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 Bouton d'or. [Event S]

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Castiel
Le spleen de l'océan

Le spleen de l'océan ♍
Castiel

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MessageSujet: Bouton d'or. [Event S]   Bouton d'or. [Event S] EmptySam 3 Déc - 12:56

Des innombrables jours que j'ai pu passer en ce monde loufoque, je n'avais que rarement vu une telle drôlerie s'abattre sur la forteresse. Ce matin, j'avais tiré les rideaux du dortoir des mes pions en sifflotant joyeusement, ravi d'entamer une nouvelle journée en compagnie de mes protégés. Il s'agissait là d'un rituel quotidien qui ne plaisait pas à tous mais après tout, il aurait été hypocrite de ne pas admettre que je prenais un certain plaisir à éveiller mes petits comparses de cette façon. J'adorais voir leurs visages décomposés aux yeux lourds de fatigue et me moquer gentiment d'eux en papillonnant de lits en lits, taquinant gaiement les plus réticents au lever du jour. Ceci dit, cette matinée-là, mon chant ne fut pas accueilli par les habituels râlements et soupirs mais par des cris d'effroi et de surprise. Alors mes mains avaient attaché le tissu fin des rideaux, laissant entrer quelques doux rayons de soleil dans la pièce, je me retournai promptement vers le reste du dortoir, cherchant quelle était la source de cette soudaine agitation. Quel ne fut mon étonnement que de découvrir des faciès complètement métamorphosés émergeant des draps ! Les demoiselles arboraient à présent des torses fins, aux muscles saillants tandis que les messieurs avaient les mains posées sur des poitrines gonflées et féminines. Je ris devant une telle plaisanterie tandis que les protestations et les geignements fusaient de plus belle. Je ne saurais vous dire, combien j'étais déçu d'avoir été épargné par une pareille bouffonnerie ! Il me seyait assurément de me retrouver dans une situation comparable ! J'aurais adoré pouvoir me pavaner avec des formes aussi admirables que celles de ces charmants garçons dont les joues rondes rougissaient sous les regards amusés ou envieux des demoiselles. Il fut alors décidé qu'exceptionnellement, chacun devrait prêter ses vêtements afin que tout le monde ait de quoi se vêtir convenablement le temps que cette ingénieuse farce ne touche à sa fin. Après tout, je n'autorisais pas que l'on exhibât un sein, une fesse ou un phallus dans mon dortoir ! Un peu de décence s'il vous plait mes très chers pions ! Ils avaient beau posséder d'adorables nouveaux petits corps, ce n'était pas une raison pour outrepasser les règles de bienséance. Quoiqu'il en soit, il me fallut un certain temps pour calmer les piaillements de mes protégés excités, agacés et affolés à la fois. L'un désespérait de trouver un soutien-gorge à sa taille tandis que l'une râlait bruyamment en invoquant l'inconfort causé par les grattements de ses nouvelles parties génitales. Je dus presque prendre à part un par un mes petits pour imposer un peu d'ordre et de calme dans cette cohue désordonnée. Au bout d'un moment, je finis par secouer la tête en déclarant que quiconque aurait besoin de vêtements était libre de me rejoindre à l'atelier. Après tout, je disposais de tout un attirail de robes, de corsets et de chemises et je supposais qu'en prêter une ou deux ne pourrait pas me tuer. Pour peu qu'on en prenne soin.

En parlant de robes tiens. Une idée lumineuse me vint à l'esprit. Allons donc, mes compagnons se débrouilleraient bien tout seuls pour le moment et j'aurais tout le reste de la journée pour les chouchouter comme il le fallait ! Quittant précipitamment la pièce en abandonnant les laycaïstes restant à leurs sorts, je me dirigeais vers la chambre de mon bouton d'or, les yeux pleins d'étoiles. En effet, l'occasion était on ne peut plus idéale pour mettre à exécution le plus parfait, le plus grandiose, le plus machiavélique de mes plans ! Ma fleur dorée ne m'échapperait pas cette fois-ci ! Je ferais ressortir l'éclat de ses pétales qu'elle le veuille ou non.
Mes bottes dansaient sur le marbre de la forteresse, guidées par une certaine ivresse. Et je la vis ! L'or de mes prunelles ! La fleur de mon coeur ! Ô, très chère Bouton d'Or, faites-moi l'honneur de votre présence pour quelques instants ! Fonçant tel un chevalier vers sa promise dulcinée, je m'empressai d'attraper délicatement mon bourgeon par le poignet, enroulant mes doigts fins sur sa peau diaphane avant de lui lancer un clin d'oeil sournois qui ne fit que mettre encore plus en avant l'éclat espiègle qui avait enflammé mes pupilles océaniques. Sans lui laisser le loisir de protester, je l'entrainai dans une course folle à travers les couloirs pour enfin ouvrir la porte en bois de mon atelier. Je poussai ma prisonnière végétale dans la pièce, admirant sa chevelure soleil enflammer les lieux en volant dans tous les sens sous l'effet d'une telle précipitation. M'engouffrant à mon tour dans la salle jonchée à outrance de tissus, de bustes, de mannequins et de vêtements, je renfermais solidement la porte en prenant bien soin de passer le verrou afin que personne ne nous dérange dans cet instant de jouissance. J'étais littéralement en extase devant la beauté gracile de ma fleur kidnappée. Ma stratégie atteignait son apogée ! Bientôt j'allais former le plus beau bouquet, la plus sublime des compositions florales de la forteresse et de toute mon existence ! Vite, il me fallait reformuler mon plan d'attaque ! Je virevoltais sur place, ouvrant les placards pour en déverser leur contenu sur le sol déjà recouvert de matériel. Une cascade d'accessoires, de rubans et de rouleaux d'étoffe s'abattit dans la pièce tandis que je retournais littéralement mon propre lieu de travail, songeant à haute voix à la confection de la plus extraordinaire de mes créations :

- D'abord les rubans : quelles couleurs ? quelles matières ? Et puis le corset : quels motifs ? quels ornements ? paillettes ? Non, non, trop vulgaire ! Perles alors ? Ou broderies... Hum... Oh oui ! Quelques dessins de fleurs lui iront à merveilles ! Diantre, par la barbe d'Oppse, où ai-je pu bien mettre mes fils d'or ? Ah les voici ! Non.

Absorbé dans mon raisonnement j'ai cru confondre les cheveux de ma bien aimée créature avec l'objet de mes recherches. Peut-être que celle-ci avait son mot à dire dans cette affaire ? Oh non, non, non. Elle était le modèle, pas la conceptrice ! Et puis, je ne la connaissais que trop bien mon bouton d'or. Je pressentais déjà qu'elle allait m'assommer de désapprobation ce qui m'était devenu égal car avec le temps j'étais devenu parfaitement imperméable à ses complaintes sur le sujet. Ce qui me faisait d'ailleurs penser à une chose ? Étais-je encore certain de connaitre sur le bout des doigts les mensurations de mon illustre fleur ? Dégageant revers du bras tabouret sur lequel était déposé un corset en dentelles, je la pris par les épaules et la fis asseoir sur le perchoir avant de lui prendre la main et de me mettre à genoux devant elle. Elle était encore plus sublime de près. Sa chevelure blonde avait un éclat plus puissant, plus chaleureux que le plus triomphal des soleils d'été. Et son visage ! Oh ce beau visage exquis d'enfant qui reflétait à la fois la pureté et l'harmonie de son être à son état pur à travers les iris céruléens ! L'Élu Primordial de Layca portait bien son titre d'enfant divin en ce qu'il était le plus éclatant, le plus triomphal des individus de sa forteresse avec son aura radieuse à en couper le souffle. Il fallait être fou pour rester insensible devant la prestance de cet être. Avec la délicatesse la plus infime que son titre m'imposait, je portais la main fluette à mes lèvres, osant à peine en effleurer la peau vierge d'imperfections. Puis je levai les yeux avec une insistance on ne peut plus pressante, me gorgeant du flamboiement de son être radieux pour rendre plus éblouissant encore les reflets des flots azurés de mes prunelles. Avec la plus mielleuse des voix, je demandais alors :

- Kamui, j'aurais besoin que tu te déshabilles. S'il te plaît. En prenant soin de faire durer la dernière voyelle du « S'il te plait » afin de bien appuyer ma requête comme il le fallait. Ceci dit, il était aisé de lire dans mon regard qu'il ne s'agissait en réalité pas d'une réelle sollicitation mais plutôt d'un ordre délicieusement déguisé. J'étais prêt à lui arracher les vêtements de mes dents s'il me l'obligeait. Après tout, qui n'avait jamais arraché une fleur à ses racines terreuses pour en apprécier pleinement la beauté ?
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Kamui
Administrateur innocent ۩ Guide des âmes perdues

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Kamui

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MessageSujet: Re: Bouton d'or. [Event S]   Bouton d'or. [Event S] EmptyMer 28 Déc - 0:56

Irremplaçable. Un simple mot qui peut cacher tant de signification. Il est des choses en ce monde que l'on ne saurait sereinement dévoiler à la face de tous. La créature humaine est d'une complexité ineffable. Nul ne peut lutter contre cet enchevêtrement de doutes, d'hésitations, d'envies et d'insipides croyances. Chacun se forge selon ses mœurs. Éducation ou études, de nombreuses palabres s’efforcent d'étaler le panel du choix du hasard de la conscience humaine. Nous sommes tous différents, ceci est un fait avéré depuis la nuit des temps. Pourtant nous n'avons pas été conçus dans le but de demeurer bête solitaire. S'attacher, se trouver, se rencontrer, se reconnaître et s'accrocher, s'attaquer, s'aimer ou s'offenser. L'Humanité est à elle seule l'une des biodiversités les plus étendues. Espèce bercée des récits qui noircirent les pages de l'Histoire. De l'Eden au Mont Sinaï. D'Abel et Caïn à la fronde de David. De la préhistoire à la royauté. D'une histoire rapportée du bouche à oreille qui fit naître les légendes qui bercent aujourd'hui encore le sommeil valeureux d'un enfant naïvement crédule. Le souvenir des longues mèches de bistre. Deux voix délicates s'élevant en un rire gracile. Oisillons tout juste sortis de leur nid. Pourquoi la vie se fait-elle si cruelle ? Les maux, la souffrance, la vie. La maladie, les accidents... Le sang qui coule. La colère, le désespoir, la haine, la folie, la fin. La vie est si courte qu'on ne sait trop quelles sont les choses qui nous sont chères. A-t-on seulement le temps de s'attacher à quoi que ce soit... ? Le matériel se fait si futile. Les êtres eux, même s'ils ne sont pas éternels sont votre seule raison d'exister. Vous vivez par eux, vous vivez pour eux. Une caresse, un sourire, un cri, des sanglots. Tant de choses se partagent. De vos doigts, vos regards et vos larmes. Le chagrin, la joie, le deuil. Ces êtres que l'on aime tant partent trop tôt. Ils nous échappent trop vite, sans même que l'on ai eu le temps de leur faire savoir à quel point ils sont importants à nos yeux. L'existence est mal faite. Car ce n'est qu'à l'instant où vous perdrez cet être cher que vous réaliserez enfin combien elle était tout. Regarder la chute mortelle d'un être chair. Ne rien pouvoir faire. Elle gît, là, à vos pieds. Les marches de cet escalier assassin vous séparent de cette poupée décharnée de laquelle un fluide macabre s'échappe. Hurler est votre seule option. Mais il est déjà trop tard.

Tes longues mèches d'ébène me manquent. Tu étais mon rayon de soleil dans cette demeure glaciale, après que tous nous aient quittés. Mais tu es partie trop tôt.

Tu m'as laissé seul. Et tout ceci est de ma faute.

Une nuit de plus sans sommeil. Les cauchemars me hantaient depuis plusieurs lunes déjà... Après avoir été surpris dans cette condition de faiblesse par Alvaro, j'avais pris le partie de me faire le plus discret possible au cœur des dortoirs de mes troupes. Je m'étais difficilement accommodé d'une couche de fortune en ce qu'était la méridienne qui meublait mon bureau, au beau milieu des interminables couloirs de la Forteresse. Mais cette nuit là s'était avérée longue. Les rapports de missions s'amoncelaient, les disparitions se faisant de plus en plus nombreuses. Que pouvais-je donc faire contre ceci... ?

Lorsque l'aube vint darder l'azur de ses raisons apaisants, je reposais la pile de feuille qui couvrait allègrement mon bureau. Passant une main lasse sur mon visage aux traits fatigués, je pinçais doucement l'arrête de mon nez, retenant un bâillement. La journée serait probablement longue...

J'étais sur le point de me replonger dans ce miasme informe de palabres rapidement étalées sur ces feuilles par un pion hasardeux, lorsque l'écho d'un hurlement résonna jusqu'à l'embrasure de la porte d'ébène entrouverte. Relevant un regard plus que surpris, une pointe d'inquiétude se prit à entraver mon âme. Étions-nous attaqués... ? Pourtant, aucune autre aura que celle de mes pions ne semblait arpenter ces lieux...

D'un soupir détaché, je pris le partie de me diriger vers les dortoirs où semblaient se regrouper le plus grand nombre d'âmes de ce lieu.

D'autres cris. Puis l'écho de pas précipités qui résonne dans les couloirs. Reconnaissant l'aura d'un bras droit, j'étais sur le point de l'arrêter pour lui demander des explications. Mais quelle ne fut pas ma surprise. Là où une barbe et une large stature auraient dû croiser mon chemin, ce fut une silhouette gracile et une longue chevelure voluptueuse. D'abord plus que surpris, je me retournais sur ce coup de vent aux courbes graciles. Je secouais vivement la tête. J'étais pourtant persuadé que c'était son aura... ? Quelle ne fut pas ma surprise de voir d'autres passer sous mes yeux, et tous semblaient... Changés.

Je passais une main désabusée sur mon visage. Quelle folie avait donc frappé notre Forteresse... était-ce encore un sale coup d'Astaroth... ? Non, il n'était pas assez malin pour faire ceci... Levant les yeux au plafond, je soufflais une pointe de désespoir au fond de la voix.

- Qu'as-tu encore trafiqué Belzeneff..?

Le bruit de nouveaux pas. Je ne prenais même pas la peine de me retourner, semblant invisible aux yeux de ce carnaval d'apparences incompréhensibles. Quelle mouche les avaient tous piqués... ?

Pourtant j'aurai du me retourner. J'aurai du penser que cette fois-ci, je n'aurai pas la chance d'être transparent face au regard océanique. Une main frêle vint se saisir de mon poignet sans même que je ne le réalise. Entraîne dans le mouvement de course, je regardais le dos svelte et les mèches d'ébène qui voletaient devant moi. Entre deux souffles un son m'échappa.

- Cast...?

Bousculé, je n'eus même pas le loisir d'achever de prononcer le nom de mon Élu. Essayant de reprendre mon équilibre alors que ma course avait subitement été stoppée, je fis deux pas pour arrêter tous mes mouvements. Un claquement de porte et le cliquetis d'une serrure se firent entendre derrière moi. Je me retournais prestement pour observer ce dans quoi j'avais été entraîné. La lumière filtrant au travers des fins rideaux éclairait d'une lueur mystérieuse les étoffes et ornements sortis d'une autre époque. J'observais avec effarement ce local qui avait été noté dans mon esprit comme un lieu à ne pas fréquenter. Suivant du regard la source du bruit qui se faisait entendre en ce lieu, je vis bon nombre de tissus et fioritures se retrouver étalés au sol, certaines lancées jusqu'à mes pieds. Je posais un regard sidéré sur celui qui était le maître de ce domaine. N'osant pas chercher à comprendre ce qu'il se passait, sa voix cristalline s'éleva, souffle reposant, murmure d'un paisible ruisseau.

Il semblait être à la recherche de matières dont le nom me rappelaient de lointain souvenirs. Ne portant pas plus d'attention à ces paroles qui ne m'étaient de toute évidence pas adressées, je jetais un coup d’œil aux coupelles d'aiguilles posées ci et là sur des tabourets, côtoyant un mannequin dont la superbe n'était due qu'à la parure confectionnée par les mains que je supposais être celles de la fée qui se trouvait en ma compagnie.

Je fus tiré de ma contemplation nostalgique lorsque je sentis une douce pression s'exercer sur les mèches de ma chevelure. Tournant le visage en direction de l'objet de mon intrigue, je fis face au visage tout proche de Castiel. Son regard semblait à la fois empli d'un émerveillement et d'une certaine confusion.

Castiel, que t'arrive-t-il donc... ? As-tu toi aussi été touché par cet étrange fléau qui semble accorder le souffle de la démence aux êtres peuplant notre maison.. ? Prenant une inspiration, je voulais lui faire part de mon inquiétude.

Cependant je n'en eus pas l'occasion. De nouveau pris par un élan compulsif, l'enchanteur se saisit alors de mes épaules dans un geste minutieux et tendre, repoussant rapidement d'une main les toiles qui surplombaient un tabouret. Désormais assis, je regardais incrédule le visage de cet être qui m'est si cher, l'incompréhension baignant mes iris d'azur. Ses doigts fin à la peau si sublime se saisirent de l'une de mes mains. Son regard scrutateur ornés de ses longs cils charbonneux glissaient sur mon corps comme une plume effleurant à peine mon épiderme. Un doux frisson parcourut alors chaque fibres de mon être. Comme ressourcé auprès d'une moitié perdue, la suave caresse de nos deux peaux me fit clore mes paupières le temps d'un éphémères instant. Rouvrant l'azur sur cet océan bordé de mille et une merveilles alors que son souffle léger s'esquisse sur ma peau diaphane. Le blanc laiteux mêlé à cette teinte d'argenté, deux perles céruléennes et des mèches aux couleurs diamétralement opposées. Pourtant le court moment où nos regards se perdirent l'un dans l'autre, je savais qu'il était mon tout. Un sourire empli d'une tendresse rarement dévoilée, j'observais avec amour cet être qui apaisait mon cœur de sa seule présence. Il est un trésor choyé que plus jamais je ne souhaite perdre.

Perdu à cette contemplation amoureuse, je fus tiré de mes songes par la voix chantante de ce bel. Mais sa requête... Fit perdre à mon regard toute trace de gaîté. J'ouvris alors de grands yeux, me relevant d'un coup, le tabouret sur lequel j'étais perché s'ébrouant dans un bruit fracassant.

- Non mais ça va pas?!

Je reculais d'un pas, retirant rapidement mes doigts de l'emprise de ce geôlier improvisé. Dans un souffle perturbé je lui lançais.

- Qu'est-ce qui ne tourne pas rond aujourd'hui ? C'est toi qui a eu l'idée de tous les déguiser de la sorte ? Tu t'es mis à la magie maintenant que tu es un dieu du Tiramisu ?! Non mais... Castiel, je...

Perdant toute prestance ou même charisme, je me retrouvais dans l'enfant que j'aurai du être depuis des décennies déjà... Jetant un regard désespéré sur la mine resplendissante de cet éphèbe qui fait tendrement battre mon cœur, je geignais d'une voix mal assurée.

- Non.. ! Je ne veux pas, ne peux pas ! Quelle création saugrenue t'a encore traversé l'esprit... Je... Je ne suis plus ta petite poupée...!

Je détournais les yeux, fébrile. Ma voix s'était éteinte sur une note pincée. Serrant les poings, les yeux rivés au sol, je sentais mon souffle se saccader alors que ma vue se voilait doucement.

Il est en ce monde des êtres irremplaçables. Mais les circonstances sont parfois plus fortes que les liens qui unissent les cœurs.
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MessageSujet: Re: Bouton d'or. [Event S]   Bouton d'or. [Event S] EmptyVen 17 Fév - 18:20

Responding to the Calling.
La pureté incarnée. Les yeux azurs limpides comme deux ciels d'été sans nuage où sont dépeints un champ de blé . Les cheveux blonds resplendissant comme des rayons arrachés à l'astre. Des lèvres virginales et fines à la teinte rosée comme les pétales d'une fleur à peine éclose. Une aura pleine de bonté et de compassion. Et malgré toute cette splendeur Bouton d'Or était si simple. Dépourvue du superficiel, de tous ses atouts, ses odeurs et ses couleurs qui rendent les autres belles fleurs imposantes et agressives. Elle n'en était pas pour autant moins forte. Telle était sa Majesté Kamui, Maitre de la Forteresse, Enfant du Divin. On aurait pu la croire candide ou naïve cette petite Bouton d'Or perdue au milieu du combat céleste qui déchirait l'échiquier. Que nenni ! rQuiconque avait croisé Kamui, savait à quel point il était puissant. Quand d'autres se frayaient un chemin dans le sang et l'horreur, Kamui ne faisait que s'avancer calmement en illuminant la lanterne de chacun de sa naturelle bienveillance. Car bon ne rimait plus avec naïf ou faible. Bon prenait ses racines dans le juste et le tempéré. Et tous finissaient par se plier devant l'étincelant respect qu'il graciait à coup de bonnes paroles et de gentillesse. Gloire à lui, gloire au descendant de Layca ! Car la vraie victoire était celle acquise sans la force des armes.
Il n'y avait pas lieu de questionner, ne serait-ce qu'une seconde, ma foi envers le Leader Soleil.
Mais comme j'aurais aimé que tu n'aies jamais été là, que les Dieux t'ait arraché à ton destin tragique, que tu aies conquis cette puissance d'esprit, cette sagesse, ce courage qui étaient les tiens sans avoir à passer au travers du champ de mines du destin. Tu y avais laissé des membres, des bouts de toi dans ce voyage didactique mais ô combien cruel et douloureux. J'avais toujours été étonné et incroyablement heureux qu'une telle fleur puisse naître au milieu des batailles et de tout ce qu'il y avait de plus horrible et sanglant.
C'est pourquoi je me devais de te servir. De prendre soin de toi. De t'épauler sur le sentier encore long et sinueux des mécanismes de ce monde afin que tu puisses l'illuminer de ta grandeur d'âme.

Et pour cela, je me devais absolument de te déshabiller Bouton d'Or. Vois-tu, le Roi Soleil ne pouvait se pavaner sans une tenue à la hauteur de sa magnificence.

J'étais plongé dans la contemplation de ton radieux faciès. Je n'écoutais pas tes protestations car elles étaient toujours les mêmes. J'étais simplement satisfait de t'avoir pour moi seul à ma merci. La situation était comique mais quand le temps viendra, je plierais moi aussi l'échine et te servirais comme le Patin que j'étais. Tel était mon rôle.
Cependant, il était venu le temps de profiter de l'instant.
Un sourire attendri se dessina sur mes lèvres quand Bouton d'Or se mit à bredouiller. Si adorable, si aimable cet enfant. Comment résister à pareilles supplications ? Mes bras s'enroulèrent alors autour de l'Élu avec une délicatesse digne de celle qu'on se devait d'accorder aux princesses délicates et un souffle s'éleva de ma bouche pour venir se blottir en une brise légère dans le creux de son lobe gauche :

- Tu as toujours été mon jouet préféré Kamui ne l'oublie pas. Et je traite bien ceux qui me sont chers. Les mains descendirent doucement, effleurant à peine le tissu de sa chemise et j'éloignai doucement mon visage de son oreille qui s'était colorée d'un rouge définitivement à croquer avec un sourire tendre mais qui ne devait pas être des plus rassurants. Alors que les doigts longeaient la colonne vertébrale du chérubin, je posai mon front contre le sien et plantai mon regard dans ses pupilles suppliciées, insistant une nouvelle fois lourdement avec une voix trop suave pour être innocente :
- Je ne te ferais pas mal, ne t'inquiète pas. Fais-moi confiance.
Les mains arrivèrent sur les hanches de Bouton d'Or et s'immobilisèrent, posées en gardiennes ou geôlières sur son bassin, le tenant avec juste ce qu'il fallait de douceur pour ne pas la froisser et juste ce qu'il fallait de fermeté pour ne pas qu'elle s'en aille. Doucement, sans la quitter des yeux, je me baissai dans un silence religieux, toujours cet air taquin et persistant sur la figure.

Je passai à l'attaque.
Les mains se glissèrent sous la chemise à une vitesse fulgurante, il y eut un bruit métallique et en un rien de temps, un mètre ruban glissa de mes manches et s'enroula autour de la taille fine de Bouton d'Or pendant à peine quelques secondes avant de se retirer de la peau blanche de mon modèle aux boucles d'or. Je remis la chemise défaite en quelques instants correctement puis me levai en faisant quelques pas dans la pièce et en re dépliant mon instrument de mesure. Entre quelques cliquetis de talon, ma voix retentit, toute aussi moqueuse mais définitivement plus légère :

- C'est bien ce que je pensais. Tu as grossi. Il faut que tu arrêtes de reprendre deux fois du tiramisu au réfectoire le midi.

Je me laissai alors tomber à même le sol et tendis le bras vers une pile où étaient emmagasinés divers tissus pour y chercher un morceau de satin. Mais ce fut un corset azur assorti aux prunelles de Bouton d'Or et orné de dentelles discrètes et d'un motif floral qui finit par se retrouver entre mes mains. J'haussais un sourcil, agréablement surpris puis me saisis d'une aiguille et de fils, commençant mon travail de couturier.

- Bonté divine ! Suis-je bête ! Je l'avais oublié celui-là. Et dire qu'il était spécialement pour toi ! Bon il va falloir faire quelques retouches car la taille n'est pas correcte mais tu vas le mettre aujourd'hui, n'est-ce pas ? C'est l'occasion idéale pour t'habiller correctement, sweetie. Et non je ne suis pas l'auteur de ces étranges métamorphoses. Ce doit être une ruse de Belzeneff. Mais j'aurais bien aimé qu'il m'accorde le corps d'une jolie nymphe, ne serait-ce qu'un jour. À quoi penses-tu que je ressemblerais en femme ? Moi j'ai la fantaisie de penser que j'aurais eu une large poitrine. Ce serait marrant d'avoir de... Oh avant que je n'oublie ! Je m'arrêtai soudainement dans mon ouvrage et enfouis ma tête dans un quelconque amas de vêtements et de pelotes de fils pour en ressortir avec un éventail qui semblait aller avec le corset car il était dans les mêmes tons et décoré des mêmes motifs. Je lui lançai aussitôt dans les mains avant de me rasseoir, jambes croisées, et de me remettre à mon oeuvre.
- J'ai trouvé ça dans un couloir il y a quelques temps. Tu devrais y faire plus attention. Les cadeaux sont précieux. Même quand ils portent le lourd fardeau de la mémoire.
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