables. Mes doigts vinrent tout naturellement s'agripper à la peau laiteuse de son dos dévêtu. Posant quelques instants ma joue contre le haut de cette poitrine qui n'était pas la sienne, un simple mot m'échappa, accompagné d'une ultime larme.
- Merci...
Quelle futile stupidité avait donc rongé mon esprit à cet instant ? N'aurai-je pas pu me douter que tout ceci ne pouvait être aussi quiet ? Pourquoi donc à ce moment là avais-je eu la sottise de tout oublier pour me perdre dans cette étreinte doucereuse que m'offrait Alvaro ? Si l'ineptie n'avait pas rongé mon être, peut-être aurai-je pu prévoir l'horreur de la scène qui allait suivre.
Un sursaut me pris alors qu'un craquement violent se fit entendre quelque part sur la corniche. Toujours agenouillé dans ce recoin éloigné de la corniche, les remparts d'acier et de roche bloquaient ma vue. Je n'avais aucune idée de qui ou quoi pouvait s'aventurer en ces lieux. Et bien contre mon gré, le premier sentiment qui vint ronger mon cœur fut la peur. Je resserrais sans le vouloir ma prise sur la chair délicate de mon Élu. Celui-ci posa son regard d'améthyste sur moi, me relâchant d'une lenteur qui me semblait douloureuse. Un pincement me tira l'âme lorsque sa chaleur quitta la mienne. Ses doigts ne restèrent toutefois pas bien longtemps loin de ma peau lorsque sa main se saisit de la mienne pour m'aider à me relever.
Alvaro, bien que tu sois une femme, rien ne semblait pouvoir t'enlever la considération et la douceur qui tu manifestais toujours à mon égard.
Gardant timidement ma main glissée contre sa peau, me cachant sans vraiment le vouloir derrière la figure du brun qui malgré sa métamorphose demeurait plus grande que moi, nous observions d'un même sang l'ombre qui se dressait furtivement à l'horizon de cette corniche ensoleillée.
L'azur rencontra les orbes pourpres lorsqu'il m'intima de me cacher si je le souhaitais. Alors qu'il commençait déjà à s'éloigner de quelques pas, je jetais un coup d’œil au repaire supposément secret qu'il venait prestement de m'indiquer.
Dans une vague d'or, mes mèches suivirent le mouvement silencieux de dénégation que j'effectuais. D'un geste assuré et rapide, je me défaisais de mes souliers qui à cet instants ne m'auraient pas permis d'être assez rapide. Relevant un pan de ma robe d'une main pour mieux courir après la silhouette déjà éloignée de celui que je savais être Alvaro et de l'inconnu, je vins rejoindre le tableau des plus incongrus qui se dépeignait sous mes yeux.
Je n'avais pas entendu le mot que semblait avoir prononcé Alvaro. M'arrêtant à ses côtés, ce fut un sifflement goguenard qui me fit lever les yeux vers la svelte présence qui venait de s'inviter en ces lieux. Une chevelure d'ébène, un masque aux allures inquiétantes. Mon souffle se coupa sur ce nom silencieusement prononcé.
- Maena.
Le ton de sa voix rendu féminine qui vint me répondre commença à me hérisser. Pour qui se prenait-il pour ainsi me dénigrer, lui qui se trouvait dans une situation tout aussi dérangeante que la mienne ? Une légère lueur de rouge vint s'estomper sur mes joues lorsqu'il trouva l'excellente idée de décrier ma tenue. Ce n'était pas ma faute si Castiel m'était tombé dessus et avait trouvé intelligent de me guinder de la sorte.
Ce furent les quelques mots qui suivirent qui m'achevèrent.
- Mais te taper ta pute sur le balcon à...
Comment expliquer ce qui à cet instant me passait par l'esprit ? Ressentant toute l'aversion qui rongeait Alvaro face à Maena. Dévoré par les brimades et paroles obscènes que ce dernier adressaient à ce qui semblait être son rival...
Mon esprit ne fit qu'un tour.
Juché sur ses cuissardes aux talons aussi aiguisés que sa répartie de vipère, il ne fit pas que vaciller lorsque mon poing vint s'enfoncer sans crier gare dans sa mâchoire.
Vous avez cru que parce qu'il portait des talons et moi pas je ne l'atteindrai pas ? Vous avez pensé que moi, frêle demoiselle ne pouvait pas être pris d'accès de rage et frapper mes propres subalternes ? Ce n'est pas parce que je suis une fille à cet instant que je ne sais pas frapper fort.
J'étais peut-être l’Élu Primordial et devait faire régner l'harmonie, mais ceci était bien trop pour moi.
L'impact semblant avoir accompli son terme, je gardais le poing fermement serré et observait la silhouette désormais affalée sur le sol de Maena. Non, perché sur ce genre d'échasses, l'équilibre ne pouvait être que trop précaire pour résister à ce coup que j'avais lancé de toute mes forces, animé par cette haine incandescente. Ce fut dans un feulement sinistre et inquiétant que je crachais à la figure de cette loque endimanchée d'une tenue outrageusement scandaleuse.
- N'ose plus jamais insulter Alvaro de la sorte, ou je te jure de réduire ton encéphale en cendre.
Mu d'une haine sans nom, mon cœur battait à tout rompre tant ces mots m'avaient heurté.
Personne ne pouvait traiter Mon Élu de « pute ».
Alvaro
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Messages : 493 Date d'inscription : 05/12/2010 Localisation : Je n'ai pas besoin que tu me recherches, ta présence m'est inutile. Humeur : ERROR
Sujet: Re: Petite fille perdue [Alvaro - Maena - Libre][Event S] Sam 3 Déc - 23:12
Il se tenait là, me faisant désormais face, lui et son regard débordant de perfidie. Cette lueur détachée et macabre qui se reflétait dans ses iris dénuées de motivation capable de faire bouillir incessamment ce sang qui animait mes entrailles ne pouvait appartenir qu'à une seule et unique personne : La Sirène de la Mort... Maena.
Nos rapports n'avaient jamais été d'une fantastique augure depuis ce fameux jour. Il ne m'était qui plus est guère difficile de maintenir que la haine alimentait aussi bien mon cœur que le sien lorsqu'il s’agissait à notre esprit d'imaginer le faciès de l'autre. Un climat malsain et palpable s'installait généralement dans la pièce lorsque nos cœurs battaient à l'unisson. Et de ce fait, mon âme s'en était déjà dévouée à capter d'ores et déjà cette tension sous-jacente, accaparant alors mon calme et ma concentration. Mais j'eus cet étrange sentiment... Que les choses ne se déroulaient pas de la façon qu'elles auraient dues.
Par delà cette sensation, un détail majeur vint alors frapper mon esprit alerte : sous ces traits familiers et dégoutants se cachait chez lui aussi un changement majeur : la Sirène avait elle aussi été frappée par la malédiction, la forçant à s'adapter à une toute autre nature. Sous son attirail commun et manquant terriblement de bon goût comme à son habitude se cachait désormais une figure et des caractéristiques répondant à ne point en douter de celles d'une simple personne de sexe féminin. Seins et courbes ''gracieuses'' venaient ponctuer ce Picasso ambulant d'une certaine finesse, déclenchant alors au fond de mes poumons un léger rictus moqueur ; je n'eus d'autre conclusion que la simple idée que ce petit jeu du Démon d'Alea Jacta Est avait finalement peut-être rendu service à quelqu'un. Néanmoins, malgré cet effort fourni par Belzeneff, la Sirène de la Mort n'en avait pourtant pas cessé de se dissimuler sous son horrible masque et ses multiples bandages. Ne s'étant probablement pas débarrassé pour l'occasion de ces cicatrices et de son terrible don, j'en déduisit qu'il n'avait là encore pas eu d'autre choix. Mais...la vision de ce masque extravagant n'eut d'autre effet que de faire immerger en mon esprit les maintes images datant de notre unique et véritable rencontre qui fut des plus chaotiques. Je n'avais évidemment cessé de le croiser depuis ce fameux jour, notamment lors des réunions d'élus. Mais, ne souhaitant pas apporter chaos et désolation à la structure militaire de Layca, j'avais jusqu'ici décidé de faire l'impasse sur ma haine et de simplement l'ignorer. Mais cette fois-ci... Cette fois-ci je n'avais pas d'autre option que de lui faire face. Cette fois-ci...Nous allions à nouveau croiser le fer.
Mais un problème supplémentaire s'était posé à cette situation cocasse : la présence de l'élu primordial. M'ayant fait juré à moi même de ne plus jamais blesser Kamui sous quelconque forme qui soit, je m'étais dés lors interdit tout usage de violence physique pour faire taire les énergumènes laycaistes ne répondant pas à mes exigences. Je savais, depuis ce triste événement que Kamui ne tolérerait jamais que je succombe avec une telle aisance à cette haine qui se déversait sans cesse au travers de mon sang. Et je ne considère dés lors pas que l'élu primordial me le reprocherait éventuellement. Non, mon véritable soucis avec tout ceci était que je savais pertinemment que les ailes de l'Ange se brisaient dés lors que les siens se divisaient. Ainsi... Pour cette simple et unique raison, je n'avais d'autre choix que de croiser le fer avec nulle autre arme que ma propre langue de scorpion.
Mais les choses ne se passèrent finalement pas comme je l'avais prévu. Alors que j'avais organisé avec précision le déroulement de ma rencontre avec Maena, les choses s'emballèrent avec rapidité et devinrent très rapidement incontrôlables. Ignorant mes conseils, Kamui m'avait finalement suivi et faisant lui aussi face à l'intrus. Si j'avais alors su qu'à ce moment précis, l'élu primordial allait commettre une grande erreur en ne m'écoutant pas... Mais puisque deviner le futur ne faisait pas partie de mes prédispositions, je lui avais laissé son choix d'affronter la situation. Terrible erreur.
Car Maena, me répondant sur un ton détaché et froid comme à son habitude, ignora purement et simplement ma simple présence dans les moments qui suivirent pour n'adresser ces palabres inutiles au Prince de Layca. La haine et le mépris que portait alors Maena pour Kamui étaite propre au savoir commun. Tout le monde avait su ou finirait par apprendre que Maena était l'unique élu de Layca qui ne lui vouait pas une seule once de respect. Tout n'était que stratagème pour aller à l'encontre de la volonté de l'élu primordial. Son attitude détestable était sans cesse affichée en public, faisant au passage de Maena le chef des rebelles insipides et aimant perdre leur temps, mais aussi le représentant hiérarchique déprécié par les personnes ayant compris que se retourner contre le pouvoir en place n’amènerait certainement pas de solution à court ou à long terme pour nous sortir du joug de Belzeneff et de ces amis divins. Son attitude ne faisait qu'apporter plus de chaos dans ce vaste pétrin. Quoiqu'il en soit, Maena ne se retenait jamais de dire le fond de sa pensée à l'élu primordial lorsqu'il en avait l'occasion, et cette fois-ci il n'en démordit pas.
Je fus surpris en premier lieu de constater une telle ignorance à mon égard. Il n'était pas rare de l'entendre réagir lorsque je pouvais le croiser dans la forteresse, alors pour quelle raison ne m'adressait-il pas ses provocations, alors que je fus le premier à user d'un ton menaçant ? Je ressentis alors à nouveau ce sentiment que quelque chose clochait. Le regard de Maena laissait transparaitre un sentiment que je finis par interpréter : il ne m'avait point reconnu. Pire, je lisais dans ses yeux une indifférence des plus totales à mon égard. Ma transformation était-elle donc si grande pour qu'on ne puisse pplus m'identifier, ou Maena était-il simplement un imbécile notoire incapable de sentir les auras de façon intelligente et convenable ? Je n'allais jamais le savoir, mais une chose était sûre : j'étais devenu une banale inconnue au bataillon et il ne me portait que bien peu de crédit. Son vocabulaire peu glamour vint confirmer toute l'attention qu'il me portait dés lors. Me rabaissant alors au rang de vulgaire femme de joie, j'étais décidément tombé bien bas. Mais là encore, Maena pouvait penser ce qu'il voulait, et d'une certaine façon, qu'il ne m'aie pas reconnu m'arrangeait. Je n'avais nul besoin d'afficher publiquement ma métamorphose après tout. Mais les choses ne furent pas si faciles... Et j'avais bien malgré moi été affecté par les propos de la sirène. Non pas car ils me réduisaient au pauvre rang de banale prostituée, mais plutôt car Maena en disait long sur sa pensée profonde au sujet de Kamui : il le fit tomber au simple rang de mécréant avide de chair n'hésitant pas à s'adonner aux plaisirs du corps sans scrupules sur une pauvre corniche. Un vulgaire être humain imparfait, tel était la réduction intolérable que cette maudite Sirène venait de commettre. Maena avait fait un pas de plus dans le domaine de ce que je ne pouvais pardonner, et à mon sens, cette faute était la plus grave. Nul n'avait le droit de considérer l'Ange comme un vulgaire humain perfide. Nul n'avait le droit de descendre Kamui de son piédestal divin.
Il devait être puni, châtié et trainé dans la boue pour cet affront. Et je me devais de le faire. Mais finalement je ne le fis pas. Car, aussi étrange que cela ait pu me paraître à cet instant, ce ne fut pas mon poing qui vint s'écraser contre ce visage déjà meurtri par les cicatrices, mais celui du Prince lui-même. Cette réaction m'avait alors figé sur place. L'air pantois, je fixais alors le Prince à la robe blanche. Son visage angélique était désormais teinté par la colère, ses yeux d'azur avaient pris une lueur ardente... J'eus alors cette étrange sensation de ne plus reconnaitre l'élu que j'avais toujours estimé et avec qui j'avais passé mes nombreux jours en ces lieux. Cette haine n'était pas le propre de Kamui. Je n'avais jamais aperçu telle violence entre ses mains. Et tout ceci me perturbait. Évidemment, j'étais touché par sa réaction et ses mots. Me défendre de la sorte était évidemment plaisant à entendre, car cela signifiait que Kamui avait une bonne estime de moi d'une certaine façon. Mais d'autre part, mon cœur n'appréciait pas de voir le Prince s'en réduire à pareille réaction. Il représentait ce que l'humanité avait à offrir de meilleur à mes yeux, et succomber à la violence était propre aux misérables dans mon genre. Je te remercie de cette part de ton cœur que tu m'offres Kamui mais...Je ne peux te laisser te rabaisser à ça. Ceci n'est pas du domaine des Rois ni des Princes. La besogne revenait aux chevaliers.
Alors même que Maena mordait poussière, se remettant tant bien que mal de ce direct du droit bien placé au creux de sa mâchoire, l'élu primordial, dont le coeur battait si fort que je pouvais l'entendre, avait gardé son poing levé. Son regard menaçant ne perdant pas de sa vigueur, je me jetais alors sur Kamui, l'enveloppant de mes deux bras dénudés. Il me fallait l'arrêter. L'élu primordial ne pouvait pas se rabaisser à cela. Il ne pouvait pas commettre ce pêché capital, car tout ceci finirait comme Adam et Eve. Je me refusais d'accepter la réalité d'un Eden interdit. Tu ne pouvais devenir un banal humain mérpisable Kamui. Tu te devais de rester un véritable enfant de Dieu. Ma Divinité. L'astre de mes jours... Ne tombe pas dans le monde de la Nuit, il est trop exigent pour un coeur aussi pur que le tien. Laisse moi donc mourir en enfer afin de chasser ces démons qui te hantent. Car mon sacrifice ne serait que bien pâle à côté du tien.
Prince...Tu te devais de le rester.
''Kamui, Calme toi. Je t'en prie. Ressaisis toi, apaise ton cœur. Cet énergumène n'en vaut pas la peine. Tout ceci ne mérite pas que tu déverses autant de colère. Ne te fatigue plus. Ces insultes n'efleurent même pas mon égo. Tu es avec moi Kamui, et c'est tout ce qui compte. Nous n'avons pas de temps à perdre à nous battre avec les plus insolents de nos membres. Tu as une mission, tout comme moi. Ne gâchons pas cette chance...Pour un être aussi misérable. ''
Serrant alors mon étreinte, je souhaitais retrouver l'élu charmant qui illuminait mon destin. En ma présence, jamais plus il n'aura à devoir succomber à pareille chose. Il n'en vallait pas la peine, et plus que tout...Je ne méritais pas d'être considéré avec autant d'estime. Je n'étais rien à ses côtés, je n'étais qu'un vulgaire pion. Alors jamais je ne pourrais tolérer que le Sauveur ne puisse se considérer comme mon égal. Si un être allait devoir se charger des mécréants, ce ne serait certainement pas ce corps frêle que je tenais dans mes bras, mais bel et bien mes mains déjà moultes fois salies par le passé. Mon âme impure avait le droit de jouer les bourreaux. Depuis les flammes ardentes de cet enfer sombre qui m'était destiné, je souhaitais continuer à t'observer au fin fond de ce paradis baignant dans la lumière. Relâchant mon emprise et voyant que Maena s'était remis de son coup, je m'adressais alors à Kamui sur un ton beaucoup des plus sérieux.
''Kamui. Je ne te le dirais pas deux fois. De telles broutilles n'est pas du domaine de notre leader. Tu ne dois plus jamais te rabaisser à de telles bassesses. Quitte cette corniche sur le champ, et retrouve moi au dortoir dans une demi-heure. Il y a un point sur lequel j'aimerais que l'on discute. Mais pour l'heure, ne restes pas ici. J'ai un vieux compte à régler avec la personne qui se tient devant-nous, et je refuse que tu aies à supporter une nouvelle fois cette douloureuse idée de me voir maltraiter tes élus. Parfois la violence est nécessaire, mais elle ne devrait jamais être aperçues par des yeux innocents. Ne perds plus de temps. File !''
Je remarquai alors que Maena n'avait pas cessé de me fixer depuis qu'il avait retrouvé ces esprits. Il avait désormais deviné qui se cachait derrière ces cheveux noirs et longs. En voulant me défendre, Kamui avait dévoilé ma véritable identité. Les choses se devaient de reprendre leur cours normal. Serrant le poing, j'attendais que l'élu primordial s’exécute afin de pouvoir faire subir mon courroux à cette exécrable créature pondue par la Terre. Tu allais me le payer Maena. Once and for all.
''Pas d'arme, pas de pouvoir. Juste toi et moi et nos corps pour seul moyen de défense. Que nous soyons des femmes ou non ne m’empêchera pas de te faire regretter tes paroles nauséabondes. Amène toi, Maena !!''
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Sujet: Re: Petite fille perdue [Alvaro - Maena - Libre][Event S] Mer 7 Déc - 22:51
Assume, si t'es un homme.
It's Peanut Butter Jelly Time, Peanut Butter Jelly Time. Bon, ok. Kamui est avec une gonzesse, c't'il pas merveilleux. Lui et sa pitite tête de soumis, comme c'est chouuu. Je fonds. On dirait un acteur de... Mais si, là, c'quoi déjà? Le truc nippon, j'crois, avec des gays et tout... Ah ouais, yaoi! Ouais, ben on dirait un acteur de yaoi. Violé. Et tout, ouaiiiis. Et ben non, t'as vu. Il a des couilles et il assume à fond. Il se tape des connasses à gros nibards, eh oui. Non mais progrès d'la science, là, sans déconner! Puis non, mieux! Attends, mieux encore là. Kamui choisit le lieu et l'heure de ses relations. Sans rire. Cette pouffiasse va pas s'pointer comme une fleur n'importe quand, et franch'ment faut avoir l'idée de la foutre sur le balcon. Kamui, Kamui mon chou. Il grandit, ça m'émeut, là, sérieux. Ca pousse trop vite, les gosses... Limite les larmes aux yeux, là. Non mais j'déconne pas, regardez-moi c'petit choupinet en belle robe de princesse. À peine sorti d'ses couches qu'il range sa queue sous un million de jupons. Ouais d'ailleurs d'où tu sors ça, toi? Non sérieux, c'pas discret, quelqu'un l'aurait forcément vu. Mise à part la grognasse, là. Pauvre choupette, elle aussi elle a pas d'chance. J'suis sûr qu'elle est payée pour être là. Attends, j'suis sûr qu'elle a plus de testostérone que lui. C'pas bien difficile tu m'diras. Ouais mais bon, c'est la classe d'avoir accès au dossier top-secret de celui qu'est censé t'imposer l'respect. Trop joussif, quoi.
J'ai une connerie d'musique dans la tête, putain j'y crois pas. En plus c'est d'la merde, c'ets la même chose en boucle. La piste elle doit faire une minute à tout casser, et elle passe en boucle pendant des heeeeeures. Loose je sais. Mais c'trop handicapant, là. Rapport de force de merde... C'est limite si j'commence pas à trémousser mon joli p'tit cul de pétasse tellement j'suis en transe. Non mais sérieux, j'l'entends comme si j'étais à côté, j'ai la haine quoi. Surtout que les autres ils entendent que dalle, eux, rien à foutre. J'te garantie qu'ces fourbes ils ont monté un coup de pute pour m'handicaper au maximum. Ce s'rait trop leur style à ces vicelards. Va-y qu'ça te pourrit par derrière. Aucune couille sans décon/Hé! J'rêve ou... Non. Naaaaaaan, pas possible. J'veux... Nan. Nan nan nan nan. Kamui, son décoletté. Il est vide, n'est-ce pas? Il est vide, hein? Oh putain c'malsaiiiin... Non, lui aussi c'est une gonzesse? Attends... Attends bordel! Il a muté en grognasse lui aussi j'y crois pas! Oh l'délire quoi, c'pas possible! Attends! Attends. Ca veut dire qu'on a tous muté en fille, du coup. Non parce que si c'est pas un coup d'Kamui, 'fin j'veux dire c'est qui qui peut toucher aux couilles de Kamui genre l'Elu surpuissant et tout sans qu'il s'en rende compte? ... Tout l'monde, ouais d'accord - oh et puis merde, son efficacité est encore relative, je sais. Il sert à rien, c'est vrai en plus. À part tempérer tout l'monde, ouaiiiis. Non puis une fois endormi il est à la merci d'à peu près n'importe qui, même les pédoph/nan, nanananananan. Nan. Oublies ça, Maena. N'y penses plus. Oublies. C'est mieux. Peanut Butter Jelly Time! Peanut Butter, Jel... Dégaaaaaaage... Raaaah... Peanut Butter mais fous l'camp bordel de t//! Whoa! Hé! C'est qui l'connard qui m'owoaïe! Hé, ça fait mal ton truc, là! Mon cul, putain! Ma mâchoire aussi remarque. Qu'est s'il s'est passé, j'ai rien compris! Hein?! J'rêve ou... Kamui vient de me foutre un pain dans la gueule? T'es sérieux? Putain, elle a d'la force la choupette. Nooon... Putain j'hallucine. J'suis tombé au sol, frappé par Kamui. J'ai cash intérêt à m'planquer, maint'nant. Non mais sans rire, c'est bon, c'est qu'une grognasse parmi tant d'autres, t'as pas à t'inquièter. Bon, ouais, j'veux bien t'accorder qu'tu dois pas t'en enfiler tous les jours, mais bon. T'es Elu Primordial, j'sais pas, ça attire pas les donzelles, le pouvoir, généralement? Oh oui vas-y Kamui chérie, fais ta tête de méchante, oui. C'bien, ça, oh oui la vilaine. Crache-moi à la gueule, aller. Haha! Terrifiant! J'te jure, j'ai honte d'être en talons, là... Traîte pas Alvaro de pute, non mais sérieux j'vais rien y faire à ton Alvaro d'mes de... Euh... Attends. J'bien entendu? Alvaro? T'es sérieux? Alvaro? Nooon, c't'une blague. Sortez les caméras, vieux, j'vous ai grillé. C'est quoi c'bordel, sans rire? Alvaro? Cette pouffiasse? Alvaro, quoi. Alvaro. Non, j'suis con là. Alvaro. Ben putain. Y'en a qui s'ront jamais gâtés par la nature, ça... Autant Kamui peut dégager une certaine élégance, quoique franch'ment relative, avec sa robe, autant l'autre enfoiré transformé en harpie il ressemble toujours à rien. Non mais sans aucune plaisanterie. De manière tout à fait objective, hein, ok? Est-ce qu'il est classe? Est-c'qu'il a une seule once de grâce? Non mais moi c'est sorti du contexte! On m'a sappé comme une salope, j'assume, écoute, j'vais pas jouer à l'anarchiste rebelle et désinvolte sur les bords. J'retrouv'rai bien mes couilles de toutes façons. Enfin on est pas là pour parler de mes couilles. Plutôt de celles de notre cher ami l'astrologue. Regarde-moi cette pute, vraiment. Ah non pardon, pas pute sinon j'me fais taper dans l'masque par Sainte Kamuinette. Disons... Bwarf, amante des orchidées. Ouais, c'poétique, ça. C'mignon tout plein. 'Fin bref c'te catin là, eh ben t'as beau la r'garder, y'a rien d'séduisant en elle. Ni même à l'extérieur d'ailleurs. Ouais d'accord j'arrête. Putain, elle m'a pas loupé l'autre blondasse, là. En fait, avec la gueule fardée comme ça, ça le fait ressembler à un bélouga fraichement pomponné, c'marrant. Ou non, plutôt un pingouin en chaleur, je sais pas. J'hésite. J'devrai p't'être d'mander conseil à l'autre pétasse jardinière, j'sais pas?! Peuh. Bande de chiennes. Oh oui, prends-moi dans tes bras mon amour! Je suis là, Kamuinette, n'aies pas peur de l'horrible sorcière Maena! Oh, merci Alvanichou, j'ai eu si peur que tu ne puisse plus me défendre et utiliser tout notre matériel médical sur moi pour panser mes écorchures bénines! Penses-tu, pauvre garce! J'y crois pas. Un câlin, genre, maint'nant. HELLOOOOOOOW?! J'suis làààààà! Non mais putain d'merde là! Hé! Putain, laisse tomber, j'les ai perdu, là. J'te jure, c'trop dur c'te vie... Non, j'reste sur mes ch'veux. Sérieux. Quand j'regarde avec l'oeil gauche, c'est tout bizarre, et avec l'oeil droit c'normal. C'con comme truc. Même les couleurs elles sont pas normales. J'demanderai bien à ces couillasses si y'a une différence notable entre les deux vu d'l'extérieur, mais faut croire que comploter contre cette putain de Maena c'est plus important. T'sais quoi, j'vais pas m'plaindre. J'en ai plein les couilles de leur attitude. C'trop bas. Ah ouais et non. Pas les couilles. Les ovaires. J'en ai plein les ovaires. Teuh, c'trop sordide comme image!
Non mais c'est frustrant là, bordel. Fous l'camp, lâche-moiiii. Ca donne envie d'danser en plus ton truc là. C'pas fair-play, enfin. Puis même, autant ça peut être rigolo, ouais, hahaha, autant là c'pas l'moment j'suis désolé. Mais bordel de chié ferme ta putain d'gueule! Peanut Butter Jelly! En plus ça s'la joue breakdance, t'sais quoi. Mais enfin, arrêtez cette torture, j'en peux pluuuus... Ah putain. J'en ai marre. Que ça s'finisse, vite. Arrête de jouer avec tes ch'veux, abruti, non mais j'te jure! Aller, relève-toi. C'bon, t'as essuyé des coups plus farouches que ça, quoi. Bon. Toujours enchevêtrés l'un dans l'autre, c'est super génial. Aller, bande de cloportes, j'pas qu'ça à foutre moi. Puis j'reste pas sur une prune lancée j'sais pas pourquoi, c'pas mon genre. Donc... Ah, ben enfin. Ouais, c'est ça Kamuichoupette, casse-toi avant que l'grand méchant Maena ne te rattrape et n't'en colle une pour de vrai. La hiérarchie mes ovaires, j'te dis qu'il va pas durer des heures l'débat. Casse-toi, aller. Oh, la dame aux orchidées est fâchée? Navré, vraiment. Alors t'attends quoi? Tu veux t'battre? Oh. Faut croire que oui. Une lutte acharnée menée par deux donzelles, ça va être comique. Surtout que bon. Sans vouloir paraître égocentrique, loin d'moi l'idée, il a aucune chance. Debout, j'fais deux mètres et plus de haut. Il a perdu tout son muscle, et moi j'ai tout gardé. Absolument tout. J'le vois qui peine à garder l'équilibre. J'veux bien croire que j'ai pas la meilleure stabilité du monde aujourd'hui, mais franchement j'envoie à côté de lui. Il ne va vraiment pas être une menace. Vraiment, vraiment pas. Regarde mon sourire, Alvarochou. Regarde-moi ça. J'espère que tu es conscient que tu es à ma merci. J'espère de tout coeur. Pour ton bien et celui de ton petit protégé. Hé, tu veux pas couper l'son? Mais non, j'dois tenir dix heures! Hein? Dix heures avec ça dans les oreilles? Non mais t'as fumé, c'pas possible! Hé mais... Nan! Laisse! J'suis à une heure et d'mi passée, là! Aller, non, arrête! T'as cru qu't'étais tout seul, toi, ça va pas?! T'attends qu'on t'achète le casque avant d'faire n'importe quoi! Egoïste! Arrête! Une heure quarante, là, une heure quarante! M'en fout!
Et ouais, fais pas attention à mon joli déhanché. C'est juste que j'ai une chanson stupide dans la tête. C'est rien.
''Pas d'arme, pas de pouvoir. Juste toi et moi et nos corps pour seul moyen de défense. Que nous soyons des femmes ou non ne m’empêchera pas de te faire regretter tes paroles nauséabondes. Amène toi, Maena !!'' - Uh? D'accord.
C'est demandé si gentiment, après tout. Je vais chercher son poignet, comme ça. J'ai pas à surveiller mes manières. Et quand bien même j'devrai, j'en ai pas, d'manières. Alors je lui chope le bras, le tire vers moi, le retourne face à le choupinette blonde d'en face et lui tord le membre comme il faut. Gênant, n'est-il pas? Je sais, je sais. En plus, c'est face à Maena. Deux fois plus honteux. Oh, chacun son tour, non? Maintenant, les petites choses vénénifères dans ton genre, j'les mange. Hé, Alvarochou. J'te fais pas trop mal, j'espère. Ce s'rait triste de t'achever dès la première prise. Aller, ma belle pépinièriste, tu n'vas pas t'avouer vaincue pour si peu, si?! Ah dégage. J'sais même pas pourquoi j'perds mon temps avec tes conneries. Ma semelle compensée, la plus large, se colle à son dos et le projette en avant. La-men-table. Enfin. Chérie n'est toujours pas partie. C'pas bien d'ignorer les conseils de sa pétasse, tu sais. Oh puis qu'est-c'que j'm'emmerde avec ça, moi?
- Tu n'devrais pas rester ici, tu sais. 'Fin j'vois même pas c'que j'fous là, j'ai pas à m'battre contre des femmelettes. Non sans un regard très discret filtré en direction de notre chère amie tâteuse d'orchidée, cela va d'soi. Non, y'a plus intéressant. C'est qui, l'auteur de cette farce? Quelqu'un du clan? Belzeneff? Et ça va durer combien d'temps?
J'ai plus rien à leur dire après ça. Et si l'autre se sent d'humeur à taper, eh ben ma foi, j'le tue, et j'me casse. Yeah. Non mais je rêve! Quoi?! C'est quoi cette merde?! Cinquante heure à tenir, Dymas, j'te jure! Cinquante! Non mais t'es complètement frappé toi ça va pas?! Mais non, AÏE! Dymas, arrête, arrête! Il est pas trop mignon?! Un chat qui chie un arc-en-ciel?! Tu t'payes ma gueule?! Mais Dymaaaaas! Vos-gueules, et arrêtez avec votre musique de merde, sérieux. Sont fous, ses amis, à celui qui dort.
Spoiler:
Et navré du délire, hein ♫
Kamui
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Messages : 967 Date d'inscription : 04/12/2010 Localisation : Quelque part près de mon Père Humeur : Nostalgique
Sujet: Re: Petite fille perdue [Alvaro - Maena - Libre][Event S] Dim 15 Jan - 22:58
Incompréhension. Incohérence. Divergences. Tant de choses peuvent se recroiser. Tant de termes qui n'ont pour finalité que de nous laisser entendre que les choses ne sont pas au clair. Quelque chose ne suit pas son cours. Les pensées se rencontrent sans s'entendre. Les palabres mêlées perdent le souffle de la cognition une fois qu'elles ont effleuré l'oreille de leur destinataire. Quelle que soit la façon dont nous communiquons, le risque d'être mal interprété ou pire encore, mal compris n'est jamais nul. Car l'Homme est une créature à l'idiotie sans pareille. Quiconque prononcera ces mots, vous finirez nécessairement par les interpréter dans le sens qui vous convient le plus. Prenant pour acquis la mauvaise foi ou la sincérité de l'autre, n'arrive-t-il pas la majeure partie du temps que nos agissements ne reçoivent pas les grâces escomptées ? Les autres ne nous permettent finalement que d'exprimer le reflet de ce que nous considérons être. Agir pour mieux exister. S'emporter en prenant de l'ironie sur un compliment. Tant de situations burlesques qui n'ont finalement aucun sens. Les quiproquos sont l'étalon de la mésentente.
Mais lorsque l'on est mal compris. Quelles solutions s'offrent à nous ?
Alors quoi ? Ne dit-on pas que les apparences sont trompeuses ? La jointure de mes doigts blanchis suite à l'impact et à la rudesse par laquelle je serrai le poing, le souffle haché par la colère, j'observais d'un regard noir l'être abject affalé au sol. Mordre la poussière. Voilà tout ce qu'il méritait. Personne ne pouvait s'octroyer le droit de se jouer d'autrui. Aussi détraqué soit l'être infâme qui le fait. L'envie de lui asséner une morale bien sentie me brûlait les lèvres. Inspirant profondément...
Ce fut le contact de deux bras m'étreignant avec ferveur qui me firent décrocher mon regard de l'acariâtre félonie essuyant le marbre de la corniche. Des mèches d'ébènes vinrent parsemer leur douce saveur sous mon nez, une chaleur rassurante épousant mon corps en une caresse que j'aurai du penser rassurante.
Pourquoi ? Pourquoi réagis-tu ainsi Alvaro ? Estimes-tu donc si peu ta personne pour te jeter ainsi sur ton supérieur qui s'efforce à faire respecter l'ordre prédisposé de cette Forteresse ? Toi dont le son de la voix avait souvent su consoler mes peines, le ton doux que tu vins employer à cet instant là me sembla aussi tranchant que le fil de ta fidèle lame. Comment toi, le fier, le solitaire, comment pouvais-tu ainsi t'exposer à tous ? Écoutant cette tirade, une pointe de rancœur au fond de l'âme, ma haine s'apaisa au contact de tant de bons sentiments. Quelle est donc cette réaction ? Bassesses. L'Élu à qui j'ai accordé ma confiance n'est pas ainsi. Devenir une femme aurait-il été un événement trop insupportable pour ta simple raison ?
Pour qui se prenait-il ?
Et son ton se raffermit au même rythme que ses bras embrassèrent mon corps. Laissant retomber mon bras le long de mon corps, je sentis toute once de sentiment s'échapper de mon être.
Il me repoussa alors comme un preux chevalier le ferait avec sa belle, me poussant avec délicatesse vers les portes vitrées menant au dédale des couloirs de notre maisonnée.
Filer ?
N'esquissant pas un geste, les yeux rivés sur le vide, je ne pris même pas la peine d'écouter les paroles que ces deux êtres juvéniles se crachaient à la figure.
M'en aller ? Comment osais-tu agir ainsi avec moi ? Aurais-tu cru une seule seconde que dans cette condition de femme, je n'étais plus l'égal de l'homme que tu as toujours connu ?
Haine. Rage. Colère.
Déception.
Dans un mouvement svelte, la plante de mon pied, glacée par le marbre se souleva. Un pas. Deux.
Et un claquement sec.
Quel qu'ai été le contenu de leur conversation, je m'en moquais. La gifle que je venais d'octroyer à l'Élu marionnettiste n'était qu'une bien mince peine face à l'affront qu'il venait de me faire subir. Ne laissant pas cette maudite sirène en reste, dans un mouvement lent et calculé, mon bras se leva, main tendue vers cette harpie dont je ne laissais pas le perfide venin franchir ses lèvres. D'une pensée furieuse et acerbe, j'enclenchais mon don sur l'encéphale putréfié de cette sorcière tirée d'un mauvais conte contemporain. Ressentais-tu cette vive douleur de sentir sa boîte crânienne se serrer sans pouvoir agir. Subis donc le vil calvaire que tu as si souvent fait subir à d'autres.
- Ne dis pas un mot. Prononçai-je à cette diablesse d'un ton altéré par la rancœur.
Tournant un regard tempétueux sur l'améthyste, l'azur glacé rendu pourfendeur. Du bout des lèvres je crachais.
- N'as-tu aucun orgueil ?
La main toujours tendue vers Maena, j'amplifiais inconsciemment le poids de sa douleur sous le coup de l'irritation. Reprenant d'une voix moribonde, je susurrais, un sourire faux aux lèvres.
- Alvaro Matthew Crescent. As-tu cru que notre amitié pouvais te permettre d'outrepasser tes fonctions ? Jamais oserai-je cracher sur ces liens qui nous unissent. Mais d'aventure, n'ose plus jamais aller contre mes agissements. Mon sourire s'étira, sali d'une pointe de haine qui d'ordinaire était accordée à une toute autre personne. Je suis ton supérieur. Et bien qu'en ces lieux, une robe soit l'accoutrement qu'il m'ait été donné de revêtir, je n'en reste pas moins celui qui pourrait faire de ta vie un Enfer.
Mélancolie. Douleur. Parti d'une si bonne intention, je n'avais finalement interprété tout ceci que par le côté le plus abjecte qui m'était offert. Toi aussi, comptais-tu briser mes ailes ? L'horreur qui m'enchaînait déjà à Alea Jacta Est et à l'ignominieuse personne qu'était Astaroth n'étaient à cet instant là que pour me rappeler que tout attachement était futile.
Être l'innocence de Layca ne faisait pas pour autant de moi un être candide. Ce n'était pas le hasard qui m'avait mené à diriger les troupes de Père.
Plongeant un regard acide dans ces iris à l'essence de violine, je soufflais.
- N'oublie jamais les règles du jeu.
Sans lui accorder une seconde de plus, mon visage se tourna d'un mouvement dans la direction où était tendue ma main. Resserrant mes doigts et laissant tomber mon bras le long de mon corps, je laissais échapper.
- Tu t'es accordé bien trop de droits en ces lieux. N'aies pas l'audace de croire qu'un faciès d'Ange ne peut pas cacher de l'acier. Veille toi aussi désormais à ne plus franchir le seuil de ma tolérance. Tu es peut-être Elu, mais je suis encore capable de te traîner à la fontaine des fées sans même que tu n'aies le temps de prononcer le moindre mot.
Tournant les talons vers cette baie vitrée séparant le monde extérieur du sein de mon antre éternelle, je m'arrêtais au seuil. Gardant le dos tourné, je lançais d'une voix placide.
- Veuillez ainsi excuser le dérangement occasionné.
Sans demander mon reste je quittais la scène de cette débâcle. Avais-je bien fait ? Je m'en moquais. Ces deux âmes capricieuses avaient bien besoin d'être remises en place. L'avenir leur appartenait désormais.
Car d'une simple bise gracile peut s'engendrer un terrible ouragan... Il ne faut jamais douter du poids de ses mots.
Alvaro
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Messages : 493 Date d'inscription : 05/12/2010 Localisation : Je n'ai pas besoin que tu me recherches, ta présence m'est inutile. Humeur : ERROR
Sujet: Re: Petite fille perdue [Alvaro - Maena - Libre][Event S] Lun 23 Jan - 3:17
Faiblesse. Voilà le seul mot capable de tout résumer. J'avais gardé l'esprit, mais j'avais perdu la force. Et d'un simple faux mouvement, Maena en avait profiter pour se jouer de moi en m'immobilisant. Comment pouvait-il avoir gardé autant de puissance en subissant la même malédiction ? N'étions-nous donc pas sur la même échelle ? Réduit à néant, la sirène de la mort finit par me lâcher, me faisant bien comprendre que je n'étais pas en mesure de rivaliser aussi douloureux cela soit-il pour mon orgueil et mon amour propre. Je n'étais plus rien désormais... Juste un corps frêle exposé au danger et incapable de réagir. Un pareil écart entre ma volonté et mes capacités me mettait hors de moi. Je me relevais, motivé par la rage. Il allait le regretter. Il finirait au sol, accablé de coups, jusqu'à ce que sa bouche putride finisse par demander clémence. Je serrais mon poing d'une telle force que la douleur commençait peu à peu à le mordre.
Mais la violence fut toute autre. La véritable victime ne fut pas celle qui aurait dû l'être. Pris de cours par les événements, ma joue fut brûlée à vif par la honte et l’humiliation. Violente incompréhension. Bafoué au nom d'un orgueil présumé absent ? Trainé dans la boue pour une erreur de jugement ? Était-ce là le jugement qu'on m'avait réservé ? Alors que je défendais notre cause, les dieux t'obligèrent à ne me donner qu'une pathétique gifle en retour ? De quel droit pouvait-on bafouer mes actes de la sorte ? Tout ceci était intolérable. Mon esprit s'était alors perdu dans une nébuleuse de haine et de violence. Alors que je restais agenouillé au sol, ma main frottant la peau teintée par le feu d'une paume sacrée. Une marque indélébile avait fendu mon cœur.
De l'amitié ? Aucun orgeuil ?Ma raison se perdit encore plus dans ce chaos indomptable. Le cœur vibrant face aux vibrations de ma colère et de ma haine. Je n'en voulais pas de cette amitié. Je ne faisais pas ceci pour que mes actes soient jugés en tant qu'affront à cette stupide amitié. Tout ceci était si injuste. Mais cela était finalement si ironique et si proche de tout ce qui pouvait bien fonder ce monde hystérique. La justice n'existait pas ici. Jamais elle ne pourrait. Pantins des dieux, nous sommes donc voués à être enchainés et rabaissés jusqu'à la fin de nos jours. Mais de quel droit osiez-vous crucifier Alvaro Crescent de la sorte ?!
Hors de moi, grattant le sol et brisant un à un ces ongles offerts par Belzeneff, je voyais Kamui s'en aller. Partir comme une fleur après m'avoir laissé une telle trace. Ceci n'eut d'autre effet que d'amplifier cette haine qui me rongeait. Brûlure insupportable. Comment avais-tu osé me faire ça Kamui... ? Me relevant peu à peu de cette terre froide qui salissait ma robe, j'étais telle une bête assoiffée de sang, maintenue par ces fers indestructibles qui me retenaient dans cet enfer pour l’éternité. Agrippant ma robe au creux de mes poings, je tirai les coutures avec force et volonté, déchirant ainsi peu à peu les pans de cette ignoble étoffe pourpre. La raison m'avait quitté, ne laissant plus que ce monstre s'abreuvant de frustration et de haine. Voilà où me tourner le dos avait amené Kamui... Les dieux avaient réveillé ce potentiel obscur qui jamais n'avait su me quitter. M'avançant vers la porte qui séparait la corniche du reste de la forteresse, je fixais continuellement les ornements divins décorant le pourtour de cette œuvre bâtie par la Layca. La haine m'avait poussé à la destruction.
''Je vous hais. Je vous hais... Je vous HAIS ! TOUS ! TOUS AUTANT QUE VOUS ÊTES ! Crevez...Crevez tous un par un et dans la souffrance et la peur.''
Ma robe quasiment arrachée se retrouvait alors en lambeaux tandis que j'armais mes bras fragiles de pierres prêtes à détruire tout ce qui me rappelait la douleur de ces chaînes. Frappant la vitre décorée de plein fouet, j'exaltais en voyant le verre s'étaler sur le sol dans un vrombissement fracassant. Doux son de la destruction. Offre moi ton pouvoir...Offre moi la clé de ma liberté. Je détruirais tout. Car les dieux eux-mêmes m'avaient déclarés la guerre.
Frappant ce qui se trouvait sur mon passage, ma danse macabre n'avait aucune finalité. La logique aurait voulu que je m'attaque à Maena, que je considérais dés lors comme mon ennemi. Mais je ne fis que l'ignorer. La blessure que m'avait infligée Kamui était bien trop importante pour me soucier de cloportes inopportuns. Je voulais me venger de cette mascarade. Je voulais comprendre...
Pourquoi Kamui... Pourquoi refusais tu toujours de me comprendre ? Pourquoi ne pouvais-tu donc pas lire en moi ? Pourquoi préférer me meurtir ?
''Tout n'est qu'un maudit mensonge. Tout ici n'est qu'un vaste tissu de conneries. Je brûlerais tout. Chaque pierre une par une. Je ferais se consumer chaque âme osant respirer. Un jour...Vous verrez. Préparez-vous misérables...''
Cette voix semblant provenir des enfers n'était autre que mon expression la plus négative. Elle représentait à elle-seule toute la souffrance qui avait pu parcourir ma vie terrienne et ma seconde chance. Souffrance recyclée en désir de vengeance. Frustration transformée en violence. Tristesse devenue colère. J'étais incontrôlable et incontrôlé. Mais sous cette forme, mes limites furent, heureusement peut-être, vite atteintes.
Mon corps fragile et encore inadapté a ces brusques changements avait finit par s'écrouler par terre. Visage meurtri par la poussière et le dégoût, j'avais été forcé d'ouvrir à nouveau mes bras à la raison. A quoi avais-je donc pensé.. ? Cette robe déchirée vint faire naitre en moi un puissant sentiment de honte. Qu'avais-je donc gagné à m'abandonner à la haine à cause d'un amour incompris ? Ce risque si naïf et facile de sombrer dans l'obscurité convenue ne pouvait faire partie de mes options. Car tout ceci ne m’amènerait que davantage de malheurs. Le problème ne pouvait être résolu par la force. Car cette force... ne m'appartiendrais jamais. Il fallait voir le problème différent. Sous...Un autre angle. Kamui ne m'aurait jamais giflé sans une quelconque valable. Ainsi...C'est que j'avais été en tort. Et cette violence n'avait fait que confirmer ce délit que j'avais commis. Il me fallait réprimer tout ceci. Jamais je ne pourrais accéder à la lumière en succombant à aux ténèbres. Jamais je ne devais perdre raison. Car la violence ne pouvait vaincre l'acier qui brûlait mes poignets jour après jour. Le seul moyen de contenir cette douleur et d'espérer la vaincre un jour... Appartenait au domaine de la raison, du recul et de la connaissance. Et pour faire ceci...Il me fallait lui faire confiance. Il me fallait le comprendre et le connaître. Kamui...Qu'avait-il voulu dire avec tout ceci ?
Reprenant mon calme, la respiration encore haletante, je me remémorais alors les paroles de l'élu primordial. Un mot après l'autre, je me rendais alors compte qu'une telle réaction de sa part ne pouvait en découler que d'un acte maladroit. Mes mots avaient sans doute été mal employés. Mes actes avaient sans doutes été des plus futiles et humiliants à son égard. Parfois l'enfant qui commet l'erreur avait besoin d'être corrigé. Et Kamui n'avait pu penser à meilleure correction que ce geste intense et fracassant. Tout ceci au final...N'avait été qu'une simple erreur de jugement.
Remarquant que j'avais laissé Maena sur la touche, je me rapprochais de lui. Il me fallait quitter cet endroit. Et je n'avais pas de temps à perdre avec des broutilles... Peu m'importait désormais nos conflits passés et ceux qui viendront de par le futur. Ma colère d'avant avait fait place désormais à une plage de questions et de doutes, et mon esprit n'eut de cesse de réfléchir sur mes agissements. Un tel désordre ne pouvait se reproduire. Plus jamais. Oubliant que j'avais déchiré mes vêtements, ne présentant désormais que l'image d'une garce s'ayant abandonnée à l'hystérie, je prenais la parole sur un ton déphasé.
''Écoute, je laisse tomber. Tout ceci n'en vaut pas la peine. Je n'ai aucune idée de ce qui a bien pu passer par la tête de Belzeneff et je n'ai aucune idée de comment nous sortir de ce pétrin. Le temps nous en dira plus sans doute...''
J'entamais alors ma marche. Où comptais-je aller ? Je ne savais guère. Que le vent m'emporte moi et mes infractions au règlement. Puisse-tu me ramener là ou l'Ange avait bien pu se poser après mon pitoyable échec. Goût de déception personelle, j'avais besoin de m'enfuir. De mettre au clair certaines choses. Alors que j'avais déjà fait quelques pas en direction de la porte qui me menerait loin de la corniche, ma voix morne s'élevait dans ce silence transperçant.
''Au fait...Jolie prise tout à l'heure... Il semblerait que mon jugement puisse s'être révélé trompeur à ton égard aussi. Seul l'avenir me le dira. Dans tous les cas je laisse de côté nos petits conflits. Il semblerait que l'agressivité ne mène nulle part...''
Sans transition je m'en allais. Fuyant comme un lâche noyé par la honte. Et puis une voix résonnait dans mon dos. La voix d'une sirène surgissant d'un passé baignant dans la violence m'interpellait dans ma marche vers l'abattoir.
Que me voulait-elle ?
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Sujet: Re: Petite fille perdue [Alvaro - Maena - Libre][Event S] Mar 24 Jan - 1:09
Des langues assassines.
Honnêtement, j'ai oublié.
J'suis au sol. Encore. J'ai plus aucun souvenir de ce qui vient de se passer. Du sang sur les doigts. La main dans les cheveux. Les yeux sur la main. La main couverte de mon sang. Du liquide dans lequel baigne mon encéphale. C'est ouvert. Encore. J'ai cogné...? J'essuie. Sur mes seins. Sur cette poitrine mensongère. C'est gras. C'est liquide, gluant. Ou pas. C'est rouge, rouge poisseux. C'est mon crâne. C'est moi. C'est répugnant. Sur mes lèvres. Sur mon nez. J'ai perdu le masque? J'ai cogné...? Essuie sur mes joues. Essuie. Etale. Fais quelque chose. Que ça parte. Que ça s'en aille. C'est répugnant. Te gratte pas. Gratte toi. C'est immonde. J'ai du sang sous les ongles. Longs. Les griffes. La main gauche qui sert de pilier. Le gantelet de feraille en guise d'appui principal. Plus tomber. Je suis tombé? J'en sais rien. Mais étale, j'me sens dégueulasse. Ca gratte. Ca gratte de partout. C'est laid. C'est atroce. J'dois vivre avec ça? C'est moi, ça. En fait. Non? Peut-être. C'est mon crâne. Et entre mes doigts, ce sont mes ch'veux. Dis-moi ce que je suis en train de faire. Dis-moi ce qu'il s'est passé. J'ai mal à la tête. Ca prend tout le frond et ça s'étale. Au final, j'ai du sang partout. Même sur les cuisses. Qu'est-ce que j'ai fait...? J'ai étalé? Le goût âpre, rouille, dans la bouche. Arrête de manger tes doigts. Lâche ça, lâche çaaaa, putain. Arrête de... C'est... C'est pas que du sang... tes mains. Regarde tes mains. Il manque des ongles. Il manque de la peau. Et il n'y a plus de cheveux. Recrache. Recrache ça. Immédiatement. Des voix. Des sons. Ca s'bouscule. La tête basse. Je mange mes cheveux. Je me bouffe la peau. Les ongles. Trichophagie, trichotillomanie et trichophagie. J'y crois pas. Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que ça m'... il y a... L'odeur. Non, pas le sang, pas le sang. Autre chose. Comme... Un parfum. Non. j'en sais rien. Alvaro et Kamui sont ici. Non. Il en manque un. Un s'éloigne. Le blond. Qu'est-ce que... Merde, j'me souviens plus de rien... J'ai mal à la tête putain. Qu'ça s'arrête, bordel, que ça finisse... Comme des... Des hurlements, des, rah, le cerveau qui s'comprime... Non. Non... Calme. Calme. Tout va bien. A comme Ananas. B comme Banane. C comme Cerise. D comme Donuts. E comme Eglantine. F comme Fruit. C'est bon. Ca va. Tout va bien, tu vois. J'm'appelle Maena. Maena Aiolia Méryl. C'est bon. D'accord. Maintenant, respire. Respire. Calmement. Trop rapide. Continue. Voilà. Comme ça. Mais arrête! Arrête! Arrête, tout va bien, aller, ça suffit...! Putain, y'en a marre à la fin! Déserre le poing. Calme toi de suite. Ravale tes sanglots, abruti. Calme toi. T'as rien à craindre. Alors arrête ça. Arrête toi. J'suis couvert de sang. C'est mon sang. On m'a fendu le crâne. Non, ça fait déjà un moment. C'est exactement le même endroit. Et j'me suis mangé les cheveux. L'épiderme. J'ai eu mal à m'en bouffer les ongles. J'ai tout avalé. J'me suis gratté. La nuque me brûle. Irrémédiablement. J'ai chaud. J'ai froid. J'en sais rien. J'suis perdu. Alvaro, c'est ça? Qu'est-ce que... Décharge. Ah... Putain, Al... Alvaro... Arrête ça... Arrête-toi, merde... Alv... Putain Alvaro ta gueule. Boucle-la, ferme-la. Ta gueule, pour de bon ferme-la et fous-moi la paix. Casse toi, putain casse toi! J'ai mal au crâne, t'as pas compris?! Arrête de hurler! Ta gueule! Ferme ta put... TA SALOPERIE DE... Gueule! Arrête! J'en peux plus, là, arrête! Calme toi, putain... Pfff... J'ai mal à la gorge bordel Alvar... Alvaro j't'en prie... j't'en prie, ça résonne horriblement... Alvaro, c'est immonde, s'il te plait... Calme t...!
Réinitialisation du système dans 5. 4. 3. 2. 1.
Et le verre s'effondre. Cascade transparente aux oreilles endolories. Victime de sa propre plaie. De son châtiment divin. Tel était le pouvoir des Supérieurs. Telle était la source du don maudit. Les larmes évaporées. Le sang sur la joue, joint par le mince filet qui s'évertue à perforer l'alliage coriace des noeuds formés par sa chevelure océanique. Le rouge, fissure entre le blanc neige du teint et le bleu électrique de ses prunelles assombries. Le sinistros lui montre l'image de cette furie incandescente, brillant de mille feux sous les éclats pervers du sable fondu. Soleil. Tournoie. Tourne, et tourne, et tourne. Vertige. Le dextre ne lui trompe pas les couleurs. Tout est normal. Lorsqu'à gauche sa robe de soirée est rouge sang, les lambeaux de droite prennent une teinte violacée prune. Et tournoie. Et tournoie. Tu es la ballerine de la boîte à musique étroite. Tu es pliée, et tu te déploies. Maintenant. Devant les yeux à la couleur insipide. Devant les globes qui ne savent sur quoi se poser. baisse-les. Ploies. Encore. Toujours. Reste là où tu es. Une odeur venue des Tréfonds, et il y pense, et il subit un haut-le-coeur violent. Tandis que tu tournoies. Qui tu virevoltes. Que tu danses, émue par tes pierres, tes rochets, tes débrits, ton marbre froid. Chaud. Qu'importe. Tu es envoûtée, envoûtante. Tu es éprise du cartilage sordide que tu fais craquer en t'entourtillant sur toi-même. Tu es en torsion. Tu craques, tu te repositionnes. Tu es modelabre et tu es sonore. Chacun de tes pas manque de grâce, pas d'asssurance. Tu écrases, tu broies, tu écartèles. Tu détruis et tu aimes ça. Au grand damn de tes spectateurs abasourdis. Malgré les suppliques des premiers rangs. De l'unique. Du témoin. Tu flanches mais tu te relèves. Tu ne faibliras jamais. Tu émouvoies et tu attristes. Tu fais peine à voir et tu deviens l'égérie du courage et de la témérité. Tu brises. Tu casses. Tu martèles, tu divagues. Tu te contentes d'atomiser ce qui peut l'être. Tu veux réduire à néant ce qui t'entoure. Tu veux que cela se sache, alors tu épargnes ses yeux imperturbables qui peinent parfois à rester ouverts. La créature de chair et de sang qui reste sur ton terrain de jeu. Sur ton champ de bataille. C'est la foi en l'horreur et en la rage qui t'habite. il n'est pas question ici de démon. C'est juste... de la peine. Du chagrin. Une pointe de remord, une once de culpabilité. C'est ta faute. Tout est ta faute. L'autre n'a fait que te révéler à ta haine. Tu étais déjà à fleur de peau, ça se sentait. Alors tu t'abandonnes en public à la plus passionnée des folies. À celle qui prend goût à la destruction. Celle qui épouse de ces cinq pinces crochues la pierre à l'état sauvage et qui décoche ses flèches empoisonnées sur toutes les cibles mouvantes environnantes. Tu es hanté. Tu es belle, comme danseuse. Macabre. Mais irrésistible. Sucrée. Délicieuse enfant aux joues carmines. Tu es vraie. Tu es toi. Dans toute ta splendeur. Et quelle splendeur en soi. Le visage rougi par l'émotion, l'accablante réalité du soi révélée. Un petit pas pour l'homme.
J'l'ai jamais vu comme ça. C'est effrayant, mais j'm'en fous. Il s'est arrêté de geindre, et putain ça fait du bien. j'tiens bien les maux de crâne. Habitude. J'ai mal partout ailleurs, mais ça va vite passer. Je chancelle dès que j'essaye de me relever, alors je reste accroupi. Là, c'est bien. J'attends. Il arrive vers moi. après un tel concerto, s'il essaye de m'engueuler, j'lui fait bouffer tous les morceaux de verres qu'il a produit à l'instant. Juré.
''Écoute, je laisse tomber. Tout ceci n'en vaut pas la peine. Je n'ai aucune idée de ce qui a bien pu passer par la tête de Belzeneff et je n'ai aucune idée de comment nous sortir de ce pétrin. Le temps nous en dira plus sans doute...''
Il est hystérique sous forme femelle. Hystérique. Qu'à c'la n'tienne. Belzeneff l'auteur de ce merdier. Comme ça m'étonne, tu vois. Pour le coup, c'est pas comme si c'était la découverte du siècle. M'enfin, il a bien joué son tour. Ca fout un chantier monstre et le foutoir est pas près de rester comme ça. C'est que l'début d'la journée, en prime. On est pas dans la merde. Y'a plus qu'à attendre. J'suis d'accord avec la demoiselle, pour le coup. Si c'est la volonté de ce chieur de première, y'a plus qu'à laisser le temps suivre son cours et voir comment la chose évolue. Si ça se trouve, ce soit ce sera fini. Si ça s'trouve c'est à vie. Aussi. j'ai un mal de ventre à en pondre un rhinocéros. Si ça s'trouve j'vais vraiment mettre bas un truc. Maintenant je peux, alors bon. Ah putain, non pas ça. Accoucher d'une saloperie d'bertiole de j'sais pas trop quoi, là... Ah, nan, pitié... Epargnez-moi cette horreur. Pense pas à ça, toi, c'est horrible. Chut. Ta gueule, ta gueule. Il fait demi tour et il s'en va. Il va chercher Kamui, c'est certain. Après la gifle qu'il lui a fout... Hé! Mais j'me souviens de c'te gifle! ... Ouais! Attends... Merde... Il aurait pas... Naaaaan. T'es sérieux? Utiliser son don sur moi? il aurait osé? Ouais, et puis qu... il le peut, au final. Qu'est-ce qui l'en empêche, c'ets vrai. Bon. On verra ça plus tard, j'ai ni la tête à ça ni la condition physique pour le péter la gueule. Ouais non parce que ça fait vraiment mal au ventre, cette histoire. Si je suis enceinte, je retrouve Belzeneff, je le tue, je le découpe en morceau, j'le fais bouffer à Kamui, je l'immôle, je le noie, et je le jette dans le gouffre sans fond. Bon plan, ça. En tout cas, Chérie brune s'en va. Adieu.
''Au fait...Jolie prise tout à l'heure... Il semblerait que mon jugement puisse s'être révélé trompeur à ton égard aussi. Seul l'avenir me le dira. Dans tous les cas je laisse de côté nos petits conflits. Il semblerait que l'agressivité ne mène nulle part...''
... UH?! De quoi?! J'ai bien entendu, là? Hein?! Non... Attends, c'pas vrai... Si? Noooooon, c'te blague. Un compliment? À moi? D'Alvaro? Non mais il est buzzé c'pas possible. Jolie prise, mais bien ûr jolie prise, mais euh. Non, quoi. Pas Alvaro. Du moins pas l'astrologue que j'connais. Un compliment. À moi, ben voyons on aura tout vu. N'empêche qu'il a bien philosophé le truc, quand même. 'Fin j'veux dire, ça va, c'est beau. L'agressivité ne mène nulle part. Ben putain, il s'rait temps qu'tu l'réalise, imbécile. Puis hé. Mon jugement corrompu à ton égard j'sais pas quoi, si c'est pas merveilleux. Alvaro, y'a des jours comme ça où je n'peux que t'aimer. Ben aujourd'hui, c'est un de ces jours-là. Il continue. Mais non. J'peux pas rester là-dessus. 'Fin. C'est peut-être gratuit comme gentillesse, mais c'en est. Quelque qoit le contexte. Alors bon. Ouais. j'peux pas l'laisser comme ça. Non. j'enfile le masque, tombé à proximité. On y est vraiment pas allé de main morte, en fait.
- ... Attends, Alvaro.
Aller. Aller. Un, deux, troiiiiiiiis! Ouais! Okay... Presque debout. Redresse le doooos... C'est bien, ouais. Voilà. C'est cool. Reste comme ça, ouh putain j'ai pas d'équilibre. Ouais mais tu parles avec des échasses pareilles, c'est limite si jai pas une vue panoramique de tout Alea Jacta Est à c'niveau-là. eux mètres, au moins, j'suis une géante, c'est fabuleux. Bon après c'est galère pour marcher. Surtout avec cette saloperie de mal de bide en pl... Attends. Attends j'y pense. ... Uh. Huhuhu. Nan c'est une blague. C'est une blagounette toute choupinet... C'était ça, le paquet sur le lit? Le truc, là, que j'arrivais pas à lire. Non. C't'une farce, une blague de mauvais goût... On parle de Belzeneff, làààààà... Putaiiiiiiin.... Ne me dis pas que j'ai ces conneries de règles ou ça va mal aller... On s'en fout, aller. Admettons, hein. Bon. Alvarochou. Choutte. Sérieux, là. Regarde-le dans les yeux. Bien.
- Alvaro, tu sais, les femmes se maquillent. Et y'a deux techniques. Les femmes se pincent les joues et font éclater les petites veines, tandis que les putains se fardent de rouge.
Un sourire qui vient illuminer mes joues à moi. Teintées de rouge, elles aussi. Ironie, j'te jure c'est vrai. J'essaye d'avancer vers lui. J'dis essayer, parce que bon. Ca ressemble plus à une séance de rééducation qu'à une réelle marche. Je tremble que ça en peut pl... Oulà. Oulà. Putain la main d'vant la bouche. Si je gerbe, j'suis pas fin. Sérieux. C'est ignoble. Et y parait qu'les grognasses vomissent quand elles sont enceintes. Putain pitié non. Raaaaaaah!
- Va... Putain. Va pas croire que j'te fais chier gratuitement, Alvaro. D'accord? Ouais, bon. Un temps. J'm'arrête. Je souffle. Ca va pas bien du tout, là. D'accord, c'parti. Prends ça comme un conseil. Tu vas aller le voir, je le sais. Ca se lit dans tes yeux. Alvaro, avec toute la sincérité du monde, dis-lui tout... Accouche pour de bon. Balances-lui tout c'que t'as sur le coeur, dans la tête. Ouvre-toi. D'autant plus maintenant. Ne lui cache rien... vraiment. Sois clair, ne tergiverse pas. Crache-lui ce que tu r'ssens. Exprime-toi, comme ça vient. Pas d'retenue. Pleure si y'a besoin, et t'énerve pas. Tu l'as compris, c'pas la solution. Pas pour ce que tu as à lui faire comprendre, en tous cas. Fais tomber l'masque. Brise ta carapace, et tu fendras au moins la sienne.
Crois pas que j'balance ça comme ça. C'est p't'être pas profond balancé comme ça, mais c'est c'que je pense et c'est ce que j'ferai à sa place. Vraiment. C'est un conseil, que j'lui donne. un conseil pour mieux s'entendre avec Kamui. J'aide les deux chiens que j'peux pas blairer, alors là tu vois j'me sens con. Mais en fait, j'me dis que c'est cool. J'sais pas s'il m'écoutera, je sais même pas s'il prête attention à c'que j'lui dis. Mais en tout cas, j'dis ça avec le coeur. À lui d'en faire l'usage qu'il veut, après tout, j'suis pas sa mitéra. J'suis à quelques mètres de lui. Limite plié en deux. C'est juste ignoble. J'vais aller me réfugier à l'infirmerie de suite après. J'fais toujours mon hémoragie, en plus. J'en ai marre, putain, marre. J'souris comme un con. J'rigole. J'vois pas c'qui a de drôle, hein. Mais j'rigole, et d'bon coeur. J'dois être content, j'sais pas. Ma foi.
- Et aussi... Change-toi. Comme ça, on dirait une actrice porno en manque d'héroïne. Prends pas ça pour toi, hein. J'arrête de rire, mais mon sourire est gravé sur ma gueule et décroche pas. J'suis content, ouais. Décharné. J'en ai pris plein la gueule, lui aussi. Mais l'orage est passé pour l'instant. Et moi j'suis content. Tu ressembles à rien, vieux. Sérieux.
Alvaro
Ψ Narcissique Impitoyable Ψ
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Sujet: Re: Petite fille perdue [Alvaro - Maena - Libre][Event S] Jeu 26 Jan - 19:48
- ... Attends, Alvaro.
Je ne savais pas réellement à quoi m'attendre de cet écho qui faisait vibrer le creux de mes oreilles. Qu'allait-il bien rajouter à tout cela ? Mes mots avaient été pour le moins inhabituels et je savais le reconnaître, mais au fond je ne m'attendais pas à ce que Maena puisse répondre sur le même ton. A dire vrai je me fichais pas mal de ce qu'il allait bien pouvoir trouver comme nouvelle provocation. Je n'avais qu'une chose en tête : Le retrouver. Ainsi, j'arrêtais ma marche, mais je ne jugeai guère utile de retourné mon corps endolori par les événements pour ne faire face qu'à de vulgaires sottises. J'écoutais néanmoins ce que la Sirène avait trouvé d'intelligent à me dire.
- Alvaro, tu sais, les femmes se maquillent. Et y'a deux techniques. Les femmes se pincent les joues et font éclater les petites veines, tandis que les putains se fardent de rouge.
Pourquoi diable Maena me parlait-il de maquillage féminin ? Avait-il perdu la tête ? Ou simplement se jouait-il de ma personne. Cette dernière option me semblait être la bonne. Décidément il ne changerait jamais de ton. Vulgaire, déphasé. Les sombres images composant les souvenirs que mon cerveau gardait de la Sirène vinrent me faire regretter ces paroles ma foi sympathiques à son égard. Tout laissait à croire qu'il ne les avait absolument pas méritée. Un sentiment de honte et de regret se faisait sentir au fond de moi. Cette transformation m'avait rendu bien naïf. Ne prenant pas la peine de répondre, je restais néanmoins à ma place, alerté par des bruits de pas pour le moins...aléatoires. S'avançait-il vers moi ? Je serrai le poing, près à réagir en cas d'alerte. Sa voix légèrement plus tendue que d'habitude vint à nouveau épouser mes tympans déjà lassés par la conversation.
- Va... Putain. Va pas croire que j'te fais chier gratuitement, Alvaro. D'accord? Ouais, bon. Prends ça comme un conseil. Tu vas aller le voir, je le sais. Ca se lit dans tes yeux. Alvaro, avec toute la sincérité du monde, dis-lui tout... Accouche pour de bon. Balances-lui tout c'que t'as sur le coeur, dans la tête. Ouvre-toi. D'autant plus maintenant. Ne lui cache rien... vraiment. Sois clair, ne tergiverse pas. Crache-lui ce que tu r'ssens. Exprime-toi, comme ça vient. Pas d'retenue. Pleure si y'a besoin, et t'énerve pas. Tu l'as compris, c'pas la solution. Pas pour ce que tu as à lui faire comprendre, en tous cas. Fais tomber l'masque. Brise ta carapace, et tu fendras au moins la sienne.
Petit à petit, je repassais la cassette dans mon lecteur cérébral. Essayant de décrypter, voire même de comprendre ce qui venait de percer le silence. Élément après élément, chaque syllabe dansant l'une après l'autre, je reconstituait ce paragraphe dans ma tête, pour en arriver à la conclusion que tout ceci semblait être à priori quelque chose de très inhabituel. Un commentaire dont la nature ne faisait pas partie de celles que j'avais l'habitude d'entendre. Ni agressif, ni débordant de niaiserie. Une neutralité pour le moins étonnante...et bienveillante...
...Un conseil ?
Pourquoi Maena, après tout ce que nous avions déjà pu vivre, et tout ce que j'ai pu lui faire enduré, s'était rabaissé à me donner pareille indication ? Qui plus est sur un sujet dont mon esprit était persuadé qu'il en ignorait l'existence. Alors comme ça...Il savait ? Il avait deviné le but de ce départ tête baissée ? Comment avait-il pu bien faire... ? A eux-seuls mes yeux n'avaient pu tout dire. J'avais un mal fou à envisager que quelqu'un ait pu être aussi clairvoyant à mon sujet. Mais aussi bizarre que cela puisse paraître, cela ne me dérangeait pas réellement. Au contraire, j'en ressentis même une certaine joie. Étrange réaction de mon cœur.
Le voir et tout lui avouer. Faire part de toute la sincérité dont mon coeur était capable. Retrouver Kamui et lui dire à quel point il était important pour moi... Tout ceci me semblait d'un seul coup n'être que la seule et unique solution. Mais pourquoi m'avoir aidé ? Et pourquoi maintenant. Que voulait-il ? Que cherchait-il ? Se moquait-il d'une certaine façon de moi... ? Mais tout ceci ne l'empêchait pas d'avoir entièrement raison. Il m'avait fait réaliser l'importance que pourrait avoir la sincérité dans un tel moment de tension. Et puis tout ceci me rappelai que j'étais las. Las de faire semblant. Las de me mentir à moi-même, de le regarder avec d'autres yeux que ceux motivés par mon cœur. Aussi folle que cette idée aie pu me paraître, Maena avait entièrement raison. Et son conseil m'était d'une grande utilité. Je ne comprenais pas comment Maena avait pu en arriver à avoir envie de m'aider. Sa haine envers ma personne ou même celle de l'Innocence de Layca n'était un mystère pour personne. Rappelant sans cesse aux quatre coins plus ou moins discrets de la forteresse qu'il ne supportait pas ce petit blondin angélique et cette grande gueule aux allures de corbeau, j'admettais qu'une telle réaction avait de quoi rendre méfiant. Mais qu'importe, l'argumentation tenait, et je me devais de le souligner. Précisant que ma tenue n'était pas digne d'une telle mission, je jettais un vif coup d'oeil à ma robe, constatant ces nombreuses déchirures et autres morceaux de peau dénudés par ma propre colère. Il était vrai que je n'étais guère présentable, mais ma garde-robe n'étant malheureusement pas des plus ample en terme de babioles féminines, j'allais devoir faire avec. Et puis cette apparence n'étant pas la mienne, la soigner n'était d'aucune utilité.
''Hey... Depuis quand t'amuses-tu à jouer à l'ange gardien ? Tu devrais le faire plus souvent. Cela te va à ravir.''
Ponctuant ma phrase d'un léger rire moqueur, je cachais en quelques sortes ce sentiment bienveillant envers Maena derrière un masque taquin. Je n'avais guère l'habitude de jouer dans la cours des nobles âmes gentilles et attentionnées bien que je sois capable de reconnaître les bons sentiments quand ceux-ci se présentaient à moi. Je ne savais pas réellement quel tournant ma relation avec la Sirène avait pu prendre désormais, ni même si cela aurait une quelconque influence sur notre futur proche ou lointain. Après tout, de nombreuses choses continuaient de nous opposer lui et moi. Mais en ce début d'après-midi pour le moins surprenant, je ne comptais pas me plaindre d'avoir pu mettre de côté nos litiges, ne seraient-ce que pour cette seule et unique fois. Ne rajoutant plus rien, je reprenais cette nouvelle marche, craignant néanmoins que le chemin qui me mènerait à Kamui allait sans doute être semé d'embûches. Mon nouveau corps allait à ne point en douter être sujet de railleries et autres stupidités de la part des laycaïstes cérébralement limités qu'il me fallait côtoyer quotidiennement et qui sans doute finiraient par me croiser au détour d'un couloir mal éclairé. Mais qu'importe. Je devais le retrouver. Coûte que coûte.
Mais je m'arrêtais alors soudainement. Une petite voix résonnait au sein de ma tête. Un écho intimement lié à ma pure conscience. Semblerait-il que je n'en avais pas tout à fait terminé avec l'être mal vêtu se tenant derrière-moi. Hésitant un léger instant, je pris une longue respiration avant d’exécuter ce geste que m'ordonnait mon âme. Me retournant légèrement, mon regard perçant fixait alors celui de Maena, ma bouche montrant une neutralité des plus pures.
''Ne considère pas ce que je vais te dire comme une victoire ou quelque chose que tu entendras souvent. Malgré tout, nous restons deux êtres diamétralement opposés, et il nous est impossible de réellement nous entendre. Toutefois...''
Me stoppant l'espace de quelques secondes, je laissais mon coeur prendre le dessus sur ce long silence qui s'imposait. Ce son, coincé au creux de ma gorge l'incendiait. C'était un véritable effort surhumain qui s'imposait désormais. Allais-je y arriver... ?
''Merci...Maena.''
Un véritable sourire sincère s'affichait sur mon visage aux traits taillés à la gomme par Belzeneff. Prononçant son nom sans la moindre animosité pour la première fois de mon existence. Mes yeux se refermèrent pour ne laisser plus transparaitre qu'un voile de paix et de bons sentiments. Cette étrange mais néanmoins douce atmosphère était des plus agréables bien que tout ceci ne soit qu'un acte ponctuel. En effet, muscler mes zygomatiques était rarement au programme dans mon agenda personnel, mais mon coeur se bornait à me faire croire qu'il me fallait commencer par être sincère avec celui qui m'avait prodigué un tel conseil, aussi détestable soit-il au quotidien. Sur terre...
Nous appelions cela ''Reconnaissance''.
Sans transition aucune, je me mis alors à courir vers la grande porte, courant vers cette destinée qui était la mienne. Cette journée serait du genre à marquer d'une pierre blanche. J'en étais intimement convaincu. Tête haute, je m'élançais à travers les couloirs, pourchassant cet Ange qui hantait mon âme. Pièce après pièce, coin après coin. Il me fallait le trouver. Motivé par ce désir grandissant, je traversais les obstacles pour finalement pouvoir m'abandonner aux bras de cette sincérité nouvelle...
...Pour le meilleur et pour le pire... N'est-ce pas ?
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Petite fille perdue [Alvaro - Maena - Libre][Event S]