*Ploc*
Une goutte d’eau descend lentement du plafond, elle semble se jouer de la gravité, tombant au ralentit comme si son poids n’était rien, comme si l’air était épais. Cependant, malgré la vaine résistance de l’air, la solitaire se plie aux lois de la physique et tant bien que mal elle vient s’écraser sur le sol. Elle vient là nourrir une mare que des milliers d’autres, avant elle, sont venues former. Là elle agite la surface de l’eau, créait de petite perturbations, des ondes, ou des vaguelettes, qui s’éloignent d’elle en cercle. Comme si toute l’eau se poussait pour accueillir le nouveau venu. S’égarer et faire un parallèle entre cette goutte d’eau et un nouveau né, la mare et le monde, seraient aisé, je consacrerais volontiers quelques lignes à mettre en évidence une magnifique métaphore, mais ça n’aurait aucun intérêt...
*Ploc*
Une nouvelle goutte se forme, elle quitte a son tour la voute, mais par un chemin sensiblement différent. Elle pointe au bout d’une stalactite, oscille, oscille... Elle semble a deux doigts de céder, mais comme un diabétique a sa piqure d’insuline, elle s’accroche au pic rocheux ou elle a élu domicile. Pendant quelques instants rien ne semble pouvoir la déloger, jusqu’a ce que Dame gravité, aidée par le Sieur courant d’airs, face céder la jeune et fragile larme, la poussant dans ses derniers retranchement, la forçant à entreprendre cette dernière action suicidaire, celle qui viendras mettre fin a sa vie éphémère. Alors la goutte tombe, tombe, tombe... Elle voit se rapprocher à toute vitesse le grand bain ou elle se mélangera aux autres, à ses sœurs tombée avant elle dans ce combat sans chance de victoire. Cependant, dans l’esprit de la gouttelette un doute se forme. Une masse sombre semble flotter a l’endroit même ou elle a prévu de finir ses jours. Quelque chose de dur, de solide, dans lequel elle ne se mélangera pas. La frayeur l’étreint, au moment exact ou elle va s’écraser elle reconnait l’objet de ses craintes, c’est un visage humain...
*Ploc*
J’ai froid, l’air qui m’entoure est humide, mon corps est trempé, comme après un mauvais rêve. Un mauvais rêve... Une bonne façon de voir les choses, depuis le début de la mission on ne pouvait pas dire que tout s’était bien passé... Ce n’était même pas loin du fiasco total. Je ne sais plus combien nous étions au départ. Comme presque aucun de mes camarades ne s’était révélé particulièrement brillant, ou intéressant à manipuler, je n’avais retenu le nom que de certains d’entre eux. Le premier était Aaron, l’élu d’Oppse censé m’apprendre à vivre en se monde et a développer mon pouvoir, ou quelque chose comme ça. C’était une sorte de colonel, un instructeur et un chef avant tout. Bref, un casse-couille sur lequel je n’avais pas le droit de médire si je voulais éviter les ennuis. Je ne le connaissais pas depuis longtemps, en tout cas, une chose était sûre, je finirais par jouer avec lui, soit en manipulant des gens et en le mettant dans des situations gênantes, soit en faisant de lui un magnifique pantin. Pantin, c’était d’ailleurs sous ce terme, ou grade si vous préférez, que j’étais référencé, « Pantin d’Aaron », moi une vulgaire marionnette, un pion sacrifiable à loisir. Une blague, a n’en pas douter, une cruelle farce... En tout cas, Aaron aurait eu ses chances avec moi si j’avais préférés les hommes, parce que non content d’être un de ceux tout en haut de la pyramide, monsieur se trimbalait une face a la Cullen, là ou on s’attendait, ou du moins ou l’on espérait, voir un Jabba...
Le second membre de l’infortuné équipe qui avait attiré mon intention se nommait Violet, et disons que ce n’était qu’en raison de notre précédente rencontre. Je connaissais déjà la jeune femme... Ce qui ne m’avait pas empêché de la jeter dans l’un des pièges du désert pour m’en sortir moi même indemne. J’avais beaux savoir qu’on ne mourrait pas ici bas, je n’avais pas envie d’essayer.
Enfin, j’aurais sûrement mieux fais de prendre sa place, car peu de temps après le sol s’était dérobés sous nos pas, nous n’étions déjà plus que deux, Aaron et moi même. J’avais perdus connaissances à peu prêt à ce moment là.
Je me retrouvais donc à présent, étendu, transi de froid, trempé jusqu’aux os et bercé. Journée de merde... Je n’osais a peine ouvrir les yeux, je pouvais être n’ importe où a présent, je pouvais même être mort... Non, on ne souffre pas quand on est mort, hors, mon corps me faisais horriblement souffrir, comme si j’avais été rué de coups, comme si une bande de jeunes punks m’avait frappé a coups de battes, de chaînes ou de pied biche. J’avais encore l’impression de me faire frapper, dans les cotes, comme si l’on m’assénait de violent coup de pied.
Bref... J’ai mal.
« Que faire à présent ? Attendre ici, ou rechercher l’autre bon a rien de beau gosse... »