© Gauche Suède [dit aussi Noir] de Letter Bee

❙ Nom : Flaherty ❙ Prénom(s) : Joshua Andrew ❙ Sexe : Masculin ❙ Rang : ♥ Life is just a pain … ❙ Orientation sexuelle : Bisexuel. ❙ Âge : 16 ans ❙ Origines : Américaine

Racing faster.
Escape disaster.
Partners in crime will leave their mark.
We make our own way
No thoughts of yesterday.
Black hearts with growing battle scars.

« Joshuuua !! Viens regarder !! »

Deux voix. Je souris, même si je n’ai pas vraiment la tête à regarder Dora l’Exploratrice. Et puis, à bientôt quinze ans, ce n’est plus vraiment de mon âge. Pourtant, je vais m’installer sur le canapé. Mes deux demi-sœurs me grimpent sur les genoux. Elles sont mignonnes. Elles respiraient tellement la vie. Et dire que … Rien.

Je contemplais un instant les bandages à mes poignets. Je fermais les yeux, et tâchais de me concentrer sur le dessin animé. Ah … Dire qu’il y a quelques semaines j’avais essayé de … partir. Pour un long voyage, sans retour possible. Mais … On m’avait retrouvé avant que l’irréparable ne soit commis. Je gardais les yeux fermés. J’avais voulu suivre le même chemin que mon père, huit ans plus tôt. J’avais sept ans, oui. Un âge bien jeune pour perdre son père. Beaucoup trop jeune. Il nous restait tellement de choses à partager. Et non, tu as préféré choisir l’issue de la mort, plutôt que de rester avec maman et moi. Notre vie, à nous trois, juste nous trois, aurait pu être tellement plus simple si tu n’étais pas parti … Tellement plus joyeuse … Si tu savais comme je t’en veux, papa. Pourquoi tu as voulu partir ? Honnêtement, tu étais vraiment obligé de te foutre sous ce putain de train ? Vraiment, papa … J’attends ta réponse …

Woah-oh-oh
The legacy
Born from a dream
Long leather wings, rose from the street
With the hands of destiny.

Ça devait bien finir par arriver. Ah … Putain … Ouais, je sais, c’est mal de jurer. Mais que dire d’autre, dans ma situation ? Enfermé dans un centre de désintoxication ? Adieu la liberté. Un an s’est écoulé, depuis ma toute première tentative de suicide. Tentative loupée, puisque je suis toujours ici. A me droguer, à m’injecter de la cocaïne dans les veines. De la saloperie, ouais. Mais … Comment ? Pourquoi j’ai commencé ? Mais … A cause de William. Ah, William … Mon frère, mon amour … Amour non partagé, hélas. Mais ce n’est pas le moment. C’est lui qui … qui m’a proposé. Et j’avais accepté. Pour lui faire plaisir. Ah … Ouais, c’est pas toujours très joli, de se défoncer la tête, à quatorze ans. Mais pour Will, j’étais prêt à n’importe quoi. Il était ce que je croyais être un ami, un confident, un frère, un cœur. Un amour. Si j’avais su … Ça aurait peut-être changé bien des choses. Déjà, je ne serais pas ici, dans ce maudit centre. Enfin, je pense. Même si ça n’aurait probablement rien changé à ma détresse.

Pourquoi je m’étais ouvert les veines, il y a un an ? Mais … Parce que William est parti, enfin. Je n’étais qu’un jouet pour lui. Quelqu’un de totalement insignifiant –ou presque. Un simple jouet, à malmener, à pousser à bout. J’étais effondré, en apprenant cela. Et … Voilà pourquoi j’avais agi ainsi. Mais … Ca n’avait pas fonctionné …

We came from nothing
But promise one thing:
We'll change the world with these guitars.

Que croyaient-ils ? Que j’allais réussir à m’en passer ? Que j’allais arrêter la drogue, que j’allais oublier un instant mes tendances suicidaires ? Ahah … Je me demande ce que ma mère va raconter à mes demi-sœurs. Que je suis parti en voyage, et que je ne reviendrais pas ? Déjà, rien que pour leur expliquer pourquoi je ne rentrais plus à la maison, ça devait être compliqué. On ne dit pas à des gamines de sept ans que leur sombre demi-frère est parti en centre de désintoxication, parce qu’il se drogue. On ne leur dit pas qu’il a tenté de se suicider, parce qu’il ne supporte plus la vie. On ne dit pas que, cette fois-ci, il a réussi. Non. On ne dit jamais ça à des enfants de sept ans.

Je grimpais sur le tabouret. Un triste sourire se dessina sur mon visage. Ah … J’allais réussir, cette fois-ci. C’était certain. Je glissais ma tête dans la boucle. Je fais coulisser le nœud. Ahah. Ils n’arriveront jamais à temps. Tant mieux. Je donnais un coup de pied dans le tabouret.

Honnêtement, je n’aurais jamais pensé qu’une tringle à rideau puisse supporter mon poids. Non. Mais bon, temps mieux. Je sens que le nœud se resserre. J’ai du mal à respirer. Ma tête est prête à exploser, on dirait. Ah … Le noir envahi mes yeux. Arrête donc de lutter …

AFTERLIFE

So listen closely
And don't stop working.
No one can tell you who you are.

Où … Arg … J’ai mal au crâne. J’ai mal partout. Péniblement, j’ouvre les yeux. Non … Non … Ne me dites pas que … Non ! Je n’ai pas pu me rater encore une fois ! Ce n’est pas possible ! Non … Non … Et j’ai tellement mal à la tête … Punaise … C’est quoi ce bordel … Et je suis où, là ? Je ne suis ni chez moi, ni dans ma chambre au centre … Je suis … ailleurs. Vraiment …

Black Veil brides – The Legacy