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| Sujet: Xander ~ Une moitié déchirée Mer 14 Déc - 23:39 | |
| ❝ The Sharpest Lives Are the Deadliest to Live❞
© Personnage de Ninjatic | ❙ Nom : / ❙ Prénom(s) : Xander ❙ Sexe : Masculin ❙ Rang : Sexy Pandemic Hater ❙ Orientation sexuelle : Inconnue ❙ Âge : 17 ans ❙ Origines : Européennes (Anglo-saxonnes si la chose convient à Astaroth et Xellos). |
❙ Divinité servie : "Oh, Oppse, Oppse ! Tu m'as pris, et moi j'aurai ta peau, si un jour tu veux bien me la donner. Mais d'ici là, je servirai bien : c'est promis." ❙ Élu dominant : "Tous les mêmes." ❙ Grade : Bras-droit ❙ Don : Folie Bestiale Lorsque Xander active son pouvoir, un œil apparait sur le revers de son bras gauche et son œil gauche prend une couleur bleue inquiétante. Il s'entoure d'une aura bleutée. Le pouvoir de Xander est simple : il est capable d'influer sur l'humeur des gens pour les plonger dans une fureur bestiale, décuplant à la fois leurs propres dons mais les privant de tout raisonnement logique. Quand une personne est sous l'influence du pouvoir de Xander, elle deviendra tout simplement enragée et se mettra à détruire tout ce qu'elle se trouve sur son passage à l'exception de Xander et des autres individus touchés par son aura. Avec le temps, il a appris à parfaitement maîtriser son don et du fait, il peut choisir les personnes qu'il va contaminer comme augmenter ou baisser l'intensité de son influence. Plus l'emprise qu'il exerce sur la personne sera puissante, plus son esprit sera sera soumis à la folie et il est arrivé de nombreuses fois que Xander ne rende fous les pauvres marionnettes sur lesquelles il a un peu trop forcé. Marionnettes en effet, car sous l'emprise de son don, la personne visée ne peut s'en prendre à Xander. Être sous l'emprise du don de Xander c'est revoir ses pires phobies, entendre des cris de douleur dans sa tête, des voix qui vous ordonnent de tuer, vous racontent vos souvenirs les plus douloureux, vous poussent à haïr le monde qui vous entoure et à vouloir anéantir toute forme de vie. Cela varie en fonction des individus et de la puissance que Xander décide de déployer.
❙ Arme(s) utilisée(s) : "My saber ; once, it misses to take my head. Bad guy." "C'est mon bébé, mon sale petit moustique à moi. Mais vois-tu, il est si spécial qu'il ne pique pas ; il se contente de voler les têtes. Au sens propre... même si, au demeurant... ça reste assez sale. Quand j'y réfléchis."
❙ Description Physique :
"Il est le fantôme fantasque d'Oppse, le joli pantin qu'on a taillé en pièces et qu'on a recousu de bric et de broc." Je sursautais lorsqu'il apparut devant moi. Très naturellement, le servant d'Oppse s'était tout simplement levé de son coin de ténèbres, mais au coeur desquelles il s'était si bien enfermé qu'il en avait tout bonnement disparu - donnant par là-même l'impression de surgir avec élégance et souplesse de son cocon de noirceur. J'eus le temps de l'étudier avant qu'il ne parle ; un petit bonhomme, très mince, comme s'il avait cessé de grandir en s'arrêtant un pas dans l'enfance et un pas dans la maturité. Vêtu de cuir, de noir et de blanc, ses atours le serraient avec précision ainsi que s'il les avait commandés afin qu'ils n'enserrent son corps qu'à l'extrême limite du confort. Je le reconnus aussi bien à son aura qu'au regard embrasé, des iris fauves noyés dans la nuit, qu'il posa sur moi. J'eus le sentiment que ces yeux brûlants et enfiévrés me transperçaient jusqu'à l'âme et que ce qu'il y voyait l'amusait. Un sourire se dessina sur les lèvres qu'il avait fines, muant le pli un rien dédaigneux de sa bouche en un rictus empreint de plaisir et de méchanceté.
- Alors c'est toi qui me cherchais ?
Je frissonnais en entendant cette voix. Il y avait glissé une note intimement cruelle, et bien que chaude elle en résonnait finalement comme la lame d'un couteau ripant aux tympans. Je réprimais l'envie de me masser les oreilles pour chasser cette impression. Ses traits étaient d'une délicatesse certaine, et j'imaginais volontiers un artiste fantasque peindre son portrait du bout du plus ténu des pinceaux, faisant couler une encre de Chine sur sa belle stature. Une oeuvre, peut-être... mais une oeuvre maudite tant sombre était l'ondoyante aura qu'il dégageait. Non pas sombre comme maléfique, non pas sombre comme mauvaise ; sombre, subtilement sombre, d'une alchimie saisissante que je flairais, grâce à mon empathie développée, comme un mariage de désespoir et de ricanement. Ce n'est pas la toile du maître qui est le cauchemar ; ce n'est que ce que le peintre y a inscrit. Lui n'était que l'innocent réceptacle du mal qu'on avait enfermé dans son coeur. Une violente balafre cinglait son visage, partant de la pommette qu'il avait haute jusqu'à la courbe douce de sa joue et se perdant ensuite sous les mèches de jais, rebelles et indisciplinées, qui couronnaient ses tempes. Fascinée, je contemplais les bijoux qui oscillaient lentement selon les mouvements de sa tête, retenus par un fil noir jusqu'à ses oreilles percées.
Svelte et éphèbe, Xander ne manquait pas de ce charme sardonique et acerbe, empreint de volupté, que l'on prête parfois aux anges déchus. Et comme je ne lui répondais pas, occupée à le dévisager, la commissure de ses lèvres se releva en formant un rictus où se mêlaient amusement et ironie.
- Maintenant que tu m'as trouvé, tu pourrais dire quelque chose, petite... ❙ Description Mentale :
"Frémissant d'une ambivalence forcée, cherchant son chemin même à genoux. - Vous... balbutiai-je. Vous... vous êtes une flamme. Une flamme qui danse, une flamme qui virevolte et qui répand ses étincelles amères partout où elle va. Vous avez appris à ne plus aimer parce qu'aimer vous a tué. Certains naissent d'une certaine façon en arrivant en ces lieux, mais vous vous y avez déjà laissé périr une partie de vous-même, donnant naissance à une autre, n'est-ce pas ? Je sens votre amertume sardonique jusqu'ici. Vous aimez vous moquer de tout ce qui passe à portée de votre esprit piquant... vous aimez plaisanter et vous aimez la dérision ; sur votre langue, son goût se répand comme celui d'une pâtisserie chérie et adorée. Pendant toute votre servitude, vous avez joué avec les liens, les contraintes et les paradoxes, parce qu'il n'y a rien qui vous excite davantage que braver l'impossible et, à force de finesse et de malice, trouver le défaut de la cuirasse.
Il était resté planté là, à m'observer de ses yeux ardents. Je sentais toute l'intensité de ce regard posé sur moi. Une intensité... stupéfiante.
- Vous êtes quelqu'un d'intelligent, mais votre intelligence a ces relents de cruauté qui la rendent peut-être efficace, mais surtout crainte. Aux yeux d'autrui vous pouvez apparaître impassible, ou plutôt inébranlable. Que rien ne vient effleurer la surface du plaisir impie que vous prenez à torturer ce monde en obéissant à votre divinité, mais au fond... au fond de vous, vous tourbillonnez. Ce n'est pas tant de la sagesse qu'un sens aigu de la réalité et de la nature d'autrui qui fait votre malheur, car la vérité de ce qui est ne vous plaît pas. Idéaliste frustré dans son élan, vous souffrez chaque jour de n'être pas capable de faire mieux, de devenir meilleur. Alors vous choisissez de devenir pire. Toujours plus acide, toujours plus dangereux... je perçois votre faim, Xander. Vous avez faim de liberté. Alors, vous vous engoncez dans cette parodie de hiérarchie, vous vous battez pour servir, car mieux vous servirez et plus vous serez libre...
Une mimique désabusée transparut sur ses traits. Il haussa les épaules, se débarrassant de ce qui ressemblait drôlement à une accusation.
- Je ne sais pas comment tu ressens tout ça, gamine. J'ignore même si tu le perçois seulement ou si tu répètes ce qu'on t'a obligée à apprendre. Mais dans ta jolie moralisation et rationalisation de qui je suis, il y a une vague touche de "ce que je devrais être". Alors écoute-moi soigneusement et retiens mes mots, ça pourrait te servir.
Il tira d'une poche de sa veste un paquet de cigarettes, auquel il en subtilisa une de sa main petite et fine, plus destinée à parcourir les touches d'un piano que le pommeau du sabre qu'il arborait au côté.
- Je n'ai pas le choix de qui je suis. J'obéis à mon âme. On m'a volé ma nature et on m'en a donné une autre. Tu as l'impression que je suis un homme qui agit en toute conscience ? Je suis un cauchemar ambulant, une vipère en pleine détresse qui répand le venin de la haine sur son passage. Tu crois que ça me gêne ? Je fais avec. Je m'en moque. Dans toute cette histoire, je n'ai aucune responsabilité. Je suis le jouet d'Oppse et je survis du mieux que je le peux. Jusqu'ici, ça marche plutôt bien.
Il pointa le brin de tabac qu'il n'avait pas encore allumé dans ma direction, avec un sourire retors.
- Toi par contre, j'ai des doutes quant à ton espérance de vie.
[b]❙ Signes particuliers : Apparence physique largement marquée par sa fonction de bras droit. Outre le stigmate de son visage, des balafres cinglent allègrement son corps en divers endroits. ❙ Talents spéciaux : "Moi, des talents spéciaux ? Vous rigolez. Je suis spécial : je n'ai aucun talent. Pour l'amour ou la pitié, en tous cas."
❙ Aimez-vous les rhododendrons ? "Belz', j'aurai ta peau !" [Gnahahahaha ! Ou pas ! Validé par Astaroth.]
❙ Votre personnage est-il victime d'amnésie ? "Non, m'dame. Je me souviens de tout. Et c'est pas joli." ❙ Citation : "No more surrender, boys ; bite, bite and eat them !" ❙ Biographie : "Je vais t'ouvrir mon coeur. Je vais me le permettre, en ce jour, alors que j'ai fermé les portes de mon monde depuis que j'ai reçu cette blessure. Oui, tu vas pouvoir entendre mon âme, celle qui se cache au fond de mes ténèbres... mais après ça, elle ne parlera plus avant longtemps, plus avant une éternité. Et toi, je te trancherai la tête."
"Je me souviens de tout. Se souvenir est atroce, car se souvenir c'est regretter. Ecoute plutôt ; tu vas fermer les yeux et tu vas suivre mes mots, où qu'ils t'emmènent. Il y a une ville du Sud de la côte qui est gouvernée par un climat très clément et vit paisiblement au bord de l'eau... Lorsque tu descends dans les criques qui la bordent, dans l'après-midi, tu peux te déshabiller et sentir le soleil qui embrasse ta peau. Le ciel brille et étincèle dans la mer, et toi tu t'y baignes sans retenue. La lumière danse de ses mille reflets à la surface, et lorsque tu plonges on imagine facilement avoir atteint une sorte de paradis plénier. Tu t'abîmes dans le plaisir simple de la baignade, du repos absolu dans les bras de l'eau limpide. Et quand tu te sens fatigué, il te suffit d'en sortir, de rejoindre le sable épais, de prendre tes affaires et de retourner chez toi pour t'allonger sur le vieux divan de cuir qui grince un peu.
Et puis, il y a ton frère. C'est celui qui donne la sauce de tous les plats de la vie ; il les rend meilleurs ou moins bons, il assaisonne les fêtes, les journées les plus banales, les plus petites choses. Il est au centre de ta vie, parce que tu ne l'imagines pas sans lui et qu'il fourre son nez dans chacun des actes du quotidien. S'il part pour une semaine, tu passes une semaine à ressentir cette absence comme le pianotement agaçant d'un crétin qui s'acharne sur l'épaule. On se construit vis-à-vis des autres, hein ? Un frère et une soeur sont comme les doigts de la main. Régulièrement, ils se rencontrent de nouveau pour faire les choses ensembles. C'était moi, sa soeur.
Tout n'était pas parfait. Mais la perfection primaire est une imperfection face à la complexité des désirs, de ce qu'on veut. Et l'imperfection de ma vie terrestre était ce qui faisait toute sa valeur... car ces imperfections-là étaient humaines, pas comme celles que je subis ici. Je n'oublierai jamais cette pluie. Une pluie luciférienne, qui massacrait le ciel aveuglé et venait s'écraser comme si elle voulait noyer le monde. Les éclairs tonnaient à la façon d'une viole démente dont on aurait joué avec virtuosité dans la voûte enténébrée de cette soirée d'hiver, et... et le reste... Je ne sais pas si je ne m'en souviens pas ou si j'ai voulu l'oublier. Je me rappelle un crissement strident, un objet lourd qui a volé dans les airs et une douleur terriblement froide incendiant mon ventre.
Il y a eu cette nuit qui est venue m'emporter. Des fois, vous avez l'impression que quelque chose bouge dans les ténèbres ; là, une nuit en a remplacé une autre. Encore plus sombre, encore plus froide. J'ai senti quelque chose me happer mais ce quelque chose ne m'avait pas touché ; c'était comme une impulsion, mais extérieure. Un appel impérieux auquel je ne pouvais pas résister. J'ai senti le gouffre devant moi. Et comme j'hésitais, la force inconnue me fit trébucher et basculer dans le vide. Derrière-moi, j'entendis le hurlement strident et déjanté que je devais supporter encore de nombreuses fois dans le futur : "Nyolooooo !".
Je faisais partie des premiers. Les tout premiers pantins d'Oppse, qu'elle avait asservis pour remplir les rangs de ses pièces. Quand j'arrivai sur ces terres, j'étais anéanti. On m'avait broyé, réduit en miettes et remodelé à une toute autre image. De fille je devins garçon, d'humaine je devins inhumain. Un mal carnassier et non moins déjanté que Belzeneff, l'agent de ma chute, avait été fiché dans mon coeur et ne tarda pas à se développer sous l'égide soigneuse de la déesse et de ses sbires Elus. Je désappris tout. J'appris tout. Servir, obéir, tuer et survivre. Je ne vais pas te narrer mon existence ici ; sache juste que je grandis comme une fleur au soleil, mais cette fleur était carnivore et recrachait la chaleur de l'astre sous la forme d'un venin hautement virulent. On m'avait donné un rôle et je me devais de le jouer, sans échappatoire possible. Assez rapidement, le costume devint ma peau. J'avais troqué une nature pour une autre.
Je ne m'appelais plus Alexandra. J'étais Xander, le bras droit d'Oppse, pouvant soumettre au règne de la haine tous ceux que son don atteignait. Mais il y eu ce jour... fatidique. Je suis sûr que Belzeneff a beaucoup ri cette fois-là, peut-être en réponse à mes propres provocations à son égard. J'entendis le nom de Xellos... mon homologue chez Layca, la déesse rivale. Et cette consonance se réverbéra au fond de mon âme, dans un écho éminemment familier. Immédiatement, je réalisais que mon frère avait également été happé dans le jeu cruel des divines joueuses de ce monde torturé. Je parvins à le rencontrer, empli d'un monceau d'espoirs. La nouvelle avait pris des allures d'échappatoire au malheur, car une fois partagé avec une âme-soeur... il perd tant de son poids.
Mais Xellos ne se souvenait de rien. Ce n'était que le pantin vide de Layca, vide de tout sinon de rage bestiale et de haine. Je me rendis compte que nous partagions, à peu de choses près, le même don... Sauf que j'en étais le maître ; lui, le jouet. De cette entrevue, je retirais la balafre qui marbre aujourd'hui mon visage. Il ne m'avait pas reconnu et s'était moqué de notre prétendue fraternité. [center]"Ne t’avise plus jamais à recroiser mon regard, ou j’achèverais ma quête en te menant six pieds sous terre, misérable avorton !"[center] Sa sentence, je m'en rappelle si bien, avec tant de netteté. Depuis lors, j'oubliais le dernier fragment d'amour que mon coeur avait osé dissimuler pendant tout ce temps. Il ne me restait qu'une profonde rancoeur, aiguisée par l'amertume. Le rejet est la plus grande des cicatrices que je porte."
❝ Test RP ❞
La nuit est calme. Le vent souffle doucement, et pour l'instant, tout est paisible. Mais tous savent que rien ne reste très longtemps apaisé ici, et qu'il faut davantage se méfier d'une eau qui dort que d'une qui s'agite. La lune baignait la forêt d'une clarté nébulaire, allongeant les ombres et propageant plus de ténèbres que de lumière. Je levais le nez en l'air, défiant les cieux oubliés de mon regard ardent. Cet astre était un couteau désagréable plongé dans une part de moi-même. Le symbole même de ce qu'était devenu Xellos : une bête, un fauve déchaîné. J'esquissais une grimace de dégoût, légèrement teintée de frustration et de colère, avant de cracher au sol.
Par certaines nuits telles que celle-ci, j'avais du mal à supporter cette fraternité à laquelle tous deux avions renoncé. Lui, avec beaucoup plus de facilité que moi. Je n'avais plus d'amour ni de tendresse dans mon coeur... alors pourquoi ? Pourquoi est-ce que je continuais d'en souffrir ! Je frappais l'écorce du plat de mon poing, la vision embuée. Un masque grimaçant remplaça mes traits maussades. Le hasard n'existait pas, pas dans cet univers, et le lycanthrope et moi étions destinés à nous affronter, à verser le sang l'un de l'autre. Le premier à jouer à ce jeu avait été Xellos... mais à la prochaine partie, il en serait autrement.
Je repensais à notre première et unique rencontre. J'avais été si désemparé devant la vérité comme devant l'illusion. Désemparé en imaginant retrouver celui qui avait été mon frère, mon pendant, l'équilibre de mon existence... et désemparé devant la cruelle réalité de ce qu'on avait fait de lui. Pourquoi étais-je le seul à savoir et à me souvenir ? J'aurai préféré tout avoir oublié.
Machinalement, je resserrais les pans de ma veste sur moi, me sentant plus vulnérable que jamais. D'ordinaire, j'affichais le sourire mauvais et cruel du loup qui joue avec sa proie, mais en cette heure j'étais celui que l'on chassait. Les fantômes du passé claquaient leurs mâchoires sur mes talons, semblant hurler à cette hideuse lune et à mes oreilles : "Regarde-nous en face ! Vois tout ce que tu as perdu !". La faculté de voir les choses telles qu'elles auraient pu être, ou telles qu'elles le devraient, est une véritable malédiction.
Dépassé par la tourmente de sentiments que je sentais venir vers moi, je me laissais aller contre le tronc rugueux de l'arbre, fermant à moitié les yeux. Comment pouvais-je assumer tout cela ? Comment pouvais-je assumer cette haine que je prétendais avoir de lui ? On m'avait confié le pouvoir de répandre la rage la plus aveugle, égale à la bestialité innommable qui gouvernait Xellos... Mais jamais d'être à même de la retirer, de la reprendre. Le bras droit de Layca était un pantin parmi les pantins, et... et j'aurai si volontiers échangé les rôles pour le pouvoir le sauver de sa démence...
- Aaaah !
Un grondement tremblant, associant la colère au sanglot étouffé, franchit les limites de ma bouche et se perdit dans le froid de la nuit. Ma poitrine se secoua sous un pleur mal contenu et ma main revint, sans arrêt, se heurter fermée au bois qui me soutenait. Je me sentais profondément remué. Ecorché. Non ! Ecorchée...
Tout l'amour meurtri d'une soeur, foulé aux pieds, fracassé sur le mur de l'ignorance haineuse d'un frère possédé me revenait en plein visage, immense claque retentissante qui me faisait me tordre de dépit. Mes traits se tordirent sous la vague de désespoir qui m'envahissait. Et les larmes coulèrent alors, acides, fuligineuses d'émotions trop tumultueuses pour être aussi réprimées, comme je le faisais chaque jour de mon existence. Je m'affalais au pied de l'arbre, portant les paumes à mes paupières closes et mouillées.
Pas un gémissement, pas un reniflement. Rien ne m'échapperait sinon cette unique secousse silencieuse. Cette nuit je pleurerai, muette et désolée. Mais au petit matin, je renfilerai le costume de Xander et je redeviendrai Xander. Et si demain je devais croiser mon frère, ce n'est pas une larme que je lui offrirai, mais un sabre pour voler sa tête.
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