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 Soin. [Hope.]

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MessageSujet: Soin. [Hope.]   Soin. [Hope.] EmptyMer 12 Oct - 1:10


Hayaku.


- Vous... Maena?

Je remets le masque. J'ai pas envie de devoir m'excuser pour l'avoir flingué, ça ira.

- Nan.

Et encore, c'est pas le pire. Tu sais lesquelles c'est, les vraies plaies? Ceux qui t'appellent Monsieur. Y'a rien de plus chiant que les Monsieur. Genre j'suis à la retraite, à l'agonie et sans défense. J'ai pas besion de m'veillir, les mecs. Pas besoin non plus d'être vouvoyé. Non mais j'te jure, l'éducation, quelle connerie.

- Vous êtes recherché par/
- J'suis pas Maena, j'te dis. Perds pas ton temps.
- Mais je...
- Mais tu c'que tu veux, enfin! J'vais pas m'faire appeller Maena pour tes beaux yeux!

Aller, dégage maint'nant. Voilà. Merci de m'avoir fait perdre le fil de ma pensée, c'est cool. Quoique ça devait pas être fondamental, vu que je fume. M'en fous, j'aime pas être dérangé. Puis ils lui veulent quoi à Maena, aujourd'hui? Dès l'matin, y'en avait que pour lui. Remarque que ça change, d'habitude y'en a pas un pour me calculer. Là, à peine j'me réveille qu'un type que j'ai jamais vu me fonce dessus pour dire que j'sais plus qui demande Maena pour qu'il remplisse des papiers j'sais pas trop quoi. Non mais j'ai vraiment une gueule à m'occuper des papiers, c'est évident. J'me suis rendormi, remarque. J'ai pas regardé l'heure, mais le soleil était pas encore trop haut. Ah ouais, parce que j'me réveille avec le soleil en pleine gueule, moi. Sinon c'est pas marrant. Va falloir que j'aille pousser ma beuglante vers le blond pour lui dire que c'est scandaleux une forteresse sans rideaux. Enfin, j'm'en fous. J'ai froid. Je tremble, en ce moment, j'me sens pas bien. Y'a quelque chose qui cloche. Une espèce de boule au ventre, comme un kyste géant qui grossit, grossit dans les intestins jusqu'à exploser. Ca ressemble à une péritonite, mais c'est une péritonite psychique. En fait. Je sais pas, ça bloque depuis plusieurs jours. Je reste seul tout l'temps, j'ai rien à faire. J'déprime comme un chien sur mon matelas au milieu du couloir. Mais j'm'en fous. Je fume. J'm'en fous. Rien de tel qu'une clope, assis sur la rampe des escaliers de chez Layca, seul à cette heure. Ils sont tous dehors, en mission, occupés. Ils ne s'emmerdent pas comme je m'emmerde, c'est certain. Mais je suis seul, moi. Et ça, ça vaut tout l'or du monde.
La cendre s'évanouit dans le courant d'air. Ils ont jugé bon d'ouvrir une fenêtre, ils vont avoir de belles surprises quand tout le bordel de dehors sera rentré dans l'enceinte du bâtiment. C'est pas mon problème. Ca le deviendra s'il y a des saloperies sur mon lit, ou s'ils s'amusent à appeller Castiel à la rescousse pour aller tout nettoyer. Ils ne savent pas qui est Maena. Et le pire, c'est que c'est vrai. Y'en a pas un qui soit foutu d'avoir les couilles de me parler, face à face. Pas un pour m'envoyer dans la face "On t'attend j'sais pas où pour remplir tel papier". 'Sont juste ignares, c'est malheureux. Ils n'ont pas même le mérite de savoir qui je suis. Leur vie doit être bien misérable. Je fume, encore. Ca fait un bien fou. De la chaleur, alors que je tremble de froid. J'ai l'impression de me geler sur place, intérieurement. Chaque battement de mon coeur meurt dans de lourdes plaintes. J'le sais, c'est comme ça. Une intuition. Un sentiment que je n'comprends pas encore réellement. Je regarde mes pieds agoniser, suspendus dans le vide par mon simple équilibre. J'ai la tête baissée. Non, j'regarde pas les gens. J'essaye de reposer mon front brûlant de fièvre. Je surmonte la fatigue de plus de deux semaines sans une minute de répit, de sommeil. Y'a des fois où j'aimerai être narco. Au moins, tu peux vivre tes rêves quand bon t'semble.
Je vais exploser. Ca va pas du tout, Maena. T'as besoin de faire autre chose. Tu t'es tiré un paquet d'clopes entier en pas trois heures. T'es complètement perdu, tu sais pas quoi faire. J'dois sortir. Pas avec tout ces emmerdeurs dans les parages. Faut qu'ils dégagent, tous. J'peux pas rester comme ça. Je pue le tabac chaud à plein nez. Je me donne mal au crâne tout seul. J'ai pas envie de rien faire. Doit y'avoir plein de trucs sympas à faire, j'sais pas. J'pète les plombs. J'en peux plus. J'en peux plus.
J'me dresse sur la rampe. J'ai toujours eu un putain d'équilibre, j'le sais, ça se sent. Et j'marche. J'vais vers les dortoirs, et dès que j'suis devant la porte je saute de mon perchoir pour foncer dedans. J'peux l'faire, ouais. Aller, c'parti. Les couloirs sont déserts, c'est affolant. T'as l'impression d'être dans un manoir hanté, j'sais pas quoi. C'terrible, quelque part, mais putain de flippant... C'est bon, j'suis d'vant la porte. Un, deux, et trois. Vas-y, cours cours cours cours! Et VLAM! Prends ça dans ta /guéééé! Oula, équilibre mes couilles Maena, t'as failli t'éclater comme une merde. J'ai entendu un putain de crac, con. J'crois qu'j'ai fissuré la porte. Bwarf, m'en fous. Elle est où ma place? Ah, voilà. Sérieux, y'a personne. Sont passés où, les gens? Me dit pas qu'ils sont tous dehors, y'a bien une feignasse comme moi qui décide de faire grève dans toute cette marmaille. ... Ouais, ben faut croire que non en fait. Aller, Maena, bouge-toi. J'ai pas envie qu'on m'trouve comme ça. J'me fais la malle. J'me casse d'ici. J'veux pas qu'on m'suive. J'ai besoin d'personne. J'ai pas envie d'être avec cette bande de cons. J'viens pas du même monde, j'vaux mieux que l'ennui. J'me tire. J'ai besoin d'autre chose. J'irai pas voir chez la Petite Madame ce que ça donne, c'est pareil. J'vais me perdre j'sais pas où sur la carte, j'reviendrai jamais. J'aime pas ça, j'me fais chier. J'veux retourner dans l'passé. J'arrache tous les post-it du mur pour ça. Tous, un par un, j'les arrache, les pose dans ma main. Sur la colonne, on voit tous les dessins que j'me suis tué à faire. La clairière, un masque vénitien, la rose de Bloody Rose, Bérénice. Putain, j'l'aurai bien gardé, moi, Bérénice. Elle est laide à en mourir. J'note l'ironie du fait que j'dessine que des laiderons, hein. J'ai aucune idée de qui ça peut être, Bérénice, mais quoiqu'il en soit elle s'appelle comme ça. Ca lui va vraiment trop bien, puis même, j'trouve qu'il y a une osmose entre elle et ce prénom. Comme si, vraiment, elle existait en temps qu'tel. J'suis sûr qu'j'suis un prophète, en fait. T'sais le mec qui devine tout, j'suis certain que j'en suis un. M'enfin j'm'en fous. J'la redessinerai, de toutes façons. J'aurai pas mieux à faire. Damned, mais y'en a combien de papiers sur ce mur? J'vais pas passer ma vie à les décrocher, merde! Faut qu'j'arrête mes conneries, franch'ment. J'me fais chier tout seul. Ah, voilà. Enfin, presque fini... C'est bon. Aller, c'parti.
J'retourne chercher mon sac sur le matelas du couloir. Il est fait, héhé. Pas pour longtemps, et j'arrache tous les draps pour vider ma taie d'oreiller. Y'a des putains d'provisions qui en sortent. Que des barres au chocolat. Bordel c'que j'peux aimer ça. J'fous tout dans l'sac. Ouais, comme ça. Et après j'essaie d'faire rentrer l'oreiller. Chié, ça veut pas. Aller, bordel, rentre... Oh puis merde, j'le prendrai à la main. J'rabats ma capuche sur mes ch'veux, j'ferme le sac, sors une clope, le feu d'ma poche, j'embarque les affaires, l'oreiller sous l'bras, et j'm'en vais.
Y'en a un qui m'voit partir, et il me d'mande c'que j'fous. J'lui dis que j'm'arrache et ça l'calme.

C'est pas du luxe, mais j'ai la flemme d'aller plus loin.
Y'a un gros caillou qui m'appelle. Maena, Maenaaa... Alors moi forcément j'fais quoi, vu que j'suis un ange j'm'installe contre le caillou, béh oui. J'y colle mon dos, avant de m'souvenir que j'ai l'oreiller avec moi. Alors j'colle l'oreiller au caillou, j'm'affalle comme une merde dessus, et j'soupire. J'ai plus un seul paquet plein. Plus un seul. J'suis mort. J'suis naze, sérieux. J'ai même plus assez d'force pour matérialiser un paquet. J'suis vide. J'suis terne, gris. J'dois être laid. J'enlève le masque. J'me sens plus respirer. M'en reste quatre, jamais j'tiendrai l'coup. J'suis en train d'péter un câble. J'aime pas être comme ça, c'est chiant. J'éventre le sac à dos et en sors mes feuilles, mon crayon, et l'stylo noir. Il a fait la guerre, çui-là, vu sa gueule. J'ai laissé tombé la capuche. J'me tiens plus à rien. J'remonte mes genoux vers moi, comme ça les feuilles bougent pas et j'peux dessiner en paix. J'te jure, quelle organisation fantastique. Y'a du vent. Putain de toi. J'allume l'une des dernières, la fume comme jamais j'ai pu fumé de ma vie. Le pire c'est pas le manque, c'est de savoir qu'on va manquer de. Au final, ça se fait. M'enfin si on pouvait éviter. J'me mets à poser deux traits sur la feuille, perdu entre la clope, le vent, le moelleux de l'oreiller. C'est idéal, n'empêche. J'ai ma prison à côté de moi, et j'ai une envie de fou d'enlever le haut. J'étais nudiste, avant, c'est sûr. Bon aller, vieux, faut s'mettre au boulot. Tu finis ta clope et tu dessines. L'principe, c'est de faire ça au feeling. Ca donne des trucs énormes. Alors j'commence. J'écrase la clope contre le caillou et j'me lance.
J'm'arrête pour bouffer du chocolat et j'continue.
J'm'arrête pour enlever la veste, me foutre torse nu malgré les bandes, remettre le masque et j'y retourne.

J'sais pas quelle heure il est et j'en ai rien à foutre. Il fait encore plein soleil, le vent s'est presque tû. Bien. Et moi, je chante. Je chante un air que je connais, et dont j'suis incappable de me souvenir pleinement. J'regarde l'esquisse. Pas trop moche. On sait pas si c'est un homme ou une femme. Mais c'est un corps. C'est abstrait, encore. Et j'ai envie d'fumer. Non, non, faut pas vieux. Arrête tes conneries. Dessines, vite. Ou chante. Enfin continue de chanter. J'ai toujours pas arrêté d'chanter, c'est grave. In a transparent myriad of men, I stand, transfixed, I am lost, searching. Aller, dess... "Am I the Crestfallen?" I ask. J'en ai des frissons. There is no light... "Am I the Blinded?" I ask. Y'a plus rien autour de moi. J'comprends que c'est foutu. Y'a un truc. J'ai mal au crâne. J'ai mal au crâne quand j'chante et j'suis las de tout. ...nor serenity. Redeem me, I yearn, I yearn for an answer. J'ai une voix de dieu, j't'assure. I am lost, searching... "Am I to vanish like water?" I ask. The desert is my daily bread... Je regarde la feuille, la main machinale qui s'extasie dessus. Pas besoin d'drogues, chez nous. "Am I to wither like trodden grass?" I ask. J'me pétrifie sur place. Quelqu'un. J'sais plus son nom. J'la connais mais j'sais plus qui sait. J't'emmerde, elle f'ra pas un procès. J'vais la bouffer. ...and tears of threefold my drink.
Ne m'dis pas que... Oh c'te merde. Me dis pas qu'c'est lui...?

- Qu'est-ce que tu fous là? Dégage, j'reviendrai pas.

Redeem me, I yearn. I am lost, dear God... Redeem me from this nothingness...
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Hope
☊ Juste un peu d'espoir pour changer la destinée ☊

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MessageSujet: Re: Soin. [Hope.]   Soin. [Hope.] EmptyDim 6 Nov - 22:43

Avant Propos:

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Monsieur Sainte Nitouche
Solitude.

Hope Destiny était étalée sur son lit, un chat dans ses bras. Elle l’avait trouvé quelques semaines plutôt, perdu au milieu du champ de mars. Elle était perplexe de trouver une si jolie créature au milieu d’un paysage apocalyptique. Alors elle l’avait adopté. En plus, elle aimait ca, les chats. Leurs indépendances, leurs fidélités. Elle ne se sentait pas proche d’eux plus que ca mais elle les aimait.

Le soleil n’était pas très haut dans le ciel, huit heures ? Neuf heures ? Qu’importe. Elle était bien là. La chaleur de la nuit était encore présente sous les draps et le chaton était lové contre son ventre, ronronnant joyeusement aux caresses que lui administrait la jeune femme. Elle ne voulait pas quitter son petit nid douillet mais elle n’eut pas le choix, extirpant alors ses jambes dénudées de sous la couverture avant de s’assoir, des frissons parcourant alors son corps. Elle se frotta les bras avant de sentir que le chat lui donnait un petit coup de boule dans le dos. Elle rit doucement et lui gratouilla la tête quelques secondes avant de se lever, enfilant la robe de chambre orange qui trainait là. Elle tentait de faire le moins de bruit possible, histoire de ne pas réveiller le reste de la chambrée. Elle ouvrit sa commode et en sortie un jean et un chemisier marron ainsi que ses affaires de toilettes. Elle se dirigea vers la salle de bain commune que leur avait imposé le maitre de maison ici. Elle vérifia qu’elle était seule avant de se dévêtir, posant sa nuisette dans un petit casier d’osier. Elle ne prit que sa trousse de toilette et une serviette et alla se plonger lentement dans l’eau brulante. Elle releva ses cheveux et les noua en un chignon mal fait avant de se laisser reposer dans l’eau brulante. Sa toilette ne dura pas longtemps, un petit quart d’heure tout au plus, ou elle avait été plutôt tranquille, hormis une jeune femme s’invitant à la fin. Elle sortie alors, nouant la serviette autour de sa poitrine avant de retourner à ses affaires ou elle retrouva également le chaton qui l’avait attendu là. Plutôt bizarre pour un félin. Elle s’essuya et passa ses vêtements, allant ranger les autres.

Elle ne savait pas ce qu’elle allait faire de sa journée et commença alors à déambuler dans les couloirs jusqu’à ce qu’elle entende de la musique. Elle entra. Personne. Mais cette chanson, elle la connaissait. Pendant ses années sur terre, Hope avait chanté. Elle avait déjà une belle voix à l’époque et elle donnait de petite prestation lorsque des amis ou des voisins le lui demandait. Et une fois, il lui arriva de se produire lors d’un spectacle de ville. Une petite fête campagnarde. Mais elle monta sur scène. Elle s’en souvenait comme si c’était hier.