│C'est parfois la meilleure chose à faire, tu ne crois pas?│Non.│Vraiment pas?│Non.│Mmh.│Pas vraiment.│
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│Tu en es sûr? │ Ouais. │ Complètement sûr? │ Ouais. │ Tu vas faire une connerie. │ Ce sera qu'une de plus.│
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† Maena A. M. Raphaëlita. †
╔ ╠ × Prénom : Maena. Maena Aiolia Méryl. ╠ × Surnom : On ne l'appelle pas. Personne ne le fait. ╠ × Rang : Le chant des sirènes. ╠ × Âge : Dix-sept ans. ╠ × Date de naissance : Vingt-neuf février. ╠ × Sexe : Masculin. ╠ × Orientation sexuelle : Encore à décider. ╠ × Divinté servie : Layca. ╠ × Grade : Elu. ╠ × Don : Mermaid's Call. ╚
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.:«C'est l'histoire d'une chanson.»
.:«Une sirène trop pessimiste.»
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Mata Virgoutzis est née un soir de février, un vingt-huit. Sa mère ayant accouchée dans sa villa de Thiva, elle ne fut déclarée que le lendemain, le premier mars. Une enfant tout à fait ravissante, avec ses jolies joues roses et ses cheveux blonds comme les blés. Mata grandit dans l'amour le plus complet: des parents protecteurs et aimants, très ouverts et favorables au dialogue, un quartier dans lequel elle était connue de tous, elle était devenue en moins d'une semaine l'attraction principale de son petit village de Menia. Moyenne à l'école, Mata su toutefois satisfaire toutes les espérances placées sur ses épaules de fille unique. Plus tard, elle devint chef d'orchestre. Toute sa vie se résumait à la musique. Ses parents étaient fiers d'elle. Puis elle rencontra M. Raphaëlita. Elle était venue porter plainte pour propos injurieux au cours d'un reportage sur son métier. Il ne niait pas le fait qu'effectivement, sa tenue de chef faisait vraiment salope. Il tomba amoureux, elle lui résista à peu près toujours. Lorsqu'elle eut vingt et un ans, la famille Virgoutzis vendit la villa dans laquelle elle avait vu le jour. L'argent commençait vraiment à manquer, et après la revente de l'autel et de la villa d'Athènes suivi par celle de l'appartement en Crète, l'ancienne noblesse grecque faisait grise mine. Son père, par désespoir d'avoir perdu sa richesse écoulée par ses propres parents, alla braquer une banque. Manque de chance ou coup du sort, quoiqu'il en soit, M. Rapaëlita proposa à Mata d'abandonner toutes les charges contre lui si seulement elle devenait sa femme. Que vouliez-vous qu'elle fasse.
Quelques années de vie commune plus tard, un appartement tout en hauteur dans une ruelle de Néa Smyrni. Le mariage l'avait fait changé en Mata Raphaëlita. Mata devint mitéra pour la première fois de sa vie. Ses cheveux blonds la firent pleurer. Elle était belle comme un cœur, elle allait bien. Elle l'appela Circée, l'enchanteresse. Circée, Imogen, Honny. M. Raphaëlita lui en a toujours voulu pour ça, ne se consolait même pas qu'elle soit une fille. Il voulait qu'elle porte un nom français. Il aimait la France. Il n'y séjournait pas, puisqu'il avait déjà violé quelque enfant là-bas. Et Mata l'avait appelé Circée. Il commença alors à la battre. Elle tenta de se défendre, mais lorsqu'elle opposa résistance, il menaça de s'en prendre au nourrisson. Grand Dieu, pas l'enfant. Depuis, elle se laissa faire. Circée grandissait, devenait une petite fille sublime. Mata, bien qu'elle n'eut pas vingt-sept ans à l'époque, vieillissait. Il n'empêchait absolument pas que son corps plaisait toujours aux plus dépravés, puisque des hommes la sollicitaient souvent lorsqu'elle se pavanait dans les quartiers malfamés avec comme seul voile une jupette trop indécente pour taire le terme pute. Puis elle donna naissance à son deuxième enfant. Après, le patéra, on ne savait pas réellement qui il pouvait bien être. Quoiqu'il en soit, ce vingt-neuf fut un désastre. Il était hermaphrodite. Pire encore, il était hideux. Des yeux révulsés, entièrement vides, rond comme un ballon, parfaitement chauve. Elle ne savait même pas s'il n'était pas malade mental, handicapé. On lui retira des mains à sa demande. On ne lui posa qu'une seule question. Quel sexe garder. Par défaut, elle l'aurait volontiers confié à son mari. Mais Mata était mitéra. Et surtout, Mata était une bonne chrétienne et devait aider son prochain.
.:«Analyses psychologiques.»
Le 14/02/2000.:
Questionnaire de Proust.
1. Ma vertu préférée: La passion. 2. Le principal trait de mon caractère: L'insoucience. 3. La qualité que je préfère chez les hommes: Leur naturel. 4. La qualité que je préfère chez les femmes: Leur soumission. 5. Mon principal défaut: Ma modestie. 6. Ma principale qualité: Mon ironie. 7. Ce que j'apprécie le plus chez mes amis: Leur patience. 8. Mon occupation préférée: Chanter. 9. Mon rêve de bonheur: Chanter. 10. Quel serait mon plus grand malheur ? Ne plus chanter. 11. A part moi-même qui voudrais-je être ?Moi. Dieu. 12. Le pays où j'aimerais vivre:Atlantica. Russie. 13. La couleur que je préfère: Noir. 14. La fleur que je préfère: Narcisse. 15. L'oiseau que je préfère: Corbeau. 16. Mes auteurs favoris en prose: Edgar Allan Poe. 17. Mes poètes préférés: Charles Baudelaire. 18. Mes héros dans la fiction: Icare. 19. Mes héroïnes favorites dans la fiction: Syndel. 20. Mes compositeurs préférés: Lully. 21. Mes peintres préférés: Maena A. M. Raphaëlita. 22. Mes héros dans la vie réelle: Saint-Hilarie. 23. Mes héroïnes préférées dans la vie réelle: Geika. 24. Mes héros dans l'histoire: Vladimir Illitch. 25. Ce que je déteste le plus: L'eau. 26. Le personnage historique que je déteste le plus: Jules César. 27. Les faits historiques que je méprise le plus: Colonisation. 28. Le fait militaire que j'estime le plus: 06-09 Août 1945. 29. La réforme que j'estime le plus: Les congés payés. 30. Le don de la nature que je voudrais avoir: Chanter. 31. Comment j'aimerais mourir: Muet et lentement. 32. L'état présent de mon esprit: Traqué. 33. La faute qui m'inspire le plus d'indulgence: L'envie. 34. Ma devise: Royal, celui qui... domine.
Provenance inconnue.:
Questionnaire personnalisé.
Si j'étais un super pouvoir ? L'hypnose. Si j'étais un verbe ? Voler. Si j'étais un parfum ? Féérie, Van Cleef & Arpel. Si j'étais une pierre précieuse ? Amethyste. Si j'étais un soda ? Cola. Si j'étais un parfum de glace ? Violette. Si j'étais un aliment que je déteste ? Olives. Si j'étais un mot ? Prototype. Si j'étais une odeur ? Javel. Si j'étais un jeu de société ? Cluedo. Si j'étais une religion ? Bouddhisme. Si j'étais un signe du zodiaque ? Vierge. Si j'étais une température ? 0°C. Si j'étais une viennoiserie ? Pain au chocolat. Si j'étais un chiffre ? 9. Si j'étais une taille de vêtement ? S. Si j'étais une légende ? La légende des sirènes. Si j'étais l'homme idéal ? Maena Aiolia Méryl Raphaëlita. Si j'étais un métal ? Acier. Si j'étais une combinaison de poker ? Full. Si j'étais un conte de fées ? Hansel et Grëtel. Si j'étais un jeu de cartes ? Loup-Garou. Si j'étais un fruit ? Pomme. Si j'étais une pizza ? Viande. Si j'étais un des cinq sens ? L'ouïe. Si j'étais l'un des sept péchés capitaux ? L'Orgueil. Si j'étais un évènement ? Naissance de l'écriture, 40 000 avant J.C. Si j'étais un adjectif ? Beau. Si j'étais une citation ? Il y a des mots qui pleurent et des larmes qui parlent.
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Dernière édition par Maena A. M. Raphaëlita le Lun 31 Oct - 21:36, édité 4 fois
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Sujet: Re: Carnets, Post-it. Ven 9 Déc - 21:30
| What are you looking for...?
Envie de venir vous frotter à moi? Un[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] suffit.
Ø Des ennemis. De toutes façons... (0/2) Ø Les indécis. Ceux qui ne savent pas quoi penser de moi. (illimité) Ø Les fleurs de saison. Ceux qui m'aiment ou m'admirent dans l'ombre. (0/2) Ø Quelque enfoiré qui essaye de me faire changer d'attitude. Crétin. (0/1) Ø La personne apte à me suivre. Mon pote à conneries. (1/1) Ø La bande. Ceux qui m'apprécient et dont j'ai pas oublié le nom. (0/3)
À qui voudra... ♥
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×║ Who... Are you.
Mais c'est qu'y a du monde, par là!:
ণLe loup.
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₪ Mon Bras droit, c'te chance. ‡ Le barbare et fêlé. ‡ Lycanthropie Berserk. ‡ À rencontrer, quand même.
« Lui, j'l'ai jamais vu. J'sais juste que c'est mon Bras droit. Il sait pas la chance qu'il a. Apparemment, c'est un timbré. Du moins, un mec refoulé, qui se refoule, un peu comme moi mais en moins bien. Il peut être qu'énorme.
ণLa captive.
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₪ Mon Parrain, eh ouais. ‡ La reine des rongeurs. ‡ La Clochette de Pan. ‡ À retrouver rapidement.
« Elle est chaude, elle. Elle se baigne à moitié nue avec des sous-vêtements transparents dans une rivière où tout l'monde peut la chopper. J'aurai pu la violer, j'sais pas. Non, j'suis bien trop gentil. Et elle est sexy, ça peut aller. Elle a de la chance d'être sous mes ordres...
ণLe malade.
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₪ Mon Pion, à ce qui paraît. ‡ Celui qui s'étouffe pour rien. ‡ Agilité féline. ‡ À tester au plus vite.
« J'le connais pas. J'ai oublié son nom, c'est con. C'est un pion à ma solde, alors forcément il est gentil et il ne me manque pas de respect. Y'a intérêt. Et puis, quelque chose de cool, aussi, c'est un fumeur. Attends, un fumeur, quoi. Il est parfait!
ণL'ennemi.
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₪ Elu d'Oppse, rien que ça. ‡ Le déréglé de la vie. ‡ Cold Sun. ‡ À revoir, pourquoi pas, après tout.
« Sur la plage, j'sais même pas si j'l'ai marqué. J'ai du. C'est obligé. Je lui ai fait écouté ma voix. Il a souffert comme jamais il n'a du souffrir. C'était un mal pour un bien, au final. Sa punition pour ne pas savoir jouer aux échecs. Puis, il a froid sous le soleil. Tu parles d'un abruti, toi.
ণLa fureur.
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₪ Nouvelle recrue d'chez Layca. ‡ L'homme au sac sans fond. ‡ Peinture. ‡ À engueuler s'il se fout de moi.
« Ce con, j'lui ai rentré d'dans par accident. Snowboard, montagne, un truc comme ça quoi. Il était tout frais arrivé du monde du passé, j'allais pas le laisser là tout seul. Alors j'l'ai enrôlé, et puis voilà. Maintenant, on rigole ensemble de temps en temps. Il est lourd, alors j'traîne pas des masses avec lui. C'plus mon poulain qu'autre chose, en fait. Et c'con trouve encore l'moyen d'sècher mes entraînements, t'as vu. C'pas comme ça qu'il progress'ra...
ণL'artificier.
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
₪ Bras Droit, Layca.‡ Le furieux. ‡ Fire-Boom-Work. ‡ À emplatrer, à broyer, à exterminer, à atomiser.
« Lui, il fume. Mais pas d'la clope. Ni rien d'tout ça, d'ailleurs. Non, lui c'est l'genre à balancer, genre, des fumigènes à la gueule des gens. NORMAL. Alors qu'il vienne encore faire son malin pendant qu'j'suis là. J'te jure qu'il f'ra pas long feu, et qu'c'est lui qui f'ra boom.
×║ They are So funny.
ণ L'océan.
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₪ Nouvellement Elu, le fou. ‡ Le marin. ‡ Les Prisons d'abysses. ‡ À ne jamais perdre de vue.
« Il est juste envoûtant. Ses yeux sont presques aussi beaux que les miens, sa présence... si agréable. Il est niais, il est bavard, il est efféminé, il est lourd, c'est un boulet. Il pue l'eau stagnante. Il suinte la mer, le sel âpre et cette horreur par tous les pores. C'est un ennemi, je sais. Et pourtant.
×║ Shut up, Get out.
ণL'astrologue.
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₪ Elu de Layca. ‡ Un pur salaud. ‡ Marionnettiste lyrique. ‡ À éviter s'il ne veut pas se prendre mon poing dans la gueule.
« Il a voulu me noyer, ce con. Il a voulu me noyer dans les bassins relaxants de la forteresse. Il a voulu me noyer alors que j'avais rien fait. Tu penses pas que j'vais l'aimer, ce con.
ণLe souffre-douleur.
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₪ Elu Primordial de Layca, yeah. ‡ Le soumis de base. ‡ Contrôle psychique. ‡ À emmerder le plus souvent possible, héhé.
« Il m'exaspère pas, Kamui, c'pas vrai. En fait, c'est plutôt moi qui le fait chier au maximum dès que je le croise. J'adore l'embêter, ce gosse. Puis, regarde-moi c'te tronche de morveux, j'suis sûr qu'il se fait violer à tous les coins de l'échiquier. J'aimerai bien l'ouvrir, voir ce qu'il y a à l'intérieur. Ce qu'il a de plus que moi.
ণLa fée.
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₪ Bras Droit, Layca. ‡ Neraida. ‡ Empathie. ‡ À fuir si jamais j'la croise. Danger.
« Ca, c'est le genre de donzelle que j'peux pas m'flairer. Toujours souriante, avec son air de cruche et ses niaiseries idéalistes... Pitié mais tuez-moi. Elle a un nom qui, collé à son prénom, est laid à en crever. Elle n'est pas foncièrement belle non plus. Non, c'est le type de plébéienne qui n'devrait même pas avoir le privilège de m'parler. Je n'vais pas rentrer dans son jeu, tu crois qu'quoi?
ণNo One.
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₪ Aucune ‡ Info ‡ Dispo ‡ Haha.
« Personne, jusqu'à lors. À quand un miracle...?
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ò○Meeting in that asylum.
ìLes gueules cassées.
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], Alvaro. [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], Dimitri.
íCeux qui sont en guerre.
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], Castiel. [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], Liam, Skandar, Jerry. [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], Jerry. [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], Paburo. [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], Hope. [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], Xellos. [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], Alvaro, Kamui.
íLes cadavres à déterrer.
Personne n'est assez fou pour se mesurer à moi.
îLes combattants de l'arène.
Ren, la discrète. Lanathel, l'inconnue. Dimitri, again.
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Sujet: Re: Carnets, Post-it. Ven 9 Déc - 21:50
.ঠ: You will be against the wall, as all of them.
Post-it n°3. Sur la colonne contre le lit, face Ouest. Rédigé dans un état second, sans grande conscience de ce qu'il écrivait. Incompréhensible.
« Froid, perfusion, froid, froid, garçon, garçon que je connais, visite, froid, main, sur moi, chaleur, chaud, douceur. »
Post-it 3:
Á•Fingers on my face.
La famille Damalis, bien que petite, était solidaire en tous points. L'amour qu'il se portait n'avait aucun égal. C'est ainsi que lorsque le cadet voulait gagner la ville, la mère et le frère le laissait aller comme il l'entendait. Il avait bien grandi, depuis. Maena, dans son lit, n'avait pas changé d'un poil. Il allait le voir toutes les semaines. Fervent chrétien, il priait tous les soirs pour qu'il finisse par se réveiller. Quelque part, le jeune homme croyait dur comme fer que Dieu gardait Ariel avec lui à cause de sa voix divine. Il était, après tout, tellement doué qu'il était plausible que les anges ne veuillent plus le rendre au monde auquel il appartient. Maena, pour lui, avait toujours eu ce détail, ce petit quelque chose, qui faisait de lui un être irréel. Étrangement, même endormi, il n'avait rien perdu de son charme. Parfois, l'aîné venait le voir. C'était cependant rare, puisque son travail l'en empêchait souvent. Il était, de même, convaincu qu'un jour, il mourait. Quelque part, il pouvait avoir raison. Mais ça, Léandre refusait d'y croire. Maena était trop divin pour mourir comme ça.
La secrétaire le vit arriver, débloqua la porte sur le champ. Il était connu, depuis le temps. Combien... six ans? Cinq, six ans, déjà. À passer toutes les semaines, parfois plusieurs fois. Avant, c'était tous les jours. Trois fois. Il n'arrivait pas à croire à son absence. Il ne pouvait pas être absent. Pas comme ça. Et pourtant... -Léandre? Tu es bien matinal! - Comme toujours, vous savez! Puis, j'ai le temps, en ce moment. Je viendrais un peu plus souvent! - Tu viens déjà beaucoup trop, tu sais. - Erm... Moui, peut-être! M'enfin, j'ai envie de le voir, Deliah. Il me manque un peu. -Je comprends, mon grand. Tu peux y aller. Si tu vois le médecin dans la chambre, attends un peu qu'il sorte avant, d'accord? -Pas de problèmes, merci! Et il se dirigea, triomphant, dans le couloir. Bien qu'il fut souriant, les patients de l'hôpital n'appréciaient pas réellement ses accoutrements colorés pendant qu'eux se faisaient pomper le sang ou nourrir par un tuyau. L'on n'avait cependant aucun droit de lui interdire l'accès; soit, il arpentait les lieux la tête haute. Bien moins égocentrique que son mentor, Léandre s'aimait à sa juste valeur. Là se trouvait sa plus grande force. Celle qui lui permettait de rester en vie, quelque part. Il avait compris, au bout de la neuvième tentative de suicide, qu'il pouvait reprendre le flambeau de Maena le temps de son absence. C'était, à présent, sa mission.
Chambre deux cent vingt-neuf. Maena était toujours endormi, et n'avait pas bougé d'un pouce. Léandre croisa le regard du médecin, orné de fleurs en tous genres. Il était aimé, ce type. Tout le monde ici le connaissait. Tout le monde. Le jeune homme ne perdit en rien son sourire, salua son aîné d'une voix guillerette. Léandre était charmant, toujours. C'était une philosophie comme une autre, quelque part. Et il l'assumait. L'homme en blanc déposa le dernier bouquet au chevet du divin, s'en alla rapidement, confiant. Léandre s'assit sur le fauteuil à côté de l'endormi. Prit son poignet, coucha son oreille sur son torse. Il avait une respiration si belle, si docile. Le dernier-né aimait l'écouter. Il l'écoutait pendant des heures. Puis il se redressa sur le dossier de la chaise, regarda son visage candide. Tellement vide.
- Salut, Maena. Tu vas bien, à ce que je vois... Tant mieux! Moi aussi, ça va. Tout le monde va bien, comme d'habitude. Enée travaille toujours dans la même boîte, même s'il en a marre. Il m'a dit qu'il aimerait arrêter et se consacrer au groupe à temps plein. C'est louable, comme attitude, mais d'un côté c'est risqué. J'pense qu'il attend d'avoir la sécurité financière avant de se lancer. Je t'ai dit, on a quelques problèmes d'argent, en ce moment. Ah oui, tu sais, ils sont en train de discuter du plan d'aide au pays, chez les gars de l'Union. Apparemment, la Grèce serait trop en danger, ils veulent plus nous aider. J'te dis pas les taxes qu'on va se payer, nous... Enée, il est en plein dedans en ce moment. Tu sais qu'il travaille côté finances, machin. Enfin, il voit plus le bout du chemin, c'est assez chiant je trouve. Après, Dymas est juste trop heureux d'avoir réussi son concours de chant! Il est passé à la télé et tout, j'te jure! Enfin, avec les thunes qu'il a gagné, on a de quoi faire vivre la petite entreprise, c'est classe. Comme j'ai récupéré la vieille basse à Enée, on va pouvoir la réparer et la vendre pour pouvoir acheter l'empli qui manque. Enfin, Dymas est insupportable à la ramener tout le temps, du coup. C'est cool pour lui, oui, mais après qu'il fasse son kéké... Mais bon, on l'comprend! Il a apprit par coeur Regrets, d'ailleurs. À la batterie, tu sais. Moi j'la sais sur le bout des doigts au piano. On va pouvoir la rejouer, maintenant. On te la dédiera, t'en fait pas. Tout le monde était d'accord! Ensuite... Eryx a eu son diplôme, on sait pas trop comment... J'suis sûr qu'il a triché. Il le dit pas, mais vu qu'il a rien branlé de l'année, va savoir par quel miracle il nous la rapporté, le papier. Enfin il est content, c'est l'essentiel. Il voulait arrêter de fumer, aussi, c'est sa nouvelle lubie. Milo, toujours autant à fond. Il a perdu contre Dauphin en un contre un. Ah ouais, et j't'ai pas raconté la folie au bahut! Tu sais, les Gangër et les Jumian, y'a eu baston de masse juste devant la porte du lycée. Mais devant, quoi. Y'a pas eu de morts, impressionnant. Ils ont ramené toute la smala, en plus: y'avait batte de baseball, poings américains, briquet, torche, clé à molette, couteaux... Non mais la folie, dis. J'te dis, pas de morts, c'est un miracle. Mais Lysandre s'est mangé une chaîne métallique, énorme. Il a été à Athènes à l'hôpital, du coup. C'était impressionnant, on est allé le voir avec le frère et Eryx. Milo il y était pas, il devait s'occuper d'un truc pour le club. J'te dis, ces deux clans ils vont nous foutre une de ces merdes dans les prochains jours... Mais bon, c'est pas grave. On va pas se laisser faire, hein?! Haha...
Il marqua une pause. C'était dur, de ne plus voir son sourire. De ne pas se faire engueuler parce qu'on parlait trop. Léandre le savait. Il n'était pas dans son assiette. Il soupira, serra son poignet un peu plus fort.
- Tu sais, Maena, j'ai vu Jezabel. Enfin tu sais, sa soeur, Olivia. Elle m'a dit qu'elle allait bien. Et elle a acheté ça, pour toi.
De sa poche apparut un écrin violacé. Léandre fixa la Belle au Bois Dormant, se leva. Jamais plus il ne lâcherait ce poignet.
- Tu veux que je le mette où? Sur la table de chevet? Tu as déjà tellement de cadeaux, Maena... Tu sais, certaines personnes viennent te voir tous les jours. On dépose des fleurs, des cadeaux... J'ai même surpris une fille à vouloir t'embrasser. Enfin, je te le met ici, derrière la boîte à musique. Je ne sais pas qui te l'a offert, mais elle est très jolie. Tu la vois? Elle n'était pas là, il y a trois jours. On a du te l'apporter récemment!
Ses cheveux charbon, inertes. Une détestable envie de toucher, qu'il ne maitrisa pas. Il n'était pas dans un musée, après tout.
- Je ne sais pas ce qu'il y a dans l'écrin, Maena, Olivia n'a pas voulu me le dire. Tu veux l'ouvrir...?
Pas de réponse. Il retrouva sa chaise, soupira.
- Tu n'as jamais voulu ouvrir un seul cadeau, vieux. Faut arrêter d'être aussi patient. On dirait que je suis plus excité que toi à l'idée d'avoir tous ces cadeaux! … Enfin, c'est pas faux, sans doute. Maena, si un jour te veux les ouvrir, tu me le dis. Qu'on les ouvre ensemble. Oh, et tiens, j'oubliais mes fleurs. Je t'ai pris des jonquilles. C'est beau, les jonquilles. Enfin, je trouve ça très joli!
Il se tût. C'était dur, vraiment.
- C'est bientôt le vingt-neuf, Maena. Toute la ville prépare ta fête. Là, la stèle est en train d'être nettoyée, et il y a déjà les décorations d'installées partout dans les rues. T'as marqué les esprits partout, j't'assure! Enfin, je viendrais bien sûr. Normalement, vu que ça tombe un samedi, Enée devrait être libre, pareil pour Dymas. A la limite, j'les bougerai! Après, j'essayerai d'en parler à Lyssandre, voir s'il sera rétabli d'ici là. Milo et Eryx sont déjà sur le coup! Ah, et même Olivia va essayer d'être là, tu imagines! Y'aura plein de monde!
Il se mordait les doigts de lui cacher encore toute la vérité. Ordre des plus âgés. Et c'était sur lui que ça tombait. Léandre n'était pas mauvais, même, devoir drainer ses paroles lorsqu'il était avec lui le rendait malade. Il toussota. Il s'en voulait, mais que pouvait-il faire d'autre? Maena serait fou de rage en apprenant le reste. Tout ce qui touchait au reste. Il fallait le lui dissimuler. Puis, lorsqu'il serait réveillé... S'il ne...
- On sera là, Maena. Toujours, on sera là pour toi.
Pause, soupir.
- Tu n'as pas changé d'un poil, vieux, c'est terrible. Tu as juste quelques cicatrices en plus. Mais elles te vont bien, si tu te voyais...
Et il resta là pendant plus de six heures.
.¶: Tout le monde t'aime.
Post-it n°9. Dans le cahier, page 19. Tiré d'un rêve qu'il avait fait. A dessiné l'une des scènes dès son réveil.
« Maena qui tend la main. Un homme, à genoux devant lui qui n'essaie pas de la lui attraper. Est enfermé dans le noir. »
Post-it 9:
Il lui tend la main. Il lui tend la main, et il se voit sourire. Il sourit comme il n'a jamais souri. Il n'a jamais souri de sa vie, il sait à peine ce que c'est. Il n'a pas été programmé pour ça, mais pour aller d'échecs en échecs. Pas forcément ces échecs-là, non. Il adore le noir et blanc, parce qu'il n'a jamais vu que cela. Mais ce garçon-là, lui, il est plein de couleurs. Ne serait-ce qu'avec ces deux océans azuréens en bas du front. Pour ne pas l'effrayer, il a gardé une pâleur cadavérique et des cheveux longs, souples, noirs de jais. Il a le bas du visage tuméfié, enkylosé. Mais il est rayonnant de bonheur, de beauté. Pour cela, il veut l'appeller Apollon. Mais ici, il n'a pas de voix. Il n'a pas été programmé pour produire des sons, seulement pour provoquer et subir les échecs. Alors il le prend pour un messager. Il l'appelle Hermès. Ou plutôt Mercure. Notion purement esthétique. Mercure, Merc'. Encore plus jouissif. Il est là, torse nu, et il lui sourit. Il l'appelle par son prénom, et il lui tend la main. Il lui demande de venir, qu'ils n'ont pas de temps à perdre. Il n'a pas l'impression de faire parti du dialogue. Personne ne lui parle jamais. Il est enfermé, là, seul, et il reste enfermé tous les jours, toutes les nuits. Il sait que si l'on ne vient pas lui rendre visite, c'est parce qu'il n'y a personne et qu'il est donc l'heure d'aller dormir. C'est ainsi qu'il se repère. Aux allers et venues des autres. Il ne bouge pas. Il n'a pas été programmé pour bouger. Lui, au contraire, n'attend que ça. Il aimerait lui dire qu'il ne peut pas, qu'il n'en a pas le droit. Il aimerait lui dire que ce n'est pas bien, hors la loi, et qu'ils auraient des ennuis s'ils le faisaient. Mais il n'avait pas été créé pour parler, mais pour jouer, se laisser abuser. Et lorsque Mercure s'approcha de lui, agenouillé au sol, il blêmit, trembla comme jamais. Non, Mercure, non. S'il te plait, pensait-il dans sa bulle. Il s'accroupit à son tour, Mercure, et il détourna le regard face à tel brillance. Il était la lumière dans le couloir. Il était la fenêtre de cette pièce qui en était dépourvue. Cette pièce dans laquelle il avait été enfermé depuis la disparition de Mercure, de l'ange. Il y passait tellement de temps qu'on en avait construit une autre, à côté, pour les autres. Si seulement. Mais il était revenu, maintenant. il lui proposait de bouger, mais il ne voulait que jouer. Aux échecs. Il passa une main sur sa joue, Mercure. Il ne le repoussa pas. Il s'en emparra et la colla plus encore. Il était sauvé.
- Hé, Chrysante! Je sais que t'es heureux mais on n'a pas vraiment le temps, là. On doit sortir d'ici, vite.
Et Mercure disparut. À la place, le visage familier du cousin. Un cousin lointain, mais un cousin quand même. La famille, le sang. C'est si puissant. Il lui tendit un sweat à capuche bordeaux. Il ne lui retira pas des mains, et c'est le cousin qui dut le lui faire mettre. Il allait protester, se débattre.
- Chrysante, il est à lui, ce haut.
Alors il se laissa faire.
Post-it n°14. Sur la colonne contre le lit, face Sud. Rédigé un soir, fait suite à un cauchemar. Confus, en attente d'éclaircissements.
« Accident le 29 Oct, 2005. Syndel témoin, groupe, coma, camion. Famille inexistente. »
Post-it 14:
Hebdomadaire Hel-Diary, extrait d'un 30 Octobre.
DRAME SUR LA N9.
"Un vrai cauchemar", a déclaré le maire de Heley, Mr Hunnigan, à propos de l'accident tragique survenu hier dans l'après-midi. Un groupe de jeunes hommes, âgés de 15 à 21 ans, empruntait la route nationale afin de rejoindre le centre ville. C'est alors que l'un d'entre eux, Maena Raphaëlita, âgé de 17 ans, fit demi-tour brusquement avant de rentrer de plein fouet dans un camion. Son scooter, détruit par le choc, témoigne de la violence de l'accident. Rapidement, le jeune homme sombra dans le coma, et est depuis hôspitalisé dans le centre Aximile de la ville. La famille de la victime, habitant Athènes, refuse de parler du coma de leur fils cadet. Seule leur fille, Circée, déclara être bouleversée par le drame.
Les amis de la victime, en état de choc, ont témoigné auprès de la police locale pour déterminer les raisons de l'accident. Selon eux, Maena n'avait pas de but particulier en agissant ainsi. Les tests d'alcoolémie et de dépistage des drogues négatifs, l'enquête est toujours en cours. Le témoin clef de l'affaire, Melle Syndel Vungh, d'origine russe, n'est autre que la jeune femme ayant contacté le service hospitalier. Grâce à son témoignage, les policiers détiennent le portrait robot du conducteur du camion qui a fuit après l'accident. Il s'agirait d'un homme de taille moyenne typé asiatique, âgé d'une quarantaine d'années, brun. Un appel à témoin est lancé afin de retrouver cet homme (voir numéro d'appel à la fin de cette édition). Une cellule psychologique a été offerte aux témoins la réclamant.
Post-it n°15. Dans le cahier, page 38. Rédigé après avoir rêvé de son propre masque.
« Le blanc. Ce qui manque, un grand vide. Quelque chose de froid dans la gorge. La transperce. »
Post-it 15:
- C'est un miracle, Monsieur Damalis. Le traumatisme crânien à lui seul aurait du le tuer.
Post-it n°28. Sur la colonne derrière le lit, face Est. Ecrit sans raison apparente. Assez simple à comprendre.
« Une console de jeu dernier cri. Sans doute lié à l'absence d'électricité du coin. »
Post-it 28:
- Mais pourquoi tu vas par là? - Tu m'as dit qu'y avait tous les postes de secours par là, connasse! - Eh! J'ai rien dis, moi, c'est Waza qu'a tout balancé! - Mais t'étais là, non? - Quand ça? - Ben quand il l'a dit, y'a quoi... une heure, une et demie... - Tu t'fous d'ma gueule, j'étais au bal. - ... Putain merde, t'as raison... - Attends, j'suis quand même pas conne à ce point, Dauphin. - Non mais sérieux, depuis tout à l'heure vous arrêtez pas de faire des aller-retour de merde, j'suis paumé, moi. - Mais t'as la carte, non? - Ben non, abrutie, sinon j'perdrais pas mon temps à crever tous les vingt mètres. - Attends, j'te la localise et j'te rejoint. T'es toujours au niveau de la treizième rue? - J'sais pas, j'suis devant le ciné. - Ouais, c'est par là. Bon, tu bouge pas j'arrive. - Merci, Belphe. - J'suis géniale. - Il a raconté des cracks ou pas, l'autre? - Ben j'sais pas, j'te dis, j'viens de revenir. Après, j'suis pas allée voir, encore. On ira ensemble s'tu veux. - Disons qu'il me reste qu'un kit de soin, ça commence à devenir tendu. - Je vois. Bon, dans ton secteur y'a un seul point rouge, du côté du parc. - Attends, j'vais jeter un coup d'oeil... Ridden Garden, c'est ça? - Yes. - Et tu dis qu'il est où? - Cherche en hauteur. J'ai trouvé ma carte sur le toit de l'immeuble du centre ville, moi. - Putain, t'es allée te perdre là-bas? Mais y'a des hordes de tarés! - On a fait carton plein avec les mecs. Y'avait Solenia, Hino, Fadd', Gunt', Owen, Katiu j'crois, Drenn aussi... 'Fin on s'est fait une mêlée de fou. - Y'avait combien de plans? - Trois, un pour Hino, un pour moi, et l'troisième j'sais pas qui l'a pris. J'crois qu'on l'a tous, maintenant. - Ca envoit du boudin, dis. Manque plus que moi, comme d'hab'. - On t'changera pas! - Ca va, toi. Bon, tu te ramènes? - Ouais, attends, j'enlève ma robe... - Tu t'es fait chié à la choisir pendant deux heures et tu trouves le moyen de m'dire que tu l'enlèves après dix minutes?! - Hé, c'est bon, j'suis rentrée du bal. C'était d'un chiant, putain, j'serai bien restée avec toi. - T'as pas vu ta copine, là? - Non. Enfin, un peu. Elle était avec le prof de musique. J'l'aime pas, putain. - Qu'est' tu veux, on choisit pas tout. - Ouais, mais pas lui, quoi. C'est un gland, merde. - Hé, un peu d'respect pour tes aînés. - J'emmerde. Bon, t'as pas bougé? - Nop, j'suis toujours là. - Parfait, j'suis presque arrivée. Dis, y'a personne d'autre que nous? - Attends... Ben, j'vois Gunt' de connecté. Tu veux qu'on l'appelle? - Ben temps qu'à faire, dis. - J'l'invite, hein... Gunt'? - Yo, hijo. Hija... - Salut. - Qu'est ce que vous foutez? - On va chercher la carte de Dauphin, c'glandu en a toujours pas. - Hé, ça va, Belphe, la ramène pas. - Haha, le bleu! T'inquiète, hijo, on va bien t'aider! Vous êtes où, que j'arrive? - Du côté du cinéma, au niveau du Ridden Garden. - Oh ça va, j'suis à côté. - Bieeeeeeen. T'as vu comme on est solidaires, quand même? - Chaud, trop. Tu devrais nous remercier, hijo. - Ouais, merde. - Trop charmant, j'te jure. - Hé, les gonzesses, y'a une horde pas loin de vous. - Merde, j'ai niqué toutes mes munitions sur une vitrine y'a pas deux minutes. - T'as pas besoin de tout un chargeur pour péter une vitrine, espèce de nouille. - C'était mon dernier chargeur, j'pensais qu'il y en aurait chez l'fleuriste, mais non. - J'te filerai un chargeur, j'ai un stock de taré. - T'as des balles de Magnum? - J'en ai... Attends... Quatre chargeurs de six, donc. - Ca fait combien, quatre fois six? - Qu'est j'en sais, moi. - J'fais grève, perso. - M'en fous, ça gère. Me reste quelques munitions de fusil à pompe et des grenades. - S'tu veux, j'ai du fusil à pompe. - Ouais, pas de refus. T'as quoi, toi? - Des lames, j'suis tombé sur un dojo tout à l'heure. - Putain, celui de la septième rue? - C'est laquelle, déjà? - Celle avec les panneaux de fast-food, là où y'a le mec sandwich évicéré, qu'on a trop trippé dessus! - Ah ouais, c'est vrai! Ouais, c'était dans l'coin. - Chié, Rufus m'avait dit qu'il l'avait vidé! - Le chien, putain. - A fond. Bon, j'les vois qui se ramènent derrière mon cul, vous êtes où? - J'arrive... j'suis là, Dauphin! - J'te vois! - Oh vieux, j'me fais baiser, là. - T'as de quoi tenir? - Ouais, ouais. Gunt', tu vois l'point rouge? - Si hija. - Tu l'emmènes? - Ouais, t'inquiète. - Merde, les meufs, j'reviens. - Chaud, putain, ça peut pas attendre hijo? - Non, désolé. J'arrive vite! - Bouge ton cul, poulet, c'est tendu là. - Ouais.
Il coupa le micro, retira le casque. Son regard croisa celui de Léandre, affolé.
- Qu'est-ce que t'as, vieux? - Ca te fait rien de pirater son compte? - Ca te fait rien de porter ses vêtements? - ... T'es encore avec cette fille...? - Ouais, Léandre. Elle est pas méchante. - Elle a renversé Maena... - Il lui a foncé dessus. Ils se connaissaient depuis tout petits. Et t'as bien vu que la pute, c'est pas elle. - Elle conduisait, Dymas. - Circée lui a explosé l'crâne, Léandre. Belphegora n'y est pour rien. - Tu parles. - C'est vrai. - Et puis quoi, encore? Tu crois pas que je vais avaler ça! Cette fille conduisait le camion, et/ - Léandre, c'est elle qui a appellé les secours. C'est elle qui a laissé Circée s'enfuir, qui a prit tous les tords. Elle est de notre côté. - Et elle est partie où, là? En Russie? - Elle est en Transylvanie, dans un pensionnat. - Dis-lui de revenir, que je puisse lui annoncer la bonne nouvelle. - Quelle bonne nouvelle? - Il a bougé.
Post-it n°67. Dans le cahier, page 182. Rédigé sur la route de la Forteresse, suite à la rencontre avec l'un des adorateurs d'Oppse, Dimitri.
« Chrysante. »
Post-it 67:
- T'es vraiment pas bavard, toi.
Il ne décrochait pas les yeux de l'échiquier, avança nerveusement son fou. Il le devenait, au fur et à mesure que le nouveau lui parlait. Il n'avait pas été programmé pour parler, lui. Juste pour jouer aux échecs seul.
- Tu t'appelles Chrysante, c'est ça? C'est pas trop laid, ça va. Et moi, tu sais comment je m'appelle? ... Non? Aller, je t'aide. Ca commence par un -M.
Il lui jeta sa Reine dans l'oeil, sans trop réfléchir et pourtant avec une précision extrême. Echec et mat.
Post-it n°93. Sur la colone face Est. Rédigé sur un coup de tête, et plusieurs paquets de cigarettes.
« Accusation, fausse, complot. Complot sale et mesquin. »
Post-it 93:
- Nous le tuerons dès son arrivée.
Cette phrase avait fini de le convaincre. C'était pourtant radical, mais il ne voyait aucune autre solution pour s'en tirer sans être réellement impliqué dans cette histoire. Hershel fuyait la fumée des cigares qui arrivait vers lui. Il n'avait jamais fumé, et ne fumerait jamais. Sur la chaise d'en face, celui qui saurait éliminer son premier soucis. Ils négocièrent le prix. Ils arrivèrent à trouver un terrain d'entente. L'intervention lui coûterait cinq cent, le voyage six cent, et le service personnel sa propre fille et l'échiquier du fils Aimilia, ce fêlé de merdeux auquel Monsieur Irishcov devait sa belle cicatrice déliée, pendante du front jusqu'au bas ventre. Il ne l'avait pas loupé? C'était un euphémisme qu'il n'oublierait sans doute jamais. C'était arrangé, bien qu'il ne sache pas réellement l'utilité des dernières réclamations. Il suffisait maintenant d'acheter les billets d'avion pour les lui offrir. On lui souffla que ce n'était pas la peine, que le matériel était inclut dans le prix. Il trouva cela fantastique, sourit de plus belle. Il remercia les fumeurs au regard assassin pour leur geste généreux. On lui répondit que c'était normal, qu'il fallait bien se débarasser de la race impure.
Post-it n°102. Dans le cahier vert, sans numérotation. Rédigé pendant une réunion, sans trop savoir ce qu'il faisait. Peu clair, peu fiable.
« Les yeux couleur de thé. »
Post-it 102:
- Tu... Tu crois qu'il est mieux là où il est? Enfin j'veux dire... Tu crois qu'il ne pense plus au... au sang?
Enée laissa tomber sa tasse sur la table dans un grondement sourd. L'électricité dans ces yeux témoignait de la réponse évidente.
- Tu veux que j'te dise? Je crois que c'est encore pire qu'ici, Léandre.
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Place dans l'échiquier (click ?)
Sujet: Re: Carnets, Post-it. Ven 9 Déc - 23:07
.⊰: His wonderful world.
Post-it n°127. Dans le cahier vert, pas de pages. Rédigé quelques jours après la rencontre avec Castiel. Incompréhensible.
« Quelques miettes de verre sur un sol carrelé. Laisse couler cet émoi en paix. Simple. Salle de bains. Isolation. Ange gardien. Peur. Lacérations. À compléter. Eau. »
Post-it 127:
Ses yeux se teintent d'une étrange lueur écarlate. Dymas est impressionné. Maena se met à pleurer.
- Je ne veux pas lui ressembler, Dymas... Je n'veux pas être comme lui...
Post-it n°128. Dans le cahier vert, pas de pages. Rédigé quelques jours après la rencontre avec Castiel, seulement quelques minutes après le post-it n°127. Incompréhensible.
« Mes cicatrices me rendent unique. »
Post-it 128:
- Qu'est-ce qui t'prends, Maena?! Maena! Réponds!
Il saigne atrocement. Ses poignets sont couverts de plaies béantes, et ils ne sont pas les seuls. Le jeune homme n'en croit pas ses yeux. Même son ventre est lacéré. Le bruit de l'eau devient vite insupportable, mais il n'y touche pas. Trop occupé à réaliser dans quel état venait de se mettre Maena. Le grand Maena. Qui rit de bon coeur, qui rit beaucoup trop.
- Maena!
Il adore rire. Maena n'est pas quelqu'un de mélancolique, de triste, quand bien même la situation ne soit jamais propice aux grands éclats cristallins. Il n'a jamais pleuré, Maena. Pas devant lui, en tout cas. Pour l'enterrement, Maena n'avait pas versé une larme, bien que ses yeux furent humides passé un certain temps. Il était fort, mais il n'y avait pas que ça. La philosophie de Maena, c'était de ne jamais inquiéter les autres outre mesure. Il est fier. Fier comme personne. Il est arrogant, aussi, et se tient en très haute estime. S'il tolère la présence de quelqu'un, c'est que cette personne lui plait. Uniquement cela. Maena est très, très sélectif, et seul son avis est digne d'intérêt. Il est comme ça, et il faut le prendre comme ça. Il ne changera pour personne, Maena. Il est juste trop égocentrique, mais c'est le seul moyen qu'il a trouvé pour ne pas encaisser tous les sentiments des autres comme s'il les vivait. Maena est un hyperconscient. Pas difficile à comprendre lorsque l'on en est soi-même un. Ce n'est pas une caractéristique particulièrement rare, mais elle le devient sachant que très peu d'hyperconscients connaissent leur statut d'hyperconscient. C'est comme ça. Et Maena fait partie de cette catégorie de gens. Il en a conscience, mais ne connait pas le mot. Personne ne le lui a apprit. Et comme il s'est construit tout seul, il a centré son édifice autour de lui, de sorte à ne se fier qu'à lui-même. Il est comme ça, Maena. Il est très secret, pourtant. Et des fois, il a des crises comme ça. Tout simplement parce qu'il faut qu'il évacue tout ce qu'il perçoit autour de lui et qu'il ne rejette pas, de quelques manière que ce soit. Son sauveur s'arrête devant la plaie immense de l'abdomen, crachant son sang comme il cracherait ses glaires. Il lâche un instant le poignet, porte sa main n'importe comment sur l'entaille. Il faut l'empêcher de s'infecter, la faire cesser son processus de purge. Maena profite de la liberté conditionnelle pour s'enticher une nouvelle fois d'un éclat du miroir. Quand le tuteur le voit en train de creuser sa nuque, il hurle son prénom et lui offre la gifle de sa vie. Son arme est toujours dans sa main, et il éclate de rire en retrouvant les yeux de son libérateur.
- Hé, Dymas, tu n'trouves pas ça magnifique? Regarde! C'est rouge, complètement rouge! - Maena, arrête ça, s'il... - J'ai envie d'ouvrir des trucs Dymas. On peut pas aller ach'ter des souris? J'ai envie d'en disséquer plein! - Maena! - Tu voudras m'aider, Dymas? C'est génial, tu verr.../! - Ferme-la!
La gifle, plus intense encore que son aînée, part sans prévenir. Il lâche son arme, et on lui rattrape le poignet. Il ne rit plus. Il ne sourit plus. Il est neutre comme tout. Muet comme une tombe. Sa crinière nocturne cache son regard de cendre. Lorsqu'il relève la tête, c'est à peine s'il ose regarder son ange gardien. Le fils de l'air, lui, se met à la recherche de bandages ou de serviettes pour pouvoir le panser.
- Il doit bien y avoir de quoi te soigner, Ma... - ... C'est beau, non?
Etrange lueur dans son oeil tendre. Un ridicule petit sourire en coin. Dymas ne plaisante plus, se demande pourquoi il doit assumer à la fois les écarts de conduite de son cousin, et maintenant ceux de celui qu'il considère comme son frère. Il sait que personne ne doit voir le grand Maena dans cet état. Attentat à la pudeur, quoiqu'il lui en coûte. Il faut le sortir de là, et le soigner tout seul. Il faut l'aider. Tout seul. Mais il ne voit pas comment. Autant les plaies seront rapidement désengorgées. Autant le gouffre immense qui s'est creusé depuis sa naissance ne pourra jamais être rebouché.
- Maena...? Qu'est-ce qui est b/? - Le carmin, Dymas, regarde. Regarde. N'est-ce pas splendide...?
Délire, passion. Il ne sait plus quoi en penser. Il bloque ses deux poignets d'une seule main, tend l'autre vers la seule serviette à sa portée, et dès qu'il l'attrape la porte sur toutes les plaies.
- Tu en as même une à la cuisse et au genou, Maena... Et regarde tes pieds! Qu'est-ce qui t'as prit, vieux, hein? Tu peux m'le dire, tu sais! Maena! Maena? Tu m'écoutes?
Il est ailleurs. Conscient, mais absent. Il relève la tête entièrement, quitte le jet d'eau salvateur du regard. Le cyan de ses prunelles n'est plus aussi éclatant qu'à l'accoutumée. Le sang balaye son visage d'ondine de part en part. Mais il y a quelque chose de différent. Un détail, que Dymas aperçut instinctivement. Le blanc de ses yeux était légèrement rosé. Ses joues avaient prit une teinte chaude qui le rendait adorable à en mourir. L'eau ne lui faisait plus peur. Il se montrait, nu, dans son plus triste cocon. Tous ses pétales venaient de se faner en un instant. Il était la fragilité incarnée, la douceur à l'état pur. Il respirait faiblement, marquait de grands silences. C'était pourtant simple. Maena se vidait de tout ce qui faisait de lui ce qu'il était.
- Dymas, tu trouves que j'ai changé...?
Bien sûr qu'il savait ce dont il voulait parler. C'était même évident. Pourtant, le fils Aimilia ne répondit rien, poursuivit son travail de nettoyage sanguin. Il y en avait, du travail. C'était compliqué. Tout devenait de plus en plus complexe.
- Tu ne le répéteras à personne, Dymas, pas vrai? - C'est promis, Maena. je te le jure sur mon nom.
Linceul simple et riche à souhait. Il appuya sa tête contre les carreaux du mur, soupira. L'eau roulait toujours, et se rafraîchissait. Maena était un hyperconscient, et frissonna lorsqu'il commença à sentir le changement de température. Les plus petites plaies ne saignaient déjà plus. Maena, il était très sensible au monde. Plus sensible que n'importe qui. Mais ça, il ne l'a jamais vraiment compris, et n'a jamais pu réellement l'assumer. Il s'est enfermé, et a vécu comme ça. Tout le temps. Inconsciemment, il savait qu'il était différent, c'est classique. Mais il y avait autre chose. De complémentaire. D'encore plus différent. Il le sait, ça. Il ne sait pas ce que c'est, c'est tout. En fait, Maena grandit. Son corps a mûri, et a donné vie à la plus belle plante de ce monde. Son faciès s'est adouci, est devenu celui d'Apollon. Son caractère s'est affirmé, devenant aussi puissant que le Créateur. Même sa voix a évolué, tout en restant plus divine que n'importe quoi d'autre. Tout a changé chez Maena. Il est devenu, en quelques sortes, adulte. Comme M. Raphaëlita. Il lui ressemble, physiquement. Il n'a ni sa bedaine ni sa laideur, mais il y a des signes, des traits qui sont les même chez lui. Ils ont ces même tendances psychiques, psychologiques. Un rapport à l'amour spécial, des goûts particuliers, et cette fierté commune aux hommes de la lignée, ce même égoïsme, ce même orgueil. Ils se ressemblent. Et ils se ressemblent de plus en plus. Maena est un hyperconscient. Il sait, au plus profond de lui, qu'il ne supporte pas cette mutation qui le rapproche de M. Raphaëlita. Il le sait. Alors il fait tout pour s'en éloigner. Consciamment ou pas. Il fait tout. Même se créer soi-même des différences physiques, comme les futures cicatrices, ou développer de nouveaux centres d'intérêts, comme le sang, la chair, la dissection, l'horreur. Maena, bien qu'il fasse croire l'exact contraire, il ne se contrôle absolument pas. C'est un bateau à la dérive, que le capitaine a abandonné il y a de cela des siècles. Maena, c'est juste un gosse perdu qui n'a pas vraiment de chance. Mais il n'est pas méchant. Il n'est pas M. Raphaëlita. Ses yeux se teintent d'une étrange lueur écarlate. Dymas est impressionné. Maena se met à pleurer.
- Je ne veux pas lui ressembler, Dymas... Je n'veux pas être comme lui...
Post-it n°130. Dans le cahier vert, pas de pages. Rédigé après avoir retrouvé une esquisse de partition dans un de ses cahiers.
« Eroding to nothingless... »
Post-it 130:
- Eroding to... Non, stop, stop.
Il le sentait. Quelque chose n'allait pas. Dymas le regardait, lassé de ne pouvoir commencer sa partition avant qu'il ne l'arrête. Il sentait sa frustration. Aujourd'hui n'était pas un jour de création pour lui. Il se mit à tourner en rond, comme il le faisait à chaque fois qu'il avait un problème en chantant. Il se grattait le dessus de la main. Fort. Enée soupira en le voyant faire, tandis que le plus jeune s'assit, visiblement troublé. Bien qu'ils aient tous leur importance, leur rôle à jouer, aucun d'entre eux ne pouvait se défaire de Maena. Tout le monde gravitait autour de Maena. Et si l'élément fondateur, le pilier du système flanchait, aucun d'entre eux ne pouvait lutter pour rester debout. Ca, ils l'avaient tous compris.
- Y'a un truc dans les notes. - On a encore rien joué. - Mais si! Puis j'te dis qu'il y a un truc. C'est suffisant pour savoir qu'il y a un truc. Y'a quelque chose qui va pas, ça m'sâoule.
On lui tendit les lignes musicales, il les attrapa violemment. Il n'aimait pas que l'on touche à la musique. Il savait qu'il était prodigieux dans ce domaine. Il était devenu en quelque sorte son refuge, sa cachette. Il fallait absolument la préserver des ondes extérieures. Dymas respectait cette démence pour le moins envisageable. Maena avait l'art comme lui avait l'héroïne ou la marijuana. Chacun son style. Quand il lui avait proposé une barre, son regard avait refusé et sa métaphore lui avait coupé toute envie de l'initier à de telles pratiques. Il lui suffisait d'un oeil pour transmettre tout ce que l'on avait besoin de comprendre. Là était la beauté de Maena. Son allure. Sa prestence. Il était là et il le savait. Il était là et il savait ce qu'il voulait. Et par son statut de centre de rotation, par sa perfection évidente, tout ce qui l'entourait se devait d'être à son image. Il voulait créer un monde à lui, et envoûter quiconque croiserait sa route pour le faire tomber sous le charme de sa doctrine. Il n'en avait pas du tout le reflet, mais le jeune homme avait tout du dirigeant de secte surpuissant. Et sa quête se confinait dans l'élément existenciel du divin. Divin qui n'était pas au rendez-vous à ce moment, et qui le rendait plus dément qu'il ne l'était déjà.
- Là, regarde, c'est là qu'il y a un problème. J'en suis sûr c'est là. Léandre!
Le benjamin du groupe leva les yeux. Sous ordre des pupilles foudroyantes, il se remit à son piano, attendit les instructions. Le bel se pencha à ses côtés, appuya sur toutes les touches, une par une. Trois fois d'affilée. En chantant le même début de phrase. Toujours. Léandre jetait des regards suppliants à son ami, sa famille. Enée savait qu'il survivrait, et avait choisi de le laisser en difficulté. Dymas avait décidé de quitter son poste de batteur un instant pour aller épauler, au sens propre, la sirène en mal de ses proches merveilleux. Cette dernière sursauta en sentant la griffure des serres de son musicien. Il n'était confiant envers personne. Juste envers lui. Et lorsqu'il s'agissait de partager la gouverne de son royaume, la harpie s'éveillait en lui comme un désir profond de réduire au silence tout désaccord notable.
- Y'avait une note qui allait bien. - Ta gueule.
Ca avait le mérite d'être clair. Ses doigts jonglaient entre deux touches. Toujours les même sons. Les deux même notes. Puis il s'attarda sur une. Chanta. S'arrêta. Essaya l'autre. Recommença. Puis il s'écarta en soupirant.
- Léandre, c'est quoi c'te note? - Un la. - Tu changes ce truc par cette note. On reprend.
Inquisiteur précoce. Il avait les paroles d'un chef d'état, l'autorité d'un leader mafieux. Il débordait de puissance à ne plus savoir quoi en faire. Aimilia s'exécuta sans discuter. Les musiciens étaient tous là pour la même chose. Non pas pour la musique en premier lieu. L'époque de cet amour était révolu. Ils ne restaient là que pour entendre Maena. L'écouter, des milliers de fois. Il n'était plus rare de le voir s'égosiller a capella pour le bon plaisir des douces oreilles de ses argonautes miraculés. Il ne rechignait jamais. Il avait beau l'air d'un être âpre, affable et arrogant, il n'en était pas moins d'une générosité débordante lorsqu'il s'agissait d'épendre un peu plus son reigne. Il se posa devant son microphone, fit un signe du menton en direction du pianiste. Quelques notes d'interlude, rien de bien profond. La guitare se mit en marche. Et lui ouvrit la bouche, pour la refermer décidément trop tôt avant de jeter son arme à terre. Horrible crissement lors de l'impact avec le sol, destruction cardiaque chez trois jeunes hommes lorsque la belle décide d'ouvrir la porte. Ils allaient le retenir. Il le fit tout seul.
- On change d'instrument. Ca va pas du tout. Léandre, tu reprends la basse, et on va enregistrer la mélodie au piano avec un synthétiseur. Après, on s'arrache, on va chercher du son ailleurs. Elle va envoyer à fond, c'te chanson, j'vous l'dit.
Et il quitta la pièce en claquant le bois derrière lui.
Post-it n°132. Dans le cahier vert, pas de pages. Rédigé sans effort, alors qu'il venait de se réveiller. Peu clair.
« Il y a des choses qu'il vaut mieux ignorer. »
Post-it 132:
Il se gratte la nuque. Face à lui, les musiciens s'adonnent à leur plus bel art. Il en manque un, apparemment. Mais il ne s'en rend pas compte. Son regard est perdu sur le mur en béton à l'arrière. Un hangar. Un hangar. Du matériel, beaucoup de matériel. Mais il ne le craignait pas. Il ne craignait pas les sons, selon Dymas. Et c'était tant mieux. Il se gratte un peu le cou. Toute l'introduction se fait au piano. Dès les premières notes son regard se brise, ne décroche pas de ce minuscule point dessiné sur le mur. Le mur. Il est fasciné par le mur, par le point sur le mur. Il y a ce point, dans lequel se dessine un visage. Il se passe quelque chose. Comme un signe. Il n'a pas peur. Il ne craint rien de tout cela. Il y a beaucoup de bruit parce que le son produit par les cordes pincées résonne entre les murs. Mais ce mur-là, lui, est intact. Intact. Le visage de celui qui jouait du piano se forme. Fresque ridicule tellement infime. Mais il la voit. Il la distingue très clairement. Et ce qu'il reconnait en premier, ce sont ses yeux. Deux billes translucides, ni vertes, ni bleues, ni grises, ni rien de tout cela. Deux sphères identiques, atrocement pâles. Etranges. Qu'il vénérait par-dessus tout. Piano. L'instrument le plus noble, s'il n'était question du violon. Qui plus est de la viole de gambe. Il en avait joué, aussi. Avant. Et il la tenait entre ses jambes comme Artémis tirait à l'arc. Divinement bien. Toutefois, c'était avant. Là, les soixante treize s'affolaient toutes en coeur. Puis, elles moururent dans un élégant soupir. Il n'avait aucune idée de son nom, à ce dieu. Il les connaissait pourtant sur le bout des doigts, les noms des dieux. Pour cela, il se mit à angoisser. Il ne remarque pas les rougeurs, et délie toujours ses ongles sur sa peau fine. Grand bruit. Le musicien qu'il connait, qui porte le même sang que lui, s'acharne sur deux morceaux de bois qu'il tente de fracasser contre une peau d'animal tendue en cercle. Il trouvait cela parfaitement normal, puisqu'il ne pensait qu'au mur. Mais le faciès séraphique s'envola, le laissa seul, perdu entre les croches noires et les rondes enivrantes. Un clou. Il y avait un clou dans le mur. Un gros clou disgrâcieux dépassait du mur. C'était mauvais. C'n'était pas bon. Ce n'était pas grave. Dymas s'amusait, l'autre musicien de même. Aucun des deux n'avait commis d'erreurs. Tout était joué à la perfection. Message inconscient démentiel. Sauve ta peau comme tu l'peux. Il détourna le regard, tomba sur le profil simple du pianiste. Ses mains n'étaient pas ses mains. Il jouait sans jouer. Il était ailleurs, pas ici. Il y avait un clou dans le mur. Un gros clou dans l'mur. Son nom, c'était Léandre. Léandre. Et il savait tout. Il ne pouvait plus rien lui cacher puisqu'il savait tout. Il avait tout vu, tout. Il n'avait rien dit. Il n'était pas programmé pour ça. Pas du tout pour ça. Mais il savait tout. Il l'avait vu, avec l'endormi. Celui qui ne bouge plus. Le faciès au clou. Il les avait vu ensemble, pendant des heures. Ensemble. Il tremble. Il avait veillé, il lui avait broyé le poignet tellement il le serrait. Il savait. Il n'était pas dupe, il le savait. Et Léandre devait savoir qu'il savait. Mais il ne disait rien. Il le laissait là. Comme ça. Et son oeil bifurqua en sa direction. Dès que ses yeux croisèrent les siens, il retourna caresser ses notes. Il y avait un clou immonde dans le mur. Et il fallait l'enlever. Plus que des démangeaisons, il s'arrachait l'épiderme de la nuque. Lorsqu'il regardait ses mains, il y voyait des vers. Des centaines de petits vers. Alors il agrippait à nouveau son cou et il se grattait. Il s'arrachait la peau, et portait ses paumes à hauteur de ses yeux. Il y avait des vers partout. Millions d'asticots nuisibles, qui tombaient de part et d'autres de ses mains déchirées. Il les écrasait en serrant les poings, sentait leur fourmillement en lui. Alors il se grattait. Il s'arrachait la peau, à nouveau. Il fallait les retirer de là, vite. Le sang remplaça la chair. Il ne sentait rien. Il planta l'un de ses doigts dans quelque chose de particulièrement gluant. Il avait une sainte horreur des vers. À deux mains, il s'attaquait à la parcelle où dormait paisiblement la jugulaire. Il y avait ce clou, ce clou trop horrible dans le mur. Le piano sonnait comme son glas. Il jeta ses baguettes en bois, faisant foirer toute la partition, ruinant son art, se leva se son tabouret, se précipita vers lui et lui saisit les deux poignets.
- Chrysante! Arrête! Calme-toi, Chrysante! Qu'est-ce que tu as?! Chrysante! Arrête-toi tout d'suite!
Il y avait un gros ver. Un énorme ver répugnant, juste en face. Comme un foutu clou planté n'importe comment dans un mur. Il gémit en voyant Léandre se lever, le fusiller du regard. Bien entendu qu'il le savait. Ils s'épiaient, tous. Tout le monde espionnait tout le monde. Echange de bons procédés. Le plus jeune quitta la salle sans décrocher son oeil acerbe de son cou assassiné. Il fallait retirer ce clou du mur au plus vite.
Post-it n°133. Dans le cahier vert, pas de pages. Rédigé en état de transe, transe telle qu'il ne se souvient plus avoir écrit ça.
« La vierge. (Ecrit trois cent quatre-vingt dix-sept fois.) »
Post-it 132:
Même là, ils ne pouvaient s'en empêcher. Les deux en même temps, ça devait être le pied. Les plaisirs illicites de la chair, l'excitation d'une femme, d'une fille. N'était-ce pas merveilleux. Il avait quitté sa chambre, était descendu dans le hall de l'hôtel. Une irrésistible envie de bouffer comme un porc tout ce qu'il pourrait trouver dans les distributeurs automatiques. Un manque à palier, deux euros et trente-sept centimes pour y arriver. Le prix des barres de céréales était celui d'un paquets d'industrielles. Comme si l'argent lui tombait dans les mains comme ça, par miracle. Parfaitement logique. À tel point qu'il plaqua sa paume sur la vitre, et qu'il laissa sa tête s'écraser contre sa surface. Dix-sept fois.
- Eroding to nothingless... - I've got to fight and defend. Qui t'es, toi?
Il resta là, le frond contre la vitre. Ses chansons n'étaient pas connues jusqu'en France, et vu son accent, elle n'était pas d'ici. Il pivota, légèrement. Et il les vit, toutes les deux. Il les connaissaient, toutes les deux. L'une ressemblait à Jezabel comme deux gouttes d'eau. Certainement sa soeur. Cette pétasse. L'autre, il se souvenait jusqu'à son nom. Son visage, ses grands airs, rien n'avait changé. Les même cheveux charbon. Les même yeux nuit. La même peau d'opale, la même chrysalide imparfaite. Elle n'était pas spécialement belle, n'avait rien pour attirer le regard. Mais il s'en souvenait. Son sourire mauvais gravé au plus profond de lui. Stèle inébranlable dont il ne pouvait se soustraire, cette fille le décryptait avec la même mathématique illégale et incompréhensible qu'auparavant.
- Quelqu'un qui te veut du bien.
Geika. Elle souffla à celle dont les yeux turquoises luisaient à l'arrière de déguerpir. Du moins, c'est ce que Maena avait cru comprendre, puisqu'elle s'adressa à sa compagne dans une langue qu'il ne connaissait pas. Elle les laissa seule, et se leva du bureau de la réception pour s'approcher de lui.
- Tu la connais? - J'ai mes relations. - Qu'est-c'que tu fous ici? - Eh, j'ai bien l'droit d'être en vacances, moi aussi. - Qu'est-c'que tu m'veux?! - C'que j'veux? C'que j'veux?!
Des T.U.K flambants neuves. Motifs floraux, délicieusement portés par une femme aux formes gracieuses allongée sur leurs ronces. Ses talons qui claquent contre le parquet. Un parquet ciré, qui laisse voir le reflet de leur propreté indéniable. Des traces de gomme sur le sol, haine évidente et pas décidé. Tout en cette démarche suintait l'assurance. Tout. Et elle l'agrippa. Elle lui empoigna la nuque, comme ça. Elle était aussi grande que lui, complexe réccurent d'infériorité. Et elle l'étrangla.
- Tu oses encore me demander c'que j'veux?! Pauvre con!
Sa cage autour de la nuque, ravissante. Il la regarde, neutre. Elle lui broie le larynx. C'est un style de retrouvailles peu commun, un style quand même. Il accepte. Il aime ça. Détruisez-moi les cordes vocales, je vous pleurerai mes déboires.
- Ravi de te revoir, Geika.
Elle enrage, il est fou d'elle. Elle le serre tellement qu'il a du mal à respirer. Il ne manifeste aucun désir de liberté. Et il sourit. Il passe une main divine sur son avant-bras. Viol infâme. La nymphe furieuse délie son emprise sur-le-champ. Il ne doit pas la toucher, jamais. Il rit légèrement, cachant le manque cruel d'oxygène dont il est victime. Jamais plus.
- Tu le sais, ce que je veux. - J'te jure que non. - Joue pas au plus malin avec moi. - Eh, j'ai encore rien fait chérie. - Tu vas pas tarder à faire une connerie. - T'en as oublié de faire ta couleur, Geika.
Vide. Elle recule d'un pas. Des T.U.K magnifiques, des jambes tremblantes. Elle s'habille comme ses femmes des siècles anciens, avec une once bien dosée d'hérésie. C'est à peine si sa robe couvre ses cuisses. Elle n'a ni collants, ni porte-jaretelles. Son bustier fait peine à voir tant elle est obligé de le serrer pour qu'il puisse faire voir un semblant de poitrine. Ses cheveux sont défaits. Elle est maquillée comme une poupée. Et elle est blonde, en réalité. Sous son serre-tête, sous ses rubans, elle n'avait que de la clarté. Cette clarté qui faisait d'elle ELLE. La fameuse. Celle en qui tout le monde porte ses accusations terrifiantes. Celle qui sait ce qui se passe. Maena savait, à présent. Il avait comprit. Cette fille, c'est vrai qu'elle lui ressemblait. À cette fugitive. Celle qui devait se cacher. Celle qui n'avait pas que du sang sur les mains. Celle dont le visage recouvrait les murs et les écrans de télévision. Celle qui effrayait, couleurs ou noir et blanc.
- Sei... - Ne prononces pas ce nom devant moi. - Je sais c'que ça fait. - Tu ne sais rien, Méryl, rien. - Il/ - Oui. Raphaëlita me connait plus que de raison. - Qu'est-c'que tu cherches? - Je dois vraiment te le dire? - Qu'est-ce que tu attends de moi? - Non, tu ne le sais vraiment pas? - C'n'est pas comme si nous avions de réelles discussions. - Ici.
C'est à corps perdu qu'elle se jette sur ses lèvres. Il n'y a plus d'issues. Plus d'échappatoire. Ils se rencontrent pour la première fois, sous la mélodie infame de son râle assassin. Tu ne dis rien. Tu es muette. Ta peau est comme de la cendre blanche et soyeuse. Saupoudrer tes lèvres de pétales rouges. Nos mille et une nuits. Ma Shéhérazade à moi. À moi. Tu es à moi. Oublis-toi dans le désert océan de mes yeux. Mes yeux. Le soleil n'est plus. Il fait un froid délicieux. Tu te couvres de mes voiles lourds. Ce n'est qu'une veste. Ma Shéhérazade. Ma conteuse. Tu es toujours couverte de papillons. Ils te tournent autour, comme si tu étais la fleur la plus succulente du jardin du monde. La rose des sables tant convoîtée, captive de la Cavernes aux Merveilles. Merveille parmi les Merveilles. Ma Merveille à moi. Mon dû, mon présent, ma fleur. Tout le monde gravite autour de ma fleur. Mais ses pétales sont miens. Ce ne sont pas ses lobes que je caresse, ce sont les améthystes de ses boucles d'oreilles. Ce n'est pas le tissu de mon haut qu'elle attrape, c'est le corps dont elle raffole. Ma Shéhérazade. Celle qui manquait aux bras de celui qui dévorait ses histoires à n'en plus dormir. Flatteuse, comme son aile séductrice qui les laisse fumer. Elle sait qu'elle n'a rien à craindre. Alors elle s'approche de son gêolier, lui prend les mains, offre sa peau cendrée aux écorchures du sable en dansant sur ses rythmes orientaux. La fleur séchée, la si jolie fleur privée d'eau est l'auxilliaire nécéssaire. Tu cherches désespérément l'oasis qui saura te maintenir en vie. L'eau te fait défaut. C'est grâce à cela que je réussirai à te faire trébucher. Tu le sais, pourtant. Tu le sais que tu n'es pas de ce monde.
- Tu n'es pas si laide, finalement.
Et je sais que c'est ce qu'il a dit. Mot pour mot. Je le sais. Tu ne comprendras sans doute pas. Tu auras besoin d'aide, d'explication. Je me mets à chanter, ma belle. Laisse la musique s'emparer de l'échancrure de ton être, de la cambrure de tes reins. Abandonne-toi à celui qui connait tes faiblesses. Il me ressemble tellement, c'est ça? Yallah, je le sais, Shéhérazade. Mon Dieu oui je le sais. Arrête avec ça. Arrête. Brise le mirroir avec soin, au moins. Laisse-moi percer tes derniers retranchements. Laisse-moi danser avec toi dans ces dunes qui me sont hostiles. Je t'en prie, Shéhérazade, laisse-moi t'approcher. Un peu plus. Tes doigts tracent l'invitation vers ces lèvres que tu as oublié. La lune épouse mes yeux comme tes ongles écorchent ma chair. Je suis le fruit du désir. Je suis l'huile brune qui viendra recouvrir ton corps. Je suis le miel qui enduira les ailes vénéneuses de tes satellites éphémères. Je suis le sortilège de capture de la Caverne aux Merveilles. Je soulève ton menton. Je glisse ma main sous ton étoffe fine. Le désir infini est en fleurs. Je serai le sécateur qui viendra te scinder en deux. Te déchirer. T'arracher. T'entailler. Te séparer. T'ouvrir. Ton épiderme de cendre, tu le connais? Tous tes pétales se fanent sous le froid de mes lames. Shéhérazade ne vit pas la dague dans son ventre. Tu ne sentiras que la piqûre infime de l'aiguille qui te portera vers le marchand de sable. Celui que tu as trompé durant mille et une nuits. Je te ramènerai sur Terre en te soutirant ce que tu as de plus précieux dans ce corps. Et tu ne vois rien. Tu ne sais rien. Tu es si prévisib... Tu n'as rien, sous ton jupon. Tu n'as rien. Pas d'arme, pas de bouclier. Tu te couches sur moi, et tu attends. Tu savais. Tu savais depuis le début. Tu n'opposes aucune résistance. Mieux, tu attends ça comme ta libération. Laisse-moi te retirer ce qu'il te reste. L'unique membrane qui puisse encore te gêner. Tu n'as montré ces lèvres à aucun de tes courtisants ailés. Tu as attendu l'amphibien. L'aquatique. La fleur sait où planter ses racines, et elle se rit de tous les butineurs. Tu me regardes, avec tes deux grands yeux jaunes. Tu me regardes, et tu me souris. Quelle pétasse.
- Je sais, Méryl. Je sais.
Les plus belles scènes sont celles que l'on ne montre pas.
Il carressait sa cuisse avec langueur. Elle était nue sous sa robe. Une beauté toute autre, que personne ne verrait jamais. Il jurait entendre son souffle lui murmurer à l'oreille d'en faire plus, toujours plus. Il ne le pouvait. Il n'en avait pas le coeur. Elle était le symbole de la liberté. Celle qui ne se fait capturer, celle qui est libre de suivre sa propre destinée. Il ne pouvait la lui ravir. Elle touchait son torse, remontait dans sa nuque, expiait ses craintes à chacun des mouvements du prince. Il la craignait. Moins que l'eau, plus que tout le reste. Ses lèvres allèrent chercher les siennes, haletantes dans leur désir. Elle les mordit, les chassa, les retrouva. Elle n'avait pas assez de mains pour piloter son vaisseau et celui de l'autre. La belle s'empara de la main qui emmêlait ses cheveux pour la déposer contre son bas ventre, la faire glisser. Pudeur infâme. Il lui attrapa le poignet, le lui tordit, et elle gémit. Il se balança en avant, la plaqua contre le feu distributeur automatique. Elle avait perdu le contrôle. Et le souffle carressant sa nuque. Et la beauté qui se dégagait de leur scène à tous les deux. Notion de partage, qu'aucun d'eux n'avait la prétention de connaitre. L'intimité masculine n'en démordit point. Ses lèvres suffisaient à maintenir son visage contre la vitre plastique. Il n'y avait de chair que pour les charognards. Là, il n'y avait rien d'autre que du désir. Ses jambes tremblaient, et ses phalanges s'attachèrent à son bas qu'elle tentait de dénouer. Il se laissait faire. Il menait la plus belle danse que ce monde avait eut à porter. Il baisa son cou, lappa son oreille métalique. Elle portait des clous en guise de décoration. Sa salive la fit saliver. Ses cuisses ne purent retenir son liquide intime, fruit d'une passion qu'elle n'avait sans doute jamais connu. Il mourrait d'envie de sentir l'hymen se rompre sous ses menaces. Il voulait qu'elle saigne. Elle voulait saigner. Ils désiraient, tous les deux. La douleur. La souffrance. Les balâfres, les ecchymoses, les rires du Diable, les crocs de Caïn, les griffes de Lilith, les maléfices de Morgan. Ils voulaient l'utopie, l'extase. Les sentiments dignes de ce nom, ils les avaient; mais cela n'était plus suffisant. Il leur fallait à présent le spectacle. À la vue de la liqueur ignoble qu'elle laissait couler d'elle, Il retira ses lèvres de leur proie. Profond dégoût. Nerveux, une main dans ses cheveux, qu'elle saisit au vol pour la plaquer contre ses seins. Elle clamait sa docile paresse, sa fraîcheur angevine. Il la laissa guider ses mouvements, jusqu'à ce qu'elle l'entraîne à nouveau vers lui. Les corps entrelacés. Il coinça son genou exactement là où elle désirait qu'il soit, et elle serra ses jambes pour ne lui permettre aucun écart de conduite. Il n'y avait plus de passion. Juste les bêtes. Et la créature marine se jeta contre elle à l'en faire gémir de plus belle. Il aimait sa voix. Elle n'avait rien de particulier, d'extravageant. Elle se contentait d'exister à travers un ultime élan de plaisir. Elle était la preuve à elle seule de la vie. Et Dieu savait combien elle vivait en cet instant. Lorsqu'elle sentit les nageoires dans son dos, elle trembla. Il voulait lui arracher son sous-vêtement, à travers la robe trop encombrante. Le voir lutter contre ses tulles et ses rubans était drôle, et elle rit de bon coeur. I'm a Gothic Lolita, and you're a criminal. Pour toutes les enfants qu'il avait pu violer durant leur sommeil, la conscience regnait. Il pensait trop à ses accroches pour penser à son géniteur, et l'hirondelle, elle, se disait en dégraffant les attaches de son pantalon qu'il lui ressemblait énormément dans sa manière de faire. Il retira avec dédain le tissu qui lui couvrait les seins, elle sua à grandes peines de faire apparaître ses cuisses. Malgré leurs efforts, aucun des deux n'était à nu. L'hirondelle et sa robe, le requin et son haut. Ils riaient de leur absurdité en échangeant un baiser. Leur crinières noires qui s'entrelaçaient. Le plus beau silence du monde. L'image la plus dérangeante qu'elle ait eut à assumer. L'oiseau le repoussa d'un doigt, s'enticha de ses épaules pour échanger leur place. Elle le plaqua contre la vitre avec un puissance telle qu'ils la fissurèrent. Elle le couvrit de caresses, glissa sur son torse. Lentement. Elle s'approchait du maigre voile élastique tendu par son intimité. Il était beau comme un dieu, et il fallait s'incliner devant les dieux. Rituel, elle n'avait rien à craindre. Pas même de sa virilité extrême. Ca, elle le savait. Mais selon lui, l'hirondelle n'avait pas à s'occuper de la tâche du serpent. Il lui fit ranger sa langue, dressa son visage vers le sien. Un simple murmure.
- Tu n'as pas à faire ça. S'il te plait.
Tu ne tiens pas au plaisir, soit. Tu n'auras que les coups. Elle ondule contre lui. Il n'y a plus rien de langoureux. Il n'y a que le désir. Il n'y a que la sauvagerie des actes. L'hirondelle vient de s'électrocuter derrière la télévision, laissant place au corbeau. Le requin la mire, délicieuse enfant, serpenter contre son torse à moitié découvert. Le membre n'est pas prêt de fléchir. Il l'embrasse. Elle n'est pas plus qu'une autre, comme lui n'est guère plus que les précédents. Simple partenariat domestique et affectif. Ils en ont besoin. Il lui arrache la joue en voulant la lui masser. Elle adore ça. Il la repousse, s'empare de ses hanches pour la repositionner selon le plan initial contre la plaque pyrex. Ne pas s'éloigner du modèle pour éviter toute défaillance technique. Ne pas tomber dans un piège. Méfiance de permanance. Il tâte sa joue sous son souffle entrecoupé. Jamais jambes n'avaient autant tremblé. L'homme de la mer les consola de ses paumes ardentes. Sueur froide. Bien trop grande. Il s'agenouilla. Symbole de respect qu'elle ne crut d'abord pas. Qu'à cela n'tienne, elle remarqua bien vite sa propre stupidité lorsqu'il glissa un baiser au creux de sa cuisse. Frisson. Vague mystique dans ses phalanges enchantées. Stupeur. Il se relevait. Il s'enfonçait sous le tulle. Pudeur outragée. Un peu plus. Un peu plus. Jusqu'à ce qu'elle l'arrête d'une paume sur le sommet du crâne.
- Ne fais pas ça. S'il te plait.
Pas même un peu? Un seul instant. Non. Il quitta ses jupes, agrippa ses hanches, se hissa vers le haut. Ses seins étaient les plus beaux seins de l'instant. Réflexion purement personnelle. Son nombril frémissait à chacune de ses micro-vibrations. Aussi réceptifs l'un que l'autre. Il la contemplait, elle se faisait entreprenante. Soeur et Mère Shéhérazade. Oui, soeur et mère. Comédie burlesque au possible. Elle frémissait, sa virilité aussi. Ils n'y tenaient plus, tout les deux. Ils n'attendaient que cela. Résumé d'une nuit fascinante. Il passa ses griffes sur son buste saillant. Dans le creux de sa poitrine, une cage. Une cage à oiseau. Dont il saisit l'extrémité, malencontreusement. Qu'il tira pour la lui retirer. Ses iris reptiliens s'écarquillèrent. Hurlement strident.
- N'Y TOUCHE PAS!
Son poing maigre s'encastra dans sa joue avec une violence à laquelle il ne s'attendait pas le moins du monde. Il encaissa, tituba vers l'arrière. Elle le laissa reculer en paix, avant de revenir vers lui, sonné. Planter ses serres dans la chair son pectoral. Sifflement entre les dents. Regard de verre pour cette créature du désert. Sensuelle. Tactile. Elle se colle à son torse, cherche son visage. Son souffle déformaté contre sa rotule. Cinq boucliers autour de la cage inviolable, cinq épées dans la chair ennemie. Soupir. Murmure. Appel à l'aide, sens caché.
- N'y touche pas.
Frappes-moi. Aussi fort que tu le peux. Complexe masochiste. Il se remit du choc, sentit la longue larme écarlate et anorexique dévaler sa paupière. Elle faisait mal, Shéhérazade, lorsqu'elle le voulait. Il l'avait bien cherché, après tout. Ou pas, remarque. Sans logique. Il leva son menton de princesse vers la blessure qu'elle venait de lui offrir. Arcane ruinée. Fissure dans le masque, percé à jour. Elle avait des iris plus lumineux que le soleil. Bien plus fascinants. Elle ne souriait qu'à moitié. Elle ne souriait plus. Fissure dans le masque, percée à jour. Ils se tenaient trop en estime pour se refuser quoi que ce soit. Il essuya le filet vermeille qui lui ravageait le faciès, la repoussa violemment. Elle perdit l'équilibre, tomba de sa hauteur. Jouait de sa position pour lui promettre la plus succulente des visions. Et avant qu'elle n'ait touché le sol, il l'attrapa au vol par le sommet du crâne. Ses cheveux s'arrachaient d'eux-même, et il la traîna sur le parquet. Comme ça. Elle gémissait. Il souriait. Il la jeta contre le distributeur sans y prêter le moindre soin, s'enticha du sol en s'accroupissant face à elle. Il la gifla. Ses cheveux valsèrent à sa droite, mais il la récupéra, la souleva en même temps qu'il se redressait. Sa seule paume suffisait à la garder contre la paroi verticale. Brutalité et barbarisme. Marque roses sur son épiderme. Sans doute l'effet de la poudre de leurs ailes. Leur si belle poudre blanche. Il s'empara de ses lèvres glacées, les dévora. Les sourcils de Shéhérazade se plissaient. Peut-être par défaut, peut-être pas. Il les mordait vraiment fort. C'était un genre. Et elle se laissa faire, docile. Un régal. Un délice. Succulente, elle était mirifique. Sa poigne enlaça son avant-bras, le hissa ailleurs, plus loin, contre le pyrex. Elle couine, se laisse faire. Elle ressent la douleur. Et il le lui tort. Ses jambes graciles tremblent. Mélodie de basse, étrangement familière. Elle plonge ses iris dorés dans les petites pilules bleues de l'amphibien. Désir intarissable. Grande éloquence. Il tire encore. Plus. L'os hurle sous la chair. Et rompt. Elle grince des dents, soupire. Sans défense. Sa caresse est immensément calme. La cyprine est tentatrice, mais il ne se laisse pas abattre. Il suffit de deux phalanges pour faire tomber son dernier rempart. Exploration anatomique. Il n'est pas doux. Rien ne le sera. Les serres noires de la belle qui s'encrent dans son torse. Ses mouvements brusques guidés par son bassin. Elle le pénètre à sa manière. Dans le sang de la pompe vitale. Ses ongles sont aiguisés, venimeux. Palpitant. Il ne la lâche pas. son faciès d'Apollon s'écroule sur son épaule secouée. Leur cheveux se mélangent. Complices. Il n'a de cesse de chercher plus loin en elle. Elle ne pense qu'à lui arracher ses organes un par un, à commencer par le Rouge encore battant entre ses mains. Son poignet brisé est couvert d'ecchymoses et devient marine. Elle n'en a cure. Il la prend et elle s'abandonne à son extase. Elle le pénètre et c'est à peine s'il y survit. Elle lui mord la nuque. Il soupire, sourit. C'est bon d'avoir mal. La semence de la femelle n'en est que plus abondante. Celle de la beauté océanique se fait plus pertinante encore. Ils cèdent. Ils veulent faire durer le plaisir, mais aucun des deux ne le peut. Il la déchire de l'intérieur, lui fait hurler son bonheur. Elle lui enfonce plus que l'ivoire dans la chair. Faiblesse personnelle, amour exagéré pour le scalpel qu'elle plante sous son nombril. Il est marqué. Il se vide. Il a le sang le plus délicieux de la Voix Lactée. Elle a la résistance physique d'une diablesse. Alors qu'elle rend son dernier soupir, l'amante libère son côté droit blessé et séquestré pour poser sa paume contre celle en elle. Profit gratuit. Leurs yeux s'embrasent. Ils font vraiment n'importe quoi. Chacun se retire. Elle essuie nerveusement le sang goûlument bu de ses lèvres, porte tous ses doigts à sa bouche. Il s'écarte, ne sait que faire de ses deux phalanges répugnamment visqueuses si ce n'est les nettoyer contre son propre vêtement, ce qui est évidemment inconcevable. L'amour, en soi, c'est déguelasse. Ca, les deux le savaient depuis longtemps. C'est sencé être naturel. Pour preuve que l'humain ne s'accomplit que dans la laideur, la pourriture et la souffrance. Conception matérialiste mais recevable. Sauf qu'aucun des deux n'était humain. Il n'y a que l'acte qui puisse être digne d'intérêt pour les hyperconscients. Ils se déshabillent. Chacun pour soi. On dirait presque une course. C'est moi l'plus rapide. Elle étiole ses doigts autour des sangles de ses talons, il se démène contre la résistance qu'oppose sa capuche démise.
- T'as pas trop mal? - J'sens rien du tout. - T'as l'air épuisée. - T'as vu ta gueule, Méryl? - Hé. T'as pas vu la tienne. - Hé, sale goujat! On va bien voir si tu f'ras autant l'fier dans une heure! - Ah nan! Une pauvre gamine sans défense veut me tuer! - Haha! - Tu galères pas un peu pour enlever ta robe? - Non, avec l'habitude c'est la classe. Par contre, tu maîtrises pas encore ton sweat. - Ouais bon ça va, hein! - Héhéhé, j'aime t'embêter. - Tu veux jouer à ça? T'es vachement petite, en fait. - Ta gueule!
Ils sont, enfin, nus comme des vers. Gros silence, quelques rires. L'un rougit comme jamais, l'autre serre son poignet défectueux contre ses seins invisibles. La Sirène s'avance, conquérente, s'accolle au distributeur fêlé sur lequel l'échine de sa fille repose en paix. Proximité proxénète. Il n'y a plus de regard. Juste une lueur de timidité, deux sourires comblés par la gêne.
- Hé, Geika... Tu prends la pilule? - J'suis stérile.
Elle est parfaite. Son bas ventre s'encastre violamment dans celui de la libertine.
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Place dans l'échiquier (click ?)
Sujet: Re: Carnets, Post-it. Ven 9 Déc - 23:31
¶I've forgotten my past.
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│ Un jour, je suis né. J'ai poussé mon premier cri. Et puis j'ai vécu. Un peu.
│ Introduction.
Tastes Like Kevin Bacon, I Wrestled A Bear Once. Roads, Portishead.
│ Chapitre I.
VOiCE, Miku Hatsune. Have You Got It In You, Imogen Heap. Mortal Kombat Opening, Mortal Kombat Soundtrack. Dead Is The New Alive, Emilie Autumn. Hauted, Nightcore (original: Evanescence). Prelude en E-Mineur, OP.28 N°4, Frédérick Chopin.
│ Chapitre II.
This Dark Day, 12 Stones. Animal I've Become, Nightcore (original: Three Days Grace). Sonata Rabidus, Modus Operandi. Crash, 12 Stones. Entends-tu les pas, Eths. Potions, Late Night Alumni.
│ Chapitre III.
Pet, A Perfect Circle. Sonata Rabidus, Modus Operandi. Fly Routine, Hostile Groove. Blow Me Away, Breaking Benjamin. Karakuri 卍 Burst, Rin - Len Kagamine. Until The Bitter End, Fukuwa.
│ Et ce fut mon dernier hurlement sur Terre.
│ ... Mais je suis tombé ici.
End Theme, Iris (Professeur Layton et la boîte de Pandore OST).
│ Et c'est toujours pas fini...
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❅ I. Idéaux. Alvaro.
J'voulais dessiner. J'voulais dessiner, et j'suis allé là où j'aurai jamais du aller. Y'avait d'l'eau partout. Vraiment, partout. Et il était là. Il a voulu m'noyer. Il a voulu m'noyer, j'l'ai assomé avec ma voix, puis on est partis. J'ai perdu mon masque dans l'eau. Il a fallu qu'j'attende de choper un avorton nouveau-venu pour le forcer à aller m'le chercher au fond du bassin.
│ Souvenirs.
Inconvenient Ideal, Dir en Grey. Army of Me, Björk (Sucker Punch Edit). Effets Secondaires, Mylène Farmer. A Strange Device, Emilie Autumn. The Diva Dance Opera, BO Le Cinquième Elément.
❅ II. Saisonnier et Amnésie. Dimitri.
J'sais pas c'que j'avais ce jour-là. Besoin d'me défouler sans doute. Alors j'suis allé sur la plage, et j'ai tracé un putain d'échiquier dans l'sable. J'commence à jouer et tout, et là qui c'est qui arrive? Un Oppsédé. Jure. J'lui ai démonté la gueule. Mais après j'l'ai soigné et j'l'ai déposé sur le ch'min d'la Cité.
│ Souvenirs.
J'ai fait une promesse, Anathema. Are you gonna be my girl, Jet. Alert Intruder, Combichrist. Leave you far behind, Lunatic Calm. Sweet Dreams, Eurythmics (Sucker Punch Edit). The Invisible Wall, The GazettE. Hijo de la Luna, Haggard. Dragon' Gail, Nota Profana. Medieval Fantasia, Hevia. Sacrificial, The Binding of Isaac Soundtrack. Buried Alive, Otep. The Voice, Celtic Women. Daniel's Theme, Amnesia: The Dark Descend Soundtrack. Alma's Lullaby, F.E.A.R 2 Soundtrack.
❅ III. Cendres. Castiel.
J'ai rencontré Castiel. J'fumais, et puis il est venu m'faire chier. C'est tout. Puis on est resté ensemble, ouais. Un peu. Rien de plus. C'est Castiel, quoi. Celui qui fait mon lit tous les matins. C'lui qui passa sa vie à s'occuper des autres et à jamais s'plaindre, jamais hausser la voix. C'est Castiel. Le fils de l'eau. On fait bien avec c'qu'on a.
│ Souvenirs.
Don't Stay, Linkin Park. Sanctuary, Hikaru Utada. Kate, Mirror's Edge Soundtrack. Return Game, Apocalyptica. Rage of Poseidon, Apocalyptica. La Vie en Rose, Edith Piaf. La Vie en Rose, Zazie. Song of the Storm, The Legend of Zelda OST (Cello version). The Binding of Isaac, The Binding of Isaac OST. Man That You Fear, Marilyn Manson. My Love, Blackmill. Start Swimming, Delain.
❅ IV. L'heure du doute et de la mélancolie. Liam, Skandar.
J'me suis lavé dans l'eau chaude qu'il y a dans les donjons. Ouais, j'avais qu'ça à foutre, et j'vous emmerde. En plus y'a qu'là-bas qu'on peut trouver de l'eau chaude sans avoir à y plonger tout le corps. Donc j'suis là-bas, j'trouve un mec qui s'étouffe, j'l'aide, et là on s'fait enfumer la gueule par un connard qu'avait rien trouvé d'mieux à faire à c'moment d'la journée. Cool.
│ Souvenirs.
Whisper, Evanescence. Rape Me, Nirvana.
❅ V. Vogue, vogue petit bateau. Jerry.
Et une fille sexy, enfin. Non en fait j'dis ça, c'est juste qu'elle était en train d'se baigner dans la rivière en sous-vêtements et qu'on voyait à travers. Héhé. Mais non, j'suis pas pédophile. J'suis pas majeur, alors bon. N'empêche que c'est la première fois que je suis menacé d'mort par des souris.
│ Souvenirs.
Dead Alone, In Flames.
❅ VI. Ecchymoses et Mutilation. Paburo.
Ca f'sait des s'maines que j'préparais c'te descente. J'allais m'faire la montagne en snowboard. En snow, putain. Et y'a un piaf gigantesque qui m'fait tomber, j'glisse dans les souterrains, et j'trouve ce type. Il vient de débarquer du monde du passé, il capte rien à ce qu'il se passe, alors j'l'enrôle chez Layca. Merci Maenaaaaa. Pauvres cons.
│ Souvenirs.
Falls Appart, Thousand Foot Krutch. Famous Last Words, My Chemical Romance. Guardians of Asgaard, Amon Amarth. Arrest Rose, Len Kagamine - KAITO - Kamui Gakupo. Matryoshka, Miku Hatsune - GUMI. Genesis, InFamous Soundtrack. Feast of Blood, Sopor Aeternus. Frozen Sky, Conquest. Brennende Liebe, Oomph! - L'âme Immortelle. Don't forget, Metro 2033 OST.
❅ VII. Soin. Hope.
J'essayai, franchement, de pas faire chier les gens. Entouré par les cailloux, à la limite, y'avait qu'eux qui pouvaient être soûlés. Moi j'dessinais. Trop bizarre, mon dessin. Puis finalement, elle est arrivée. Comme une fleur, là. Hope Neraida Destiny, il me semble.
│ Souvenirs.
Serenity, Atrox. Desert Urbania, Unexpect. Sound Of Angels, Room of angels "music box".
❅ VIII. Dans une révolution, on doit triompher ou mourir. Xellos.
C'pas ma faute s'il a voulu faire le con, j'suis désolé. Moi, j'voulais juste fumer une clope. Ben faut croire que c'est trop d'mandé, hein. On m'a littéralement agressé, avec trois incappables de la Forteresse, pour que j'aille le chercher et stopper sa pseudo révolte minable. J'y suis allé. Et franchement, ça f'sait pas tant pitié que ça. On voit qu'c'est mon Bras Droit, quand même. J'suis fier.
│ Souvenirs.
Headache, Neverset. Risingson, Massive Attack.
❅ IX. Lettres. Benedict.
J'avais plus de bandes, alors fallait qu'j'aille en chercher à l'infirmerie. Basique, me dira-t-on. Sauf quand t'as collé au cul j'sais plus combien de types qui tiennent à c'que t'aille te faire recenser ou j'sais pas quoi. Parce que c'était jour de recensement, bien sûr. Alors voilà. Tu te retrouves dans le hall, à prendre en otage un type qui a rien demandé pour te défendre. Et tu finis par t'enfermer avec ledit otage dans l'infirmerie. Ben tu vois qu'j'y suis quand même. Trop puissant.
│ Souvenirs.
Catgroove, Parov Stelar. Virus, Björk. A my nie chcemy uciekać stąd, Jacek Kaczmarski. Fireflies, Alina Orlova.
❅ X. Petite fille perdue. Alvaro, Kamui.
J'me réveille, et j'ai plus d'couilles. J'ai muté en salope, jure. Non, sérieux, j'déconne pas. Alors j'vais chercher celui qui m'a fait ça pour pouvoir lui fracasser la nuque contre toutes les marches de la Forteresse, t'as vu. J'm'arrête près d'la corniche et qui j'vois? Kamui. Avec une fille. Ouais.
│ Souvenirs.
Kitty Cat, Jim Noir. Jolie Coquine, Caravan Palace. Peanut Butter Jelly Time, Meme.
❅ N°. TITRE. PV.
Et il s'est passé ça, ça, ça, et enfin ça. Quelle journée!
│ Souvenirs.
Titre, Artiste. Titre, Artiste.
❅ N°. TITRE. PV.
Et il s'est passé ça, ça, ça, et enfin ça. Quelle journée!
│ Souvenirs.
Titre, Artiste. Titre, Artiste.
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│ Et du côté des coulisses...
│ Signatures.
The Chosen Pessimist, In Flames. Katayoku no Tori, Akiko Shikata.
│ Journal.
Bachelorette, Björk.
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Sujet: Re: Carnets, Post-it.
Carnets, Post-it.
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