« Grande et svelte; 1m80 pour 65 kilos; son corps est couvert d'un peau aussi blanche que la neige. Son visage ovale est serti de deux diamants noirs sadiques et cruels, d'un nez fin et de deux lèvres pulpeuses d'un rouge carmin appelant à la gourmandise. Ce dernier est surmonté d'un casque-couronne en métal mêlant les couleurs de l'obsidienne et de l'or, il est affublé de quarte cornes, deux petites à la verticale et deux grandes un peu plus courbées, le casque redescend sur son visage, lui protégeant le front et les joues, l'arrière est creux, permettant à sa crinière ténébreuse de glisser jusqu'au creux de ses reins.

Une double paire d'épaulières garantissent la sécurité de ses épaules, faites avec un mélange de tissus, de cuir et de métal doré et d'argent, elles sont fixées grâces à des chaines de métal qui s'entrecroisent dernière la nuque de dame. Sur ses bras, juste un peu en dessous du niveau des épaules, se trouvent deux bracelets attachés grâces à des sangles de cuir aux épaules, sur ces bracelets sont fixés des fanions dans un tissus indigo finement brodé. Juste après le coude, on retrouve les mêmes matériaux que les pour les spalières qui forment une protection pour ses avants-bras, s'arrêtant juste au niveau du poignet, laissant apparaître ses mains glacées aux doigts immenses et aux ongles aiguisés.

Elle ne dispose comme plastron que deux bandes de tissus partant du col, glissant sur sa poitrine; ni trop grosse, ni trop menue; terminant leur course au niveau de la boucle de sa ceinture. Il en va de même pour son dos. Une grande ceinture ayant pour boucle un crâne enserre sa taille et sert de point de départ à sa demi-jupe démarrant à la moitié verticale de ses jambes et faisant tout le tour de l'arrière. Une troisième pièce de tissus, indépendante de sa demi-jupe, part de la boucle de la ceinture et retombe sur l'avant entre ses jambes, ce système lui permet d'avoir les jambes libres pour courir sans être gênée par une jupe complète. Finalement, ses pieds sont protégés par une paire de bottes aux divers motifs, auxquelles sont fixé des protèges tibias. »

Un admirateur

« Lanathel,

Un conseil mon jeune ami si vous lisez ces lignes, gardez vos distances avec elle. Nul ne sait jamais ce qui se trame dans sa tête, même si elle est souvent clame et froide, ne vous y fiez pas trop, son humeur change aussi vite que le sens du vent et elle peut piquer des colères effroyables si elle est contrariée. Certain(e)s se sont vantés d’avoir pu partager les draps de cette poupée de porcelaine, affirmant que derrière son masque de dame de glace, elle était aussi chaude que des chardons ardents… mais ce ne sont que des « on dit ».

Elle est d’une loyauté à toute épreuve, surtout vis à vis Layca, je dirais même plus qu’à ce niveau la c’est du fanatisme pur et dur car jamais je n'avais vu une ferveur aussi grande. Ne mettez jamais en doute l’existence de sa divinité à moins de vouloir vous attirez ses foudres. Des rumeurs ont d’ailleurs été émises à son sujet, comme quoi sa foi envers Layca était si forte, qu’elle songeait à accuser d’hérésie et d’imposture Kamui, mais elle a vivement démenti cela, et à jurer de mettre la main sur les initiateurs de ces rumeurs infondées et calomnieuses par tous les moyens en sa possession.Elle a d'ailleurs réussit à attraper ce qui semble être un sous-fifre des auteurs des rumeurs. Je n'ai pu assister à son interrogatoire, mais on m'a rapporté qu'il ne restait qu'une bouillie sanguinolente et que ses hurlements résonnaient encore dans les esprits. »

La plume dérape sur le papier et des éclaboussures de sang teintent ce dernier, puis de nouvelles phrases sont lisibles mais l'écriture est différente.

« Traître »

« Pourquoi suis-je ici? Je l'ignore mais je sais que la raison de ma présence ici me sera bientôt dévoilée, il ne peut en être autrement. La nostalgie m'emporte souvent quand je repense à mon arrivée dans ce monde. J'étais totalement perdue et désorientée, ne me souvenant pas de comment j'avais bien pu atterrir ici, et pire encore, de ce que j'avais fait plus tôt au cours de mon existence, seul ce hurlement mêlant sadisme et amusement tambourinait sans cesse ma tête « NYOLO »

Je crois que j'ai erré pendant plusieurs jours dans cette forêt sombre et dense, me nourrissant de fruits dont j'ignorais totalement l'existence, à vrai dire, à cette époque, j'ignorais même qui j'étais réellement. C'est alors que je l'ai rencontré... Reinhart, il était grand, une véritable montagne de muscles et doté d'une grande sagesse, quant à moi j'étais frêle, pas vraiment forte et un peu trop tête brulée.

Lorsqu'il m'a demandé mon nom, mes lèvres se sont ouvertes d'elles même et ce mot à jailli de ma bouche, comme si il était enfoui au fond de moi sans que je ne le sache: « Lanathel ». Il a ri devant mon regard perplexe et m'a tendu sa main, je l'ai saisie. C'est alors que tout m'a été dévoilé, le nom de ce monde, ses habitants aux dons particuliers, et cette guerre divine intemporelle placée sous l'arbitrage d'un schizophrène timbré doublé d'un sadique notoire.

Il était membre de la garde d'un Élu, c'est donc à ses cotés et en tant que garde que j'ai fais mes premiers pas. Développer mon don ne fût pas une sinécure, en partie en raison du prix à payer pour l'utiliser. La première fois où il s'est manifesté, c'est lorsque j'essayais d'attraper un livre en haut d'une bibliothèque, et que cette main spectrale est apparue, sur l'instant c'était assez drôle, mais le contrecoup fut douloureux.

Je ne suis pas restée longtemps dans la garde, je n'étais pas à ma place. Quelque chose en moi me disait que j'étais destinée à atteindre les plus hautes sphères. J'avais été choisie par Layca afin d'être invoquée en ce monde, j'allais donc faire mon possible pour être remarquée. Cette foi inébranlable s'est, je le reconnais, très vite transformée en un fanatisme exacerbé, mais c'est ainsi, nul ne peut et ne doit contredire ou porter atteinte à la volonté de Layca, qu'il/elle exprime au travers de son Élu primordial.

Mon caractère a peu à peu changé, je suis devenue plus stricte envers moi-même et les autres, assez froide au premier abord même, et j'ai développé un don tout particulier pour le sadisme et la cruauté. Oui, rien ne me plait plus que d'entendre les suppliques d'agonie des apostats ou des fidèles de Layca, ne savent-ils pas qu'ils font fausse route et que seul Layca mérite d'exister?

Je me suis forgée une réputation assez spéciale, les gens m'évitent, pourtant ils n'ont pas à avoir peur de moi si ils ont foi entre notre divinité. Mais bon, les gens sont particuliers de nos jours. Mais si j'avais su que la dague qui me serait plantée dans le dos viendraient de Reinhart, je ne l'aurai pas cru. Cet imbécile à colporter des rumeurs infondées sur moi et ma dévotion psychotique, osant faire courir le bruit que mes desseins étaient de porter atteinte au fils de l'élu, balivernes! Pourquoi? Je l'ignore, avait-il peur de moi? Je ne le saurai probablement jamais. J'aurai pu ne jamais l'apprendre, mais pas de chance pour lui, j'ai mi la main sur un de ses colporteurs, c'est qu'ils sont loquaces quand on leur force un peu la main, mais c'est une autre histoire.

Je crois que j'ai assez écrit pour aujourd'hui... »

Extrait du journal de Lanathel