Bianca possède une force encore inconnue d'elle-même. Bien maîtrisé ce don pourrait faire des ravages. Que ce soit dans ses mains ou dans ses pieds, la puissance de ses coups et tel qu'il fera pâlir plus d'un adulte. Cependant, cette force n'est présente que lorsque Bianca entre dans une crise psychotique à cause d'une frustration quelconque. Il lui faut donc soit réussir à contrôler ce don pour qu'il paraisse tout le temps et non plus seulement quand elle est en crise - ceci viserait donc à résorber sa psychose - soit la plonger dans un état de crise psychotique sans interruption pour qu'elle conserve toute la puissance de son don. La faiblesse de ce don en revanche réside dans le fait qu'il est contrôlé par une petite fille qui est donc plus vulnérable qu'un adulte. Aussi, le choix qu'elle doit faire est un désavantage.

Comme vous l'aurez remarqué après lecture de son histoire, Bianca est atteinte de Psychose. Une maladie mentale encore non soignée à son jeune âge. Les médecins considéraient son état mental fragile mais capable de se résorber en grandissant dans un environnement sain. Cependant, sa maladie s'est développée dans son ambiance familiale où la violence était omniprésente et l'alcool le bras droit de la maison. Sa solitude devenue insupportable, elle porta son attention sur ours en peluche qui elle donna un nom – Nicky- et finit par la voir comme sa seule véritable amie. La psychose lui donne parfois des hallucinations dites auditives. Elle perçoit donc une, bien souvent celle de Nicky, voire plusieurs voix hallucinées en période de crise. Un autre symptôme de sa maladie: les Idées délirantes. Elles la conduisent à se sentir persécutée ou encore à nier ses organes pensant qu'ils sont pourris, qu'elle n'a plus de nez, etc... Le trouble de la pensée fait aussi parti de son quotidien. 
De plus, le meurtre de sa mère ayant gravement altéré son état mental déjà instable, Bianca a fini par être en constante demande de ce plaisir et donc, dangereuses pour la société. Autre chose, elle ne connait rien du monde dans lequel elle s'est un jour éveillée et n'hésiterait donc pas une seconde à tuer n'importe quoi tant que ses capacités encore réduites le lui permettent. Son handicap majeur reste sa petite taille et donc, sa vulnérabilité fasse à plus fort qu'elle. Heureusement pour réduire ce problème, elle est passée maître en manipulation.

Je m'appelle Bianca, j'ai 7 ans et je parle à Nicky. Nicky, c'est maman qui me l'a offerte. Je l'aime ma maman, si vous saviez comme elle est douce et câline quand elle me secoue dans tous les sens pour que j'arrête de pleurer. Mais c'est pour mon bien elle dit, c'est parce qu'elle s'inquiète pour moi, alors comment lui en vouloir? Mais maman Dinna a un défaut: elle ne veut pas jouer avec moi. Alors je joue avec Nicky, ma poupée de chiffon qui parle, elle ne s'arrête jamais, elle parle continuellement dans ma tête. Des fois je crie et je la frappe, des fois on joue à faire des opérations. Aujourd'hui Nicky n'a plus qu'un bras que je serre très fort quand j'ai peur. On joue à papa et maman, alors je fais comme Maman, je crie et je frappe pendant qu'elle fait Papa et reste là sans rien faire si ce n'est parler en ponctuant ses phrases de « hips » rigolos. 

Des fois je sors dans le village, mais les enfants ne m'aiment pas. Je crois même qu'ils me fuient, ou peut-être qu'ils veulent faire la course avec moi? Dans le doute je leur cours après avec un couteau à la main plutôt qu'une ridicule corde sur laquelle les gamins sautent, et ils crient de peur pendant que je crie de joie. Quand une grande personne passe et me dispute je me sens coupable parce que c'est ce que les autres font quand ils sont pris à faire des choses interdites. Mais moi je le fais sans trop savoir pourquoi, et quand je n'ai pas envie, je leur plante le couteau dans la cuisse. Un doux frisson me parcourt lorsque je vois leur sang couler. Je pars en riant, laissant derrière moi cette grande personne si simple d'esprit. 

Je ne parle pas beaucoup, je crois que les petites filles de mon âge ne comprennent pas mon langage. Une suite de mots logiques selon moi. Peut-être qu'elles sont bêtes. Après tout nous vivons dans une époque où le prix de votre Iphone définit votre QI. Les animaux en grognant se comprennent, pourquoi ne me comprennent-ils pas? Faut-il leur envoyer un SMS? Mais je m'en fou parce que Nicky m'écoute et me parle. On s'amuse bien toutes les deux, je la vois s'animer, danser, et je danse avec elle en riant. Mais comme je fais trop de bruits, Maman entre dans la chambre et me gratifie de grandes paires de claques jusqu'à m'en faire saigner le nez. Il faut qu'elle se fasse respecter elle dit. Et papa aussi, c'est ce qu'il dit quand il rentre ivre et s'étale sur le pas de la porte. Si je suis sur son chemin, je valse un mètre plus loin d'un coups de pied bien placé. Papa sait donner de bons coups de pied, plus tard je voudrais être comme lui. Mais avec un peu plus de grâce dans la démarche. Et un peu moins de vodka dans le sang.

Vous voulez que je vous dise? Je crois que j'ai fais une bêtise hihi. Non, c'est Maman qui a fait une bêtise! Elle ne voulait pas que je me fasse respecter. Tous humains, tous sur un pied d'égalité et je ne dois pas avoir mon mot à dire. Même Nicky a le droit de s'énerver mais pas moi. 
L'aube se levait à peine, la rosée matinale venait rafraichir l'herbe qui dorerait bientôt au soleil. J'ai eu une nuit agitée, j'ai fais des tonnes de rêves avec du sang, beaucoup de sang. Je me suis assise sur mon lit tranquillement et j'ai demandé à Nicky si elle avait fait le même rêve. Elle m'a dit que oui et que c'était comme un rêve prémonitoire. Vous savez ce qu'on voit avant que ça se passe. Je suis peut-être une sorte de Divinité, ou un messie! 

La maison était encore silencieuse à cette heure-là. Papa rentrait à peine du bar d'en face et passait le plus clair de sa journée à dormir en faisant des bulles avec sa bouche grande ouverte, alors que maman n'avait aucune raison de dormir aussi tard mais ne se levait pas pour autant. Je crois qu'ils s'aimaient mes parents, je les voyaient s'aimer sur la table du salon quelque fois. Ils voyaient que je les regardaient mais continuaient à s'aimer. C'est beau l'amour. Plus tard, j'veux que l'homme de ma vie il m'aime avec autant d'ardeur! Mais voilà, aujourd'hui la maison dormait et je m'ennuyais. Je suis allée jusqu'à la chambre des parents et je me suis glissée dans l'entrebâillement de la porte. 

«  Maman, tu veux pas jouer avec moi? J'm'ennuie maman!! » 

Je répétais la phrase une dizaine de fois avant qu'elle ne réagisse en me balançant une grande claque. Il faut dire que je l'attendais celle-là. Je soupirai et me mit soudain à hurler, en proie à une montée d'adrénaline. Cette fois, c'est mon père qui se leva. Aïe aïe aïe j'allais souffrir! Je courais jusque dans ma chambre en riant à gorge déployée de ce jeu enfantin du cours-après-moi-que-j't'attrape. Mais avec papa c'était plutôt « si-je-t'attrape-je-te-tue » et ça ne rendait le jeu que plus intéressant. Au lieu de cela mon père referma la porte violemment derrière moi et me laissa seule avec mon ennuie. Nicky me glissa à l'oreille qu'ils n'avaient pas le droit de me laisser m'ennuyer. Elle avait raison, alors je décidai de punir Papa et Maman. Je me dirigeai à petit pas jusqu'à la cuisine où je cherchais un jouet, je pris le cran d'arrêt dans un tiroir. C'était un manche en bois avec un petit bouton sur le côté. Je ne fit pas de bruit en passant dans le salon où Papa s'était rendormi et arrivai enfin au pied du lit de maman. Si Nicky pouvait vous parler de ce moment là, elle vous aurez décrit le rictus sadique qui s'était alors peint sur mon visage angélique. Je balança le couteau sur le lit de maman que j'entrepris de monter. Elle bougea un peu. Dans quelques minutes, elle ne bougerait plus. 

Je me mit à califourchon sur les hanches de maman et posa le manche près de son cou. J'étais si proche d'elle que je pouvait sentir son pou battre au rythme de mon coeur. C'est alors que j'appuyais sur le bouton. Ses yeux s'ouvrirent tout à coups alors que 20 centimètres d'une lame aiguisée pour tuer s'enfoncer dans sa chair et déchirait sa jugulaire. Il s'enfonça dedans comme dans du beurre et cela me fit rire de nouveau. Ah, maman savait jouer! Elle me regarda avec cette expression d'incrédulité et d'horreur que je découvre encore parfois sur quelques visages. C'est une expression comme un mot de fin, il clignote sur le visage juste avant de mourir. Le temps qu'elle réalise qu'elle avait un pied dans la réalité et un autre dans la tombe, je lui assenais un deuxième coups, près du coeur. Cette fois j'eus un peu de peine à enfoncer les vingts centimètres de la lame. La cage thoracique semblait faire quelques résistances. Maman poussa un cri de douleur qui me fit bondir le coeur. 

« Pleure pas maman, c'est un jeu! »

Elle se débattait alors que chaque coups lui retirait un peu plus d'énergie, un peu plus de vie. Je crois que maman a eu une belle mort, elle est morte bercée par mes rires en jouant avec moi. Alors que je continuais à la transpercer de part et d'autres Papa arriva, alarmé par les cris. Je le regardais, les vêtements tachés des éclaboussures des giclées de sang de Maman. J'étais aussi sale que si j'avais joué dans la boue comme les autres gosses et pourtant Papa cria de façon démesurée. Mais je n'entendais plus les cris, je crois que je me suis sentie très fatiguée. Je crois que je me suis endormie.