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 ✭ Riviere, Roi des Pingouins ♪

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Riviere
Penguin King Le Chasseur Roi

Penguin King ♔ Le Chasseur Roi
Riviere

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MessageSujet: ✭ Riviere, Roi des Pingouins ♪   ✭ Riviere, Roi des Pingouins ♪ EmptyMer 13 Juil - 15:30


Riviere

Sakuma Jirou © Inzauma Eleven



Nom : La famille des Inuit, cette longue lignée du peuple des Esquimaux, n’avaient pour la plupart pas besoin de nom de familles pour se reconnaître. Le protagoniste que voici ne fait pas exception à cette règle culturelle : ainsi n’eut-il pas de nom.
Prénom : Cette appellation peut paraître particulière pour une grande partie de la population, mais pour notre héros, ce nom est plus un symbole qu’un prénom. Sa mère et son père le nommèrent Riviere, en hommage au long ruisseau tumultueux qui leur permettait de vivre depuis des décennies.
Sexe : Malgré des traits fins et une allure aussi gracieuse qu’une reine, il s’agit bien d’un homme.
Rang : Penguin King Le Chasseur Roi
Orientation sexuelle : Pingouinphile ? Non, non, non, voyons. Sa courte vie ne lui a simplement pas permis de découvrir ses véritables envies.
Âge : Quinze hivers se sont écoulés depuis sa naissance.
Origines : Les contrées arides de l’Alaska et du nord du Canada sont les domaines du jeune homme ; celui-ci fait partie de la remarquable famille des Inuits, peuple mondialement connu pour leur incroyable don de pêche et leurs étranges mœurs glaciales.


Divinité servie : Il semblerait que Riviere soit obligé de servir la belle déesse Oppse.
Élu dominant : Apparemment, Riviere est contraint d’obéir à un lézard peu esthétique : Astaroth.
Grade : Une lutte ardue en compagnie de ses quatre pingouins lui ont permis d’attendre le rang de Bras Droit… Toutefois, l’ambition règne indéniablement dans son cœur.
Don : Riviere nomma son don si spectaculaire… « Penguin Attack ». Le jeune inuit peut invoquer quatre pingouins au potentiel bien différent. Chacun possède un unique pouvoir.
o Glissade est le premier alcidé de sa panoplie magique. Il est capable de s’élancer sur le ventre à une vitesse impressionnante, allant jusqu’à dépasser légèrement la course d’un être humain. Cela lui permet de dévaler n’importe quelle surface solide.
o Le deuxième oiseau marin prend le nom de Lancer. Rien de plus simple, il se contente de se jeter de toutes ses forces sur ses ennemis pour leur infliger des dégâts. Malgré sa petitesse, cet incroyable volatile peut décupler sa force si celui-ci saute pour s’élancer.
o Le pingouin qui suit a un potentiel magique. Dénommé Stalactites, il peut créer ces surprenantes lances glacées et les lancer sur l’ennemi. Pointes dangereuses et fourbes par leur tranchant redoutable, elles permettent d’entraver les mouvements de l’adversaire et peuvent même les bloquer. Stalactites est capable d’envoyer jusqu’à cinq pics gelés à la fois.
o Le dernier oiseau arctique de Riviere est Protection. Comme son nom l’indique, celui-ci a un pouvoir défensif. Il crée un igloo chaleureux et réconfortant autour de l’invocateur pour le protéger des attaques hostiles. Sa rapidité et sa capacité à résister aux attaques en tout genre sont ses atouts.
En revanche, le jeune homme ne peut invoquer que deux pingouins à la fois. La durée de leur apparition varie entre une demi-heure et une heure. Si l’un de ces oiseaux marins décède, Riviere est capable d’en appeler un autre, mais sous un délai de dix minutes.
Il faut bien garder en tête que chaque animal a une volonté propre et des faiblesses associées à leur nature. Ils ressentent la fatigue ainsi que la douleur : si l’un est blessé, la force des trois autres s’en verra diminué.
Arme utilisée : Longue tige d’ébène incrustée de tissus argentés pour une meilleure prise, cet instrument en bois est bien spécial. L’hameçon qui est accroché au bout brille d’une lueur cruelle et dorée. La canne à pêche est un outil dont Riviere ne se sépare jamais – même pour dormir. Malgré son apparente inutilité dans un combat, cette arme reste redoutable par son efficacité et l’habilité dont son lanceur fait preuve. Qui aurait cru qu’un objet aussi insolite puisse être usité comme un lasso ou comme un puissant découpeur de trucs en tout genre ? Le fil étant incassable, il est donc possible à Riviere de trancher tout ce qu’elle croise si une pression adéquate est exercée. La pêche, un loisir pacifiste ? Que nenni !





Description Physique :


« Quiiiiiiikhaaaaaaaaa »

L’oiseau à la peau noire se jeta sur le sol glacé. Un son de frottement se fit entendre, et il commença à glisser sur le ventre vers sa cible : le jeune homme en face de lui qui l’attendait de pied ferme. Au dernier moment, le garçon attrapa l’animal et le souleva dans ses bras. Un autre couinement joyeux accompagna ce geste, auquel il lui répondit avec un éclat de rire franc. Le soleil éclatait sur son corps fin à la couleur légèrement mate. La surface immaculée du sol illuminait le gamin, qui semblait se fondre dans son environnement, camouflé par son allure combative et élancée. Les réflexes affutés de l’enfant restaient incroyables : malgré son jeune âge et sa maigre musculature, la dextérité de ses mouvements et la fluidité dont il faisait preuve à chaque geste lui conféraient une force considérable. Riviere gambadait sur l’étendue lisse, jouant simplement avec ses amis alcidés. L’expérience lui avait permis de contrôler parfaitement ses petits pieds sur des sols glissants : ainsi réussissait-il à se diriger facilement sur la glace. Peut-être que sa légèreté y était pour quelque chose : il est vrai que son allure plutôt maigre lui permettait presque de voler au-dessus du plancher gelé, aussi habile que ses camarades de jeu. Le jeune inuit porte bien son nom : aussi insaisissable que l’eau, glissant et échappant à toute emprise matérielle, il avait néanmoins la force d’un moucheron et serait incapable, à l’aide de ses petits poings, de faire des quelconques dégâts physiques. Cette souplesse et cette allure féminine presque chétive donnait cependant au rejeton inuit la capacité de courir à une vitesse folle : il connaissait les dangers nordiques et il pourrait échapper à un ours en colère sans aucun problème.

Riviere lâcha son camarade avec délicatesse et fila dans la neige pour se rapprocher du lac où ils jouaient. Derrière, il entendait les battements d’ailes de ses camarades qui le poursuivaient en piaillant dans le langage des oiseaux marins. Des touffes d’herbes grises ressortaient par-dessus la fine couche de neige. Les beaux jours arrivaient à grands pas. L’adolescent continuerait à grandir dans ce monde qui ressemblait à un rêve. Du haut de sa minuscule taille toujours enfantine, il se démarquait par son teint halé qu’il avait hérité de son peuple nomade. Sa chair n’était toutefois pas le seul élément particulier de son être : sa longue chevelure lisse était incroyable. D’un blanc laiteux, cette spécificité n’avait pas toujours été le cas. C’était son arrivée inopinée qui changea ce trait physique. Au bout de quelques jours à peine, il découvrit avec stupeur que ses infinies mèches brunes perdaient leur couleur si profonde. L’argent avait remplacé l’ébène et voltigeait autour de son visage au gré d’une bourrasque froide. Les gigantesques mèches semblaient couler entre ses omoplates telles de longues trainées de métal liquide. Malgré ce changement de couleur, c’était une grande fierté pour Riviere : un don précieux et inexplicable, qui faisait rougir toutes les demoiselles. Les serpents pâles ondulaient autour de son visage, plus courts près des joues et de son front. Ils laissaient cependant bien en évidence la peau bronzée du jeune homme et faisaient ressortir son regard ambré aux teintes diverses. Des paillettes dorées venaient parsemer l’intérieur de l’iris de l’unique œil du garçon, l’autre étant dissimulé par un cache-œil spécifique : d’un gris profond, il était en acier. Seuls les bords, cousus dans la peau d’un morse, semblaient plus doux au toucher. Une fine lanière oblique entourait la tête de Riviere, à moitié cachée par sa crinière blanche. Face au vent, il se mit soudain à gratter avec délicatesse le bandeau métallique, comme gêné par sa présence. Cela était tout nouveau pour lui… Et cette sensation de ressembler à un pirate ne lui était pas forcément très agréable.

Il était cependant assez difficile de le confondre avec l’un de ses parias, grâce à son visage efféminé : ses lèvres fines et légèrement rosées rappelaient celles des jeunes filles bien nourries ; ses pommettes hautes, ses joues rondes ainsi que ses grands yeux lui conféraient une allure gamine et plutôt androgyne. Ses cheveux n’arrangeaient pas cette ambiguïté : leur longueur et leur beauté lui donnait un air très féminin, surtout de dos ou lorsque le vent voilait son faciès derrière le remous de ses mèches grises. Le jeune inuit fronça alors ses sourcils crémeux. Son ami pingouin s’agitait devant lui. Quelque chose approchait, depuis l’autre côté de la montagne. Sa pupille, habituée aux luminosités éblouissantes, repéra facilement ce qui avait alerté l’animal. Une bête qu’il n’avait pas vraiment envie d’approcher. Tournant les talons, il récupéra ses affaires et jeta un coup d’œil aux oiseaux. Ils étaient déjà loin devant lui. Ses longs cils blancs, aussi épais que ceux d’une jeune fille, papillonnèrent un instant à cause d’une bourrasque plus violente qui fit s’envoler des flocons de neige autour de lui. Comme mués d’une vie propre, la mousse d’eau tourbillonna dans l’air givré et le percuta de plein fouet. Il plissa son nez droit, qui gardait tout de même des traces de l’enfance dans la courbe qu’il formait : légèrement pointé vers le haut, trace d’un ancêtre européen, l’appendice nasal affinait encore son visage. Il marchait vite. Le campement qu’il avait établi quelques kilomètres plus loin était sa seule chance d’éviter une vulgaire rencontre avec la bête qui les avait sûrement repérés. Sa canne à pêche, héritée de son père, était fixée dans son dos grâce à deux lanières de cuir d’élan et se balançait lentement au rythme effréné de ses pas. Le vent montait en fureur, ses attaques étant de plus en plus violente contre les habitants du cercle polaire. Heureusement que Riviere était habillé de manière appropriée : des vêtements chauds, faits dans la peau de phoque, résistaient au froid et au sel marin. Il possédait même une veste en peau d’ours qui lui permettait de lutter contre les vents les plus arides. Il gardait toujours une écharpe en dessous de toutes les épaisseurs de son accoutrement inuit, plutôt banale si on s’y attardait par rapport au reste : faite dans une fourrure de belette, l’insigne de sa famille y était cousu sur le bord. L’adolescent ne se séparait jamais de ce châle, quel que soit le temps qu’il faisait : c’était un signe distinctif, une fierté, un symbole et surtout un souvenir. Toutefois, son rôle dans le monde où il se trouvait ne se résumait plus à sa vie d’autrefois. Contraint de rejoindre le sud et ses chaleurs oppressantes, le jeune homme s’était vite retrouvé forcé de changer son style vestimentaire pour ne pas mourir de chaud. Il se parait donc des vêtements à la mode de chaque ville. Des jolies vestes claires, des pantalons en accord avec le reste, quelques paires de chaussures confortables et même quelques bracelets assortis ; on pouvait dire qu’il restait coquet dans son accoutrement, malgré sa large préférence pour les vêtements à fourrure – cela, certaines personnes lui en ont voulu, sans savoir exactement pourquoi.

Il finit par apercevoir son campement. Masqué par une large dune glacée, le minuscule igloo était presque imperceptible, même pour des yeux aguerris. La petitesse de sa maison aurait pu dégouter n’importe qui, mais pas Riviere : sa taille réduite et sa finesse lui permettait d’entrer dans sa demeure à peine plus large que deux fois sa taille. A peine la place de s’allonger à l’intérieur. La tempête menaçait. Il le savait. Rappelant ses pingouins à lui, il alluma rapidement un feu à l’aide ses mains agiles et de son matériel simple. Après ce geste usuel, il leva ses mains au dessus des flammes dorées et les observa. Petites comme le reste de son anatomie, ses doigts ne semblaient pas lui appartenir : plus larges et plus épais, ses phalanges musclées montraient l’utilisation qu’il en faisait : la pêche, la chasse, la couture et les différentes constructions qu’il devait effectuer à chaque changement d’habitat. Ses ongles droits brillaient à la lumière grenat de l’âtre au milieu de son antre gelé. Son œil unique reflétait les étincelles brûlantes, et on pouvait y distinguer aussi une lueur aussi chaude que le soleil dans ses yeux sauvages. Son faciès était le plus souvent droit, sans expression significative et ressemblait à son environnement natal. Glace. Néanmoins, n’avez-vous jamais entendu ce proverbe ? Méfiez-vous des apparences…

Ses yeux se firent lourds. La chaleur du feu l’engourdissait. Il se sentait en sécurité, dans son antre creux et presque totalement fermé. La tempête au dehors chantait sa liberté et faisait résonner les innombrables particules gelées contre son abri. Il entendait presque des cliquetis, quelques rires lointains ou même des bruits de pas. Mêlant bien être et méfiance, l’inuit s’endormit dans sa couverture, collé contre son écharpe de fourrure énigmatique.





Description Mentale :



Connaissez-vous l’expression « on est ce qu’on mange » ? Non ? Laissez-moi vous l’expliquer. Il est bien étrange de comprendre les manies humaines, les désirs et envies de chacun. Le goût d’une personne sera bien différent de celui d’un autre, même s’il s’agit de jumeaux. Quel est donc cette particularité humaine, qui fait de nous tout ce que nous sommes ? Les habitudes permettent de déceler certaines spécificités d’un individu, et en particulier des traits de caractères distincts, comme un côté extraverti, introverti, ou bien une aptitude originale. Il serait donc capable de lire entre les lignes à la simple observation d’un habitat, d’une façon d’agir, ou même d’un aliment. Dans le cas de notre héros, ce serait plus une expression comme « on est comme l’endroit où l’on habite ».

L’apparence de cette cage gelée n’avait rien d’accueillant. Froid, discret et plutôt difficile d’accès, l’igloo nous semblait étrange. C’était une maison bien particulière qui faisait parler d’elle pour sa discrétion et pour son originalité. Il se fondait dans son environnement aussi facilement que n’importe quel animal d’une région donnée. Sa façade extérieure, aussi froide que la toundra glaciale, était pourtant plus blanche que neige. Cet éclat cachait une sérénité incomparable par son intérieur chaleureux et immense. Le cœur d’un igloo était à l’inverse de son apparence, plus inhospitalier que n’importe quel endroit. La petite porte qui permettait de s’engouffrer à l’intérieur de cet univers chaleureux était très difficile d’accès ; du temps, de la patience, et une intelligence adéquate toléraient cette intrusion. Un souffle glacé y pénétrait quelques fois ; une idée, des souvenirs, quelques rires ou de l’expérience. Cependant, c’était surtout un habitat défensif qui n’autorisait presque aucune immixtion : surtout des nombreux dangers invisibles du monde extérieur. C’était un endroit renfermé, silencieux, où seul l’écho des paroles d’une âme s’y reflétait gaiment contre les murs arrondis de la maison. Il était facile de percevoir l’écho bruyant dans un igloo. Parfois, il y en avait plusieurs, mais pas ici. L’âme était pourtant bruyante. Bavarde, elle manquait presque de se faire repérer par les prédateurs au dehors tant son piaillement était incessant. Autant pour elle-même que pour les autres, une fois les défenses percées et la confiance chaleureuse de l’intérieur découvert. Pour préserver la chaleur doucereuse qui régnait dans l’igloo, il était indispensable d’alimenter un ou plusieurs petits brasiers éclatants. L’âme errante s’y occupait allègrement. Toutefois, il était parfois nécessaire d’avoir quelques âmes supplémentaires pour aider à la survie du feu. La chaleur s’acquérait avec beaucoup d’instruments, d’expérience et de mains protectrices. Cet igloo en particulier avait besoin, malgré ses apparences solides et son éclat destructeur, de quelque soutien essentiel pour qu’il ne s’écroule pas sur lui-même et ne tombe dans les eaux sombres. Fragile malgré l’image qu’il en donne.

On remarquait une fêlure derrière sa beauté crémeuse. Plusieurs blocs n’étaient pas alignés correctement et manquaient d’étouffer l’âme docilement cachée à l’intérieur. Des trous apparaissent même à certains endroits ; sa construction n’était pas achevée. Il semblait alors incontrôlable et instable. A tout moment, cet endroit renfermé pouvait s’écrouler, ébranler la surface où il reposait et causer des dégâts plutôt dangereux pour ceux placés à proximité. Une bousculade de trop, un coup obscur porté par surprise, une entaille profonde directement visée dans son flanc. Cette imperfection pourrait rapidement être améliorée, néanmoins son aspect dur et froid, acéré par son manque de finition, apportaient plus de la crainte qu’une envie d’aider. La lueur ardente de la flamme dissimulée en son cœur permettait toutefois d’attirer quelques âmes aguerries ou attendries vers sa faiblesse. Les tempêtes, les coups et le chant de l’âme enfermée finirent par créer un trou au niveau des fondations de l’habitat gelé. Seuls les petits oiseaux marins du cercle polaire, ces indéniables pingouins au cœur si joueur, réussissaient à s’y engouffrer. Ils réchauffaient encore plus le cœur de la maison et faisaient chanter l’âme feutrée à l’intérieur. Les autres intrus bestiaux n’étaient certainement pas aussi bien acceptés : trop gros, ou trop fragiles pour s’y aventurer, leur course éperdue n’avait plus de sens et ils se faisaient directement rejetés par les cris étouffants du protecteur de l’endroit secret. Il était encore plus difficile pour une main humaine de venir tenir compagnie à cette âme introvertie, difficilement accessible. Les moyens étaient divers pour leur échapper, plus tordus les uns que les autres. Souvent, l’aspect extérieur suffisait à éloigner les curieux, mais quiconque tentait d’entrer dans cette cage enneigée se recevait une raclée mémorable. En effet, l’âme constructrice de cette forteresse blanche avait même installé une trappe au-dessus de l’entrée et lançait sur l’intrus un flot impétueux de boue givrée, piquante sous les mots ironiques, les exclamations moqueuses et parfois quelques chocs intangibles mais acérés dans leur propos. Ces attaques incessantes abîmaient très souvent la belle demeure gelée du peuple autochtone. Elle prenait alors une allure plus grise, plus terne et presque maléfique, comme délaissée par l’âme qui s’y camouflait. C’était assez souvent que l’igloo perdait son éclat ; les éléments extérieurs, telles que les tempêtes, les individus mal avisés ou l’ardeur du soleil rendaient sa structure plus bancale que jamais, en proie aux sombres flots marins et à la destruction de son âme bienveillante. A moins que ce ne soit sa vie antérieure, où les blocs de glace n’étaient pas encore compressés les uns contre les autres pour former un amas solide et rassurant, lorsque les flocons s’élançaient parmi la vallée enneigée sans aucune contrainte. En tout cas, cette morosité soudaine de l’habitat était surtout due à l’insouciance de son âme protectrice, qui avait tendance à rire, à éprouver, à découvrir plutôt que de s’occuper du reste. Peut-être était-ce à cause de son manque de maturité, son incapacité à voir le futur plus loin que le bout de son nez, ou le caractère têtu de cette âme joyeuse qui l’empêchait de remarquer ces différentes inconvenances face à sa maison qui manquait de tomber dans l’océan. L’igloo est donc une demeure bien complexe…

Froid en ce qui concerne les humains Altruiste envers les pingouins Naïf Insouciant Moqueur Ironique Introverti Blasé Ambitieux

Signes particuliers : Il est facile de remarquer le bandeau qui couvre son œil droit, gris, brun sur les côtés, qu’il porte en permanence pour cacher l’iris mutilé et le protéger.
Talents spéciaux : Ses gènes nordiques et sa connaissance des terrains gelés de la toundra arctique lui ont permis d’acquérir une résistance au froid développée. En contrepartie, il est bien plus sensible à la chaleur que n’importe quel être humain. De plus, son expérience l’aida à accroître ses performances physiques, et en particulier son endurance ainsi que sa rapidité. Riviere porte enfin une admiration et un amour inconsidéré pour ses amis et sa famille animale, les pingouins.
Aimez-vous les rhododendrons ? Nia ? [Réponse validée par Astaroth. Miam du bouillon de pingouin pour le dîner ]


Votre personnage est-il victime d'amnésie ? Au début, oui. Mais sa mémoire revint au fur et à mesure qu’il découvrait le monde où il avait atterri. Quelques éléments lui échappent encore.
Citation : In the icy land of the Pole, here is the heat of your Penguin's friends.

Biographie :



I. Résurrection


Chaud. Il faisait bien trop chaud.

L’horrible sensation se répandait lentement dans son corps. Ses pieds, puis ses jambes, son bassin, son ventre, ses bras et son cou. La chaleur agressa enfin son visage dans une vague sauvage. Il étouffait. Il fallait qu’il respire. Respirer ? Avant, il n’en avait pas besoin. Ce qu’il croyait être un sommeil profond et sans perceptions lui avait permis de ne s’occuper de rien. Juste dormir. Profiter de la noirceur du vide. Dormir pour l’éternité. Pourquoi fallait-il qu’on le dérange ? Le froid était bien plus agréable. Cette brûlure incessante le contraignait à bouger. A mettre ses sens en émoi. Ce répugnant sentiment le dégoûtait. Son instinct était néanmoins beaucoup plus fort que son faible esprit rebelle. Dans un effort qu’il pensait surhumain, il s’obligea donc à bouger un doigt. Ce qu’il croyait être de longues minutes furent suffisantes pour que cet exploit se réalise. Quelques instants plus tard, le jeune homme réussit à bouger sa main droite. Puis son avant bras. Et finalement tous les membres de son corps. Lentement, dans une lutte contre sa propre chair, il refit fonctionner ses muscles endoloris. La douleur fut insupportable : chaque os, chaque parcelle de son corps le faisait souffrir. Soudain, le feu entra dans ses poumons. Son réflexe fut de tousser. Mais au lieu de cela, un blocage s’effectua. Plus de force. Il poussa contre sa vigueur, s’obligeant malgré lui à se débattre contre le sommeil si doux qui l’enveloppait jusque là. Le mécanisme de respiration se remit en marche : après une deuxième tentative de libération, il réussit à expulser le peu d’air qui lui restait et engloutit d’une traite tout l’oxygène que ses maigres poumons arrivaient à ingurgiter. Le frottement et l’irritation furent immédiats : la chaleur l’aspergeait à l’intérieur de lui-même. Il toussa de nouveau. La difficulté lui fit ouvrir les yeux. Tout était blanc, aveuglant, insupportable. Il ferma de nouveau les yeux. Des étincelles de couleur brillaient contre ses paupières closes, tandis qu’il récupérait lentement son souffle. Après quelques minutes de combat, il retrouva une respiration calme, malgré le tourment enflammé qui obstruait son raisonnement.

Sa perception du monde qui l’entourait se mit alors en marche : le garçon sentit tout d’un coup le sol sec sous son corps allongé. Il sentit même une brise ardente caresser sa peau nue. Il rouvrit alors les yeux, doucement, à plusieurs reprises, pour qu’ils puissent s’habituer à la luminosité. Malheureusement, il ne réussit pas à voir correctement. Seul son œil gauche percevait le milieu où il était. Le gamin souleva alors sa main droite et la posa sur son œil homologue. Sa paupière était fendue et enflée. Il retira prestement sa main et commença à paniquer. De son œil valide, il chercha un quelconque moyen de se redresser. Le sol était sableux. Il n’avait presque jamais vu cela. A vrai dire, en réfléchissant un peu, il ne se souvenait pas de grand-chose. L’affolement prit le dessus sur son engourdissement. L’enfant repéra un rocher à quelques mètres de lui, juste sur sa gauche. Utilisant ses maigres muscles, il parvint à atteindre la pierre en se trainant sur ses jambes encore paralysées par sa longue inactivité. Chancelant, utilisant la force précaire de ses bras trop fins, il se mit debout. La fatigue et sa léthargie le firent trembler tellement fort qu’il fut obligé de s’assoir sur la roche. Il sentait son cœur affolé battre dans sa poitrine, avec tant de puissance qu’il avait l’impression que son thorax allait exploser. Il resta ainsi quelques instants, le temps de reprendre ses esprits et de comprendre ce qu’il faisait ici. Dans un endroit si chaud, si loin de ce dont il avait l’habitude – habitude qui d’ailleurs, lui revenait peu à peu. Il remarqua soudain que la pierre où il s’était maladroitement perché était humide ; un point d’eau devait se trouver non loin. En effet, en examinant plus attentivement son environnement, il repéra juste derrière lui une marre de quelques dizaines de mètres. Se rendant soudain compte qu’il avait horriblement soif, il se précipita lourdement jusqu’au bord de l’eau et but goulument tout son soûl. Ainsi hydraté, il se pencha au bord et observa son reflet sur le miroir liquide. Son œil droit n’était plus que l’ombre de sa symétrie. Rouge, enflé, la paupière était fendue en son milieu. L’œil à proprement parler n’était plus qu’une bille blanche où perçait une trace cramoisie en son milieu. Cette ligne continuait sur le bord de son œil jusqu’en haut de sa pommette, une belle cicatrice immortalisant sa première mort.

Car maintenant, il se souvenait. Et ce retour à la réalité fut un tel choc pour ses faibles réserves d’énergie qu’il s’évanouit.


II. Souffle

Quand le jeune homme se réveilla de nouveau, une affreuse douleur frappait dans sa tête. Il faisait sombre, à l’exception d’un rougeoiement à l’autre bout de la pièce ; pièce qui commençait d’ailleurs à prendre forme autour de lui. Des draps de soie le recouvraient presque entièrement. Des murs gris, confectionnés dans un matériau que Riviere ne connaissait pas, le protégeait d’une tempête qui hurlait au dehors. Le jeune inuit tenta maladroitement de se redresser. Ses membres étaient toujours douloureux, mais la souffrance était supportable. Les souvenirs revinrent d’un coup dans son esprit, aussi brutaux qu’un coup de couteau. Dans un élan de panique, il toucha son œil droit, et découvrit un bandage sec, qui entourait sa tête et cachait l’iris abîmé. Une image de sa mère apparut soudain dans son esprit ; ses lèvres souriantes, son regard fier qui l’observait. Son père à ses côtés lui faisait des signes. Les souvenirs se mélangeaient encore dans son esprit. Comment était-il arrivé ici ? Et où était-il, au juste ? Il s’assit sur le petit lit. Il remarqua qu’il était habillé. Il portait une simple chemise de lin et un pantalon crème. Il faisait frais dans cette maison de pierre, mais la chaleur était encore beaucoup trop pesante pour son corps habitué aux températures glaciales. La sueur perlait sur son front. Ses jambes se mirent en mouvement tandis qu’il descendait de la couchette. La seule source de lumière était un feu qui brûlait dans l’âtre collé au mur. Une porte se dessina dans la pénombre en face de lui. Il l’ouvrit d’un geste lent, ne sachant pas ce qu’il allait trouver derrière. La lumière l’éblouit quelques instants, puis il vit un salon. De la chaleur, trop de chaleur. Deux personnes bavardaient autour d’une grande table de bois, une marmite chauffait au-dessus d’un gigantesque brasier. L’une des personnes, une femme menue, s’approcha de lui et lui parla dans un langage qu’il ne comprit d’abord pas. Soudain, un déclic se fit dans son esprit, et le sens jaillit pour former des mots.

« Ô par les mains d’Oppse, il s’est enfin réveillé. » Elle toucha son front, puis ses joues, et prit son pouls d’une main habile. Elle s’adressa enfin à lui. Ses yeux exprimaient la gentillesse, mais aussi la peur et la curiosité. « Vous étiez à moitié mort quand nous vous avons trouvé. »

A moitié vivant, surtout, pensa-t-il. Sur ces paroles, il se souvint de ses derniers instants de vie avant de tomber dans sa torpeur mortelle. Comment avait-il survécu à cela… ? Il se remémorait ses derniers instants. Dans cette grotte bleue. Tout était gelé. Des milliers de stalactites et de stalagmites avaient poussé dans cet endroit inhospitalier au possible, même pour lui. Son clan, effrayé par des rugissements incertains, s’était décidé à l’envoyer ce jour là explorer cet appendice montagneux. Après s’être enfoncé dans la caverne, il avait été surpris par un ours blanc. Les plus gros de la région, les plus dangereux, les plus brutaux. L’énorme animal, surpris et effrayé par cette apparition inconnue, l’avait attaqué. Ses pattes plus grosses que la tête de Riviere avaient tenté de le frapper. Il se souvenait avoir échappé de quelques centimètres à une griffure mortelle grâce à son agilité. Le sol glissant était un atout pour lui. Sa petite taille et sa rapidité lui avaient permis de se faufiler plus près de la sortie. Cependant, une énorme secousse lui fit perdre l’équilibre : l’ours le pourchassait et venait de sauter par-dessus une butte de glace. Son poids avait ébranlé toutes les structures gelées qui pendait au plafond. Plusieurs tombèrent à cause de leur fragilité. Riviere s’était trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment : la concrétion de glace tomba sur son œil. Il avait vu sa déchéance, sa mort, alors qu’il écarquillait les yeux dans une stupéfaction stupide d’horreur. Puis plus rien. Juste un étrange son qu’il n’arrivait pas à expliquer. Un rire tonitruant, ponctué par d’étranges syllabes qui n’avaient aucun sens : « Nyooooolooooooo ! ».

Riviere observa la jeune femme en face de lui. Son habit lui semblait tellement singulier. Il fronça les sourcils, et parla pour la première fois depuis ce qui lui semblait une éternité.

« Où suis-je ? Il fait si chaud… » Sa voix était minuscule. Un murmure effrayé par l’incompréhension.

Ses sauveurs se lancèrent un regard. L’autre personne était une autre femme, plus vieille au regard plus dur. Celle qui lui avait parlé l’obligea à s’assoir et lui servit un bol d’eau froide et une assiette de légumes qu’il ne reconnaissait pas. Mangeant avec appétit, il écouta tout ce que les femmes avaient à lui dire. Ce monde incroyable. L’apparition d’êtres comme lui, désorientés et dans un piteux état, un peu partout dans cet univers si différent. Elles racontaient que la plupart étaient victimes d’amnésie. Lui fut bien heureux de constater que tous ses souvenirs étaient restés gravés en lui. Les femmes se mirent à chuchoter en lui racontant la suite. Elles semblaient avoir peur de quelque chose, ou de quelqu’un. Il tendit alors l’oreille, sa cuiller en bois au bord de sa bouche. Il était pendu à leurs paroles, désireux de savoir la suite, de tout connaître. Apparemment, chaque personne arrivant sur ce monde de la même façon que lui se découvrait un talent. Un pouvoir qui n’avait rien d’humain. Les deux femmes l’observaient avec une crainte et une curiosité si puissante que Riviere se sentit soudain tout à fait mal à l’aise. Oui, bien entendu, elles se demandaient quel était son pouvoir. Si don il y avait. Qu’avait-il fait pour atterrir ici ?




III. Découverte

Son ancienne vie lui manquait. Rien n’était semblable, ici. Les maisons de pierre ou de bois, plus grandes les unes que les autres, lui donnaient toujours le vertige s’il osait regarder leur toiture d’ardoise. Pourquoi ces hommes voulaient-ils toujours faire plus haut ? A quoi servaient ces immenses palais de granit rehaussés d’or et d’argent, alors qu’une petite maison était beaucoup plus pratique ? Le sens de la démesure de ce peuple qu’il ne connaissait pas le rendait nerveux. L’idée même de vivre dans une ville lui était difficilement acceptable ; Riviere se perdait facilement à travers les ruelles dallées de la grande cité, où la poussière, l’agitation et les hurlements le terrorisaient. Lui qui avait toute sa vie été habitué aux campements basiques se réduisant à quelques igloos, ces belles maisons de neige, toute cette foule, ces milliers d’habitations et cette hiérarchie inconnue restaient difficiles à comprendre pour lui. Son mode de vie n’avait jamais été aussi ébranlé. En même temps, il comprenait parfaitement que tout soit si opposé à sa façon d’exister. L’environnement dans lequel il avait posé le pied ressemblait à une histoire pour enfants. Le rythme effréné des habitants de la cité d’Oppse était pénible pour un inuit habitué aux longs hivers obscurs et aux étés où le soleil restait levé pendant plusieurs mois. Ici, les journées s’achevaient alors qu’elles venaient de commencer. Il ne savait pas quoi faire. Recueilli par l’église consacrée à la déesse Oppse, il apprenait lentement à découvrir son nouveau chez-lui. Cela ne faisait qu’une semaine qu’il s’était réveillé et ce court temps lui paraissait déjà être une éternité. La nostalgie le prenait à la gorge à chaque foulée. Ne reverrait-il jamais les belles contrées blanches de son pays natal ? Et même... Pourrait-il un jour retourner dans son monde ? Car c’était bien un étrange environnement que celui-ci. Arrivé dans un conflit entre deux divinités qu’il ne connaissait même pas, Riviere était contraint de servir l’une d’entre elles pour des raisons de soumission. Déjà qu’une simple idée de servir un Dieu lui était invraisemblable, l’obligation de se battre pour celui-ci lui paraissait complètement comique. Il avait d’ailleurs ri au nez de ses sauveuses lorsqu’elles lui avaient expliqué la gravité de la situation et son rôle. Mais leurs regards terrifiés l’avaient bien vite réduit au silence. Ces maîtres divins semblaient exister réellement. Profondément troublé par la foi inébranlable de ses nouvelles amies, le jeune inuit avait donc décidé de ré-entraîner ses muscles fragiles pour pouvoir survivre en ville. Cela lui servait aussi de prétexte pour s’échapper du couvent oppressant qui l’avait découvert.

Ses quatre oiseaux étaient au centre de sa nostalgie. Leur disparition lui donnait l’impression d’être vide. Son cœur souffrait de la perte de ses amis les plus chers. Chaque jour, il espérait se réveiller dans sa couverture en peau d’ours, avec les quatre pingouins qu’il avait connu depuis qu’il les avait découverts. Il se souvenait du jour où quatre œufs orphelins avaient failli finir dans le ventre d’un carnivore alors que leur mère venait de se faire tuer. Heureusement qu’il avait été là pour les sauver. Depuis lors, il s’était occupé d’eux comme s’il s’était s’agit de ses propres petits. L’éclosion avait été un moment formidable. Il se rappelait encore le doux sentiment de réussite et de fierté qui avait éclos dans son cœur en même temps que la vie. Et cette minuscule étincelle s’était lentement transformée en un braiser ardent au fur et à mesure que le temps passait. Ces jeunes oiseaux étaient sa famille, ses frères, son âme. Maintenant qu’il les avait perdus, il n’avait plus rien. Il n’était qu’une coquille vide. Un amas de détritus inutile. Sa détresse grandissait de jour en jour. Et à ce moment là, tandis qu’il marchait parmi la foule vers un but imprécis, la tristesse le rongeait bien plus brutalement que d’ordinaire. Il se mit à courir. Il bifurqua sur la droite. Et il s’arrêta. Soufflant bruyamment, il s’appuya contre le mur et se mit à fixer le sol crasseux. Riviere se rendit vite compte que ses mains étaient plus froides que d’ordinaire. Il frissonna. Chose qu’il n’avait pas faite depuis longtemps. Son haleine créait une trainée blanchâtre dans l’air. Le temps gelait. Se redressant, le jeune garçon se mit à marcher dans la ruelle pour repérer l’origine de ce changement brutal de température. Il ne chercha pas bien longtemps ; son corps continuait de se refroidir. Etrangement, il se sentait de nouveau chez lui. La fraicheur de l’air lui rappelait ses contrées natales et surtout tout ce qui faisait de lui ce qu’il était. Il n’arrivait pas à ressentir la moindre peur face à cet évènement fantastique. L’adolescent sentit tout d’un coup son cœur se serrer. Une brise froide vint frapper son cœur et il dut se retenir contre le mur pour ne pas tomber. Que se passait-il au creux de sa poitrine ? Les images de ses amis alcidés revinrent à sa mémoire. Et tandis qu’un simple souvenir en leur compagnie se formait dans son esprit, il entendit clairement leurs cris stridents et si familiers réchauffer l’atmosphère glaciale. C’est alors qu’il aperçut l’incroyable : au loin, comme sortis d’un rayon lumineux, ses quatre pingouins si majestueux glissèrent vers lui. L’un était bien entendu plus rapide que les autres ; il reconnut sans peine celui qu’il avait nommé Glissade. Son champion de vitesse ; l’un volait par grands bons et rattrapait presque son frère ; Lancer ; le troisième, debout sur ses petites pattes palmées, piaillait joyeusement dans sa direction – c’était Stalactites ; et enfin, le dernier de ses frères, Protection, le percuta de plein fouet tandis qu’il rattrapait sa famille. Riviere n’en croyait pas ses yeux ; c’était impossible, tout bonnement irréel, que ses chers amis soient ici. Mais tandis qu’il caressait les précieux animaux, il ne pouvait que se rendre à l’évidence : ils étaient bien ici. En chair et en os. Leurs yeux avaient pourtant quelque chose de changé ; une lueur plus forte, plus intelligente brillait à l’intérieur de la pupille noire de chaque pingouin. L’inuit s’accroupit pour observer de plus près les oiseaux marins. Il reconnaissait chacun d’entre eux. Il ne pouvait pas se tromper. Mais l’incrédulité se lisait sur son visage. Tout cela n’était pas rationnel. Lui qui avait toujours vécu de pêche et de chasse, à l’abri sur la belle banquise du cercle arctique, n’aurait jamais pu imaginer se retrouver dans un monde en proie à une guerre divine… Ou retrouver ses amis marins au milieu de cette ville tellement bruyante et invraisemblablement brûlante. Il fut donc contraint de croire aux miracles.




IV. Ascension

Il fut bien rapidement obligé de choisir le seul camp qu’on lui proposait. La ville où il avait atterri rendait hommage à la déesse Oppse, capitale de la région exotique de l’hémisphère sud. La végétation autour de la belle cité ressemblait à une prison vivante ; plus Riviere l’observait, et plus il avait l’impression qu’il était prisonnier. Il ne se plaignait pas pour autant : la vie qu’il menait, bien que différente et intrigante, restait luxueuse. Les nones de l’Eglise avaient beaucoup plus le goût de la richesse qu’il ne l’aurait d’abord cru. Et elles prenaient bien soin de lui, ce qu’il trouvait tout de même étrange, à la longue : malgré le pouvoir qu’il avait effectivement récemment découvert, cela ne lui semblait pas être une raison suffisante pour le traiter comme un prince. La surprise et l’incompréhension avaient bien vite fait place à la complaisance et au luxe. Les quelques mois qui suivirent son arrivée dans la cité d’Oppse lui permirent d’apprendre à contrôler cette faculté hors du commun qui était d’invoquer ses quatre amis – et de découvrir dans le même temps leurs propres dons, tout aussi spectaculaires. Il paraîtrait, après examen, que leur caractère ait un rapport avec leur capacité merveilleuse. Mais là n’était pas le problème. Beaucoup de personnes étrangères à ce monde débarquaient sans prévenir dans cet univers qui n’était pas le sien. De nombreuses personnes qui possédaient toutes des dons comme lui. Une autre guerre, bien plus égoïste et humaine, se déroulait sous les yeux divins de ces créatures fantasmagoriques qui gouvernaient tout en haut. La soif de puissance se faisait ressentir même dans ce couvent à l’apparence si pittoresque. Et rapidement, cette soif s’insinua jusque dans ses os, perçant son cœur de ses aiguilles excitantes. L’ambition le poussait vers des hauteurs plus dangereuses que n’importe quelle montagne glacée de l’Arctique. La hiérarchie si complexe du peuple qui l’avait reçu presque comme l’un des leurs lui apparaissait de plus en plus compréhensible au fur et à mesure qu’il apprenait à connaître cette nouvelle culture. Malgré son inexpérience dans les relations politiques, il savait déjà comment procéder et comptait bien se servir de son jeune âge et de sa capacité à se fondre dans son environnement pour parvenir à ses fins.

Il remarqua bien vite qu’il n’était certainement pas le plus puissant. Les étrangers qui débarquaient ici avaient tous des dons différents, et plus ou moins spectaculaires. C’était surtout l’extraordinaire capacité de chacun qui attirait le regard des dirigeants de la cité. Plus un pouvoir était impressionnant, et plus il avait de chance d’atteindre de belles places dans la société. Riviere se démarquait déjà parmi les dons originaux de son petit monde ; mais bien vite, il découvrit aussi qu’on ne le prenait pas au sérieux à cause de son âge et des animaux qu’il invoquait. Les pingouins n’étaient certainement pas des animaux féroces ni dangereux. Cela l’avait vexé au point qu’il se mit à réfléchir à un plan. Entraînements, mensonges, tours et quelques relations lui permirent d’atteindre une place déjà bien privilégiée dans la hiérarchie de ses pairs. Il pouvait maintenant servir directement les Elus. Cependant, il devait être choisi par l’un d’eux pour pouvoir prétendre ce rang si spécial. Ce ne fut pas compliqué de se faire remarquer. Quelques années d’expérience l’avaient déjà modelé pour arriver à manipuler allègrement tous les sujets qui l’intéressaient. En effet, il découvrit qu’un fantastique phénomène s’était mis en marche en même temps que son don : il ne grandissait pas. Il en fut d’abord très choqué, puis se rendit compte que c’était sa propre volonté qui l’empêchait son corps de s’épanouir. Il profita de ce merveilleux prodige pour améliorer ses plans vers les hauts dirigeants. Néanmoins, un élément inattendu vint perturber ses plans audacieux.

Filippa.

Cette créature l’avait d’abord répugné. Il détestait toute personne ayant une relation avec d’autres animaux que ces chers oiseaux marins : les moqueries et la légèreté à laquelle on prenait compte de ses arguments en faveur des alcidés l’avait rendu aigri face aux autres animaux. Cette élue avait plus qu’une simple relation avec les bêtes : elle était un mélange. Ce n’était ni un animal, ni un être humain. Elle ressemblait à une abomination de la nature, d’après Riviere. Il se rendit cependant vite compte qu’il avait tout faux. Ses facultés physiques et sa fine intelligence eurent raison de la répulsion du jeune inuit. Il fut forcé de reconnaître toutes ses qualités de chef et d’Elu… Qu’il était contraint de servir. Car bien entendu, le destin choisit cette élue comme maître de Riviere. Il était devenu son Bras Droit, celui qui devait effectuer toutes les tâches que Filippa lui demandait de faire et qu’elle ne pouvait accomplir. L’amertume l’avait rendu indifférent. Toutefois, il n’avait certainement pas dit son dernier mot. Malgré son air blasé et la colère qui brillait dans ses yeux, l’ambition le portait toujours vers l’avant et il ne risquait pas d’abandonner pour si peu… Même si les remontrances et les nombreux dangers face à l’égoïsme humain le menaçaient depuis sa nomination. Toutefois, tout ce la ne lui faisait pas peur. Malgré son éternel regard blasé et ses traits froids, l’excitation le poussait toujours plus loin, dépassant ses limites, sa terreur et ses désirs les plus profonds. Filippa faisait partie des épreuves que Riviere devait dépasser. Toujours accompagné de ses quatre pingouins merveilleux, il ne pouvait qu’avancer vers un avenir glorieux qu’il espérait proche. A moins que la nostalgie ne le détruise avant…


Dernière édition par Riviere le Mer 13 Juil - 19:56, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: ✭ Riviere, Roi des Pingouins ♪   ✭ Riviere, Roi des Pingouins ♪ EmptyMer 13 Juil - 15:34

    Test RP
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Le bruit de la pluie résonnait dans sa tête. Le fracas du tonnerre rugit à ses oreilles. Les gouttes d’eau perlaient autour de lui dans une course acharnée vers le sol. L’eau ruisselait sur son épaisse cape noire, tandis que le capuchon du vêtement dissimulait son visage. Seul son cache-œil brillait dans la lumière grise de ce jour moite. Les dalles boueuses de la grande rue glissaient dangereusement ; derrière son habit protecteur, Riviere apercevait l’air inquiet, agacé ou méfiant des nombreux passants. Lui se faufilait facilement à travers cette marrée vivante : l’habitude des sols glissants l’avait rendu particulièrement habile. Surtout dans ce genre de situations. La rapidité était son atout dans cette mission. Dénicher celui que l’on recherchait n’était pas chose facile, dans un endroit comme cette capitale exotique, puisque toutes les ruelles se ressemblaient. D’innombrables cachettes pouvaient servir à un fuyard. Heureusement que le jeune inuit connaissait bien son foyer. Il avait appris, depuis le temps qu’il était ici, à chercher là où personne ne cherchait. Il réfléchissait comme ce genre de personnes qu’il traquait. Il était le meilleur dans ce genre de rôles. Il jeta un coup d’œil derrière lui. Trois autres silhouettes identiques à la sienne le suivaient de près. Les seules différences avec Riviere étaient leur taille et leur corpulence : beaucoup plus grands et beaucoup plus carrés. Il soupira de lassitude. Oui, il était coincé dans ce corps d’adolescent minuscule. Mais il se rassura en se disant que cela était un atout plutôt qu’un défaut, malgré le fait qu’il n’avait presque aucune force physique. Tout le reste tournait à son avantage… Le jeune homme tourna brusquement à droite. Une autre grande rue s’ouvrait devant lui. Elle était pourtant moins bondée que précédemment. Ici, les marchands étaient plus rares, et les passants gardaient les yeux baissés. Surtout quand ils croisaient les quatre silhouettes noires.

Un éclair déchira le ciel. Un grondement tonitruant retentit dans ses oreilles, puis contre ses tempes, et se répercuta à l’intérieur de son crâne. Le jeune inuit resserra sa main droite sur l’arme qu’il tenait dans sa main. Sa canne à pêche en bois d’ébène semblait absorber la maigre lumière provenant du ciel nuageux. Ses jointures blanchirent sous la pression qu’il exerçait sur sa chair quand il flaira une odeur de souffre. Il sentit derrière lui l’attention de ses trois acolytes se diriger vers une large maison délabrée. D’énormes poutres étaient déposées à la verticale sur le côté de la porte. On devinait que l’étage était en piteux état à cause de la fenêtre cassée qui pendait lamentablement sur ses gonds rouillés. Riviere tendit lentement son bras gauche vers l’habitat qui n’en était plus un. Sa main pointa la porte abimée d’un geste ample et désabusé. Ses trois compagnons s’approchèrent rapidement. Lui resta à sa place, au milieu de la rue, et observa leur travail d’un œil absent. Il remarqua tout de même que les passants chuchotaient entre eux et tentaient de s’échapper le plus vite possible de la rue sombre. Il ne s’en intéressa pas : le passage fut vite dégagé. Un seul coup de pied suffit à faire exploser le morceau de bois qui servait de porte. Un mélange de poussière et de fumée obscure les accueillit. Les trois pantins de Riviere reculèrent prestement, trop effrayés par l’origine de ces émanations pour rester de marbre comme on le leur avait ordonné. Soupirant de lassitude, le jeune garçon s’approcha. Ses hommes s’écartèrent sur son passage, puis ils le suivirent d’un air hébété. Il savait très bien ce qu’ils pensaient : comment pouvaient-ils ressentir la moindre peur alors que leur chef, un simple gamin à la réputation pourtant si extravagante, ne montrait pas la moindre crainte face à cet évènement paranormal ? Cette attitude le fit sourire tandis qu’il s’engouffrait dans l’antre du fugitif.

L’inexplicable vapeur ténébreuse recouvrait la pièce centrale de la maison. Il était impossible de se repérer dans une telle noirceur. L’attitude désinvolte de Riviere se transforma en une allure méfiante. Il se baissa légèrement, l’air défensif. Il détestait ce genre de plans. Foncer dans le tas n’était certainement pas sa stratégie première. Toutefois, il lui était malheureusement impossible de discuter les ordres de l’Elu. Il avait l’intime conviction de se faire tester ; pourquoi, il ne le savait pas. Il devait cependant avancer au risque de ne plus pouvoir faire quoi que ce soit et moisir dans un coin du cimetière. La tempête au dehors redoublait de violence. La plupart des fenêtres de la pièce étaient cassées et laissait passer la pluie. On ne voyait rien d’autre qu’une tache grisâtre là où les lucarnes permettaient à la lumière de se faufiler dans l’endroit clos : Riviere voyait des filets de fumée serpenter vers l’extérieur. Il fronça ses sourcils blancs et rabattit son capuchon sur ses épaules. Ses cheveux argentés furent comme absorbés par les tentacules vaporeux. Il fit quelques pas vers le milieu de la pièce. Malgré le tapage venteux au dehors, il entendait clairement quelqu’un murmurer juste devant lui. Ses yeux ne parvenaient pas à s’habituer au brouillard, tout comme ses acolytes : il entendit l’un d’eux grommeler des paroles d’agacement tandis qu’il s’approchait lentement de son supérieur. Un sifflement insupportable se mit soudain à battre la chamade dans sa tête. Il posa sa main libre sur son oreille gauche et grimaça. Le son fut si brutal qu’il ferma les yeux. Il se sentit basculer vers le sol. Mais au lieu de tomber sur la surface dure et froide, il continua de tomber dans une chute interminable. Cet instant sembla durer une éternité. Une sensation de froid l’envahit soudain : il avait l’impression d’être retourné à l’état de mort endormi. Ce n’était pourtant pas le cas. Il entendit bientôt le bruit constant de l’eau qui allait et venait sur la terre. Il finit même par sentir sa morsure glacée contre son visage. Son instinct de survie se mit alors en marche : il toussa et ouvrit son œil valide.

Il reposait sur un rocher noir. La plage autour de lui n’était qu’un enchevêtrement de pierres basanées. Il entendait au loin des cris familiers : une bande de phoques se prélassaient à l’abri de l’écume. Il cligna de l’œil pour libérer ses cils des gouttelettes salées qui s’y logeaient. Comme la tempête qui faisait rage à l’instant, le bruit incessant de la mer résonnait dans son crâne avec une agitation insolite. Riviere leva la tête vers le ciel : il était d’un bleu glacial, et il pouvait apercevoir près de l’horizon le soleil arctique briller de sa faible lueur. Sans comprendre ce qui lui arrivait, il se mit à respirer l’air marin à plein poumons. L’air gelé lui faisait un bien fou. C’était chez lui. Il faisait partie de cet environnement. Et si tout ceci n’avait été qu’un rêve ? L’attaque, la mort, cette horrible résurrection… Et toute cette abominable adaptation. Il se releva péniblement. Il se mit en route vers l’autre bout de la plage, de l’autre côté d’une petite montagne grise. Il finit par tomber sur ce qu’il espérait le plus : le campement de son clan. Il était exactement comme la dernière fois qu’il l’avait vu : juste en haut d’une longue pente enneigée qui menait vers un étroit passage entre deux glaciers, cinq igloos de taille différente reposaient en cercle. Le jeune inuit s’approcha jusqu’à la première maison de glace. Quelqu’un avait creusé un trou dans la glace pour pouvoir pêcher le cabillaud. Il se sentit gonflé par la joie de retrouver les siens : il crut même s’évanouir de bonheur quand il vit sa mère s’approcher de lui à grands pas et le prendre dans ses bras. C’était si bon de retrouver ses repères. Enfin. La pêche et la chasse étaient les seules choses qu’il voulait faire. Survivre dans cet endroit insolite, accompagné de son clan et de ses amis alcidés, était la seule chose qu’il accomplirait au cours de sa vie trépidante. La confortable existence d’un monde brûlant ne l’intéressait pas. Après tout, ce n’était qu’un rêve. Ce n’est qu’à cet instant qu’il remarqua ses vêtements imbibés d’eau. Il portait toujours l’énorme cape qui l’avait protégée sous cette tempête qu’il croyait avoir imaginée. Incrédule, il s’arrêta et fronça les sourcils. Il étudia le ciel : celui-ci se mit à changer, passant d’un bleu gris à un orangé, puis se verdit étrangement. Les couleurs tournaient autour de Riviere et se mélangeaient. De nouveau, il ferma les yeux, écœuré par ces tourbillons étincelants. Il se sentit tourner, encore et encore, pour finir par s’écrouler contre un sol plus désagréable que tout autre chose.

Il détestait cet endroit. Plus que tout au monde. Le sol brûlant abimait sa peau matte. Les grains de sable s’incrustaient partout. La poussière de roche le démangeait et l’obligea à se relever. Il dut se protéger les yeux avec son bras tant la luminosité était forte. Il se mit à haleter, la chaleur étant si intense qu’il n’arrivait plus à se tenir correctement. La sueur commençait déjà à dégouliner le long de ses bras. D’énormes gouttes roulèrent dans son dos toujours recouvert de la large cape brune. Le soleil attaqua alors sa peau : il brûla de ses longs rayons insidieux la chair tendre du faciès de Riviere. Celui-ci grimaça et remit le capuchon sur sa tête, malgré la chaleur étouffante et son irrésistible envie de se déshabiller. Tout en protégeant son œil valide, il regarda au loin. Il n’y avait que du sable à perte de vue. Une brise ardente balayait les dunes avec un mouvement régulier, semblable aux remous de la mer ou aux interminables trainées d’eau tombant du ciel. Son instinct le poussa à avancer. La chaleur lui perçait les pores telles des aiguilles empoisonnées : sa respiration se fit plus rude, plus rapide malgré sa faible vitesse. Le sol mou le ralentissait d’avantage : il glissait, inévitablement, vers le bord d’une dune. Il tombait quelques fois, et se relevait, encore et toujours. Il fallait avancer ou il finirait par mourir. Sa peur se transforma bien rapidement en panique. Derrière ses cils embués par la sueur, il regardait constamment devant lui, cherchant la moindre trace de vie ou d’une aide divine. Mais seul le soleil se préoccupait de lui. Un Démon bouillonnant au-dessus de sa tête, qui elle, semblait fondre à cause de la chaleur. L’air embrasé lui faisait mal aux poumons. Il toussait de plus en plus. Le sable s’insinuait dans ses vêtements, dans ses grosses chaussures, dans ses yeux, dans sa peau. Il respirait du sable. La poussière fanatique l’écorchait comme la plus affutée des lames de combat. Riviere tomba et n’arriva plus à se redresser. Le vent se leva soudain, comme s’il attendait juste le moment où l’adolescent serait faible. Une bourrasque de feu l’étreignit et obscurcit le ciel. Le jeune homme se recroquevilla sur lui-même. Ses mains, qui n’étaient plus protégées par l’habit protecteur, s’éraflèrent au contact des particules volantes. Il sentit ses articulations s’ouvrir et le sang couler le long de ses poignets. Les dents serrées, il s’obligea à se relever malgré la douleur qui lui perçait tous les muscles de son corps. Comme si ce simple mouvement avait effrayé la tempête qui le menaçait, le vent retomba. Le soleil relaya le vent et continua de brûler le jeune homme.

Le temps paraissait s’étirer sur un axe infini qui ne voulait pas laisser Riviere s’échapper. Sa lente marche vers l’inconnu s’allongeait et ne finissait plus. Ses lèvres se craquelaient, il continuait de se déshydrater tandis que ses faibles jambes le portaient tant bien que mal vers un salut qui n’existait probablement pas. Le désert s’étendait à perte de vue. L’échappatoire demeurait invisible. Seul le vent, le sable et le soleil lui tenait compagnie dans sa longue ascension vers sa mort. La chaleur était si cuisante qu’il fut obligé d’enlever son cache-œil : celui-ci chauffait de plus en plus et menaçait de brûler son visage. Cette nouvelle action fut un élément déclencheur sur son environnement. Alors que l’eye patch pendait dans sa main brûlée, le soleil brilla d’une lumière aveuglante et se mit à descendre trop rapidement vers l’horizon. L’immense cercle jaune grossissait à vue d’œil tandis qu’il s’approchait de la ligne. Il finit par occuper presque tout le ciel ; la chaleur, déjà difficilement supportable, devint telle que Riviere semblait fondre sur place. Son cerveau le faisait atrocement souffrir. Des gargouillis dégoûtants parvinrent à ses oreilles. Il regarda autour de lui et remarqua que le sol lui-même se liquéfiait. Pris d’un affolement terrible, le jeune inuit se mit à courir pour échapper au sable. Il n’y avait pourtant nulle part où aller. Les particules de roche l’avaient pris au piège. Ses bottes commençaient également à fondre. Ses pieds fumaient sous l’action de l’exaltation bouillonnante. Il tenta désespérément de s’enfuir, encore et toujours. Ses jambes tremblaient de fatigue. L’épuisement le guettait. La chaleur le consumait. Il n’était qu’une brindille dans un incendie mortel. Ses jambes finirent par ne plus pouvoir le soutenir. Il s’écroula sur le sol enflammé. Il s’attendait à ressentir une souffrance plus ignoble que tout ce qu’il aurait pu imaginer, et ferma les yeux dans un réflexe humain. Néanmoins, à la place, il ne sentit qu’une surface moelleuse toucher son flanc. Troublé, il ouvrit de nouveau ses yeux noisette et découvrit une chambre qu’il connaissait bien. La pièce rougeâtre et silencieuse était étrangement accueillante dans la pénombre de la nuit. Reprenant une respiration calme, Riviere s’assit dans ses draps blancs. Il poussa un soupir de soulagement où perçait une pointe de déception.

Tout cela n’avait été qu’un rêve.
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MessageSujet: Re: ✭ Riviere, Roi des Pingouins ♪   ✭ Riviere, Roi des Pingouins ♪ EmptyDim 17 Juil - 16:39

Encore une fois, bienvenue très cher Riviere !

Merci de ton inscription, ami pingouin. Nous attendions avec impatience que Riviere soit pris.
KAWAAAAIII DEESSUUU

Que dire sur ta fiche ?
C'est tout simplement parfait. La mise en page est très soignée, le style fluide et l'orthographe irréprochable. Les descriptions et l'histoire sont présentées de façons originales et on est tout de suite dans le feu de l'action. Au lieu d'une simple énumération de tes traits de caractère et physiques, tu nous as écrit de courts récits à travers desquels on découvre le personnage. Le résultat est prenant et agréable à lire et on finit par merveilleusement bien cerner Riviere qui est d'ailleurs très bien repris.
Fais juste attention dans tes descriptifs de la Cité d'Oppse : je sais que ce n'est mentionné nulle part, mais il n'y a pas de marchands dans la cité. À la rigueur pourquoi pas du troc ? Mais dans la mesure où il n'y a pas vraiment de monnaie, on ne parlera pas vraiment de commerce ici. C'est un peu le communisme quoi 8D Des nonnes dans l'Église ? Pourquoi pas ? Je n'y avais pas vraiment songé mais j'aime assez l'idée, après tout c'est tout à fait possible qu'il existe une petite communauté de personnes qui s'occupent du bon entretien du bâtiment et des quelques cérémonies qui y sont menées sous la tutelle d'Astaroth.
En somme, je n'ai rien à redire à ta fiche. Elle m'a beaucoup plue et je n'en attendais pas moins de Riviere. C'est pourquoi non seulement je t'adresse mes félicitations mais je te décerne également l'étoile du mérite ✭ afin que ta fiche serve d'exemple aux membres et visiteurs. Bien entendu, je te valide sans hésitation.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Comme convenu, te voilà Bras Droit de Filippa. Celle-ci étant une amie très précieuse à Astaroth, je ne saurais que te conseiller de bien suivre ses directives.
Amuse-toi bien sur le forum avec tes amis alcidés !
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