Je remets le masque. J'ai pas envie de devoir m'excuser pour l'avoir flingué, ça ira.
- Nan.
Et encore, c'est pas le pire. Tu sais lesquelles c'est, les vraies plaies? Ceux qui t'appellent Monsieur. Y'a rien de plus chiant que les Monsieur. Genre j'suis à la retraite, à l'agonie et sans défense. J'ai pas besion de m'veillir, les mecs. Pas besoin non plus d'être vouvoyé. Non mais j'te jure, l'éducation, quelle connerie.
- Vous êtes recherché par/ - J'suis pas Maena, j'te dis. Perds pas ton temps. - Mais je... - Mais tu c'que tu veux, enfin! J'vais pas m'faire appeller Maena pour tes beaux yeux!
Aller, dégage maint'nant. Voilà. Merci de m'avoir fait perdre le fil de ma pensée, c'est cool. Quoique ça devait pas être fondamental, vu que je fume. M'en fous, j'aime pas être dérangé. Puis ils lui veulent quoi à Maena, aujourd'hui? Dès l'matin, y'en avait que pour lui. Remarque que ça change, d'habitude y'en a pas un pour me calculer. Là, à peine j'me réveille qu'un type que j'ai jamais vu me fonce dessus pour dire que j'sais plus qui demande Maena pour qu'il remplisse des papiers j'sais pas trop quoi. Non mais j'ai vraiment une gueule à m'occuper des papiers, c'est évident. J'me suis rendormi, remarque. J'ai pas regardé l'heure, mais le soleil était pas encore trop haut. Ah ouais, parce que j'me réveille avec le soleil en pleine gueule, moi. Sinon c'est pas marrant. Va falloir que j'aille pousser ma beuglante vers le blond pour lui dire que c'est scandaleux une forteresse sans rideaux. Enfin, j'm'en fous. J'ai froid. Je tremble, en ce moment, j'me sens pas bien. Y'a quelque chose qui cloche. Une espèce de boule au ventre, comme un kyste géant qui grossit, grossit dans les intestins jusqu'à exploser. Ca ressemble à une péritonite, mais c'est une péritonite psychique. En fait. Je sais pas, ça bloque depuis plusieurs jours. Je reste seul tout l'temps, j'ai rien à faire. J'déprime comme un chien sur mon matelas au milieu du couloir. Mais j'm'en fous. Je fume. J'm'en fous. Rien de tel qu'une clope, assis sur la rampe des escaliers de chez Layca, seul à cette heure. Ils sont tous dehors, en mission, occupés. Ils ne s'emmerdent pas comme je m'emmerde, c'est certain. Mais je suis seul, moi. Et ça, ça vaut tout l'or du monde. La cendre s'évanouit dans le courant d'air. Ils ont jugé bon d'ouvrir une fenêtre, ils vont avoir de belles surprises quand tout le bordel de dehors sera rentré dans l'enceinte du bâtiment. C'est pas mon problème. Ca le deviendra s'il y a des saloperies sur mon lit, ou s'ils s'amusent à appeller Castiel à la rescousse pour aller tout nettoyer. Ils ne savent pas qui est Maena. Et le pire, c'est que c'est vrai. Y'en a pas un qui soit foutu d'avoir les couilles de me parler, face à face. Pas un pour m'envoyer dans la face "On t'attend j'sais pas où pour remplir tel papier". 'Sont juste ignares, c'est malheureux. Ils n'ont pas même le mérite de savoir qui je suis. Leur vie doit être bien misérable. Je fume, encore. Ca fait un bien fou. De la chaleur, alors que je tremble de froid. J'ai l'impression de me geler sur place, intérieurement. Chaque battement de mon coeur meurt dans de lourdes plaintes. J'le sais, c'est comme ça. Une intuition. Un sentiment que je n'comprends pas encore réellement. Je regarde mes pieds agoniser, suspendus dans le vide par mon simple équilibre. J'ai la tête baissée. Non, j'regarde pas les gens. J'essaye de reposer mon front brûlant de fièvre. Je surmonte la fatigue de plus de deux semaines sans une minute de répit, de sommeil. Y'a des fois où j'aimerai être narco. Au moins, tu peux vivre tes rêves quand bon t'semble. Je vais exploser. Ca va pas du tout, Maena. T'as besoin de faire autre chose. Tu t'es tiré un paquet d'clopes entier en pas trois heures. T'es complètement perdu, tu sais pas quoi faire. J'dois sortir. Pas avec tout ces emmerdeurs dans les parages. Faut qu'ils dégagent, tous. J'peux pas rester comme ça. Je pue le tabac chaud à plein nez. Je me donne mal au crâne tout seul. J'ai pas envie de rien faire. Doit y'avoir plein de trucs sympas à faire, j'sais pas. J'pète les plombs. J'en peux plus. J'en peux plus. J'me dresse sur la rampe. J'ai toujours eu un putain d'équilibre, j'le sais, ça se sent. Et j'marche. J'vais vers les dortoirs, et dès que j'suis devant la porte je saute de mon perchoir pour foncer dedans. J'peux l'faire, ouais. Aller, c'parti. Les couloirs sont déserts, c'est affolant. T'as l'impression d'être dans un manoir hanté, j'sais pas quoi. C'terrible, quelque part, mais putain de flippant... C'est bon, j'suis d'vant la porte. Un, deux, et trois. Vas-y, cours cours cours cours! Et VLAM! Prends ça dans ta /guéééé! Oula, équilibre mes couilles Maena, t'as failli t'éclater comme une merde. J'ai entendu un putain de crac, con. J'crois qu'j'ai fissuré la porte. Bwarf, m'en fous. Elle est où ma place? Ah, voilà. Sérieux, y'a personne. Sont passés où, les gens? Me dit pas qu'ils sont tous dehors, y'a bien une feignasse comme moi qui décide de faire grève dans toute cette marmaille. ... Ouais, ben faut croire que non en fait. Aller, Maena, bouge-toi. J'ai pas envie qu'on m'trouve comme ça. J'me fais la malle. J'me casse d'ici. J'veux pas qu'on m'suive. J'ai besoin d'personne. J'ai pas envie d'être avec cette bande de cons. J'viens pas du même monde, j'vaux mieux que l'ennui. J'me tire. J'ai besoin d'autre chose. J'irai pas voir chez la Petite Madame ce que ça donne, c'est pareil. J'vais me perdre j'sais pas où sur la carte, j'reviendrai jamais. J'aime pas ça, j'me fais chier. J'veux retourner dans l'passé. J'arrache tous les post-it du mur pour ça. Tous, un par un, j'les arrache, les pose dans ma main. Sur la colonne, on voit tous les dessins que j'me suis tué à faire. La clairière, un masque vénitien, la rose de Bloody Rose, Bérénice. Putain, j'l'aurai bien gardé, moi, Bérénice. Elle est laide à en mourir. J'note l'ironie du fait que j'dessine que des laiderons, hein. J'ai aucune idée de qui ça peut être, Bérénice, mais quoiqu'il en soit elle s'appelle comme ça. Ca lui va vraiment trop bien, puis même, j'trouve qu'il y a une osmose entre elle et ce prénom. Comme si, vraiment, elle existait en temps qu'tel. J'suis sûr qu'j'suis un prophète, en fait. T'sais le mec qui devine tout, j'suis certain que j'en suis un. M'enfin j'm'en fous. J'la redessinerai, de toutes façons. J'aurai pas mieux à faire. Damned, mais y'en a combien de papiers sur ce mur? J'vais pas passer ma vie à les décrocher, merde! Faut qu'j'arrête mes conneries, franch'ment. J'me fais chier tout seul. Ah, voilà. Enfin, presque fini... C'est bon. Aller, c'parti. J'retourne chercher mon sac sur le matelas du couloir. Il est fait, héhé. Pas pour longtemps, et j'arrache tous les draps pour vider ma taie d'oreiller. Y'a des putains d'provisions qui en sortent. Que des barres au chocolat. Bordel c'que j'peux aimer ça. J'fous tout dans l'sac. Ouais, comme ça. Et après j'essaie d'faire rentrer l'oreiller. Chié, ça veut pas. Aller, bordel, rentre... Oh puis merde, j'le prendrai à la main. J'rabats ma capuche sur mes ch'veux, j'ferme le sac, sors une clope, le feu d'ma poche, j'embarque les affaires, l'oreiller sous l'bras, et j'm'en vais. Y'en a un qui m'voit partir, et il me d'mande c'que j'fous. J'lui dis que j'm'arrache et ça l'calme.
C'est pas du luxe, mais j'ai la flemme d'aller plus loin. Y'a un gros caillou qui m'appelle. Maena, Maenaaa... Alors moi forcément j'fais quoi, vu que j'suis un ange j'm'installe contre le caillou, béh oui. J'y colle mon dos, avant de m'souvenir que j'ai l'oreiller avec moi. Alors j'colle l'oreiller au caillou, j'm'affalle comme une merde dessus, et j'soupire. J'ai plus un seul paquet plein. Plus un seul. J'suis mort. J'suis naze, sérieux. J'ai même plus assez d'force pour matérialiser un paquet. J'suis vide. J'suis terne, gris. J'dois être laid. J'enlève le masque. J'me sens plus respirer. M'en reste quatre, jamais j'tiendrai l'coup. J'suis en train d'péter un câble. J'aime pas être comme ça, c'est chiant. J'éventre le sac à dos et en sors mes feuilles, mon crayon, et l'stylo noir. Il a fait la guerre, çui-là, vu sa gueule. J'ai laissé tombé la capuche. J'me tiens plus à rien. J'remonte mes genoux vers moi, comme ça les feuilles bougent pas et j'peux dessiner en paix. J'te jure, quelle organisation fantastique. Y'a du vent. Putain de toi. J'allume l'une des dernières, la fume comme jamais j'ai pu fumé de ma vie. Le pire c'est pas le manque, c'est de savoir qu'on va manquer de. Au final, ça se fait. M'enfin si on pouvait éviter. J'me mets à poser deux traits sur la feuille, perdu entre la clope, le vent, le moelleux de l'oreiller. C'est idéal, n'empêche. J'ai ma prison à côté de moi, et j'ai une envie de fou d'enlever le haut. J'étais nudiste, avant, c'est sûr. Bon aller, vieux, faut s'mettre au boulot. Tu finis ta clope et tu dessines. L'principe, c'est de faire ça au feeling. Ca donne des trucs énormes. Alors j'commence. J'écrase la clope contre le caillou et j'me lance. J'm'arrête pour bouffer du chocolat et j'continue. J'm'arrête pour enlever la veste, me foutre torse nu malgré les bandes, remettre le masque et j'y retourne.
J'sais pas quelle heure il est et j'en ai rien à foutre. Il fait encore plein soleil, le vent s'est presque tû. Bien. Et moi, je chante. Je chante un air que je connais, et dont j'suis incappable de me souvenir pleinement. J'regarde l'esquisse. Pas trop moche. On sait pas si c'est un homme ou une femme. Mais c'est un corps. C'est abstrait, encore. Et j'ai envie d'fumer. Non, non, faut pas vieux. Arrête tes conneries. Dessines, vite. Ou chante. Enfin continue de chanter. J'ai toujours pas arrêté d'chanter, c'est grave. In a transparent myriad of men, I stand, transfixed, I am lost, searching. Aller, dess... "Am I the Crestfallen?" I ask. J'en ai des frissons. There is no light... "Am I the Blinded?" I ask. Y'a plus rien autour de moi. J'comprends que c'est foutu. Y'a un truc. J'ai mal au crâne. J'ai mal au crâne quand j'chante et j'suis las de tout. ...nor serenity. Redeem me, I yearn, I yearn for an answer. J'ai une voix de dieu, j't'assure. I am lost, searching... "Am I to vanish like water?" I ask. The desert is my daily bread... Je regarde la feuille, la main machinale qui s'extasie dessus. Pas besoin d'drogues, chez nous. "Am I to wither like trodden grass?" I ask. J'me pétrifie sur place. Quelqu'un. J'sais plus son nom. J'la connais mais j'sais plus qui sait. J't'emmerde, elle f'ra pas un procès. J'vais la bouffer. ...and tears of threefold my drink. Ne m'dis pas que... Oh c'te merde. Me dis pas qu'c'est lui...?
- Qu'est-ce que tu fous là? Dégage, j'reviendrai pas.
Redeem me, I yearn. I am lost, dear God... Redeem me from this nothingness...
Hope
☊ Juste un peu d'espoir pour changer la destinée ☊
Place dans l'échiquier (click ?)
Messages : 130 Date d'inscription : 04/06/2011 Localisation : La ville lumière Humeur : Mélancolique
Sujet: Re: Soin. [Hope.] Dim 6 Nov - 22:43
Avant Propos:
Coucou ;; alors tu as le droit de me manger/lapider/violer/frapper/tuer (rayez la mention inutile) pour le temps que j'ai mis à te répondre ! Je suis désolée, j'ai chercher l'inspiration un long moment ;w; Enfin voilà, j'espère qu'il te plaira ^^ Sinon n'hésite pas à me dire d'éditer
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Monsieur Sainte Nitouche
Solitude.
Hope Destiny était étalée sur son lit, un chat dans ses bras. Elle l’avait trouvé quelques semaines plutôt, perdu au milieu du champ de mars. Elle était perplexe de trouver une si jolie créature au milieu d’un paysage apocalyptique. Alors elle l’avait adopté. En plus, elle aimait ca, les chats. Leurs indépendances, leurs fidélités. Elle ne se sentait pas proche d’eux plus que ca mais elle les aimait.
Le soleil n’était pas très haut dans le ciel, huit heures ? Neuf heures ? Qu’importe. Elle était bien là. La chaleur de la nuit était encore présente sous les draps et le chaton était lové contre son ventre, ronronnant joyeusement aux caresses que lui administrait la jeune femme. Elle ne voulait pas quitter son petit nid douillet mais elle n’eut pas le choix, extirpant alors ses jambes dénudées de sous la couverture avant de s’assoir, des frissons parcourant alors son corps. Elle se frotta les bras avant de sentir que le chat lui donnait un petit coup de boule dans le dos. Elle rit doucement et lui gratouilla la tête quelques secondes avant de se lever, enfilant la robe de chambre orange qui trainait là. Elle tentait de faire le moins de bruit possible, histoire de ne pas réveiller le reste de la chambrée. Elle ouvrit sa commode et en sortie un jean et un chemisier marron ainsi que ses affaires de toilettes. Elle se dirigea vers la salle de bain commune que leur avait imposé le maitre de maison ici. Elle vérifia qu’elle était seule avant de se dévêtir, posant sa nuisette dans un petit casier d’osier. Elle ne prit que sa trousse de toilette et une serviette et alla se plonger lentement dans l’eau brulante. Elle releva ses cheveux et les noua en un chignon mal fait avant de se laisser reposer dans l’eau brulante. Sa toilette ne dura pas longtemps, un petit quart d’heure tout au plus, ou elle avait été plutôt tranquille, hormis une jeune femme s’invitant à la fin. Elle sortie alors, nouant la serviette autour de sa poitrine avant de retourner à ses affaires ou elle retrouva également le chaton qui l’avait attendu là. Plutôt bizarre pour un félin. Elle s’essuya et passa ses vêtements, allant ranger les autres.
Elle ne savait pas ce qu’elle allait faire de sa journée et commença alors à déambuler dans les couloirs jusqu’à ce qu’elle entende de la musique. Elle entra. Personne. Mais cette chanson, elle la connaissait. Pendant ses années sur terre, Hope avait chanté. Elle avait déjà une belle voix à l’époque et elle donnait de petite prestation lorsque des amis ou des voisins le lui demandait. Et une fois, il lui arriva de se produire lors d’un spectacle de ville. Une petite fête campagnarde. Mais elle monta sur scène. Elle s’en souvenait comme si c’était hier.
She will find her way In this big bad world She's not the kinda girl Who's gonna give up and turn She's a fighter, she's a queen She will never drop it down
Oh oui, cette chanson elle la connaissait. Elle l’avait chanté pour la première fois devant lui, alors qu’ils passaient simplement une soirée tous les deux. Étaient-ils ensemble à ce moment là ? Elle ne s’en souvenait plus. Mais ce jour sur scène. Elle s’était lâchée. La salle ou elle était entrée était une salle de spectacle. Elle grimpa alors sur la scène et se plaça devant le micro. Elle se mordit la lèvre et commença à fredonner, restant un peu en retrait. Puis, la musique l’emportant, elle s’empara du micro et commença à chanter à tout rompre. Ses bras se mouvaient en rythme, sa voix s’accordant parfaitement à la mélodie, se superposant à celle de la chanteuse. Elle tournait sur elle-même, elle revenait, repartait, sans arrêt. Sa voix ne faiblissait pas et ses gestes étaient fluides, comme si elle était née en dansant.
Quand elle est sur scène Elle danse, se déhanche et se sent belle Ses pas qui se chassent et qui l'entraînent Un jour elle sera La Fille du Lido Quand elle est sur scène Sur elle, les regards qui se promènent Ses pas qui se croisent et qui s'enchaînent Un jour elle sera La Fille du Lido
La chanson mélangeait deux langues. La chanson mélangeait deux rythmes. Hope se laissait simplement porter par les notes jusqu’à ce que la chanson finisse par faiblir pour s’arrêter complètement, laissant la jeune femme essoufflée, le sourire aux lèvres, sur cette scène qu’elle ne connaissait pas. Elle se mordit la lèvre et remit le tout en place avant de descendre précipitamment, priant pour que personne ne l’ai entendu.
Une fois sortie de la salle, elle se rendit compte qu’elle avait perdu le chaton. Elle sourit doucement et se dit qu’il reviendrait à elle quand il aurait faim. Alors elle sortie du château, histoire qu’on ne reconnaisse pas sa voix si on l’avait entendue. Elle était de bonne humeur. Elle se mit à courir, sans regarder ou elle allait. Courir plus vite que le vent, évitant les obstacles, sautant sur les rochers. Elle ne tomba pas, bizarrement elle resta très stable dans ses mouvements, les yeux grand ouverts. Elle arriva finalement au cercle de menhir. Elle avait entendu parler de cet endroit sans jamais y avoir mis les pieds.
Elle sourit de plus belle, s’arrêtant non loin pour reprendre son souffle et remettre de l’ordre dans ses cheveux, marchant jusqu'au premier menhir, un sourire toujours accroché aux lèvres.
« Qu'est-ce que tu fous là? Dégage, j'reviendrai pas. »
Elle sursauta. Elle ne l’avait pas vu. Elle cligna plusieurs fois des yeux, penchant la tête en haussant un sourcil. Elle connaissait ce visage. C’était un élu non ? Elle haussa les épaules et lui fis face, posant ses petits poings sur ses hanches.
« Revenir ou ? Je ne sais pas qui vous êtes ! » expliqua-t-elle calmement, le détaillant du regard. Oui, définitivement, elle l’avait déjà vu. Mais elle ne savait pas si c’était bon pour elle.
Elle le lâcha du regard et alla courir autour des édifices de pierres, les caressants du bout des doigts avant de venir s’assoir en face de l’homme qui, finalement, l’intriguait.
« Qui êtes vous. Je connais votre visage mais je suis sûre de n’avoir jamais été présentée. Je m’appelle Hope Destiny. » débita-t-elle en reprenant, une nouvelle fois, son souffle.
Invité
Invité
Place dans l'échiquier (click ?)
Sujet: Re: Soin. [Hope.] Ven 11 Nov - 0:17
Un peu d'espoir, et l'encre sera l'ombre.
J'dois dessiner. Elle me dévisage. Genre j'suis pas commun, uh. Trop comique, j'te jure. Elle arriv'rait presque à m'faire rire. Bon c'est bon, t'as fini? M'dis pas qu't'es déjà sous l'charme, c'pas drôle sinon. Non, t'as encore rien vu. 'Fin si, le masque, un bout d'visage. Yeah. C'pas comme ça qu'tu prétendras m'connaître, après tout. D'ailleurs vu comme tu m'reluques, j'suis sûr que tu sais pas qui j'suis. Tu sais quoi? Tu le sais, qui je suis. T'as jamais eu l'occasion d'poser tes yeux sur moi, et d'une certaine façon, ça valait mieux pour toi. Maint'nant t'es foutue. J'vais t'faire peur, petite fée. Apparemment, d'moins à en croire ton attitude, tu peux pas être venu m'ramener à la forteresse. Viens pas gâcher ta chance, putain. Tu as un espoir mince de t'en sortir, et qu'est-ce que tu en fous? Tu m'mates. J'sais que j'suis beau, miss, mais est-c'que ça vaut vraiment l'coup d'perdre ton temps avec un dieu qui de toutes façons n'en a rien à foutre de ton p'tit cul de fleur de trottoir? J'sais pas. C'est tell'ment con un gonzesse, j'cherche plus à comprendre quoi qu'ce soit. Sauf si elle veut baiser. Là j'suis toute ouïe. Je sais, j'ai aucun amour propre. J'dois continuer mon dessin, là. Elle me dévisage. C'en d'vient quasi stressant pour le coup. Non mais sérieux, j'pas l'habitude qu'on m'regarde aussi longtemps. Les trois quart du temps on baisse les yeux, on détourne le r'gard, ou on s'casse. C'est ça, la réaction normale, vis-à-vis d'moi. Rien qu'l'oeil translucide marié à la vitre du masque vermillon leur fait péter les plombs. Quoique j'dis qu'elle me mire, ouais. Ca dot faire cinq secondes, quoi. Et c'est d'jà énorme, mine de rien. Avec un sourire à la con. Avec sa joie d'vivre mièvre et son p'tit minois de fifille trop bien élevée. Bwark. J'trouve ça dég'. Sérieux. R'garde-moi c'te pimbêche. Oh oui, j'adoooore mon nouveau pouvoir et j'suis trop heureuse d'être là, t'imagines même paaaaas! Pauvre conne. Putain, c'est dans ces moments-là qu'tu r'mercies à fond Layca d'pas t'avoir muni de deux énormes tas d'graisse sur le torse après ton débarquement dans l'coin. J'aurai pété les plombs j'crois. Sans déconner. J'aurai été comme ces nymphettes de première, à courir après les élus pour pouvoir avoir un minimum de r'connaissance. Ah ouais, parce que j'sais plus, mais j'crois qu'elle est d'chez Layca, elle. J'sais pas, j'crois l'avoir d'jà vu quelque part. C'est p't'être que j'l'ai buté en fait que j'en aurai rien à foutre. Non mais sans rire, t'crois que j'me rappelle du visage de tous les mecs que j'flingue? La plupart du temps j'ai même pas l'occasion de l'voir, leur faciès. Bang. Splouf. Ca va pas plus loin. Enfin non. Elle a pas l'air agressive. Puis même si elle l'est, en deux-deux j'la retourne.
« Revenir ou ? Je ne sais pas qui vous êtes ! »
Ben tiens, c'nouveau. J'savais qu'elle savait pas qui j'étais. À force on s'y fait. J'vais lui dire, elle crèvera moins conne. Maena, c'pourtant pas compliqué. M-A-E-N-A. Mais c'est vrai que si elle ne m'a jamais vu, ça risque d'être bouillant. 'Fin m'en fous. Comme ça, elle saura. J'lève mon index vers le masque, et elle elle se casse. J'pas du tout l'impression de m'être pris un vent, là. Du tout.
- Mae...
... Et trop loin, connasse. Mais qu'est elle fout? Elle compte les cailloux. J'y crois pas. Mais c'vrai, en plus. J'suis sûr elle compte les gros cailloux. Ben putain. Utile, j'avoue. Si ça l'éclate. Elle rate juste la plus belle merveille du monde, tant pis pour elle. Bon. c'pas tout ça, mais moi j'dessine, en fait. Enfin, faudrait que j'continue. R'gardes-moi ça. J'suis certain d'un truc, c'est que ça veut dire quelque chose. J'dois continuer. J'dois. J'ai gardé mon crayon en main. Gaucher. Tsss. J'mal au bras à force d'être tordu comme ça. Alors j'change de main. Ambidextre, c'était la feinte. J'continue les traits. C'est un homme. Il s'affirme de plus en plus. Loin d'être petit. Rattrape le trait des mollets. Uh. J'fais pas les ombres. J'ai jamais réussi à faire une ombre potable, alors j'ai abandonné l'idée pour l'moment. C'pas grave, ça viendra. J'trouve ça beau. Du moins affichable. Il n'y a qu'un fond rudimentaire. J'ai horreur du blanc. Son teint l'est, pourtant. Il est beau. Il est de trois quart. Le regard bas. Non. Non c'est pas ça. J'efface avec mon doigt. Il n'a plus de regard. Il n'en a pas. Nan. Nan nan nan ç'va pas du tout. Y'a plus d'mélodie. Y'a plus rien. J'veux lui faire des poings américains. Des poings, et un sabre. Un grand sabre. Un long sabre, parsemé de ronces. Ouais. J'veux ça. Colore. Colore, putain. Non, prends le stylo. Il est où? Où j'ai foutu mon stylo? Han, il est tombé. Voilà. J'vais refaire tous les contours, ce sera ça d'assuré. Son visage n'est pas spécialement fin. Au contraire, même. C'marrant. Des cheveux jusqu'aux épaules. Ah ouais, voilà. J'vais y faire une coloration noire. J'vais reprendre les contours comme il faut, et j'vais appuyer comme un dingue sur la mine, ouais. Bien, ça. C'parti. J'vais déchirer la feuille comme ça, un jour. J'en suis certain. Y'a un truc. C'pas net c'que j'dessine. Y'a quelque chose qui n'va pas. J'sais pas. C'est bien proportionné, c'pas choquant... Il est torse nu, j'veux pas m'emmerder à faire un haut. D'ailleurs il est toujours là mon sweat? Ouais, c'bon. Zen, Maena, elle va pas t'faire les poches. Surtout si elle est elle aussi chez Layca, réfléchis. T'es con. Elle est où, du coup, toujours avec ses cail/ Woh! Putain le choc! J'm'attendais pas à c'qu'elle soit rev'nue si vite, putain! Non mais elle a fait quoi, en fait, l'tour du quartier et elle est r'venue? Mais ça sert à rien! Temps qu'à faire autant qu'elle se barre d'ici, qu'elle aille s'perdre j'sais pas où dans les bois ou quoi, qu'elle me foute une paix royale. Ben non, bwahahaha. Maena l'maudit, toujours tu devras t'taper les nymphettes en jusaucorps venues te séduire ou t'emmerder dans ta plus profonde débâcle sans raisoooon. J'en ai marre. Mal de crâne de mes couilles. J'peux pas dessiner avec c'te paire d'yeux sur moi, là, pas possible. Merde. Ma claque, sérieux. Et c'pas vrai qu'elle me refixe comme un alien, c'bon là. Lâche moi, putain. J'sais même plus qui t'es. Dégage. T'es pas v'nue là pour me ram'ner d'force chez Layca, alors fous l'camp. T'as rien à faire là, petite fée. Te risques pas par ici.
Valeur inconsciente.
« Qui êtes vous. Je connais votre visage mais je suis sûre de n’avoir jamais été présentée. Je m’appelle Hope Destiny. »
Hope. Hope Destiny. Ca sonne faux. Musicalement parlant, c'est pas joli. Il n'y a aucune raisonnance, rien de particulier dans le ton. C'est plat. C'est vide. Tout est vide. Il n'y a plus aucune saveur. Quoique j'fasse. Regarde-moi c'dessin. Vide. Mort-né. Y'a rien. Et parfois, ça n'tient à rien de passer d'un truc nul à une merveille. À rien. Y'a un bémol dans la partition. S'tu veux mon avis, l'aurait fallu rajouter un truc entre les deux. Collés, Hope et Destiny c'est affreusement laid. Elle ne mérite pas ça. Bien qu'elle soit relativement misérable face aux vraies beautés du monde, elle avait quelques chances de finir dans les draps d'un Bras Droit. Quelqu'un comme ça. Avec ses deux grands yeux dorés fardés de noir. C'est ça, putain. C'est ça. Deux grands yeux... non, deux brides en or. Et des ombres. Des ombres. Il a un regard sombre, c'est ça. Tout son corps est sous l'effet de la nuit. En contre-jour, à la limite. C'est ça. C'est ça. J'la lâche complètement des yeux. J'retourne à mon dessin sans un mot. J'ai mon stylo d'un côté, le crayon entre les cinq autres doigts. C'est presque si j'arrive pas à dessiner à deux mains. Faudrait qu'j'essaye un jour, tiens.
- Ravi d'te rencontrer.
Qu'elle aille crever en Enfer que j'lui dirait pas mon nom. Si c'est pour qu'elle se casse comme une chatte en chaleur comme elle l'a fait y'a pas trois minutes, j'vois pas l'intérêt. Puis si elle cherche bien, y'a pas six cent mecs chez Layca qui porte un masque comme ça. À la limite, je le retire et je lui dis comment je m'appelle. En entier. Maena, Aiolia, Méryl, Raphaëlita. C'que ça doit faire mal aux tympans, j'aim'rai pas y être. J'ai envie d'fumer, mais j'dois pas. J'suis à fond dans mon dessin. Faut qu'j'arrête de penser à Hope Destiny. C'est vraiment trop ignoble. Non, non non non. J'vais lui trouver un nouveau nom. Ouais, j'vais faire ça.
- Vlaveros. Pas du tout. Ca ne lui va pas du tout. Paradeiso. On approche. C'pas encore ça. En plus c'est long. Pas de sonorités dures. Elle n'a pas l'profil. Tu notes, Maena? Hope, Destiny. Y'a un truc, bordel, une foutue accroche, ça va m'faire chier. Pense à quelque chose de doux. Quelque chose de doux, putain, genre moi j'pense à des trucs calmes ou apaisants dans ma vie, yeah. Un truc joli, qu'on aime entendre. Je sais. Neraida. Hope, Neraida, Destiny. Neraida. Hope Neraida Destiny. Ah. Ca va mieux.
J'donne le dernier coup d'ombre. Mes doigts sont noirs de plomb. À force d'essuyer les pigments. Tu parles d'un boulot. Il manquerait quelque chose, là dessus. Je sais quoi. Un cache-oeil. Un cache-oeil. Là, il serait parfait. Mais j'sais pas sur quel oeil il le porte. Je signe pas. J'ai jamais eu d'signature. M'en fous, personne viendra les voler. J'ferme les yeux. J'ai l'cerveau qui s'liquéfie. J'me sens pas bien. J'ai une putain d'mélodie dans la tête, c'est insupportable. Boîte à musique. Dur. J'ai les larmes aux yeux. C'est à s'frapper la gueule contre les murs. J'te jure qu'j'en peux plus. Rouvre-les. Aller. Tout va bien. Tout va bien. Petite fée. Regarde la, souris à moitié. Ca lui fera plaisir, et ça t'fera penser à autre chose. À autre chose.
- Hope Neraida Destiny. C'est mieux. Tout l'plaisir est pour moi.
Menteur. Affabulateur. Hypocrite. Pervers. Vicieux. Cintré. Et définitivement épuisé. Bienvenue dans mon univers, Hope Neraida Destiny. Bonne chance. J'enroule les deux cylindres d'encre et de gris dans mes cheveux. Ca fait deux espèces de chignons. C'est ridicule mais c'est comme ça. J'lui colle la feuille sous le nez. Faut qu'elle le regarde.
- Il t'fait penser à qui, lui?
Si tu trouves la réponse, j't'aide à trouver mon prénom. C'est un bon prix, j'trouve.