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 Sous le sapin.

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Place dans l'échiquier (click ?)

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MessageSujet: Sous le sapin.   Sous le sapin. EmptySam 24 Déc - 23:26

Joyeux Noël à tous, c'est ça? Mouhahaha!
J'me transforme en Père Noël machiavélique, en fait. Eh ouais. Voilà pour vous, mes chers amis, un cadeau. Sachez que pour le faire, je vous ai tous au moins détesté une fois. Mension spéciale à Benedict qui lui m'a fait chier tout le long. Bref.
En espérant vous faire plaisir, les gens. J'vous aime, et bon réveillon.

****

[I- Lueur.]


Luciole docile à même sa peau d'opale. Bille lumineuse chatoyante. Effluve discrète, innocente.

Ses ongles jouent avec lorsqu'il ne s'agit pas de tenir l'instrument de mort à retardement. Du gris. Du gris, essentiellement du gris. Il inspire, expire par la bouche, vomissant les méandres de la fumée toxique qu'il se plait à inhaler sans aucune raison. Le lit est encore chaud. Rayon synthétique des ampoules basse consommation. L'aube nargue le crépuscule, tandis que la nuit reste de marbre face à ses simagrées. Les baies vitrées parfaitement claires, élevées à quelques soixante-deux étages, reflètent les éclats de la ville. Les sombres planent dans le ciel. Il n'y a pas un seul oiseau. La journée risque d'être longue. Lourde. Qu'importe. Un parfait silence. Des airs de californication. Là sans être là. Lové entre les plis indécents des draps échiquier et trapéziste au milieu des étoiles artificielles. Instant de doute. Il venait de succomber aux charmes électrisants de cette lampe décidément trop étonnante.
Nuée de LED scintillantes à travers le verre. Reflets aveuglants, détourne le regard. Se lever. Déposer la calcinée dans son tombeau et penser à le vider ce soir, une fois rentré. Spleen et illusion métaphysique. Quand ni la fatigue ni l'ennui ne peut triompher. État d'entre-deux, celui que personne ne comprend. Même lui. Surtout lui. Passé un moment, il devenait fou de ne pas parvenir à se cerner. Il s'en foutait, à présent. C'était un état comme un autre, par lequel il jugeait bon de passer. Le trait retroussé émanant de sa bougie industrielle l'hypnotisait. Aquarelle aérienne aux motifs déviants. Quelque chose de malsain dans sa ligne impeccable. Quelque chose... de désarçonnant. De contraignant. De sale. Il l'empoigna et l'écrasa contre le verre de son divan. La fumée ne virevoltait plus. Retrouva la vitre un instant. Quel que fut l'éclat qui la perça l'espace de cette seconde, il aperçut son reflet, fut prit d'un haut-le-cœur. Il ne fallait pas le voir sans les bandes. Ne pas être vu sans les bandes.
Visant avec passion la vue imprenable qu'il possédait sur la Ville. Merveille de béton, de pyrex, de courant et de goudron. Silence. À mi-chemin entre la nature morte et la cryogénie instantanée. Il ne s'entendait pas respirer. Il ne respirait pas. Détourna le regard, le posa odieusement sur la créature mystique qui partageait son lit. Courbes divines sous un océan drapé. Quelques fils de soie noirs de jais. La caresse subtile et volubile des griffes sur la joue tendre, les beautés diaphanes du corps qu'il devinait nu sous sa mascarade tentatrice. Rien n'était plus séduisant que son échine à lui. La lampe lui fit don de ses perles de lumières, et dans une moue adorable il se dandina, se retrouva face à son tortionnaire. Les yeux clos. Un baiser volé, un sourire gêné. Quoi de plus tentant que la mauvaise proie, la tour qui se devait d'être inaccessible, imprenable, ainsi étendu sur le plateau au couvercle renversé. Il s'assit sur le rebord du lit et se leva sans rechigner.
Le jour ne poindrait pas. Seuls les cumulus avaient trouvé le chemin, et quelque part, il s'en moquait suffisamment pour ne prêter aucune attention à ses vêtements du jour. La fleur conquise dormait à poings fermés. Il s'en serait voulu de la réveiller, après tout. Elle était le fruit d'une contemplation intense et inespérée. Il était le lien qui le maintenait sur la terre ferme, même à soixante-deux étages de cette-dite terre. Il était maquillé. De grands yeux translucides cernés de noir, un teint artificiel bien qu'un tantinet cadavérique. Spectral. Un large sweat à capuche rouge, une paire de New Rock sanglée et massive. Des bandes encerclant tout son buste, ses poignets, ses avant-bras, son visage. Un masque. Rien que ça. Il l'accrocha, muta en un véritable monstre. La vénusté tapie dans son linceul s'était découverte à moitié. Il arriva vers lui, tira le tissu sur lui. Tout était prétexte pour pouvoir l'approcher d'un peu plus près. Éteignit la lumière, plongea la pièce, l'appartement, dans une pénombre angoissante. Puis il gagna le rectangle de cristal encastré dans le mur. Tâtonna deux ou trois boutons. Ouvrit le gaz, créa les flammes. Cheminée. Dehors, il commençait à neiger.

[II- Brouillard. Paburo, Ren, Hideaki, Shiho, Raven, Leeroy.]


Laisser la conquête seule alors qu'elle dormait était malvenu, impoli, et Maena en un certain sens finit par s'en vouloir. Descendre sa tour de ciment, même avec l'ascenseur, prenait des heures.

Il suffisait de prendre à droite et de descendre, encore plus bas. Les escaliers regorgeaient de mégots à moitié écrasés, de cendres sèches. Le tout puait le tabac froid, la cocaïne mal absorbée, le shit mal roulé. Les bas cloîtres. Les mauvais quartiers. Étrangement, c'était là où on trouvait les plus hautes tours. Comme la sienne. La plus luxueuse. Tout était très étrange, ici. La foule des bas fond était certes répugnante, mais pas agressive le moins du monde. Les beaux loyers et les bas prix avaient envahi le domaine comme ces saloperies de pissenlits envahissaient les champs des vraies belles fleurs. C'était une économie florissante et profitable. Exploitable. On arrêtait pas le progrès.
Comme à son habitude, il était là. Au même endroit. Son carnet à dessin ouvert, ses Posca ondulant contre le "C" à grain cent quatre vingt grammes. Il dessinait une tour, s'arrêta pour lui vendre son herbe, reprit exactement sur le trait qu'il avait stoppé. Il était comme ça. Ne levant ses yeux vairons que pour l'argent. L'argent, et la musique. Ses yeux vert et blanc. Il avait un accent japonais fort, et ne s'éloignait pas de son quartier. Que des nippons. Comme elle. Toujours adossée au même mur. Toujours accompagnée du même type. Elle et ses cheveux courts, ses airs négligés, sa clope au bec, lui et sa capuche à fourrure, ses yeux couleur de thé, ses deux bagues argentées à chaque mains. Deux japonais. Encore. Il n'avait aucune idée de ce qu'ils pouvaient bien faire, là, adossés tous les deux à leur mur miteux. Tous les jours. Tout le temps. Invasion asiatique, il savait qu'ils finiraient par nous bouffer. Et il s'en foutait. Il avait son herbe. C'était tout ce qui comptait. Il les contourna soigneusement. Ils n'étaient guère fréquentables. Lui non plus. Tant pis. Quelques pas pour s'en sortir. Quelques pas durant lesquels la grognasse aux yeux bridés ne le lâchait pas du regard. Des airs de quelqu'un de connu. Peut-être pas. Une simple osmose suffisait. Et c'était alors largement suffisant.
Plus loin, autre zone délicate. Les russes. Les mafieux par excellence. Quoique les nippons n'étaient pas non plus les derniers dans ce domaine, et c'était excluant l'influence plus que considérable des amis italiens. Véritable choc des cultures. Il alla trouver la blonde. Celle qui s'occupait de l'héro'. On disait qu'elle avait été la femme d'un joueur de football américain connu, dont le nom lui échappait complètement. Le prix des seringues avait enflé en à peine dix jours de sorte à devenir un kyste énorme dans les œsophages de tous les drogués des environs. Une boule de graisse vomitive et étouffante qui était le résultat selon le fournisseur de la soi-disant rareté du produit. N'empêche que vingt cinq billes la seringue ça restait colossal comme somme. Tout avait un prix. Comme les armes. Deux gros fournisseurs étaient en guerre dans le quartier. Une vieille, la trentaine, à la gueule tellement décharnée qu'elle n'osait plus montrer son visage en entier et un type qui lui avait choisit l'option "je ne retire jamais ma tenue militaire, fuck yeah". Sans doute mutilé au napalm ou au vitriol durant une guerre ignoble, cela allait de soi. Les deux étaient russes. Ou pas. L'homme avait un accent très étrange, différent même de la femme qui elle se revendiquait parfaitement soviétique. On en déduisait qu'il était russe quand même. Sans doute débarqués tous frais payés de Tiraspol. C'était un genre, après tout. Il y avait toujours des russes à Tiraspol. Il n'achetait pas d'armes.

[III- Cancer. Liam, Xellos, Xander, Zaleth, Barthélémy, Mina, Bastos, Tsukiyo, Bloody Rose, Angina.]


C'était une ville en descente. Il fallait creuser, toujours plus profond. Dès que l'on aura touché le fond, on ne pourra que remonter.

C'était une tradition haletante, poursuivie depuis les débuts de l'industrialisation que de pourrir ses marches d'escaliers le plus possible. Certains trouvaient la force de s'asseoir. Il avait apprit à se méfier de ce genre de quartier. Il y avait les gueux. Les rebuts, les replis de justice, qu'il valait mieux éviter. Il n'était pas rare qu'il se fasse interpeller par des cloportes de cette caste. À chaque fois, c'était pour une cigarette, un feu. Et si le regard, le sweat, le masque, ou tout simplement la personne ne plaisait pas, elle risquait gros à s'arrêter près d'eux. Ça ne loupait plus. Ça se dégradait, petit à petit. Il ne fallait plus rester là. Maena l'avait compris. Pas encore cet homme, toujours tapi dans son coin de station.
Il s'approcha. Inoffensif. S'accroupit pour se mettre à sa hauteur. Sourire. Réchauffer les cœurs par ce temps hivernal. Lui tendre son paquet d'industrielles, et l'herbe. Lui demander si tout allait bien. L'homme couvert de bleus lui répondit avec le sourire. Cela faisait des semaines qu'il confiait à l'androgyne en face de lui l'achat de ses cigarettes. Puis, il avait besoin d'herbe, occasionnellement. Parce que les personnages de ses romans en fumaient, et qu'il voulait savoir ce que ça faisait. Il n'était pas accroc, il était juste soucieux de reproduire l'exacte réalité. Un jour, cet homme deviendrait un grand écrivain. Torturé, certes, mais brillant. Il habitait dans l'immeuble en face du sien. L'un des plus miteux de la Ville.
Il arriva près du quai. Deux minutes d'attente, une ponctualité qui le surprenait de plus en plus. Il n'avait aucune idée précise de l'heure, et il s'en foutait royalement. Deux minutes à tuer. À ses côtés se tenaient deux jeunes hommes de son âge. Visiblement irrités. Les deux semblaient très différents, et lorsque le plus chétif grogna sur le titan qu'il n'était qu'un con, le con en question entra dans une rage noire, mélange de mépris et de guerre atomique. Ils semblaient opposés. Des frères ennemis. Ils étaient couverts de cicatrices et leurs yeux vairons se complétaient. Bipolarisation en or et saphir. Deux minutes écoulées. L'état du ver d'acier se dégradait de jour en jour. Les portes s'ouvrirent, et les trois passagers s'embarquèrent à l'intérieur. Deux rames séparées.
La sienne n'était peuplée que par une ombre, assoupie entre la paroi du véhicule et son sac à dos à moitié ouvert. Chez lui, tout était blanc. Sa longue tignasse se fondait avec les murs, sa peau d'opale avec le siège. Quand il sortirait, la neige le ferait disparaître. Du moins s'il neigeait toujours une fois sorti. Il était l'homme polymorphe de blanc. En fait, il ne dormait pas. La secousse ne fut pas si violente. Il se contenta de garder sa main fermement agrippée à la barre qui le retenait. Il avait gardé son sac sur l'épaule, n'avait pas même songé à s'asseoir malgré la place disponible. Les sièges étaient horriblement sales. La barre, il l'attrapait au sommet. Le point que personne ne pouvait atteindre, complexe de taille évident. S'ouvrirent les portes, ne firent que monter quelques passagers lambdas. Fermeture, départ. Ils s'étaient tous assis. Maena crut mourir d'être mêlé à tous ces plébéiens.
Parmi les passagers du troisième arrêt, plusieurs sortirent. On approchait du centre ville. Quartier scientifique. Entra alors un homme grand, richement vêtu, et aux cheveux bicolores. Noir et blond. C'était un style. Néanmoins, tout cela paraissait futile face à un détail éloquent de sa personne fine, toute en longueur, et merveilleusement élégante. Le mouchoir en tissu qu'il gardait jalousement dans sa poche. Qu'il n'arrêtait pas de sortir, de poser au coin de ses lèvres, se délestant de son attaché-case à tout moment pour agir le plus vite possible. Comme si sa vie en dépendait. Comme si son image était sacrée. Il bavait. Sortit au prochain arrêt. La route était longue. Désespérément longue. Et terriblement ennuyeuse. L'homme blanc était parti, lui aussi. À sa place s'était confiné une jeune fille aux cheveux longs violets, à la peau matte et aux seins évidemment refaits tellement protubérants. Ou peut-être pas. Elle le regardait souvent, puis baissait les yeux. Elle mangeait un bout de sa barre chocolatée, et recommençait. Regard un, regard deux, manger. Elle faisait ça tout le temps. Et à force, cela devenait réellement chiant.
L'arrêt faisait la correspondance avec la seconde ligne. Il descendit, bien qu'il aurait très bien pu continuer sur cette voix-là. Mais cette fille ne lui inspirait vraiment rien de bon. Avec son petit uniforme trop parfait et sa silhouette aguicheuse. Un trop bon morceau. Trop attirant. Si elle avait besoin d'un homme auquel se raccrocher, il ne serait pas de ce jeu. Il fallait qu'elle le lâche de regard, elle n'y parvenait pas. Alors il céda à sa place. L'autre ligne était bien plus fournie niveau population. À son grand désespoir. Il se retrouva debout, à côté d'un énergumène clope au bec et air blasé, qui malgré les apparences ne sentait absolument pas la marijuana. Ce type, il l'avait déjà vu à la sortie de la faculté de sciences politiques. Il devait être un génie, en fait. Ou alors les parents avaient un porte-monnaie très lourd. Aussi. Il partit en même temps qu'un troupeau énorme d'adolescents dans son genre, fut remplacé par une ivrogne couverte d'un simple peignoir hurlant que Lupus était revenu et qu'il allait tous les tuer. Normal. Elle sortit la station suivante. Étrangement, personne ne l'accompagna dans sa descente.
Le terminus approchait. la rame figurait parmi les plus légères du voyage. Question d'expérience, il était facile de le deviner. Lorsque les portes s'ouvrirent à nouveau, plusieurs passagers entrèrent. Mais une figure marqua son attention. Celle sur l'affiche impeccablement collée au mur de la station. Un ballet. La Princesse des Souvenirs, rien que ça. Le petit rat d'opéra dans le rôle de l'étoile se devait d'être resplendissante. Trafiquée. Truquée. Les portes transparentes froissaient sa perfection. Maena retint un rire mesquin lorsqu'il aperçut deux femmes folles de rage réduire à l'état de lambeaux la pauvre toile de papier ayant servi à l'impression de cette figure délicieusement enviée.
Était rentré un homme avec un chapeau. Balafré. Légèrement. Il ne voulait pas le regarder, ni même y penser. Alors il se plongea dans le reflet de la vitre derrière lui. Pour la première fois, le métro entamait une poussée vers l'extérieur rocambolesque. Il y parvint. À l'endroit exact où débutait la plage. Le sable recouvert par son manteau de neige. Les vagues calmes au bruit gâché par celui des rails. L'espace d'un instant, Maena sentit l'aura d'une créature mirifique, à la silhouette androgyne, au sourire malicieux et aux yeux ensorcelants, enivrants de turquoise. Il disparut dès lors que le métro replongea dans les abîmes souterraines.
La junki qui offrit son corps à la rame à l'avant-dernier arrêt était sa cible. Elle regardait l'homme au chapeau avec gêne, puis s'approcha de celui qui s'était chargé de lui acheter ses doses. Trop de dettes, elle n'était alors que trop connue par-delà le centre ville. Il avait accepté de l'aider sans aucune condition, si ce n'était d'arrêter cette merde une fois ses dettes remboursées. Il l'aiderait toute sa vie. Il lui tendit les seringues tandis qu'elle se noyait dans les cheveux charbons de son idole au chapeau et à la cigarette. Les hommes se regardaient entre eux. Une ancienne tension, une colère infondée, puis un combat et des cicatrices. Une victoire pour lui, aucun esprit vengeur dans l'être éteint qu'il était redevenu. Et elle, en adulation face à lui. Le dernier arrêt. Il s'empressa de sortir, tenant le fournisseur et sa cliente à distance. C'était sans compter son caractère à lui, qui empoigna le bras de la jeune femme, la traîna à l'extérieur. Ne pas perdre sa trace un seul instant.

[IV- Oxygène. Luz, Lanathel, Ulrich, Nexus, Violet, Taokaka, Ludovik, Snow, Fillipa, Aaron, Clair, Jerry, Iris, Kamui, Alvaro, Andrew, Alice, Stiigma', Jay, Astaroth.]


La respiration inchangée, les poumons atrophiés. Ascension.

Il la tenait fermement, elle n'osait protester. La foule les mirait comme s'il s'agissait d'un jeune couple en plein conflit. Il l'entraîna dans les escaliers, à sa poursuite. Le rattraper. Elle haussa la voix. Gémit. Il n'en avait que faire. Du mal à respirer. N'en avait cure. Jusqu'à ce que l'air pollué n'entre en eux comme l'élixir de soins. Il était juste à côté, priant pour les avoir semer. La droguée, figée, suppliait du regard son fournisseur, qui la poussa violemment dans les bras de l'homme au soleil froid. La bonne action de la journée.
Ce n'était pas le centre ville. Surtout à plusieurs mètres et virages de la station de métro terminus. Il n'aimait pas débarquer comme un pion sur l'échiquier en plein milieu de ce monde hostile et vicieux, alors il évacuait à l'extérieur le plus proche. Le cimetière. Rien que ça. Quelques pas, les stèles en guise de haie d'honneur. Ses yeux se posèrent sur la source du lugubre. La neige s'écrasait en douceur contre le goudron, les graviers. Le trottoir incurvé glissait. Les arbres ployaient sous le poids du givre qui bien que raffiné était aussi lourd que l'adamantine. En tournant la tête, il crut voir un fantôme. Une femme, lolita noire et blanche au faciès froid, plongée dans la contemplation de l'une des pierres tombales environnantes. Des airs de lolita gothique japonaise. Encore une. Le spectre féminin à l'ombrelle close n'était pas seul. Une sorcière vagabondait entre les morts. Un sourire ravi aux lèvres. Sans doute se prenait-elle pour l'assassin sadique de ces centaines de squelettes. Sans doute que, grâce à la magie de ses doigts, elle pourrait les ressusciter, créer son armée, et ravager cette fête de fin d'année pour laquelle elle ressentait une profonde aversion. Sans doute que personne ne pouvait fêter cela avec elle. Elle était seule, et priait. Une sorcière qui prie. Tout à fait logique. À murmurer Layca. Elle devait être folle, en fait. Maena s'éloigna.
Une rue habitée. Des maisons. Ça devenait de plus en plus rare, avec la naissance imminente de ces millions d'immeubles. Les résidents se devaient d'être fiers de leur quartier. Les cheminées fumaient. Il pensa à la sienne, trop moderne pour se permettre cette fantaisie absurde. Au moins, il était écologique et ne libérait pas de CO2 dans l'air. C'était déjà ça. Il y avait de la lumière. Toujours la nuit. La lumière resterait définitivement synthétique. Les maisons décorées bordaient les allées. Des gens sortaient, souriaient. Des enfants jouaient. Il se conditionna à traverser un champ de bataille de boules de neige, guérilla à quatre soldats. Deux jeunes garçons, blancs. Entièrement blancs. L'un d'eux portait le même pull que Krueger; quant à l'autre, il faisait des bruits surprenants. Des interjections à tout va. La petite fille discrète, tapie derrière la dune de neige, se laissait entièrement dévorée par la rage de son, ou sa coéquipier/ère. En fait, son manteau à capuche en forme de chat lui allait tellement grand qu'il était impossible à première vue de dire s'il s'agissait d'un garçon ou d'une fille. En attendant, la pauvre petite aux deux longues couettes serrait fermement sa peluche contre elle, et n'osait toucher une seule boule de neige assassine. L'intrus courut pour ne pas être mitraillé plus que nécessaire. L'impact reçu dans le dos lui suffisait amplement.
Il les avait semé. C'était une bonne chose. S'était retrouvé dans une ruelle qu'il ne connaissait pas vraiment. Sans doute plus éloignée du centre ville qu'il ne l'espérait. Il voyait encore le cimetière de là où il était. Il avait sans doute du seulement changer de point cardinal, s'engagea dans le chemin de droite. Continua tout droit. Toujours tout droit. Très peu de lumière. La neige redoublait d'intensité. Il regardait les vitrines des magasins. Puis il s'arrêta net. Un narcisse. Un narcisse dans la vitrine. À cette saison. Un fleuriste, autre chose, il cherchait la pancarte. Il la trouva. N'en revint pas. Lorsque ses yeux se replongèrent dans la contemplation de la fleur, un homme se tenait à la porte et la verrouillait. Grand, blond, lunettes et costard-cravate. Son sourire, lorsqu'il le regarda, fut calme et serein. Il lui demanda ce qui l'intriguait. Le jeune homme encore surpris ne répondit pas, fuyant la tête haute les pompes funèbres.
Il était entré dans le quartier qu'il aurait préféré fuir. Quelque part entre le vulgaire et l'exhibitionnisme. Les chambres d'hôtel sentaient la vieille pute. La neige servait de leurre, de feinte, pour dissimuler la coke oubliée sur les trottoirs. Le bruit des talons aiguilles se mêlaient à celui des moteurs des berlines au ralenti. Les billets de banque se perdaient sous la fausse monnaie du casino. Et il se trouvait là. Au milieu des néons fushia sursautant et des corps suintant la sueur et le désir. Il se réfugia sur la route, retira sa capuche. La neige salvatrice montrait son visage hermaphrodite et éloignait les prédateurs trop entichés. À sa gauche, une Khionáti drôlement ressemblante, quoiqu'à peine plus libertine. Blanche. C'était la mode. Corps albinos. Yeux sanguins. Peigne floral sur la défensive. Surveillée de très, très près par sa maquerelle. Une femme si fière, avec une prestance si droite et si sévère qu'elle avait tout du cheval. Ou de la licorne. Quand ses yeux perçants viennent à sa rencontre, il ne quitte pas le duo du regard. Jusqu'à ce qu'il trouve une autre prise intéressante. Homme, la trentaine. Mais surtout une tête connue. Lui aussi, était une affiche. Mais on ne le déchirait pas, bien au contraire. Chanteur, avec une renommée de plus en plus étendue. Mais surtout un gentleman amoureux qui attendait sa dulcinée, qui n'avait en théorie rien à foutre là. Quoiqu'il en soit, cette présence riche dans un quartier aussi peu fameux réjouissait les mains glacées d'une petite tête, lumineuse à souhait et phosphorescente dans toute cette pâleur, qui n'attendait que le feu vert pour pouvoir lui faire les poches. C'était vraiment un quartier de merde.
Tiré d'affaire par une belle pirouette. C'était son genre. Il fuguait du côté de la rue principale. Il suffisait de deux rues pour la rejoindre. Deux rues désertes. La première restait relativement bourgeoise. Il y croisa deux jeunes filles en train de chasser des souris. L'une d'elle portait un panier à la main, l'autre s'entichait d'un parapluie rouge vif. Elles se rendraient sans doute au marché une fois le jour levé. Qui tardait. Peut-être ne viendrait-il jamais. La seconde rue donnait sur des quartiers plus riches. Beaucoup plus riches. Aristocratiques, grands patrons et mafieux intelligents. Il ne voulait en croiser aucun. Le ciel était contre lui. Ils n'étaient pas moins de six. Ils étaient bien connus. Cette fillette traitée comme une princesse, nul autre en réalité qu'un prince, choyée par sa sœur et ses deux larbins ennemis voir rivaux, et entourée par son renard-chien tout stigmatisé et son gosse brailleur toujours accroché à son lapin en peluche et bouffeur de pudding invétéré. Ils étaient connus partout, oui. Pour être d'un compliqué trop compliqué, que ce soit à expliquer ou à comprendre. L'un d'eux était un intrus. C'était une question d'odorat. Ca se sentait. Le grand blond tatoué. Celui qui se prenait pour un serviteur et qui n'attendait que l'absence du vrai chien de garde et de toute la marmaille pour pouvoir poignarder le petit prince. Toute ces histoires de pourritures flinguées par les traditions, les amourettes et le fric lui donnait la gerbe. Ils se croisèrent, et son épaule et celle du brun aux yeux violacés-rougeâtres se rencontrèrent. Volte-face chez les deux camps, regard haineux et adversaires. Puis plus rien. Chacun poursuivit sa route. Il leva les yeux en direction d'une des bâtisses ornant la rue, proche, enfin, du centre. D'une des fenêtres. Un homme les avait épié. Les yeux se jaugèrent. Il lui en manquait un, faiblesse chronique. Se retira en un gracieux mouvement de pivot. Lui aussi, il était connu. Maena choisit de se retirer.

[V- Etincelles. Maddy, Aria, Noah, Linoa, Shanoa, Kurk, Lahja, Skandar, Lise et Beth, Estel, Gabriel, Azaël, Kimhi, Shenzi, Seth, Nate, Claire Bal Blanc, Pâris, Rika et Hanyuu, Ricky, Claire, Tesla, Rivière, Asmodée, Stramoine, Ingrid, Nutty, Milady, Xiao Mao, Blake, Phey.]


Il fallait remonter la rue en prenant à gauche. Plus quelques minutes de marche. Tout irait bien.

L'hôpital sur sa droite. Les gyrophares agressifs du camion de pompiers posté devant l'entrée des urgences. Une infirmière s'occupait d'une femme, sa robe à moitié déchirée et la figure en sang, qui à en croire ses vaines tentatives pour attraper les seins de son ange... rouge, était lesbienne. La scène, quoique peu commune, avait quelque chose de risible au possible. Le spectateur ne semblait pas comprendre d'où il venait. Mais cette belle blonde plantureuse et visiblement aussi mal en point qu'un gosse devant la vitrine d'un magasin de jouets en cette saison irait parfaitement bien avec le petite brunette qui essayait tant bien que mal de la garder allongée sur le brancard. Cette femme faussement blessée, c'était la fille du chef mafieux italien des bas quartiers. Rien de plus excitant. Plus loin, on pouvait voir le marché. Là, on pouvait voir le marché. Il lui était à présent indispensable de connaître l'heure, pour pouvoir organiser sa journée. Journée décidément bien sombre. Une flemme incommensurable de sortir le téléphone portable, il interpella un jeune homme de dos qui sursauta dès lors qu'il croisa le visage de son interlocuteur. Il lui demanda s'il allait bien, s'excusa de l'avoir surpris de la sorte. L'inconnu respirait bruyamment, grattait sa nuque par nervosité. Il déclara avoir eu peur que quelqu'un ne l'entende parler à Viktoria. Maena excusa ce fait, lui demanda l'heure. Il n'y avait personne avec lui, et il n'avait pas de portable sur lui. Viktoria était sans doute un fantôme, oui. Quoi de plus naturel, après tout. Il était sept heures moins le quart. De l'après-midi. Connerie d'heure d'hiver.
Il arriva dans la rue principale, la longea pour arriver jusqu'au marché. Il n'avait vraiment pas le temps de s'y attarder. Il marchait. Rapidement. Croisa sur sa droite deux jeunes femmes, l'une endormie sur l'autre. Leurs cheveux noirs s'entrelaçaient, leur ressemblance était frappante. Une vingtaine d'années tout au plus. Deux belles au bois dormant réunies. Il n'épilogua pas sur leur cas, dévia son regard sur les façades des magasins environnants. Il n'était pas là. Non. Demi-tour. Il recroisa les léthargiques. Cette fois, il ne put les abandonner à la merci de n'importe qui. Les réveilla calmement, et les convia à le suivre jusqu'à l'hôpital, là où elles pourraient dormir autant qu'elles le souhaiteraient. Elles s'exécutèrent. Il reprit la route.
Son trottoir était blindé. Tous se bousculaient, entraient, sortaient des magasins. Derniers achats de Noël sous une neige de plus en plus froide. Puis, un grand bruit. Un son de basse caractéristique. Il tourna la tête vers la route. Un poids-lourd gigantesque. Le conducteur aux cheveux blancs était accompagné d'une femme qui portait des lunettes. Ils écoutaient les Gaps and Edge. Il en était le chanteur et guitariste. C'était certain. Le camion ne s'arrêta absolument pas, poursuivit sa route avec une donzelle qui avait décidément bien de la chance. Cette inattention lui valu de percuter quelqu'un. Sans s'arrêter de marcher, ils se retournèrent et s'insultèrent mutuellement. Un roux, casque sur les oreilles et chewing-gum entre les dents, qui menaçait de le faire sauter. Ben voyons. Avant de se retourner, il le regarda rejoindre des jumelles, visiblement intriguées par ce qu'il venait de se produire entre eux deux, qui l'agressèrent littéralement et lui hurlèrent d'être plus poli. À quoi bon, c'était une réaction typiquement masculine. Le passage du camtar avait intrigué plus d'une personne. Dans le cybercafé d'en face, une jeune fille avait été littéralement happée par le son divin qui en émanait. Ses deux mèches blanches tressaillirent lorsqu'elle se rendit compte qu'elle était observée, même s'il y voyait légèrement flou. Elle replaça son casque sur les oreilles, et plongea son visage honteux sur son clavier.
Il fallait entrer dans le marché pour trouver ce putain de magasin. Vraiment, c'était déprimant. Il traversa au feu vert, comme la moitié des hommes d'affaires en retard et les milliers de mitéra angoissées à l'approche du repas du soir et des décorations du sapin. Un homme, et celle qui avait tout l'air d'être sa fille, formait un couple blanc. Maena les regarda parce qu'il avait eu le malheur de bousculer le stand près duquel ils se tenaient. Vu la carrure du mâle, il n'avait pas envie de s'y frotter. Surtout pas maintenant. Puis, il y avait toujours la nymphe chez lui. À ne pas inquiéter par plus de blessures qu'à l'accoutumée. La jeune fille à l'allure si fragile quémanda à son paternel de ne pas être aussi violent, et s'excusa. Le masqué nia ce besoin puisqu'il ne s'était rien passé, et les laissa en paix.
Un stand vendait du miel, et d'autres produits de la sorte. La vendeuse, déguisée en abeille selon les codes de Noël c'est bien connu, passait plus de temps à manger qu'à vendre. À en croire le nombre de pots vides qu'elle avait aligné à sa gauche. Rien de particulier. Une musique chaleureuse venait d'être allumée. Une vendeuse, métissée, entraîna ce qui semblait être un pakistanais albinos et au front tatoué à une danse endiablée, qu'il évita soigneusement. Les lumières l'aveuglaient. Il fallait trouver ce magasin au plus vite, et rentrer encore plus rapidement. Quelque chose le forçait à se presser. Mauvais sentiment. Les danseurs de bas étage s'étaient multipliés en à peine cinq secondes. Il peina à éviter un duo composé d'un homme à moitié déshabille, tatoué sur tout le corps et aux yeux étrangement jaunes, et de sa partenaire d'une valse, pâle et bleutée. Lui, il ne savait pas d'où il sortait, décryptait dans son regard cette lueur d'animosité commune à tous les bipolaires. Elle, cependant, tenait le stand d'horlogerie. Cela lui allait étrangement bien. Il priait pour que sa marchandise soit déréglée. Pour que l'heure qu'il voyait n'était pas la bonne. Plus que neuf minutes. Il marchait vite.
Il tourna la tête à sa gauche. Un jeune homme, cheveux blanc et manteau long d'ecclésiastique, visiblement -ou pas- mort, qui s'exalte de la beauté des peluches qu'il voit derrière la vitre. À ses côtés, une gamine teintée violette, typée nippone, avec une femme déguisée, teintée lilas, qui fixent les automates sans rire dire. Le monde des mots était relativement peu présent parmi nous, c'est vrai. D'autant plus pour les fêtes. Il neigeait. Il neigeait trop. Ses yeux se perdait sur les scènes qu'il avait à voir, sur le magasin qu'il avait à chercher. Autre part, un visage connu. C'était lui, le mari, l'ex-mari de la dealeuse soviet'. Le footballeur. Accompagné par celle qui avait tout l'air d'être sa fille. Un jeune fille blonde, trop silencieuse au goût du retardataire. Pas plus. Dévie le regard, plonge-toi ailleurs. Un homme, téléphone à l'oreille. Sa main, son bras entier était bandé. Pas suffisamment pour pouvoir cacher quelques traces de ce qui semblait être de lourdes brûlures. Peut-être qu'il avait été pris dans un incendie, ou qu'il avait plongé son bras dans de l'acide sulfurique. Comme toute personne munie de bon sens, c'est bien connu.
Regarde ailleurs. Un Père Noël. Le Père Noël en personne. Qui essayait tant bien que mal de dissimuler son cache-oeil sous une mèche de cheveux blancs. Assis sur son trône, devant des milliers d'enfants. Il s'occupait, visiblement à cœur joie, d'une jeune fille parfaitement muette. Typée hispanique, pour changer. Elle ne disait rien, et Patéras Noël pouvait bien feindre son exaspération comme il le voulait, il n'arrivait pas à la cacher. En fait, mystérieusement, il semblait aussi jeune que les enfants à qui il mentait. Et au lieu d'être entouré de rennes, il l'était de pingouins. Original. La jeune fille fut extirpée de la situation par une chose sans nom, en réalité. Un énergumène roux, électrique, à lunettes et au sourire très peu inquiétant et pas, du tout, déjanté. Patéras Noël s'est cru sauvé, avant que ne débarquent une donzelle avec des couettes rousses et un sourire gigantesque, et son copain aux cheveux verts, normal, en train de gober une énorme sucette. Courage, ami du froid. De retour sur la machin roux monté sur échasses à ressors, qui gambade tranquillement jusqu'à deux de ses amis, une voyante aux yeux bandés tenant une boule de cristal dans les mains, et un type déguisé en chat sans la moindre expression sur le visage. Le cirque des horreurs.
Pas une minute à perdre. Il bouscule tout ce beau monde, fonce droit devant lui. Il devrait être là, pourtant. La foule le bouscule, il se sent devenir fou. Coup de tête à droite. À gauche. Rien. Définitivement rien. Les lumières trop fortes. La neige trop encombrantes. Il part en arrière lorsque deux petites filles, richement vêtues, viennent le percuter. Elles s'excusent, rient. Il sent quelque chose de chaud dévaler sa nuque. La lui mordre. Sa main s'y aventure, ressort couverte d'un thé bouillant. Elles sont déjà parties. Trop tard, tant pis. Avance droit devant toi. Et arrête toi. Il est là. Il se sent épié. Il avance. S'arrête.

[VI- Chaleur. Benedict, Hope.]


Les regards se mêlent et s'entrecroisent. On ne se lâche plus. Aussi hypnotisant l'un que l'autre. Ils se mirent avec passion, intérêt. En retard, cela attendra. Contemplation silencieuse. Ses fils de feu longs. Ses iris d'émeraude. Mutisme. Aucun mouvement entre la foule. Une chemise trop longue pour lui. Des marques rouges dans le cou incendié par l'infusion. Ils choisissent de rompre les liens ensemble. Tournent la tête au même moment. Déchirement. Il avance, pousse la porte. Sent son odeur, juste à côté. Aventure d'un instant.
Il s'en remet, regarde la pendule accrochée au mur. Une minute. Fonce droit devant lui. Le service client. Le service client. La vendeuse. Toujours le même sourire indécrochable aux lèvres, ses yeux dorés luisant dans le bonheur dans lequel elle enveloppe les derniers cadeaux achetés. C'est presque s'il n'expulse pas tous ses clients de la queue à la caisse. Passe tout de même devant tout le monde. Il la salue, essouflé. Elle s'inquiète, lui envoit un sourire magnifique. Elle lui dit que sa commande est arrivée, la cherche dans les casiers derrière elle. On le regarde et on lui en veut de sa prétention. Il s'en fout. Il attend. Elle le lui tend. Resplendissant. Son colis. Il sourit, la remercie, puis enchaîne sur sa commande dite personnelle. Elle semble réfléchir, il l'éclaircit en lui parlant de la bague. Surprise, elle se met à rire. Lui sort un écrin de sa caisse enregistreuse. Elle lui demande d'en prendre soin, et de ne plus la casser. Il le lui promet, sort de la bijouterie.
Dehors, il n'est plus là.
Le métro est vide. Il s'appuie à la barre, se laisse aller. Les portes s'ouvrent, il sort. Presque huit heures. La correspondance avec la ligne suivante et immédiate. Quelques têtes. Des exilés à l'autre bout de la rame, et un homme assis. Un homme qui portait un chapeau. Maena s'assit en face de lui. Faisant abstraction complète de toutes les horribles bactéries qui logeaient là. Comme ça. Un soupir à fendre l'âme des défunts. Il le salua d'un sourire, prit même la peine de retirer sa cigarette de sa bouche. Le jeune homme le fixa, lui rendit son sourire. Se plongea dans son sac, en extirpa le colis. Déchira son paquet de transport. Un livre. À l'intérieur, foule de feuilles pliées en huit. Des lettres, sans doute. Il les lirait une fois rentré. Sa nuque vint taper le dossier de son siège, il ferma les yeux.

Longue journée nocturne.
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Sous le sapin.

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